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Chapitre II: les efforts de la vie

 
 

Saint  Charbel
Selon ses contemporains

Père Hanna Skandar
Traduction
, frère Simon Rizk

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 Introduction
 
 Chp.I :Début du voyage
 Chp.II: les efforts de la vie
 Chp.III: Vers le ciel
 
 Conclusion
 
 "Paroles de Saint Charbel"
 
 Les témoins
  
 
 
L'institution de l'Euchariste
 
 
 
La Transfiguration

A: Portrait du Père Charbel

I- Présentation

"Il était pur de cœur, d’une conversation agréable et accessible; clair dans ses paroles, sans aucune confusion; franc"[304]; "distingué par sa docilité, plus docile qu’un agneau, plus mince qu’une âme qui coule dans le corps. Je l’ai fréquenté, conversé avec lui; je l’ai connu un abîme de vertus, fertile en qualités"[305].

"Il était svelte, au dos droit, aux doigts longs"[306] "et minces"[307], "sérieux au cou et à la bouche proportionnés"[308], "au nez long et mince, aux cheveux long, selon la tradition des ermites"[309], "frêle de corps et mince"[310], "aux avant-bras maigres comme une pouce, au visage"[311] "rond"[312] "et mince comme une cuillère"[313], "mais dégagé"[314] "et illuminé, marqué par la gravité divine; il attirait tous les cœurs à lui"[315], "au front ridé"[316], "signalé par la gaieté, la docilité et la sérénité du cœur"[317]; "son visage reflétait la dévotion et l’amour de Dieu en même temps, en particulier pendant la prière. Une lumière céleste illuminait son visage, car le Seigneur est devenu sa force, sa richesse et sa joie permanente"[318]; "son visage était blême"[319], "d’un brun clair"[320], "bruni"[321], "par la chaleur du soleil"[322]; "à force de l’ascétisme et des veilles, il est devenu cadavérique (peau et os)"[323], mais "il marchait comme les perdrix"[324], "même durant sa vieillesse. Il était ardent dans toutes ses besognes"[325]; "à la barbe courte, rare"[326], "moyenne"[327], "de couleur initiale blondasse, sillonnée de poils blancs au milieu et aux tempes"[328], "rarement qu’il la lavait, elle lui descendait tressée"[329].

"Au début de ma connaissance avec lui, il aurait à-peu-près une trentaine d’années[330]; il n’était pas du tout grisonnant, sa chevelure, dans sa majorité à-peu-près a conservé la couleur noire, jusqu’à son décès"[331]. "Il se faisait toujours jeune; dans son visage[332], aucun cheveu blanc ne paraissait"[333]. "Sa taille, de l’épaule jusqu’au bas des pieds, mesurait 149 cm"[334], "et de la tête jusqu’aux pieds 160cm"[335].

 

II- Récits et événements

1- Blême

"Dans ma première visite à l’ermitage, j’ai convoqué les ermites; Père Charbel entra et s’assit en face de moi, les yeux baissés, les mains croisées sur ses genoux; il ne levait pas les yeux pour nous regarder, moi et le frère qui m’accompagnait, il ne parlait pas, ne nous posait aucune question; aux nôtres, il répondait brièvement et docilement. 6 ans après, vint ma deuxième visite, il était comme dans la première fois, dans son comportement, son attitude, sa manière de s’assoir et de parler; je n’ai remarqué aucun changement, sauf sa mine blême. Si son interlocuteur ne venait pas à remarquer le clignotement des yeux, il croirait qu’il était mort"[336]; "son corps fondait tellement dans l’amour de Dieu comme une bougie qu’il est devenu chétif, fragile et blême; son teint, à force de travailler à la chaleur du soleil, a beaucoup bruni"[337].

 

2- Son horaire

"Quand la cloche sonnait très tôt le matin pour le réveil, je venais à l’Église avec les moines pour la messe. Je voyais Père Charbel agenouillé tout droit près de la porte, derrière tout le monde; il demeurait dans cette attitude, son livre à la main, l’autre sur sa poitrine et son visage vers la terre; après quoi, il allait au champ muni d’une corde et d’une pioche, jusqu’au coucher du soleil; chemin faisant au travail, il tenait son chapelet et le récitait sans regarder ni à droite ni à gauche, sans parler avec personne. Parfois quand j’allais au champ pour me promener et me dégourdir à cause de l’ennui du travail à la cordonnerie, je voyais Père Charbel qui travaillait au champ, parfois à piocher sans lever la tête, y appliquait toute sa force tellement que la sueur jaillissait de son front à tremper son habit; d’autres fois, il construisait des murs de cloison qui entouraient les terrains: il portait les pierres, coupait herbe comme préparation à la semence. Midi sonnant, il se retirait dans un endroit caché, s’agenouillait sur les cailloux, bras étendus pour prier; après cette pause, il reprenait son boulot, toujours dans le silence parfait. Autour de lui, ne s’entendaient que les sons des coups de sa pioche se heurtant aux pierres, ou bien l’écho des pierres qu’il soulevait pour la construction des murs de cloison où qu’il jetait sur les tas des pierres; le silence était son intime et son compagnon. Le soir, il rassemblait de l’herbe et des bûches pour en faire un gros fardeau qu’il portait sur son dos et rentrait au couvent courbé sous son poids, chapelet à la main pour le réciter. Durant toute ma résidence au couvent, je ne le voyais pas à table parce que les dimanches, je m’absentais du couvent; et en cours de la semaine je n’entrais pas aux réfectoires des moines. Les jours où il neigeait et pleuvait, ainsi qu’aux dimanches et jours des fêtes en été, il ne sortait de l’Église que pour sa cellule"[338].

3- Ce que je voyais de mes propres yeux

"Il mangeait une seule fois le jour, selon la discipline des ermites. Le soir, à l’heure du manger, son compagnon l’appelait; il venait bras croisés, tête baissée, regard dirigé vers la terre, son capuchon lui arrivait jusqu’aux yeux; se tenant debout. Son compagnon l’ordonnait de s’asseoir et il s’assayait après avoir prié; assis par terre, pieds posés l’un sur l’autre, ramassant  l’ourlet de son habit en dessous des pieds pour les cacher, mais toujours bras croisés, dans la même attitude susdite, attendant que son compagnon lui dise: "mange". Alors, il mettait son assiette d’argile devant lui, faisant le signe de la croix minutieusement et avec recueillement comme s’il était à l’Église; puis commençait à manger, silencieux, tranquille et décent. Il ne demandait jamais plus, ne disait pas que ceci était trop salé, que cela manquait du sel, et que cela n’était pas salé ou sans saveur, il s’appliquait à l’évangile: "mangez de ce qu’on vous donne". Il ne regardait ni autour de lui ni à ce que son compagnon mangeait. Son repas comprenait des légumes et de la céréale, cuisinées avec l’huile, et parfois avec du beurre. Après le manger, l’un de ses deux compagnons l’ordonnait à faire la vaisselle, alors il se levait énergiquement, d’un seul coup sans s’appuyer, priait et exécutait l’ordre. J’ai oui dire qu’il buvait l’eau de la vaisselle[339], ce que je n’ai pas vu cela, car il ne se mortifiait pas pour se laisser voir, mais il veillait à ce que cela fût en cacher; c’est pourquoi, on manœuvrait pour ravir en un clin d’œil un geste de sa part… et s’il arrivait que quelque chose tombait de l’assiette d’un compagnon ou quelques miettes se trouvaient par terre, il profitait de l’inattention de son compagnon pour les ramasser et les manger trempées dans de la poussière; et  si son compagnon oubliait de l’appeler à manger, il ne se plaignait ni ne réclamait son repas, tout comme la marmite qui ne demande pas d’être remplie d’ingrédients du plat, si l’on oublie de les y mettre, il en est ainsi du Père Charbel. Je ne l’ai jamais entendu personnellement, ni par un tiers qu’il avait de préférence pour un mets, ou être dégoutté d’un autre, ou parler du manger"[340].

 

4- L’accueil des visiteurs

"J’ai connu Père Charbel durant l’été de 1897 alors que j’avais 24 ans. En ce temps-là, on allait, chaque été, voir des amis dans des endroits de la haute montagne en l’absence des grands hôtels, des voitures et des routes asphaltées; d’où comme moyen de transport, on se servait des chevaux et des ânes. Cette année-là, mon ami, Chikri Beik Arqach est rentré de Paris, après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures en droit. Avec lui, j’ai décidé d’aller en excursion à Mayrouba chez le dignitaire, Bechara Al-Khazen… puis nous nous sommes dirigés vers Al-Aakoura et Al-Laqlouq, en traversant la montagne; étant déjà proches d’un ermitage, nous y sommes allés pour y voir un ermite, déjà célèbre pour sa vertu et sa sainteté dans la région. Nous sommes descendus à Ouwaïny… et de là nous nous sommes dirigés vers l’ermitage des Saints. Pierre et Paul. Nous nous sommes arrêtés pour nous reposer sous un chaîne où des gens étaient venus, il y a quelques jours, s’y ombrageaient, pour avoir la bénédiction de l’ermite. Pendant que notre conducteur nous préparait le repas, un moine, de grande taille, et maigre, vint du champ, tenant une faucille et une charge d’herbe en mains. Il nous salua, tête baissée; nous lui demandâmes l’autorisation de nous reposer et manger; il nous l’a permis, bon accueillant et content; puis il se donna à nous servir, nous offrant de l’eau et du raisin sans nous tenir compagnie. Nous l’invitâmes à manger, mais il s’excusa avec délicatesse et décence, balbutiant: "Merci, j’ai déjà mangé au couvent". De sa conversation avec Choukri Beik, je me rappelle le suivant: "C’est Dieu qui nous a crées, c’est lui qui prend soin de nous; Dieu est l’omnipotent, nous vivons bien sans mérite de notre part; que Dieu vous accompagne". Lorsque nous avons décrit prolixement la beauté des paysages étendus à perte de vue; de la montagne jusqu’à la mer, l’ermite répondit: "c’est un don de Dieu au Libanais; ce site est un don céleste pour y glorifier son Saint  Nom; tout ce que nous possédons est à lui". Il n’a pas accepté de recevoir de nous ni cadeau ni présent. L’ermite écoutait le discours de Mr. Arqach sur les œuvres des ermites et des dévots en France, Charbel répondit: "La France est la fille aînée de l’Église". A ce moment-là, la cloche du couvent de Saint Maron sonna, annonçant l’Angélus; je lui demandai de faire la prière de l’annonciation qu’il recita, suivie de la litanie de la Vierge et le culte de la vénération de Marie; recueillis et agenouillés, nous répétions la prière après lui: il chantait à voix basse, sa tête enveloppée par son capuchon, penché vers la terre, ses yeux fermés, comme s’il était un ange transporté par l’Esprit vers le ciel… au moment de notre départ, l’ermite s’est mis debout avec modestie et délicatesse sans pareil, aux regards dirigés au-delà du cosmos, aux mains croisées sur sa poitrine, bredouillant les mots "Que Dieu vous accompagne". Je me rappelle que Chikri ne cessait de parler de l’ermite disant: "Ces dévots ermites sur les cimes des montagnes constituent le secret du Liban dans leur pureté et bonté"[341].

 

5- Charbel se comportait avec simplicité

"Un jour, je l’accompagnais alors qu’il portait sur son dos des arbrisseaux épineux pour en faire une haie à entourer la vigne; il vit par terre une tout petite enveloppe de bloque de papiers  des cigarettes, qui porte l’image d’un chevalier; après quelques pas, il retourna et revient la ramasser; dès qu’il arriva à l’ermitage, il déposa l’enveloppe à côté d’autres images et s’est agenouilla pour prier. Je lui dis: "Qu’est-ce que tu  fais?" Il me répondit: "C’est Saint  Georges, et je le prie devant son image". Je lui répondis en riant: "C’est l’enveloppe de papiers de cigarettes". Il me l’a remis pour la jeter"[342].

        

 

B: Charbel, l’apôtre (Mc 4,18; Mt 10)

I- Présentation

1- Les funérailles

"Quand on lui adressait un faire part de décès des villages"[343], "voisins, il  participait au funérailles bien volontiers pour exécuter l’ordre de l’obéissance"[344]; "arrivé sur le lieu, il se dirigeait directement à l’Église, tandis que le supérieur accompagné des moines passaient tout d’abord à la maison des parents du décès pour escorter le cercueil à l’Église"[345], "une fois la prière funéraire terminée, il retournait vite à l’ermitage sans manger… et si on lui offrait d’argent, il le mettait dans sa poignée sans rien regarder et la présentait au supérieur"[346].

2-Les messes

"Si le supérieur l’ordonnait à célébrer la messe aux fermiers-associés, les dimanches et les jours des fêtes, il obéissait et retournait au couvent sans parler avec personne"[347].

 

3- Ministères (Ac 26,17-18)

"Père Charbel n’était ni curé de paroisse ni missionnaire; mais chaque fois que l’occasion se présentait pour servir les âmes, il y répondait avec réjouissance. Parfois il confessait ceux qui le lui demandait de ses confrères, les moines, les prêtres, des hommes selon ce que m’ont raconté quelques uns. Ses directives étaient qualifiées d’utiles et d’extrêmement salvifiques. Quand on l’appelait à visiter les malades et les attristés, il faisait de son mieux pour consoler les parents et les inviter à s’abandonner à la volonté de Dieu"[348], "en priant pour eux et pour leurs malades"[349], "priant également pour les bienfaiteurs et les pécheurs, les portant tous dans ses messes. Il ne préchait pas, mais il prodiguait ses conseils et ses directives à qui le lui demandait"[350].

 

II- Récits et événements

1- Joie et allégresse

"Un jour, l’ermite, le Père Makarios m’appela; en ce temps-là j’étais encore laïc, résidant à Al-Ouwaini, près de l’ermitage. Quand j’y suis arrivé, je vis un homme de Bqaakafra, le frère du Père Charbel, accompagné de sa femme, venus pour visiter et baptiser leur enfant. Père Charbel s’est entretenu seulement pendant trois minutes avec son frère, refusant systématiquement de communiquer avec sa belle-sœur, pourtant, la dernière était tout contente malgré le refus de l’ermite de la voir; c’est que tous les parents du Père Charbel ainsi que sa famille qui était une famille Sainte et cherchait la sainteté à son exemple. L’enfant de qui je fus le parrain, fut baptisé par le Père Makarios en l’absence du Père Charbel. Après une longue période, sa belle-sœur est revenue en visite à l’ermitage; en passant par la route de Al-Ouwaïni, elle m’a vu alors j’étais devenu prêtre, et me dit: "votre filleul qui est décédé, me disait avant sa mort, "amène-moi chez mon oncle, le Père Charbel, pour le voir". Je me suis attristé et j’ai pleuré; alors, elle me dit : "Bienheureux lui, il est au ciel". Elle le dit sans une seule larme"[351].

2- Il a refusé de baptiser

"Une fois, ma mère a porté mon frère Boutrous pour le faire baptiser par son oncle, l’ermite, Charbel. Il n’a pas voulu la recevoir, lui adressant quelques mots par derrière la porte fermée sans qu’elle pût le voir; il a aussi refusé de baptiser l’enfant qui a reçu son baptême des mains de l’autre ermite, compagnon du Père Charbel. D’ailleurs, il n’a pas permis à ma mère, et à sa cousine germaine, d’entrer à l’Église pour participer à sa messe; plutôt, elle l’a suivie à partir d’une lucarne, pratiquée dans la porte fermée de l’Église"[352].

 

3- Baptisez-les (Mt 28,19)

"Je soussigné, le Père Charbel de Bqaakafra, avoir baptisé Mikhaël, fils de Rouphaël Rizqallah Al-Chababi, le 8 Décembre 1873"[353].

"Boutros, fils de Challita, de Bqaakafra, de qui le parrain est Mikaël Al -Khoury de Chakhnaya, a reçu le Saint  baptême de mes mains, le 7 Septembre 1887. Fait par le Père Charbel, l’ermite"[354].

 

4- Guérissez les malades (Mt 10,8)

"Une fois, le patriarche Boulos Massaad donna un ordre qu’on envoyât le Père Charbel aller à Ftouh Kesserwan"[355] "à Ghadress"[356] "pour prier et bénir les fils malades du dignitaire, Salloum Al-Dahdah; ce dernier avaient 5 garçons dont 3 sont morts d’une tuberculose et les 2 survivants en étaient atteints. Leur Père a sollicité le supérieur de lui envoyer le Père Charbel pour passer chez lui un certain temps afin de prier pour ses enfants et les guérir. Il y est allé, accompagné du Père Youssef Al-Kfouri et du frère Boutros de Mechmech"[357] "et Abdallah Youssef Aoun"[358] "ils ont demeuré environ un mois chez le dignitaire susdit; dès son arrivée, Père Charbel a demandé qu’on évacuât les femmes de la maison pour y rester. Il n’a quitté la demeure du dignitaire sus-mentionné qu’après la guérison des deux malades"[359] "au bout d’un mois environ. Après son retour à l’ermitage, je me suis présenté chez lui pour lui demander exprès: "comment ça va? Qu’avez-vous trouvé en route?" Il me répondit: "Je suis allé d’ici jusque là-bas et je suis revenu de là jusqu’ici"[360].

 

5- De se convertir à Dieu (At 20,21)

"Une année, et à l’occasion de la semaine Sainte, le Père Élias  de Mechmech, supérieur du couvent Saint Maron de Annaya, a envoyé Père Charbel, à Mazraat Kfarbaal, où il y avaient les fermiers-associés du couvent, pour les aider à accomplir leurs devoirs spirituels pendant le carême, étant donné que leur curé ne jouissait pas des connaissances théologiques; il a accepté, bien volontiers, passant toute une semaine à servir par obéissance"[361].

 

6- J’accomplis le ministère que j’ai reçu du Seigneur (At 20,24)

"Je sais qu’il menait une vie angélique se souciant de ses devoirs sacerdotaux dont il s’acquittait avec une exactitude extrême; Il ne parlait avec aucun des moines, sauf s’ils lui parlaient, alors ils leur répondaient. Je ne me rappelle pas l’avoir vu commencer une conversation. Il passait son temps entre l’Église et le travail du champ; malgré qu’il fût prêtre, il ne faisait rien à propre initiative, mais il attendait l’ordre du responsable des travaux champêtres; au cas où ce dernier s’absentait, il demandait la permission à n’importe quel frère ou domestique. Il ne demandait pas de sortir du couvent pour un ministère paroissial ou un autre travail. Une fois, il a célébré la messe à Kfar Baal, quelqu’un lui donna de l’argent qu’il mit dans sa main; une fois au couvent, il le remit au supérieur en lui disant: "Prenez cet argent qu’on m’a donné"[362].

 

7- Il nous demandait de lui copier des amulettes

"Père Charbel nous demandait, à moi et à mon frère Mikhaël, devenu plus tard moine, de venir chez lui les Dimanches, pour lui copier des amulettes des Saints Antoine et Cyprien pour les offrir à ceux qui les demandait pour les mettre chez eux et sur leurs vers à soie, comme bénédiction. J’ai continué à le fréquenter pendant 4 ans, où j’avais à ce moment-là environ 18 ans"[363].

8- Ils accouraient vers lui (Mc 3,9-10)

"Quand il arrivait dans un village pour participer à des funérailles, il se dirigeait tout de suite à l’Église où il restait pour que tout le monde en soit sorti, après quoi il revenait tout de suite au couvent. Faut-il parler de l’empressement des gens autour de lui et leur estime pour lui? Dès qu’ils pressentaient son arrivée, ils se précipitaient vers lui pour leur bénir l’eau"[364].

9- Ma nourriture, vous ne la connaissez pas (Jn 4,32)

"Une fois, il a accompagné les moines pour participer aux funérailles dans le village de Mechmech. Après l’enterrement, les parents du mort ont invité les Pères au déjeuner à l’exception du Père Charbel qu’ils connaissaient réticent et préférait rebrousser chemin vers le couvent"[365].

 

10- Le banquet de la charité

"Une fois, Père Charbel a reçu l’ordre du supérieur de venir célébrer la messe aux habitants de Kfar-Baal. Mon grand-père lui demanda de présenter la messe à l’intention de ses morts; cette sollicitation fut acceptée par Père Charbel. Après la messe, mon grand-père a enfoui une somme d’argent dans un mouchoir qu’il lui présenta; dès que Père Charbel connut qu’il contenait de l’argent, il le refusa et lui dit: "donne-le, toi-même directement au supérieur" [366].

11- Jeune, lève-toi ! (Luc 7,14)

"Mon Père atteint de typhoïde, suivait un traitement chez les personnes, réputées par leurs connaissances médicales. Son mal s’est tellement aggravé qu’ils ont perdu tout espoir de le guérir et arrêtèrent le traitement"[367]; "il perdit connaissance et entra en agonie"[368]. "Ses frères et les parents ont eu recours au supérieur"[369], "Père Élias  de Mechmech"[370] "afin d’envoyer Père Charbel pour prier à côté de lui; le supérieur a satisfait leur sollicitude, et Père Charbel est venu chez nous"[371] "la nuit"[372]; "des hommes et des femmes étaient réunis à la maison; dès que les femmes ont su qu’il arrivait, elles ont quitté la maison à l’exception de ma mère qui s’est couverte d’un drap. Une fois entré, il appela 3 fois mon père par son nom, disant: "Richa". Mon Père ouvrit les yeux; Père Charbel ajouta: "N’aie pas peur". Il aimait mon père qui lui servait la messe au besoin. Il a prié et béni l’eau dont il a aspergé mon père et lui en a donné à boire. En sortant, il dit: "Il n’y a plus rien à craindre". En effet, mon père reprit connaissance, mangea et but. Peu après, il s’est remis complètement et quitta sa couche"[373].

12- Donnez-lui à manger (Mc 5,43)

"Une fois, mon oncle, le médecin, Najib Beik Al-Khoury, atteint de la typhoïde se mourrait. Mon grand-père qui était médecin, croyait que la situation de mon oncle était grave et inguérissable. Ma grand-mère envoya quelqu’un auprès du Père Charbel lui demandant de venir le bénir, espérant qu’il le guérira. Père Charbel dit à l’envoyé qu’il viendrait la nuit. L’envoyé lui expliqua que le malade était entré dans une phase très grave et qu’il ne fallait pas tarder; il répondit: "nous irons immédiatement, mais je ne veux pas qu’on me voie"[374]. "Il ne voulait pas attirer l’attention des gens sur lui par humilité"[375]. "Quand il est arrivé, la fièvre était déjà très élevée et il a perdu connaissance. Après avoir prié Père Charbel prit un mouchoir, trempé d’eau, et le lui passa sur le front, sur le coup, il ouvrit les yeux"[376], "après quelques jours de perte de connaissance, et prononça deux mots: "Père Charbel"[377]. "Sa mère lui dit: "Embrasse-lui la main"[378]. "Père Charbel s’adressa à ceux qui étaient présents, en leur disant: "Glorifiez Dieu, le malade a guéri"[379]; "donnez-lui à manger". Ils ont hésité vu que l’enfant était atteint de typhoïde suite de laquelle les gens croyaient que la nourriture pouvait causer la mort du malade; mais Père Charbel a insisté de lui donner à manger; puis il repartit. Alors on lui présenta le repas; il en mangea et se reprit peu de temps après; son Père qui est, mon grand-père, revint à la maison; on lui rapporta ce que Père Charbel a effectué. Il reprit: "Plus de chance; puisqu’il a mangé, on n’a plus d’espoir". Mais l’enfant a guéri, grandi et est devenu médecin; il a vécu jusqu’à l’âge de 85 ans. Il a soigné plusieurs fois Père Charbel de son vivant"[380].

13- Talite, lève-toi (Mc 5,41)

"Une autre fois, Père Charbel fut convoqué pour bénir Gerges Jibraël, de mon village, Ehmej, atteint d’une grave maladie. Sur l’ordre du supérieur, il est allé passer une nuit chez lui dans la prière. Dieu l’a guéri grâce à la prière du Père Charbel"[381].

14- Prier pour eux (Mc 6,5)

"Je me rappelle qu’une fois les sauterelles envahirent la région; entre autres Ehmej. Les gardiens champêtres se groupèrent au couvent sollicitant le supérieur de leur envoyer Père Charbel afin de prier sur les sauterelles pour les éloigner. Il bénit l’eau, en aspergea les sauterelles qui s’éloignèrent. En même temps, il y avait dans le village des malades dans une maison atteints de fièvre typhoïdique; on a demandé au Père Charbel de venir les bénir; il répondit qu’il ne pouvait pas y aller sans l’autorisation du gardien, car le supérieur le lui confia; le gardien répondit: "Comment puis-je t’ordonner alors que tu es moine?!" Père Charbel dit: "Le supérieur m’a confié à toi; et je t’obéis; je vais là où tu m’ordonnes". Alors le gardien l’ordonna d’y aller avec lui pour prier sur eux"[382].

15- Lazare est mort! (Jn 11,14)

"Une fois, mon grand-père paternel, Boutros Saba Al-Khoury, qui pratiquait le métier de médecin (selon les traitements populaires, sans autorisation), fut appelé à Amchit  pour soigner un malade, unique dans la famille d’un des dignitaires de Amchit , du nom de Jibraël Sleiman Abbas. Mon grand-père y passa 4 ou 5 jours s’efforçant de soigner le malade, usant de tous les moyens. Quant il a désespéré de sa guérison, il envoya un messager à son fils – qui est mon père – pour lui dire: "va à l’ermitage des Saints Pierre et Paul et demande à l’ermite, Père Charbel de t’accompagner à Amchit  pour prier sur le malade". Mon père agit immédiatement et y arriva l’après-midi, expliquant à Père Charbel la mission dont il fut chargé. Au début, il hésita, puis il accepta à condition d’avoir l’autorisation du supérieur, Père Élias de Mechmech. Après l’approbation du supérieur, Père Charbel prit sa lanterne pour l’allumer en chemin, car il ne quitta pas son ermitage qu’après la tombée de la nuit pour ne voir personne et ne soit vu de personne; c’était son habitude durant toute sa vie d’ermite. Il a préféré marcher à pied, en disant à ses compagnons, le Père Maron de Mechmech, le Père Élias  de Mahrin et l’ânier: "J’ai peur de tomber si je monte à dos de l’ânesse, car je n’en ai pas l’habitude. Après une longue distance traversée, il dit: "allons nous acquitter de l’obéissance à l’ordre donné". Arrivés à un endroit au-dessus de Mahrin, Père Charbel s’arrêta stupéfait: il[383] lui demanda: "Qu’est-ce qu’il y a? Hâtons-nous". Il répondit à mon père, qui le dépassait non moins d’une distance de 20 mètres, monté à dos de son cheval: "Ecoute! Ecoute! Ils disent qu’il est mort!". Alors, mon père arrêta son cheval et lui dit: "avec qui parlez-vous, Père Charbel?" Le Père répéta: "Ils disent qu’il est mort". Mon Père lui répliqua: "Pourquoi dites-vous cela? Avec qui parlez-vous" A ce moment-là il s’adressa à mon Père en lui disant: "Récite l’Angélus. Prions pour l’homme, car il est mort!" Puis, il s’agenouilla et commença à prier. Alors, mon père, tout troublé, fit le signe de la croix et descendu du dos de son cheval s’approchant du Père Charbel, avec recueillement extrême et secoué d’une émotion sans pareil pour le prier maintes fois de poursuivre sa marche, après avoir marqué l’heure à laquelle il dit les paroles sus-indiquées. Père Maron dit à Père Charbel: "Continuons notre marche, par obéissance à l’ordre du supérieur". Après une brève hésitation, Père Charbel accepta, après que mon père lui eut fait comprendre les difficultés qu’il pourrait rencontrer en chemin de retour, à cette heure tardive de la nuit. Donc il poursuivit son chemin à pas lents et hésitants – comme on le dit selon le proverbe libanais populaire: un pas en avant, un autre en arrière. Il répétait: "Il est inutile d’y aller. Il n’est plus nécessaire de continuer la marche, car la mission pour laquelle le supérieur nous a donné l’ordre de nous acquitter est terminée, car le malade est mort". Mais vu que mon grand-père avait demandé immanquablement la présence du Père Charbel d’un côté, et de l’autre l’incrédulité de mon père concernant le décès du malade, insista à ce que l’ermite continuât la marche. Et voilà; arrivés à quelques 500m de la maison du malade, ils entendirent des cris et des pleurs. En vérité, le malade est décédé. A ce moment-là, mon père commença à questionner Père Charbel sur sa capacité de savoir la mort du malade alors qu’ils étaient à une heure et demie de marche[384] de Amchit , d’où l’on ne pouvait  ni entendre des sons ni voir le village; mais Père Charbel ne répondit pas, continuant sa prière. Arrivés à la maison, mon père se renseigna sur l’heure du décès qui coïncida avec le moment où Père Charbel s’arrêta en route pour dire: "Ils disent qu’il est mort!" Alors, mon père leur raconta ce qui s’est passé en route et les assistants s’étonnèrent et regrettèrent de ne pas avoir appelé l’ermite plus tôt. Cette nouvelle s’est répandue dans Amchit  et sa localité. Mon père a raconté cette nouvelle une vingtaine de fois, devant moi et devant d’autres parmi lesquels: des prêtres et des dignitaires. Suite à cet événement les habitants de Houjoula, de Bachtilda et de Aalmat, tous des musulmans Chiites, venaient chez Père Charbel pour les bénir, et lui amenaient leurs malades, sollicitant auprès de lui la guérison. Quant à Père Charbel, je n’ai jamais entendu les gens dire qu’il a parlé de cet événement ou d’autres qui s’accomplissaient par son intercession et dont parlaient les gens"[385].

16- Le malade est mort

"Youssef, fils d’Élias  Antoun, du village de Mechmech, a été atteint d’une grave maladie. Les parents du malade demandèrent au supérieur de leur envoyer Père Charbel pour prier sur lui. Il y est allé par obéissance. Arrivé au milieu de la route, il s’arrêta silencieusement stupéfait environ 5 minutes, puis dit au messager: "Je reviens à l’ermitage"[386]; "à quoi bon d’aller à Mechmech alors que le malade vient de rendre l’âme maintenant"[387]. "Or, le malade est décédé à la même heure où Père Charbel à rebrousser chemin"[388].

 

17- Les Musulmans Chiites ont accouru (Jn 4,39-42)

"Je me rappelle qu’une fois les sauterelles envahirent les propriétés du village de Tourzayya, divisé en deux quartiers: l’un habité par des Chrétiens, l’autre par des musulmans Chiites. Les Chrétiens et les fermiers-associés du couvent vinrent chez Père Charbel et lui dirent: "nous vous prions, aidez nous". Ils les envoyèrent auprès du supérieur qui l’ordonna d’accompagner les habitants. Alors, il bénit l’eau et l’aspergea, assisté par un autre moine. Les sauterelles se dirigèrent vers les propriétés des musulmans Chiites qui accoururent vers Père Charbel le priant d’éloigner les sauterelles de leurs terrains; il continua à asperger leurs propriétés d’eau bénite. Les sauterelles abandonnèrent toute la zone qui fut aspergée d’eau bénite"[389].

 

18- Il n’y a que Père Charbel qui peut bannir cette calamité (Mc 4,35-41)

"Un de mes parents à Ehmej, Sassine Al-Khoury, me raconta que les sauterelles par myriades envahirent la région du temps où Père Charbel était à l’ermitage, et dévastèrent l’ensemble des semences et des arbres de Aalmat, village proche de Ehmej. Tout le monde répétait: "Il n’y a que Père Charbel qui peut bannir cette calamité". Jibraël Sassine, se hâta auprès de lui; et le voilà qui bénit l’eau, sortit de l’ermitage et l’aspergea en direction de Ehmej. De retour de Jibraël à Ehmej, il trouva que les sauterelles prirent une autre direction. Ses semences furent épargnées"[390]. Je me rappelle aussi qu’une fois, les sauterelles envahirent la région, entre autres Ehmej. Ses gardiens champêtres demandèrent au supérieur d’autoriser Père Charbel et de les accompagner pour éloigner d’eux les sauterelles. Il bénit l’eau, en aspergea les sauterelles qui s’éloignèrent de ses terrains[391].

 

C: Travail et prière

I- Présentation

"Le novice doit être silencieux, calme et dynamique dans son travail. Il ne se choisit pas le travail facile ni les bonnes choses, pour laisser aux autres les mauvaises. Il se procure des choses mauvaises et aux autres les bonnes… ceci doit le faire humblement; acceptant les ministères et les besoins les plus inférieurs au couvent… pour se libérer de son amour propre sans lequel l’enfer ne serait pas existé"[392]; "c’est pourquoi, il n’avait pas de ministère au couvent, sinon la messe, la prière et le travail au champ; il s’adonnait, en particulier, à ramasser les pierres pour construire des murs de soutien aux lopins, les préparant au cultivateur"[393]. "Avant son entrée à l’ermitage, il aidait le chevrier à garder les chèvres, à les paître et s’en occuper"[394]. "Il ne connaissait l’oisiveté, mais toujours laborieux dans ses prières et ses actions spirituelles. Il ne parlait guère, silencieux"[395], "il abhorrait le repas, fuyait le sommeil, se passionnait pour les mortifications et le travail"[396]. "Toute sa vie monastique, 50 ans environ, se résume en prière, travail et silence"[397]; "il besognait avec les frères et les domestiques dans le champ et la vigne; pourtant il était vertueux et respectueux, assidu au travail jusqu’à ce que la cloche sonnât pour la prière; alors, il demandait congé au frère, responsable du travail, ou bien au domestique en cas d’absence du frère responsable, attendant de lui permettre de retourner à l’église pour l’office de prière"[398]. "Il s’agenouillait sur les cailloux pendant l’office de prière"[399].

"Il œuvrait ardemment et amour, ne regardant pas autour de lui et sans repos. Il poursuivait son travail en attendant que son compagnon le congédiât. Ses mains étaient caleuses à force du travail"[400], "pourtant quand il souhaitait prendre un bol d’air, il allait ramasser les cailloux dans la vigne[401]; je ne le voyais que travailler dans la vigne de l’ermitage ou dans le champ"[402] "comme s’il était condamné aux travaux forcés"[403] "comme une machine qui ne cesse pas de faire; il y mettait tout son cœur; et s’il s’arrêtait, c’était pour faire le signe de la croix à maintes reprises, priant sans interruption pendant sa besogne"[404]. "Quand le domestique du couvent lui demandait de transporter ailleurs la charrue, il exécutait sur le champ"[405].

"Il n’était pas réticent au travail, faisant froid ou chaud; et quand on l’ordonnait de transporter une charge d’arbusseaux épineux ou autres objets, il portait autant qu’il pouvait et en superflu, sans dire que ceci est lourd ou léger"[406].

II- Récits et événements

1- Comment passait-il sa journée ?

"Il disait sa messe tôt le matin, et se dirigeait sans s’attarder au travail après avoir reçu l’ordre du supérieur ou du responsable du travail. Il allait à son boulot dans un champ proche ou loin ou bien à la vigne, sans parler avec personne en route, ne regardant ni à droite ni à gauche. Si quelqu’un le saluait en disant: "gloire à Dieu", il répondait: "Que Dieu vous bénisse". Sitôt arrivé au lieu du travail, il prenait sa pioche et commençait sa besogne énergiquement et avec amour, comme s’il était un domestique bien payé qui cherchait à augmenter son salaire. Qu’importait pour lui si le responsable du travail était prêtre, frère ou domestique: tous représentaient pour lui l’autorité établie par Dieu. Si les autres s’assayaient pour se reposer, boire de l’eau fraiche et s’amuser à échanger des propos, lui, il se tenait à l’écard, sans parler ou boire, attendant la reprise du travail avec impatience; si l’obéissance ne l’obligeait pas au repos, il ne reposerait pas. Les moines et les domestiques le vénéraient, respectaient ses vertus et évitaient de tenir des propos oiseux devant lui; si le responsable du travail restait au champ à une heure tardive, de son côté, Père Charbel poursuivait son boulot avec les mêmes efforts dont il a débuté, même son zèle augmentait tout au long de la durée du travail, sans avertir le responsable du retard; c’est que, comme je l’ai déjà dit, il ne protestait contre rien que ce soit; si le responsable tardait à appeler Père Charbel et les autres moines à déjeuner, il ne s’agitait pas, et ne disait jamais qu’il auvait faim ou bien qu’il était fatigué. Ces termes ne lui venaient jamais à l’esprit. Qu’il fît chaud pendant la moisson ou froid en hiver, il n’enlevait jamais son capuchon. Il ne s’intéressait pas aux conversations profanes et aux propos de l’actualité; il ne se souciait pas à ce qui se déroulait dans le pays ou dans l’Ordre des sujets se rapportant à l’administration; plutôt tout son intérêt se concentrait sur son travail pour accomplir l’obéissance, quant au reste, il le confiait à la Providence; c’est pourquoi j’ai dit de lui qu’il se distinguait des autres moines; de même, il fuyait les femmes et la fréquentation mondaine; et comme tout le monde connaissait son tempérament, on l’évitait et on s’éloignait de lui, par respect à ses vertus"[407].

 

2- Il accourait à l’Église pour prier (Mt 14,23)

"Père Élias de Mechmech m’appela, il y a 40 ou 45 ans[408], pour lui construire un four au couvent de Saint Maron à Annaya; je lui ai demandé des ouvriers pour m’aider dans la construction, entre autres, Père Charbel. Il a travaillé avec moi 6 jours, durant lesquels, il fut un exemple de perfection: dès son arrivée au travail il me demanda: "Que voulez-vous, maître?" Et je lui, répondis: "des pierres, des petites pierres affûtées, de l’argile"; il me les transporterait avec labeur et énergie, soulevant les pierres lourdes sur sa poitrine pour les monter sur l’échafaudage; quant aux petites pierres affûtées, il les draguait à la main, tellement que le sang lui coulait sous les ongles. Je lui disais: "Non! non! mon maître, faites attention, ne vous fatiguez pas autant, allez-y lentement». Il ne me répondait pas, et continuait son travail pénible. C’est ainsi qu’il a passé avec moi une semaine à travailler avec ce rythme sans prononcer un seul mot, ne me posait aucune question, sinon: "Que voulez-vous?" J’avais pitié de lui, et je faisais de mon mieux pour lui alléger le travail. Pendant que nous nous reposions pour fumer une cigarette, lui, il accourait à l’Église pour prier"[409].

 

3- Directement à l’Elgise

"Comme la panification se faisait la nuit à tour de rôle, ainsi en était-il de Saint  Charbel qui, comme le reste des frères, il venait le soir au couvent et se dirigeait directement à l’Église pour y rester jusqu’à minuit en attendant que la pâte soit fermentée; alors le frère dépensier l’appelait pour aider ses confrères jusqu'à ce qu’il eût fini de panifier; et c’est alors qu’il revenait à l’ermitage où il célébrait l’Eucharistie"[410].

 

4- Il ne laissait pas la moindre occasion

"Avant son entrée à l’ermitage, il travaillait avec les moines dans les champs; lorsqu’il venait au couvent pour prendre le repas à ceux qui travaillaient, il déposait les ustensiles dans la cuisine et s’en allait à l’Église pour s’y retirer devant le Saint Sacrement, saisissant la moindre occasion pour la passer soit devant le Saint Sacrement, soit au travail"[411].

 

5- Quoiqu’on lui donnât à travailler, il était silencieux (Mt 5,11-12 et 41)

"La majorité des moines responsables au couvent étaient de Mechmech, seul Père Charbel était de la région de Jebbé (Nord). Quoi qu’on lui donnât à travailler, il était silencieux, et ne disait "non" à personne ni ne se plaignait; personne d’entre eux n’avait pitié de lui. Le cuisinier, Francis,[412] frère du supérieur, le faisait travailler durement, tout en le grondant; Père Charbel lui obéissait, comme son obéissance à son supérieur, malgré qu’il soit prêtre et l’autre un frère convers. Dès qu’il revenait du champ, chargé d’un lourd fardeau de bûches, le dos courbé, frère Francis l’ordonnait d’assurer l’eau et un autre boulot. Une fois, on lui a donné l’ordre d’arroser les plantes du tabac au moyen d’un seau: il a tellement porté des seaux d’eau toute la journée que la peau de ses mains s’écorcha"[413].

6- Les pierres lui touchaient la peau

"Un jour au champ, je le chargeais de pierres directement sur le dos, sans utiliser une étoffe en serpillière protectrice. Il a poursuivi ainsi jusqu’à ce que son habit et sa chemisette eussent été déchirés et que les pierres touchassent la peau. Je m’apitoyais de lui, car il était prêtre. Il est allé chez le supérieur et lui dit docilement et à voix basse: "Regardez mon habit". Le supérieur ordonna de lui donner un habit"[414].

 

7- Il s’en acquittait avec joie et patience

"Je l’ai vu porter un fardeau de bûches et des pierres dans une hotte sur son dos. Il piochait et travaillait jusqu’au soir dans la vigne sans se reposer ni abandonner le travail que lorsque son compagnon l’appelait à manger ou à effectuer une autre besogne. Si son assistant au travail l’ordonnait à porter un fardeau qui dépassait sa force, il ne s’agitait pas; si on lui confiait une œuvre pénible il s’en acquittait avec joie et patience, sans maugréer ni se mécontenter; il ne réagissait ni se dérober, travaillant tout en cachant sa tête d’un capuchon qui lui descendait jusqu’aux yeux; il ne le soulevait, même pas, pour essuyer sa sueur"[415].

 

 8- Que voulez-vous que je travaille?

"Il était un moine de travail, de prière et de silence"[416]; "personne n’entendait sa voix; et nous, les fermiers-associés qui travaillions avec les moines au champ, nous ne nous rappelons pas l’avoir entendu prononcer un mot, sinon: "Que voulez-vous que je travaille?" Termes qu’il disait debout, bras croisés devant le responsable du travail, tête penchée et à voix basse"[417]. "Quand le moment de la prière arrivait, il s’agenouillait sur place et priait, ne se livrant pas de toute sa vie à la distraction et au repos"[418].

 

9- Il fait le signe de la croix

"Le don de soi consiste à faire le signe de la croix, chaque fois que tu commences un travail; puis offre cette besogne à Dieu en disant: "Mon Seigneur et mon Dieu, je vous fais don de mon cœur et de mon âme ainsi que ce travail; mon Dieu, donnez-moi la force de l’accomplir selon votre volonté et qu’il soit offert pour satisfaire à la gloire de votre divinité"[419]. Sur ce, "quand il allait avec nous, les novices, pour travailler au champ, il le faisait comme s’il l’un de nous, faisant de temps en temps le signe de la croix, conservant profondément le silence; il ne m’adressait aucune parole, ni à moi ni à d’autres; quand on le questionnait à propos de quelque chose, il répondait par oui ou non, ou bien brièvement, selon sa coutume. Il peinait beaucoup dans le travail au champ, sans se soucier du repos de son corps"[420].

 

D: La pauvreté de Charbel (Mc 10,21)

I-Présentation

1- Pauvreté matérielle

"Pourquoi l’homme court à la recherche de l’or? Pour se donner de la valeur? Mais l’homme est beaucoup plus cher que l’or, il est le fils de Dieu et sa valeur réside en lui-même"[421]; d’où "il conservait méticuleusement la vertu de la pauvreté"[422]. "Le moine ne doit rien avoir en possession"[423]; "sa main n’a jamais tenu de bon gré de la monnaie, en argent ou en or. Il se servait des choses les plus viles, ne permettant pas de les négliger, méprisables qu’elles soient, pour observer le vœu de la pauvreté. En somme, il était pauvre dans son manger"[424], "son boire et ses vieux habits élimés; pauvre par ses mains caleuses par le travail, refusant d’être désigné, un jour, dans une fonction stable; il renvoyait le tout aux responsables"[425], "tout en portant jalousement le soin aux possessions du couvent"[426] "pour n’en rien jeter, minimes ou considérables qu’elles soient"[427], "jusqu’à la tige des légumes, et s’il voyait un grain de raisin sous un cep ou bien une miette sur la route, il les ramassait et les mettait dans la cuisine. L’Ordre n’a jamais rien dépensé pour lui acheter un habit nouveau, à sa demande; ses habits étaient toujours usés, ne portant que de ce que ses frères ne s’en servaient plus"[428]; "il était aussi pauvre qu’un mendiant; même un pauvre n’aurait accepté son manger, sa couche et ses habits"[429]; "il considérait tous les biens du monde comme de la poussière piétinée"[430].

 

2- Pauvreté intérieure

"Il vivait dans la pauvreté extrême"[431], "dépassant en cela celle des gens les plus besogneux. En effet, il menait l’apparence d’une pauvreté sans pareil; mais la véritable pauvreté résidait dans son apparence d’imbécile apathique malgré sa richesse en dons divins, en ses vertus sublimes"[432], "il était détaché de ses parents à qui il n’a jamais rendu visite, de toute sa vie, de qui il n’a jamais parlé ni demandé de leurs nouvelles; quand son frère venait chez lui une ou deux fois par an, il ne le rencontrait que pour peu de temps et à l’ordre de son compagnon. Il se désintéressait de sa volonté, non seulement concernant ce qui stipule la règle, mais dans toutes choses, c’est qu’il était dépouillé de la volonté. Malgré l’intelligence dont il jouissait, il ne laissait rien apparaître de sa sagesse, ni en paroles ni dans l’expression écrite. Il n’a jamais prononcé l’un des termes suivants: "ceci est pour moi, cela est pour nous ou pour le couvent". Moi, je compare Père Charbel à un ombre qui l’accompagnait à l’Église, au travail, au manger et aux autres besognes monastiques, fantôme dont il ne laissait aucune trace le pénétrer. Tandis qu’il effectuait, de toute force, n’importe quel travail ou prière qu’il élevait avec pleine ferveur à l’Église, il arrêtait tout cela dès que son compagnon l’eut ordonné de le faire pour s’acquitter de la nouvelle besogne demandée, comme une ombre qui marche à côté de sa source. Il était ermite, mais sa volonté et sa raison étaient manipulées par son compagnon; là, c’est l’absolu du dénuement"[433]; "il n’était riche que dans son amour pour Dieu"[434]; à part cela, "rien ne pouvait indiquer son existence dans le monde"[435].

3- L’observance du temps

"Il ne perdait pas le temps dans l’oisiveté; autant qu’il pouvait, il priait pour les besogneux et ses morts, évitant de paresser pour ne pas tomber dans les pièges du démon"[436]. "Donc il était très attentif au temps et ne laissait aucune occasion, minime qu’elle soit, sans faire une besogne dont l’Ordre pouvait profiter"[437], "et en tirer son gain pour la vie éternelle sachant pour sûr que le temps nous a été donné pour nous sanctifier"[438]; "quand il n’avait pas de travail à accomplir, il s’adonnait à la prière et à la méditation"[439], "d’un cœur libre de tout attachement aux choses du monde"[440].

II- Récits et événements

1- Prenez cela

Quand il participait aux funérailles et qu’on lui  donnait de l’argent, il le remettait au supérieur dès son arrivée au couvent en lui disant textuellement: "Prenez cela"; ce qu’il portait, c’était ou bien une livre ottomane ou bien des piastres ottomanes (toutefois on offrait à tous les prêtres 3 piastres ottomanes, tandis qu’au Père Charbel on donnait une livre); pourtant il ne savait pas distinguer la monnaie; s’il ne trouvait pas le supérieur dans sa chambre, il la mettait sur un plateau en osier sous sa couche. Une fois, Jibraël Lahoud de Amchit  était au couvent de Annaya; il rencontra, dans le corridor, Père Charbel à qui il a demandé de dire une messe à son intention et lui a donné une livre ottomane; il la prit et attendit que l’homme s’éloigna de la chambre du supérieur chez qui il entra racontant ce que Jibraël lui a demandé et disant: "prenez cela". Le supérieur répliqua: "laisse-la avec toi et dis la messe". Père Charbel dit: "Quant à la messe, elle est notée sur le cahier du couvent, mais cela je ne la laisse pas avec moi, prenez-la". Le supérieur prit la livre"[441].

 

2- Prenez ce diable loin de moi

"Père Charbel accompagna les moines du couvent pour répondre à un faire-part de décès; chacun d’eux a reçu 3 piastres ottomanes; de retour, Père Charbel a voulu donner ces piastres au supérieur qui lui dit: "garde les avec toi, peut-être aurais-tu besoin d’acheter un mouchoir ou autres choses". Il obéit à l’ordre du supérieur. Mais, le soir, ne pouvant plus les garder sur lui, il les porta auprès du supérieur, en lui disant: "Prenez-les, car je ne veux pas laisser ce démon chez moi".[442]

 

"Un homme lui demanda de lui dire une messe et lui offrit une piastre ottomane; et comme son habitude, il la prit au supérieur, le Père Roukoz de Mechmech[443] qui lui dit: "Laisse-la avec toi". Par obéissance, il la ramena à l’ermitage, la déposant sur une planche dans sa cellule et l’oublia. Après un certain temps, il la retrouva par hasard, la prit chez le supérieur et lui dit: "Mon Père, prenez ce démon maudit, loin de moi"[444].

 

 

3- Donne-les au Père Makarios

"Je vais raconter un épisode qui se déroula avec moi en juillet 1898, alors que j’étais au couvent Saint  Antonios à Kozhaya, où Père Antonios Alwan  qui venait de prononcer ses vœux récemment, y résidait"[445]. "Après mon départ du couvent, je me rappelle avoir parlé à un parent à moi des vertus du Père Charbel; ce dernier a bien voulu lui envoyer de l’argent pour dire une messe à l’intention du frère[446] Antonios Alwan; en fait, il m’a donné 1/4 de majidi (livre ottomane) pour les lui envoyer. A mon tour, j’ai confié cette mission aux soins du Père Youssef Al-Hasrouny, lui demandant de livrer cette somme directement au Père Charbel à l’intention du frère sus-mentionné"[447]. "Père Youssef Al-Hasrouny a raconta que lorsqu’il est allé à l’ermitage, il a rencontré Père Charbel et lui a dit: "Veuillez prendre cet argent pour dire une messe à l’intention du frère Antonios de Aïto. Il m’a répondu: "Donne-le au Père Makarios". J’ai répliqué: "L’intéressé m’a demandé de vous le donner en main"[448], "et donc je ne peux pas le remettre à d’autres". Alors, il fit un geste le long de sa main, fermant les yeux, la tête penchée; et j’ai mis l’argent dans la paume de sa main. Sitôt fait, il se dirigea vers Père Makarios, l’appelant d’une voix inhabituelle hors de l’Église, en disant: "Père Makarios! Père Makarios! Prenez cet argent", sa main toujours tendue loin de lui comme s’il portait un scorpion et lui versa la somme sans la regarder ou savoir son montant"[449].

"Si l’un des visiteurs voulait lui offrir de l’argent comme vœu à l’ermitage, il lui répondait tranquillement, sans regarder ni l’argent ni son montant: "Va chez Père Makarios"[450]. "Aussi, voici un exemple parmi tant d’autres: un jour, un visiteur est venu lui offrir de l’argent pour qu’il dise une messe à son intention; le visiteur lui a dit: "Priez pour moi, et voilà, cet argent je vous le donne, à vous personnellement et non pas à l’ermitage". il répondit: "Mettez-le sur l’autel avec le vœu, car je n’en ai pas besoin". L’homme qui essayait de convaincre l’ermite a réussi après beaucoup d’efforts de le lui mettre dans la main et la lui ferma. Père Charbel est allé directement et a remis la somme à son compagnon, le Père Makarios, sans la regarder"[451].

 

4- Vers l’aube

"Une fois, il est venu chez moi – j’étais supérieur en ce temps-là – vers l’aube et m’a raconté que des visiteurs étaient passés par l’ermitage et lui ont donné 4 piastres ottomanes lui disant: "Achetez avec cette somme vos besoins particuliers", me décrivant comment il a passé toute cette nuit-là sujet de tentation par l’ennemi du bien pour qu’il garde l’argent sur lui; et que par la grâce de Dieu, il l’a vaincu. Je lui ai dit: "As-tu besoin de quelque chose?" Il m’a répondu: "Si vous voulez, il me faut quelques mouchoirs pour essuyer la sueur et m’en servir d’essuie-main". Je lui ai donné 4 mouchoirs noirs"[452].

 

5- Je ne veux pas voir l’argent (Mc 10, 23-25)

"Wardé Hanna Antoune Zaarour, la tante de ma mère, l’épouse de mon oncle Challita, nièce germaine du Père Charbel, m’a raconté que sa mère possédait un gobelet en argent que les femmes mettaient sur la tête pour s’en parer. Après sa mort, sa fille Wardé l’a vendu à 300 piastres, l’équivalent de deux livres ottomanes en or. Elle porta cette somme à son oncle, Père Charbel, lui demandant en revanche de dire des messes pour le repos de l’âme de sa mère qui est en même temps la belle-sœur de l’ermite. Il refusa de prendre l’argent, s’adressant à sa nièce de l’intérieur de sa cellule et sans voir son visage, en lui disant: "Donne cette somme au Père Supérieur". Elle lui répondit: "Je voudrais vous la donner à vous, pour que vous offriez, vous-même, les messes". Il a répliqua: "Pour les messes, je les note sur mon cahier; mais l’argent je ne le prends pas. Va le donner au supérieur et ne me laisse pas le voir". Elle lui obéit"[453].

 

6- Je vais dire les messes

"Ma mère est allée à l’ermitage après le décès de son Père Hanna (frère du père Charbel); elle lui a demandé de dire des messes pour le repos de l’âme de son père. Il lui a répondu: "Quant aux messes, je vais les dire, mais l’argent, donne-le au supérieur". Elle a exécuté comme il le lui a ordonné"[454].

 

7- Je suis mort à ce monde le jour où je l’ai quitté (Mt 6,24)

"La cause de notre deuxième visite fut après le décès de mon grand-père, Hanna Antoun Zaarour Makhlouf, frère de l’ermite, le Père Charbel; le décès eut lieu le 25 Janvier 1897[455] ; et le défunt n’avait pas d’enfants mâles, d’où sa fille ne pouvait hériter que la moitié de son père; là, les parents paternels se sont intervenus prétendant que l’autre moitié était de leur droit et que le frère du décès était moine et ermite, n’ayant pas le droit à un héritage selon la règle de l’Ordre; mais ma mère a répondu que mon oncle, le père Charbel, est un héritier direct. C’est pourquoi je l’ai accompagnée au couvent Saint Maron à Annaya, un jour de printemps, pour le mettre au courant du décès de son père et lui demander de lui écrire un testament de cession volontaire de sa part dans l’héritage de son frère. Arrivées à l’ermitage, nous n’avons pas pu nous entretenir avec lui de tête à tête, mais nous nous sommes mises debout à côté de la porte de l’Église, et lui, il était à l’intérieur. Il lui demanda ce qu’elle voulait de lui. Elle lui a fait part de décès de son père et lui demanda un testament écrit de cession volontaire, lui expliquant que les parents paternels réclamaient la moitié de l’héritage. Je l’ai entendu lui  répondre: "Ma nièce! Mon frère est mort, il a quelques mois alors que moi, je suis mort au monde le jour où j’ai pris l’habit et prononcé mes vœux solennels au couvent Saint Maron à Annaya, il y a 44 ans; le mort n’hérite ni ne donne en héritage; et donc, ton affaire n’est pas de ma compétence. Je ne peux faire cession de quelque chose que je ne possède pas". Ainsi, sommes-nous retournées mains vides"[456]. "Ces expressions sont devenues plus tard un signe que les gens se transmettaient pour désigner le dépouillement du Père Charbel, sa justice et son véritable esprit monastique"[457]. "Sa nièce voulant mettre fin à la concurrence des parents et s’assurer de tout l’héritage, insista à ce qu’il lui écrivît la cession volontaire; Père Charbel prit un petit papier sur lequel il a écrit et le lui remit. Quand elle arrive à Bqaakafra, elle ouvrit le papier pour y trouver le suivant: "je n’hérite ni je ne donne en héritage"[458]. Pour ce qui concernait ses parents, il ne s’approchait ni de corps ni de cœur"[459].

8- Mettez l’argent du vœu sur le rayon

"Une fois, ses deux frères l’ont visité et lui ont proposé de prendre quelques sous turcs, mais il refusa; après une longue tentative de conviction et d’insistance sur le caractère du vœu de cet argent offert à l’ermitage, il accepta  en leur disant: "mettez l’argent du vœu sur le rayon", sans regarder la somme. Un jour, je suis venu en visite à l’ermitage, et voilà que Père Charbel m’expliqua en disant: "mes deux frères étaient venus me rendre visite et ils ont mis cette somme pour l’ermitage; la voilà sur le rayon, prenez-la". Je l’ai prise et trouvé qu’elle comptait 8 piastres ottomanes "[460].

 

9- La providence ménage (Mt 6,25-34)

"Il ne comprenait rien du tout à l’argent, incapable de distinguer entre une pièce et une autre, ne l’ayant jamais utilisé de toute sa vie, il ne s’intéressait ni à l’abondance ni à la rareté des vœux, non plus à la rente de l’ermitage. Il priait pour la fertilité des récoltes sans se soucier pour sécheresse ou fécondité, disant: "La providence ménage". Il pratiquait la pauvreté dans toutes choses; dans sa cellule, dans l’habillement, dans son manger, son boire, sa couche et les outils du travail"[461].

                    

E: L’habillement de Charbel

I- Présentation

"Que l’habillement, la paillasse et la couverture du moine répondent à la pauvreté"[462]; "à ce niveau, il s’habillait comme le dernier des pauvres"[463] "et des novices"[464]; "il n’a jamais porté un habit neuf"[465], "cherchant humblement"[466] "à user des habits abandonnés par ses confrères"[467], "un habit monastique était usé, rapiécé"[468] "et éliminé dont les fils sont devenus visibles"[469], "fait en laine libanaise épaisse, déteinte"[470], "rougeâtre"[471], "mais toujours propre; il la lavait de ses mains"[472], "la rapiéçait lui-même sans soin"[473], "comme on coud les sacs[474] en filaments des plantes"[475], "faisant tous les 5cm un point de couture"[476]. "Il n’avait pas d’habits particuliers pour l’été et l’hiver, plutôt un seul habit en laine et une chemise brute"[477] "qu’il portait jusqu’à ce qu’ils soient usés pour lui en donner après d’autres déjà utilisés par un confrère"[478].

"Sa ceinture, tout comme pour les autres moines, était en cuir",[479] "écorchée par les pierres et les arbusseaux qu’il portait"[480]. "Il se revêtait d’un pantalon (cherwal) noir"[481], d’une chemise brute[482], "d’un gilet coupé d’un vieil habit monastique, et l’habit monastique au-dessus"[483]; "il n’a jamais mis des bas aux pieds, malgré le froid glacial"[484]. "Il mettait la cape à l’Église, hors de l’ermitage, et l’enlevait pour le travail… Il était toujours capuchonné, hiver et été, jour et nuit, sauf pour la messe conformément à la liturgie"[485]. "Le capuchon lui couvrait la tête, les yeux, les oreilles, une partie des joues et le cou"[486]; "il ne retroussait pas son habit sous la ceinture, comme font les moines au travail, pour ne pas laisser apparaître son pantalon"[487].

"Ses gros souliers étaient usés et rapiécés"[488], "et se terminaient en haut de l’arrière par une languette"[489]; "ses petits essuie-mains étaient faits de gros fils"[490]; "son habillement pauvre mais propre, élimé depuis les gros souliers jusqu’à la calotte"[491]; "il ne réclamait rien, même le nécessaire; et au cas du besoin le plus pressant, il le demandait simplement, humblement et avec écrasement"[492].

"Il abhorrait la saleté[493]; toutefois, "il ne lavait son habillement que lorsque le supérieur l’ordonnait de le faire, même s’il lui a fallu de le porter pendant un an"[494]; "il ne lavait le visage"[495] "qu’une seule fois par semaine, sauf au cas d’une occasion exceptionnelle, alors, il demandait l’autorisation du supérieur"[496].

 

II- Récits et événements

1- Sans rayures rouges

"Père Charbel recommandait au frère cordonnier qui ajoutait aux gros souliers des rayures rouges, selon une coutume monastique en ce temps là, de les lui éliminer"[497].

 

2- Pour les rapiécer

"On m’a confié le vestiaire pour un certain temps au couvent Saint Maron, pendant le triennat du Père Ighnatios de Mechmech qui m’a ordonné d’aller à l’ermitage, contrôler les habits des ermites et voir ce dont ils ont besoin. Je suis entré dans la cellule du Père Charbel chez qui je n’ai rien trouvé qui soit bon à porter; je l’ordonnai de sortir ces chiffons. Ne voyant en train de les déchirer, il m’a prié de les lui laisser pour qu’il puisse les raccommoder et les porter pour observer la pauvreté. Puis le supérieur me demanda de lui préparer deux habits neufs. Il s’est abstenu à l’accepter, présentant ses excuses à ne pas pouvoir porter un habit neuf, me recommandant de soulever auprès du supérieur ses souhaits de lui envoyer un habit usagé, convenable à la nature de son travail; sans lui apporter des chemises, puisqu’il porte le cilice; puis une chemisette, coupée d’un habit élimé, pour cacher en dessous le cilice"[498].

 

3- Je l’étends par terre sous ma couche

"Nouvellement profès, je suis allé un jour lui rendre visite, et je l’ai trouvé en train de laver ses habits, les frottant sous les pieds; voyant le cilice dans la lessive, je lui dis: "Qu’est-ce que c’est?" Il répondit: "Je l’étends par terre, sous ma couche", essayant de cacher sa vertu devant moi"[499].

 

4- Habillez-moi comme je vis

Une fois, il a été chez le Père Roukoz de Mechmech portant un habit très élimé, et lui dit: "Faites que je vive comme mon habit, ou bien habillez-moi comme je vis". Je pense qu’il a bien voulu lui dire: "Ou bien vous m’envoyez à l’ermitage qui convient à cet habit que je porte, ou bien veuillez me donner un habit meilleur pour le porter quand je vous accompagne". Cette interprétation à été soutenue par la réaction du supérieur qui entra rapidement dans sa cellule, enleva son habit et l’en habilla; il était large. Le supérieur lui dit: "Tu peux le porter"[500].

5- Pourquoi te négliges-tu ainsi? 

Une fois, l’ayant vu porter des souliers déchirés, je lui dit: "Pourquoi te négliges-tu ainsi? Commande de gros souliers convenables, car tes pieds sont comme ceux d’un chameau!" Il n’y répondit pas"[501].

 

F: Sa paillasse, son sommeil et le mobilier de sa cellule

I- Présentation

1- Cellule du Père Charbel au couvent

Elle est située dans la partie Ouest du couvent, sa longueur, du couloir Est jusqu’au mur Ouest, est de 325cm; sa largeur, du Nord au Sud, est de 225cm; sa hauteur 300cm; sa toiture est faite en bois simple, en tronc d’arbre et de la terre. Un fenêtre est pratiquée dans le mur Ouest, de hauteur de 80cm, de largeur de 40cm; sa terre est couverte de pierre; sa porte à l’Est est de hauteur de 175cm, sa largeur est de 80cm; la porte donne sur la fenêtre et la porte de l’Église, face au Maître Autel"[502].

 

2- Sa cellule à l’ermitage

"Sa longueur, de l’Est à l’Ouest atteint 3m, sa largeur du Nord au Sud est 210cm, sa hauteur est de 240cm. Sa fenêtre pratiquée au mur Sud est en bois simple, formée de deux volets vitrées"[503], "toujours fermés, avec un rideau noir d’où personne ne le voit de l’extérieur"[504] "et il ne voit que la montagne de Ehmej et les chaînes montagneuses raboteuses. Dans le mur oriental, une lucarne a été pratiquée pour servir comme armoire"[505], "et dans la laquelle il a déposé sa lanterne à l’huile"[506]; "sa terre est dallée en pierre de la montagne; ses murs en pierres, sont couverts à l’intérieur d’argile; sa toiture est en bois, sa porte en bois très simple: de largeur de 80cm, d’une hauteur de 170cm, dotée d’un loquet en bois, de l’extérieur, elle est munie d’une manette en bois"[507]. "Sa cellule  était vide"[508], "toujours ouverte"[509], "noircie par la fumée"[510], "une couche en bois sous laquelle il avait mis un plateau en osier où il déposait ses livres spirituels"[511] "et théologiques, on y voyait une cruche d’eau potable"[512]. "Il ne permettait à personne d’y entrer, sauf clandestinement"[513].

 

3- Sa couche

"Sa paillasse était rembourrée"[514] "de feuilles de galle et de chêne, d’écorces des arbres, couvertes d’une sorte de tapis, tissé de poils de chèvres, et le tout était couvert d’une vieille étoffe en feutre. Une bûche enroulée dans un chiffon noir pris d’un habit constituait son oreiller. Sur cette couche très rude, sans matelas ni couverture, dormait été et hiver"[515]. "Ce sur quoi il dormait était éliné"[516]; "il se couchait sur une serpillère déposée sur deux planches"[517], "rehaussées de la terre d’une hauteur de deux empans"[518], "liées entre elles par une lanière découpée d’un drap"[519]; "souvent, couchait-il par terre"[520].

 

4- Son sommeil

"Il ne veillait jamais avec les moines, vivant en ermite dans le couvent. Il détestait le repos, n’aimait pas le sommeil, ennemi de l’oisiveté et du repos, passionné pour la mortification et le travail"[521]; "il dormait après complies et les autres offices de prière, environ huit heures et demie"[522], "se réveillant, à minuit selon le règlement de l’ermitage"[523], "pour l’office de prière, pour lequel il s’est adonné toute sa vie"[524], "après quoi il ne se rendormait plus"[525] – "sauf parfois pour se reposer une heure, et reprendre la méditation et la prière. Ses veillées n’étaient qu’une oraison à Dieu et aux questions spirituelles"[526] "à l’Église"[527].

"Il se réveillait très tôt"[528] "avant l’aube"[529] "pour aller prier à l’Église et dire la messe; il ne tardait jamais à s’y présenter précédant tout le monde"[530]. "Le jour, il ne connaissait jamais le repos[531], toujours pris par le travail et la prière"[532], "occupant la plupart de son temps à l’Église devant le Saint Sacrement"[533] "et la nuit dans la lecture des livres théologiques, la méditation et la prière jaculatoire"[534]. "Il n’a jamais connu le divertissement"[535]; "plutôt il prolongeait ses veillées dans la prière"[536].

 

II- Récits et événements

1- Epuisé de sommeil (Mc 4,38)

"Je remarquais qu’il était épuisé de sommeil à cause de ses longues veillées continuelles; pendant qu’il était agenouillé tout droit, parfois le sommeil le gagnait inclinant sa tête, son corps se laissait pencher en avant petit à petit, au point de toucher la terre, c’est alors, averti subitement, il se redressait, vainquant sa défaillance physique, élevant ses yeux vers le haut, soupirant de la profondeur de son cœur. Personne ne l’a jamais vu se reposer, fermant les yeux à l’ombre d’un arbre"[537].

2- L’oreiller de laine (Mt 8,20)

"Sa cellule n’avait ni serrure ni clé ; ceci le connaissaient tous les moines qui avaient fréquentés Père Charbel au couvent de Annaya. Sa couche comprenait une vieille paillasse déchirée, avec une bûche enroulée dans un chiffon, coupée d’un habit élimé pour lui servir d’oreiller. Il n’avait ni couverture ni drap. Une fois, pendant que Père Charbel travaillait au champ, frère Boutros Al-Fraidiss[538] en profita, entra dans la cellule, prit la bûche, la jeta et la remplaça par un oreiller de laine. De retour dans sa cellule, il remarqua le changement de son oreiller, alla auprès du frère, le priant de lui remettre la bûche et insistat jusqu’à ce que sa sollicitation eût trouvé satisfaction"[539].

        

G: Le manger de Charbel

I- Présentation

1- Au couvent

"Il faut que le repas du moine soit facile à en trouver les ingrédients et qu’il ne mange que deux fois: le déjeuner et le dîner"[540]; "au couvent, Père Charbel mangeait 2 fois avec ses confrères au réfectoire"[541], "se satisfaisant des morceaux de pain brûlés ou mal cuits. Au champ, il se nourrissait du reste du repas de ses confrères qui travaillaient avec lui et de celui des domestiques qui labouraient la terre"[542]. "Plusieurs fois, il arrivait qu’on oubliât de l’appeler au déjeuner, il continuait à travailler"[543].

"Durant son séjour au couvent, il m’arrivait d’aider les moines au champ où Père Charbel travaillait aussi, je remarquais qu’il ne mangeait que lorsque le responsable l’ordonnait de prendre son repas; alors attendait-il que ce responsable lui donnât sa portion qu’il prenait, se retirant dans un coin; il ne mangeait rien hors des repas"[544], "toujours frugaux"[545]; "hormis cela, il ne se permettait pas de prendre du mets, du boire ou du fruit"[546]; "il ne choisissait que le pain en miettes ou bien le gratin du chaudron"[547]. "Quand on tardait à servir le déjeuner, il ne maugréait pas, ne répugnant à aucune nourriture, sans demander pour lui-même quelque chose de spécial au cuisinier ou bien au dispensier; au contraire, il recommandait qu’on lui réservât le reste du manger pour s’humilier plus et se limiter au nécessaire"[548]. "Il ne s’adonnait ni au tabac, ni à l’alcool"[549] "et ne mettait aucune nourriture dans sa cellule"[550].

"Il n’a jamais dit: "je ne mange pas de ce plat parce que je suis malade". Jamais, il ne parlait de la suavité de la cuisson ou son mauvais goût. Il n’a jamais mangé hors du couvent, sauf au champ quand il y travaillait; quand il ramassait du raisin ou des figues, il n’en mettait rien dans la bouche. Pendant le repas, il mangeait tranquillement et avec soin"[551], "comme s’il était à l’Église"[552], "ne parlant avec personne, baissant le regard comme s’il méditait sans dire: "ceci est salé, cela est fade, l’autre est brûlé. Il ne prenait ni boisson alcoolique[553] ni café"[554]; "en somme, il ne mangeait que pour la nécessité et non pas pour se régaler"[555]; "Souvent, après avoir fait la vaisselle, il en buvait l’eau, le faisant avec joie"[556]; "il se servait des assiettes en poterie et des fourchettes en bois"[557].

"Parfois on était ensemble pour le labourage et il nous y aidait. Malgré la grande chaleur, il ne se désaltérait pas, tandis que nous, nous buvions trop à cause de la fatigue et de la chaleur"[558]; "il ne se préoccupait ni du manger ni du boire ni d’habit. Il était dans ce monde sans y appartenir, détaché de tout ce qui y existe. Tous ses désirs, ses penchants et ses sentiments étaient orientés vers Dieu"[559].

2- A l’ermitage

"Il ne mangeait qu’une seule fois par jour à 15h. après l’office de prière; son mets était frugal: de la salade avec des olives, les épluchures des pommes de terre qu’il ramassait au couvent, les lavait, les bouillait et les manger. C’est pourquoi, sa vie était identique, marquée par le recueillement et la dévotion; pendant le repas, il ne réclamait rien par la voix, se satisfaisant de regarder du coin de l’œil"[560]; "il n’a jamais mangé de la viande, son mets était toujours préparé avec l’huile, sauf à l’occasion des grandes solennités comme: Noël, La Résurrection, la Saint  Antoine, les Saints Pierre et Paul, patrons de l’ermitage où la cuisson était préparée avec du beurre"[561]; "d’ailleurs, il ne se présentait pas pour manger tant que son compagnon de l’ermitage ne l’aurait pas appelé au repas, même s’il lui fallait rester toute la journée à jeun"[562]; "il ne se donnait pas des soucis au mets et ignorait où on le mettait"[563]; "il mangeait modestement et austèrement sans se régaler"[564]; "s’il arrivait à son compagnon d’avoir oublié de l’appeler, il était capable de rester au lendemain sans manger; renommé pour cela"[565].

"Quand il venait au couvent pour en prendre la provision, il commençait par choisir à lui-même le pain moisi"[566] "qu’on jetait aux chiens"[567] "et le reste du mets des jours précédents"[568] "pour présenter à son compagnon le bon pain et la bonne nourriture; en outre, il allait remplir la jarre à la source de Annaya, à une demi-heure à pieds, pour ses compagnons, quant à lui, il puisait l’eau du puits de l’ermitage pour en boire"[569].

"L’ermitage était entouré de potagers, de vignes, de figuiers, de poiriers… dont il assumait la plus grande partie du travail du ramassage des fruits qu’on expédiait au couvent et dont il se privait"[570], "n’en gouttant que très peu. Pour le repas, il ne mangeait que ce que Père Makarios lui présentait"[571]; "il ne buvait que pendant son seul repas, s’interdisant de prendre du rafraîchissement"[572]. "Moines que nous sommes, nous nous étonnions de son train de vie, porté à l’ascétisme extrême"[573]. "Quand il priait, travaillait ou mangeait, il s’y plongeait comme dans une extase profonde jusqu’à ce que son compagnon vînt l’en réveiller"[574].

 

II- Récits et événements

1- Le pain est devant la fenêtre (Jn 4,31-34)

"Quand nous revenions tard du travail au champ, Fr. Francis lui donnait pour son dîner seulement quatre niches de pain; qu’il portait sous son aisselle et entrait à l’Église pour les mettre devant la fenêtre, puis s’agenouillait pour la prière; il y restait longtemps, parfois une heure et demie et finit par s’endormir; et lorsque Fr. Francis entrait à l’Église pour sonner la cloche, annonçant l’office de prière de minuit, il trouvait que les pains étaient toujours devant la fenêtre et les ramenait à la despense. C’est que Saint  Charbel oubliait sa faim devant Dieu; je ne saurais l’affirmer s’il abandonnait son pain exprès ou par oubli; il lui arrivait souvent de ne prendre qu’une seule fois par jour son repas, malgré son travail épuisant; on ne le laissait aucune minute sans boulot, voire même, on l’appelait de l’Église, contrairement à son désir d’y rester à prier pour lui confier un service"[575].

2- Il ne mangeait pas du raisin

"Du temps de notre noviciat, nous venions au couvent pour la moisson; assoiffés, nous allions ramasser des grappes pour étancher notre soif, appelant en vain Père Charbel à partager avec nous les raisins; il tournait le dos"[576] "s’abstenant à en manger; pourtant il travaillait dans la vigne"[577].

 

3- L’eau de la vaisselle

"Étant donné que j’étais affecté au travail à la cuisine, le supérieur n’avait autorisé de manger au réfectoire avec les moines où Père Charbel ne s’y rendait qu’une seule fois par jour pour prendre 3 miches de pain épais qu’il mettait en morceaux et les mélangeait avec sa nourriture[578], se servant de la cuillère, mangeant avec soin et retenue, s’interdisant de regarder à droite et à gauche. Une fois son voisin ayant terminé de manger, il prit son assiette pour la laver, versa l’eau de la vaisselle dans son assiette, et la but pour se mortifier et vaincre son amour propre. Pendant que nous faisions la sieste après le déjeuner, Père Charbel allait à l’église pour l’adoration du Saint Sacrement; la même chose qu’il répétait durant le temps du petit déjeuner, vu qu’il ne mangeait qu’une seule fois le jour"[579].

4- Le blé concassé au beurre

"En vain le supérieur invitait-il le Père Charbel à sa table, quand il déjeûnait au réfectoire avec les moines par des jours pluvieux; mais il préférait toujours la dernière place. Aussi le supérieur me demandait-il de remplir une assiette de blé concassé au beurre, préparé spécialement pour lui et l’offrir à Père Charbel qui n’y touchait pas"[580].

5- Sans huile

Une fois, je l’ai vu rentrer au couvent après le travail portant des végétaux comestibles et des herbes ensemble; je suis intervenu l’avertissant: " Mon maître, ces herbes ne sont pas comestibles, c’est pour le bétail". Il me répondit: "Ca ne fait rien". Puis, il a haché le tout ensemble, le saupoudrant avec un peu de sel. Entre temps, Père Makarios arriva et comme son habitude, il commença à préparer le repas. Voyant Père Charbel s’occupant de ses végétaux, lui dit: "Y as-tu ajouté de l’huile?" Il lui répondit: "Non, cela ne fait rien on peut en manger sans huile". C’était pendant le Carême. Ainsi a-t-il mangé de l’herbe que mange le bétail"[581].

6- Deux jours sans mets (Luc 4,46; Mc 8,2)

"Il ne s’approchait du manger tant que l’ancien ne l’y autorisait pas tous les jours"[582]. "Tant de fois, lorsque Père Makarios venait au couvent pour s’acquitter de quelques services auxquels il est appelé par l’obéissance, nous insistions à ce qu’il restât avec nous, mais il répondit: "Je veux retourner à l’ermitage pour appeler Père Charbel au déjeuner". Une fois, j’ai répondu: "Est-ce qu’il ne sait pas manger tout seul pour que tu t’obliges chaque fois d’aller lui donner à manger?" Il me répliqua: "Il est impossible qu’il mange si je ne l’appelle pas moi-même et que je ne lui présente pas le mets de mes propres mains". Si on le laissait deux jours sans l’appeler au manger, il ne le réclamait ni ne s’en approcher à sa propre initiative"[583].

 

7- Le pain brûlé

"Père Makarios descendait au couvent pour aider à faire le pain, occasion pour lui de ramasser les pains brûlés ou mal cuits, en disant: "Ceci est à mon maître!", voulant dire au Père Charbel qui lui-même faisait la même chose chaque fois qu’il venait au couvent pour la panification; dans son régime alimentaire, il cherchait la mortification"[584], "sachant qu’il ne conservait ni manger ni boire dans sa cellule"[585].

 

8- Comment mangeait-il ?

"Je l’ai vu quatre ou cinq fois quand il arrivait à la suite de l’appel de son compagnon, le Père Makarios, pour son seul repas sur vingt-quatre heures, rien que par obéissance, malgré que cet ermite était le servant du Père Charbel, ce dernier lui obéissait comme son obéissance à son supérieur. Je l’ai vu arriver à pas lents pour son repas, bras croisés, regard baissé avec recueillement, se mettant debout à l’écart, attendant que son compagnon l’ordonne de s’asseoir; puis il pria et s’assit par terre, les jambes croisées et son habit couvrant ses pieds sans manger jusqu’à ce que son compagnon lui ait demandé de commencer à manger. Je n’ai vu dans son assiette que des tiges flétries de pourpier, pleines de grains, ne contenait que quelques rares feuilles; il ne commençait un nouveau pain que quand il a ramassé de son assiette toutes les miettes brûlées. Une autre fois, je l’ai vu manger seulement de la salade; une troisième fois, du blé concassé cuisiné avec des tomates. En été, quand il finissait son mets, son compagnon l’ordonnait de prendre du raisin, alors, il n’en mangeait que trois ou quatre grains"[586].

9- Les tiges du pourpier et du persil

"Je me souviens qu’une fois, j’étais avec mes confrères les novices à travailler près de l’ermitage; nous avons eu l’idée de préparer "le tabboulé". Alors, nous avons effeuillé le persil et le pourpier et jeté les tiges, Père Charbel s’est penché pour les ramasser, puis les hachant, il les a mélangées avec l’huile et saupoudré du sel et s’est mis à manger"[587].

10- Bien volontiers

"Une fois, Père Makarios lui dit: "voici ce petit reste à manger que j’ai laissé pour la chatte dans son assiette, car je t’ai oublié". Il lui répondit: "Mon Père, il n’y a pas d’inconvénients. Je me contenterai bien volontier de manger la portion réservée au plus petit des animaux" [588].

 

11- Une boîte métallique oxydée

"Une fois, je me suis présenté à l’ermitage; j’ai vu Père Charbel manger tranquillement, avec soin et doucement, regard baissé vers la terre, choisissant les miettes et les petits morceaux du pain brûlé pour les manger. Après avoir terminé de manger, il se leva, prit l’assiette de son compagnon et sa gamelle en bois, les lava et versa l’eau de la vaisselle dans une petite boîte métallique oxydée, la portant dans sa cellule. Je demandai au Père Makarios, son compagnon: "Que fait Père Charbel de cette eau de vaisselle qu’il a prise avec lui?" Il me répliqua: "Pour la boire, c’est ce qu’il fait toujours". E je me demandai comment il pouvait vivre dans cet état et de ce mets dont il se nourrit"[589]

 

12- Ému jusqu’aux larmes

"Vers le soir, à l’heure du déjeuner du Père Charbel et son compagnon, Père Makarios, je me suis assis près d’eux pour les contempler en train de manger une ratatouille aux pommes de terre brûlée. J’ai vu Père Charbel chosir le pain brûlé, les miettes et les mettre soigneusement dans sa gamelle. Alors, j’ai eu pitié de lui au point que les larmes allaient couler de mes yeux; c’est alors que je me suis dit: "tandis que cet ermite accomplit toutes ces mortifications pénibles, nous autres moines, nous ne cherchons que le mets savoureux et le lit confortable"[590].

13- sans qu’il gouttât un seul grain

"Lorsque le supérieur du couvent Saint Maron, le Père Ighnatios Al-Tannoury[591], m’envoyait pour ramasser du raisin de la vigne de l’ermitage, là-bas, le Père Makarios ordonnait Père Charbel de m’accompagner pour m’en ramasser sans qu’il en gouttât un seul grain; quand je le trouvais seul à l’ermitage, je lui demandais de me cueillir du raisin, il ne me répondait pas, attendant l’ordre de son compagnon"[592]

 

14- Personne ne m’a ordonné

"Tous réunis pour le déjeuner dans les vignes, les moines et les ouvriers, ils ont oublié d’appeler Père Charbel; de même, le jour suivant, il n’a rien mangé. Le supérieur s’étant rendu compte de l’erreur, appela Père Charbel et lui dit: "As-tu mangé, aujourd’hui?" Il répondit: "Non". Le supérieur poursuivit: "Hier, as-tu mangé?" Il répliqua: "Non plus". Le supérieur poursuivit: "pourquoi?!" Charbel répliqua: "personne ne m'a pas ordonné".  Sur le champ, le supérieur ordonna qu’on lui apportât le manger"[593].

 

15- Je ne mange pas à mon gré

"Je vous assure que même s’il restait deux jours sans manger, il ne réclamait pas le mets; et il ne s’y approchait pas tant que son compagnon ne l’y ordonnait pas. Moi-même j’en fus le témoin quand l’heure du déjeuner était passée, je l’invitai à manger; il me répliqua: "Je ne mange pas à mon gré, j’attends que mon compagnon m’y ordonne"[594].

16- Va prier

"Un jour, j’étais présent à l’heure de leur repas; ayant fini de manger, Père Charbel se croisa les bras et se pencha devant son compagnon et lui demanda: "Père, que voulez-vous que je fasse maintenant?" Il lui répliqua: "Va prier". Ainsi, se comportait-il dans tout ce qu’il faisait"[595].

 

17- Les provisions abondent (Mc 6,30-44)

"J’ai entendu mon grand-père maternel racontait qu’un jour les provisions venaient à manquer au couvent. L’un des moines mit le supérieur au courant de cette affaire; alors, il appela Père Charbel et lui demanda d’asperger la cuve de l’eau bénite et de prier; il obéit et voilà la cuve qui abonda de blé"[596].

"Entre autres de ses miracles, ce fut celui survenu en une année où les provisions venaient à manquer au couvent, le supérieur convoqua Père Charbel, l’ermite, qui pria et bénit, et les provisions se multiplièrent. Ce phénomène se multiplia selon les témoignages de plusieurs, parmi lesquels il y avait des témoins toujours vivants tel que: Père Ighnatios  de Mechmech, Père Nehemtallah  de Mechmech; frère Élias  Al-Mahrini, F. Boulos Nassif de Maïfouq et d’autres"[597]. "Aussi fut-il de même lorsque le supérieur apprit que les cuves de l’huile eurent été vides et que Père Charbel les a remplies grâce à ses prières"[598].

 

 

H: La sobriété de Charbel

I- Présentation

"Il vivait sobre dans l’été où il se trouvait sans jamais chercher à en sortir, voulant seulement la complaisance de Dieu. Là où l’autorité l’envoyait, Il y trouvait son repos et sa joie soit qu’il balayait ou cuisinait ou piochait, trouvant dans tous ces services un signe de complaisance de Dieu"[599]. "Son compagnon prenait spontanément soin de lui, lui commandait tout le nécessaire auprès du supérieur"[600]. "Il se privait même des choses ordinaires et nécessaires à sa vie quotidienne, en acceptait les moins bonnes et les plus difficiles"[601]. "Il était calme, docile, d’une amabilité fascinante, dominant ses penchants et ses caprices"[602].

    "Pur comme un enfant, il fuyait le snobisme, le dédain et la flatterie. Avec ses confrères, il était indulgent, sévère envers lui-même"[603]. "la droiture primait sa conduite. Il n’a jamais était injuste, envers les autres de plus en plus ascétique, envers lui-même. Il ne se ventait jamais, il ne faisait rien à sa propre initiative: ni au travail ni dans sa prière communautaire ni dans celle des offices, renvoyant le tout à l’obéissance. Une fois ordonné, il exécutait avec joie"[604]. "Dans son contentement il était stable, assidû dans ses mortifications. Il a continué ainsi jusqu’au dernier soupir. Il ne s’est jamais plaint, sa vie Durant"[605]. "Il a mené une simplicité extrême dans son manger, son boire et son habillement; il ne se mêlait à personne, ne comprenant rien aux relations avec les autres, sinon ce que l’obéissance l’ordonnait de le faire"[606].

 

II- Récits et événements

1- Oh! Père Général

"Du temps de son supériorat, le Père Général, Moubarak Al-Matni, a rendu visite au couvent, occasion durant laquelle a bien volontiers accepté de déjeuner avec les frères étudiants; Père Charbel l’ermite, est venu le saluer et fut invité par lui: "Père Charbel, dit le supérieur, tu seras aujourd’hui avec nous pour le déjeuner, nous allons t’offrir un très bon repas", Père Charbel répondit: "nous, nous avons prononcé le vœu de l’obéissance, pour les choses difficiles, mais combien est facile ce que vous demandez! L’obéissance de ce côté là est très bien". Le Père Général crut que Père Charbel mangera de ce qui va lui être présenté à table en guise de participation avec le Père Général lequel, à l’heure du repas, appela Père Charbel qui se présenta bras croisés: "veux-tu déjeuner avec nous" enchaîna le Supérieur Général; perplexe, l’ermite se mit à se frotter les mains, répondit tout bas avec recueillement: "mon Père Général! Mon Père Général!" D’un côté, il ne voulait pas s’opposer à son ordre, plutôt à son désir, et de l’autre côté, il ne souhaitait pas manger et du mets préparé pour lui et pour ses compagnons. Le Père Général réalisa son ambivalence et le libéra; ainsi, l’ermite retourna-t-il dans son ermitage"[607]. 

2- Voyez ce que votre servant me donna!

"Là, il me vient à l’esprit qu’on présentait à l’ermitage des mouchoires en signe d'ex-voto (de vœu)" [608]. "Une fois, il en a porté un tas au supérieur qui lui dit: "donne-les au servant". Il les lui a donnés et regardant le supérieur, il lui dit: "Mon maître s’il vous plait, pouvez-vous me donner un mouchoir pour m’essuyer les mains?" Il lui répliqua: "ils étaient tous avec toi, pourquoi n’as t’en pas pris un?" Il lui répondit: "Je ne prends rien sans votre permission". Le supérieur dit à mon Père: "donne-lui un". Mon Père lui choisit un rouge tout neuf; souriant, Père Charbel dit au supérieur: "Voyez ce que votre servant me donne". Il répondit: "choisis ce que tu veux"[609]. "Il en prit un bleu qui était le plus mauvais"[610].

 

I: L’intelligence de Charbel

I- Présentation

   "Il avait les apparences de la stupidité"[611] "et de la naïveté; mais en réalité, il était perspicace et intelligent; quand on l’interrogeait, il répondait nettement en toute concision, feignant d’être idiot et apathique"[612]; "s’il avait à se prononcer, il ne disait que juste le nécessaire qui construit le prochain et adhère au salut de son âme; ses conversations se focalisant toujours sur des thèmes religieux, orientant toutes ses œuvres sur son salut éternel et le salut du prochain"[613]; "son avis s’avérait authentique dans ses réponses théologiques; il témoignait de la présence de l’esprit malgré son silence absolu"[614]. "Quant à sa sagacité, elle se reflétait dans la précision de ses travaux, en mettant chaque chose à sa place"[615]; "et malgré la prépondérance de sa raison et la force de ses acquis, il s’est fait esclave de tous; il a atteint un degré dans sa mortification, dans la maîtrise de ses instincts, au point où il a confirmé ce que le prophète David a dit dans ses Psaumes: je suis devenu comme une bête devant vous, pourtant je suis chaque jour avec vous"[616]. "Il était simple de cœur et d’intention, n’ayant qu’un seul but: Dieu. Pourtant il me faut signaler une seule chose, c’est de vous dire: ne croyez pas qu’il était stupide et apathique, mais il était daté de la prudence des Saints:

"- C’est qu’il n’a commis aucune erreur pouvant lui incomber les reproches de ses supérieurs et ses confrères"[617]

"- C’est qu’il n’a offert aucune occasion à ses supérieurs ou à d’autres, susceptibles d’y trouver une lacune quelconque dans son comportement. Je n’ai pas entendu que le supérieur l’ait réprimandé un jour pour une peccadille, minime qu’elle soit, son observation aux règlements avec une exactitude étonnante prouve qu’il les a parfaitement compris"[618]. "Sa parole en Esprit s’affichant sublime, car il se dirigeait vers la perfection par le chemin idéal dont il ne s’éloignait d’un pas. Dans son train de vie, il mettait chaque chose à sa place, ne prononçant aucun mot inadéquat. Sa prudence l’a protégé contre les superstitions et l’exagération détestables, conseillant les supérieurs et les moines de l’imiter"[619].

"Ne croyez pas que son retrait des gens et des choses du monde émanait d’une apathie ou idiotie, plutôt il était homme d’intelligence et de sagacité; sa simplicité s’enracinait dans son Christianisme, sa pitié basée sur la sagesse, exempt des scrupules et des troubles, sans la moindre anomalie dans son travail ou son comportement. D’autre part celui qui a joui de la pleine satisfaction de ses supérieurs, ses compagnons, des domestiques, de son entourage, de ses visiteurs, sans encourir la plainte de personne, doit avoir sans aucun doute une sagesse extraordinaire; d’autant plus, j’exprimais de la crainte envers lui avec beaucoup de vénération, évitant la plaisanterie excessive avec lui"[620]. "Il était remarquable par son respect à Dieu: au point où, même si on le menaçait de le décapiter à l’église, il n’était pas prêt à regarder à droite et à gauche; quant à son respect à l’autorité, il en a fait son but extrême; il était ponctuel dans sa conversation sur la liturgie et ses Saints rites; il célébrait avec son compagnon, à l’ermitage, toutes les cérémonies religieuses quotidiennes à temps"[621]. "Il était intellectuel, ayant étudié à Kfifane, mais sous les fausses apparences d’un bonhomme naïf"[622]. "Quant à ses mortifications et l’oppression de son corps rigoureuses, multipliées et perpétuelles, elles ne lui causèrent aucune maladie, ce qui montre qu’ils les exerçaient à bon escient"[623], sans être cérémonieux dans la pratique des vertus, s’y adonnant avec simplicité, sincérité et fidélité"[624].

    "Il était sérieux et discret, au comportement équilibré, imposant son respect, et son estime à tous ceux qui l’ont connu; il n’a jamais été une pierre de scandale à personne, ni un sujet de moquerie de la part des autres; tout le monde le prenait pour un Saint  et demandait sa bénédiction"[625]; "il était sage, mais loin de la sagesse de ce monde, plutôt de celle surnaturelle"[626].

 

II- Récits et événements

1- Demandez et l’on vous donnera (Mt 7,7)

"Père Charbel possédait une volonté de fer enflammée qui le rendait maître de ses penchants et ses émotions. Il me disait : "mon frère, la vie est trompeuse; Dieu connaît tout notre intérieur; celui qui sollicite sa grâce avec confiance, ne sera pas déçu; demande-lui de vous donner ce dont tu as besoin". Durant toute la période que j’ai passée à St Maron, ni moi, ni les moines supérieurs et sujets, nous ne le lui avons reconnu aucune lacune; il souhaitait qu’on lui demandât un service, non seulement de la part des supérieurs et des confrères, mais aussi de la part des travailleurs du couvent: un domestique lui demandait de transporter les outils de labeur ailleurs, il l’exécutait sur le champ; j’étais moi-même, témoin de beaucoup de ces ordres qu’on lui donnait. Je n’ai jamais entendu que quelqu’un s’est plaint de lui ou bien l’a accusé de quelques accusations auprès des supérieurs, lesquels supérieurs et confrères le respectaient et l’estimaient, lui demandant ses prières en cas de maladies ou de détresse. Sa pitié influençait beaucoup tout le monde"[627].

 

2- Il n’y a pas de voleurs chez-nous

"Une fois, un homme vint un Dimanche au couvent pour participer à la messe où les fermiers-associés se rassemblaient tous les dimanches et les jours des fêtes. Il laissa son bâton auprès de la porte et entra à l’église; en ce temps-là Père Charbel n’était pas encore entré à l’ermitage. Après la messe, l’homme ne trouva pas son bâton; il cria, haussant sa voix, proférant des injures. Père Charbel sortit de l’église et lui dit doucement et gentiment: "mon frère, personne ne crit fort au couvent". L’homme dans son excès de colère reprit: "on a volé mon bâton; est-ce-qu’il y a des voleurs au couvent?" Souriant, Père Charbel répondit avec sérénité: "non mon frère, nous n’avons pas de voleurs. Regarde cette cuve-là en pierre de taille, placée à l’entrée du couvent depuis qu’il fut construit, personne ne l’a volée". Honteux, l’homme se tut; tous ceux qui étaient présents rièrent, car la cuve était une grande pierre pesant plus de 10 quintaux que vingt personnes seraient incapables de la bouger"[628].

 

3- Un maître ingénieux

"Son intelligence était remarquable d’après l’exactitude dont il effectuait son travail; car je ne me souviens pas qu’un compagnon ou bien un laboureur avec qui il travaillait se fussent plaint de son incompétence dans le travail ou lui eussent adressé des remarques, directement à lui ou par l’intermédiaire d’un tiers; en effet il était d’usage parmi les moines ou les laboureurs, quand un frère maladroit ou stupide les aidaient, d’aller le dénoncer devant le supérieur, lui disant: "prière, Père Supérieur, ne nous donnez pas frère quidam, parce qu’il est plutôt encombrant dans le travail qu’utile". Sa prudence s’est manifestée dans sa plus grande splendeur, ne laissant aucun moyen aux autres de lui rapprocher les moindres scrupules ou hallucination, et à travers la transparence de sa conscience qui atteint le culminant de la sublimité de ses vertus, ne laissant ainsi aucun moyen aux autres de lui reprocher les moindres scrupules aux hallucinations. Le tout émanait de lui selon des normes sapentiales. Mais quelle prudence humaine pourrait égaler celle de celui qui a abandonné le monde! Il est vrai qu’il n’a pas fait des études spécialisées, mais fut dans les choses spirituelles un maître ingénieux, là où les moines de l’Ordre, les plus réputés pour leur science et leur expérience se sont montrés invalides"[629].

 

 

 

J: La bibliothèque et la culture de Charbel

I- Présentation

1- Ses livres

"Il puisait ses méditations dans les livres suivants: Réflexion, Préparation à la mort, du Saint  Alphonse de Lighory, Confessions, du Saint  Augustin"[630], "La Perfection chrétienne"[631], la Théologie morale, Imitation du Christ, imprimé en lettre syriaque, livre dont il était très passionné"[632], "il lisait beaucoup les livres suivants: les livres théologiques"[633], "Jardin des moines"[634], "Biographie de Saint Antoine le Grand"[635], La Lampe monastique, Interprétations spirituelles, Les Écritures Saintes[636], L’échelle des vertus, Jean Climaque; anachorétismes, Saint Basile, Memre de Saint Éphrem", Traits de Saint Isaac le Syriaque de Nivine,  Memre du Sage spirituel; La vie monastique, Jean de Dalia; Mépris des vanités du monde, par le maître Didoxe Stella, de l’Ordre de Saint François; Père Jean, Eusèbe Nir Moubarak le Jésuite, La Balance du temps et le trébuchet de l’éternité de l’homme; Les Gloires de Marie, par Saint Alphonse de Lighory"[637], Le Martyrologe et Les Règles du novice, Règles et Constitutions de 1732.

 

2- Sa culture

"Père Charbel était un homme de pure sainteté, qu’on prenait pour naïf, mais au niveau spirituel, il était érudit"[638]; "j’ai appris personnellement qu’il était avisé et intelligent"[639], "connaisseur en théologie spirituelle, en syriaque, dont il traduisait en arabe, en plus de ses connaissances en langue arabe, il était judicieux et convainquant dans ses réponses"[640], "car, dans la théologie morale et les choses spirituelles, il appartenait à la classe du célèbre Père Al-Kafri"[641]; "dans ses dialogues théologiques avec les prêtres, il parlait volontairement"[642] "des questions sur la théologie spirituelle, traitant des âmes et du mystère de la réconciliation"[643], "où il parlait de l’abondance de son coeur enflammé des choses spirituelles et divines"[644].

 

II- Récits et événements

1- Propos dévotionnels

"Lorsque je travaillais au couvent, je fréquentais l’ermitage pour aider Père Charbel; et durant sa présence au couvent, quand il participait à la panification, il entretenait des propos théologiques dont on tirait profit; il était plus pertinent que les autres dans ses réponses qui, en plus de la précision des connaissances, exhalait la douceur de l’expression, pétrie de la vertu de l’humilité. Sage qu’il était, il ne répondait que lorsqu’on lui demandait la réponse"[645].  "Il échangeait avec nous des propos dévotionnels qui démontraient la profondeur de sa foi, citant des versets de l’écriture Sainte, et des citations des livres spirituels, nous demandant de trouver un autre vers qui doit commencer par la lettre finale de sa citation, puis il en expliquait les sens"[646].

 

2- Lisez ce chapitre

"J’ai connu personnellement Père Charbel en septembre 1898, à l’ermitage Saints Pierre et Paul, à l’occasion d’une visite que j’ai effectuée au couvent Saint Maron à Annaya, quelques mois après mes vœux solennels, accompagné du Père Ibrahim[647] Al-Haqlani"[648], "Mon compagnon de l’école"[649], "décédé plus tard en odeur de sainteté. A notre arrivée"[650] "Au crépuscule"[651] "nous entrâmes dans la chapelle de l’ermitage où Père Charbel était agenouillé, recueilli sans bouger et immobile dans sa position"[652]. "Nous visitâmes le Saint Sacrement"[653],  "nous priâmes pour un moment, le fixant de nos yeux, toujours persistant dans son attitude"[654]; "Puis, nous sortîmes dans une galerie étroite où on a installé une poêle en pierre brute, et nous vîmes l’autre ermite, le Père Makarios Sawma  de Mechmech en train de cuisiner dans une marmite en terre cuite"[655] "D’ailleurs, les ermites ne mangeaient qu’une seule fois par jour, c’était vers le soir. Leur plat était formé d’un assaisonnement de lentilles, de pois chiche, des haricots secs et du blé concassé, qu’on appelait soupe"[656]. "Il nous a recueilli d'un visage rayonnant et un sourire pur qui montre son cœur chaste, semblable au cœur d’un enfant. nous nous assîmes sur deux pierres taillées, en bas d’un arc en pierre"[657] "Une fois les oignons hachés, il appela Père Charbel"[658] "nous le saluâmes; il répondit à voix basse, à peine audible, regardant la terre, prononçant un seul mot: "Paix". Alors, Père Makarios lui tendit une poêle à frire métallique, dans laquelle il avait mis un peu d’huile, des oignons hachés, en lui disant: "prends et cuits ces oignons"[659], "il les prit sans nous regarder. Père Makarios retourne en portant un plateau"[660] "en osier"[661] "sur lequel il a mis deux assiettes, un peu de pain et du pourpier"[662]. "Du persil, quelques pains, connus sous le nom, miche des moines, dont quelques uns étaient en pièces, d’autres brûlés ; il dit au Père Charbel: "effeuille ces pourpiers"; il reprit la poêle à frire, en versa le contenu dans la marmite en terre cuite, puis remplit deux assiettes en terre cuite, tandis que Père Charbel effeuillait les pourpiers, mettant les feuilles dans une assiette et les tiges au bord du plateau.

"Père Makarios nous invita à manger; nous le remerciâmes sans y participer; il s’adressa à Père Charbel: "Mange". Il pria, puis commença à manger avec soin, assis par terre, les jambes croisées, silencieux regardant tout droit devant lui. Il mangea des tiges des pourpiers que les autres n’en mangent; il ne mangea pas des feuilles assaisonnées au sel et à l’huile. Père Makarios se dirigea vers la vigne, nous apportant du raisin de la bonne qualité; entre temps, Père Charbel avait fini son repas, demeurant dans la même position, bras croisés, tête penchée, silencieux, attendant l’ordre; son compagnon lui dit: "va visiter le Saint Sacrement puis reviens pour faire la vaisselle". Au coucher du soleil, nous fumes nos adieux, recueillis et très émus; nous retournâmes au couvent stupéfiés de ce que nous avons vu.

"En été de 1898, je passai les vacances au couvent de Annaya, en compagnie des frères scolastiques. Un jour, vers 6h, nous sommes allés en visite aux ermites; nous avons trouvé Père Charbel à l’église, agenouillé tout droit sur le même plateau en acier, à la même place, comme nous l’avions vu la première fois, l’année passée; en priant devant le Saint Sacrement, je tournais mes yeux vers lui; je le voyais immobile comme une statue, son chapelet à la main, regard fixé sur l’autel; j’aurais l’impression qu’il était extasié"[663] "il ne nous a même pas regardé; pendant que nous prions, nous le regardions, espérant qu’il nous regarde or il ne s’est même pas du tout retourné, sans le moindre mouvement"[664]; "nous sommes sortis dans la cour de l’église, du côté ouest; pendant que discutions et bruitions, Père Charbel ouvrit la porte et se tint silencieux à nous regarder"[665] "bras croisés, nous regardant avec son visage rayonnant d’un sourire"[666], "omme s’il nous disait: ne faites pas de bruit pour ne pas me troubler la prière dans ma solitude; nous avons été pris de vénération"[667]. "Nous nous approchâmes de lui pour avoir sa bénédiction et embrasser ses mains"[668]; "chaque fois que quelqu’un de nous s’approchait pour le saluer, il pliait son genou droit et penchait légèrement son corps touchant rapidement du bout du doigt chacun de nous, nous empêchant de l’embrasser sur la main; il nous saluait en souriant, répétant un seul mot à voix basse comme s’il balbutiait:"[669] "paix". Recueillis pendant une minute devant lui, nous l’avons vu refermer la porte pour retourner à la prière, tandis que nous, nous nous sommes retirés dans le bois"[670]; "à l’ouest de l’ermitage, marchant sur le bout des doigts, échangeant nos propos avec chuchotement pour ne pas troubler sa prière dans la solitude; nous avons été pris de recueillement et de joie de l’avoir vu; puis, je me suis séparé des frères et retourné seul à l’ermitage à l’église"[671], "en vue de le voir et lui parler. J’ai ouvert la porte de la chapelle, il n’y était, dans le corridor non plus"[672]; "j’ai fait une tournée à l’ermitage où je ne l’ai pas trouvé"[673], "alors que je suis monté sur le toit, et le voici assis sur un cylindre en pierre"[674], "près du mur de l’église, comme s’il nous fuyait"[675], "livre à la main à lire la biographie de Saint  Antoine le Grand. Dès que je me suis rapproché de lui, il me tend le livre disant: "lis ce chapitre". Je l’ai lu"[676] "debout devant lui"[677] "pendant qu’il écoutait, à peine ai-je fini la lecture, il prit le livre et sans rien dire, il disparut"[678] "à l'église. J'ai pensais qu'il m'a donné la lecture, pour qu'il ne me converse"[679] "c’était sa manière de recevoir les moines"[680].

 

K: La confession de Charbel

I- Présentation

1- Dévoilement des pensées

"Après la confession, le novice doit dévoiler ses pensées à son supérieur ou son maître de novice, chaque nuit si c’est possible: il s’agenouille devant son Père spirituel, humblement et dévotement, tête sans capuchon, baisant la terre… et il dit avec respect: "mon Père, mon coeur est loin de Dieu…je suis entièrement imparfait et dans l’erreur devant Dieu puis il extériorise ses pensées, les bonnes et les mauvaises… demandant à son accompagnateur spirituel ses directives auxquelles il doit tenir"[681].

 

2- Ses confessions hebdomadaires

 "Il détestait le péché et fuyait les causes qui y aboutissent"[682], "même il abhorrait de s’en souvenir. Tous ceux qui l’ont connu, ont témoigné qu’il n’a pas commis volontairement un péché véniel"[683]. "Ce qui était commun à tous c’est que, sa vie durant, il n’a jamais contrarié les dix commandements et ceux de l’église, plutôt il souffrait quand quelqu’un les transgressait"[684]. "Aussi faisait-t-il tous les soirs, un examen de conscience sur tous ses actes du jour comme le fait le commerçant prudent pour discerner s’il était gagnant ou perdant; dans le premier cas, il rendait grâce au Seigneur, sollicitant plus de grâce afin de pouvoir augmenter ses efforts dans le travail et multiplier ainsi son gain et sa récompense; dans le deuxième cas, quoique minime fût la perte, il prenait la résolution efficace pour remédier à la lacune qu’il aurait repérée"[685]. "Ses confessions étaient ininterrompues soit quand il était dans le monde ou dans sa vie monastique et sacerdotale"[686]. "Il se confessait une fois par semaine"[687], "qu'il se confese une fois par semaine"[688] "et les moines se confessent tous les dimanches  et les jours des fêtes"[689]. "Il était d’une sagacité et prudence  sans scrupules, doté de la vraie science approfondie de l’esprit"[690], "ne rejetant aucun bon conseil durant toute sa vie"[691].

"Durant son séjour au couvent de Kfifane, il avait deux accompagnateurs spirituels: le Père Nehemtallah  Al-Kafri, élu plus tard Supérieur Général, et Saint  Nehemtallah  Al-Hardini"[692]. "Au début de sa vie anachorétique,  Père Alichaa fut son directeur spirituel; après le décès de ce dernier, ce fut le Père Libaos Al-Ramati, transféré plus tard à l’ermitage du couvent de Qattara; et enfin, jusqu’à son décès, ce fut Père Mokarios qui a rempli le rôle de son conseiller spirituel"[693].

3-Au service des fidèles

"Il obtint l’autorisation de la confession du patriarche Boulos Massaad, le 20 février 1863"[694],"pourtant il ne confessait les fidèles que sous la demande du supérieur"[695], "car il n’était pas désigné à leur service  qui, après leur confession chez lui et les directives dont il les comblait, ont témoigné et loué son zèle pour leur bien et son influence efficace sur leurs âmes"[696]. "Aussi tous ont–ils vanté sa perspicacité et ses conseils judicieux"[697], "visant la construction des autres et leur progrès dans leur vie spirituelle"[698]; "et en cas nécessaire, il ne retenait pas ses conseils à ceux qui le fréquentaient"[699]; "personnellement, j’ai vécu l’expérience de la force de ses directives sapientielles, la première fois où je me suis confessé chez lui"[700], "plusieurs fois"[701]; "aussi l’ai- je pris comme accompagnateur spirituel"[702].

 "Il priait pour les pêcheurs, leur enseignait des directives salvifiques quand il écoutait leurs confessions"[703], "les admonestait énergiquement pour leurs péchés, en leur imposant une compensation très ferme"[704]. "L’un des repentis m’a raconté qu’il s’était confessé  chez Père Charbel,  ses directives pénétraient  dans l’âme plus que celles des confesseurs auprès de qui il s’était confessé, comme les Pères Jésuites et d’autres"[705]; "il était plus clairvoyant en esprit que les docteurs"[706].

 "Il évitait de confesser les femmes, pour conserver la vertu de la chasteté; cependant, il s’y pliait sans plainte à la demande du supérieur"[707].

II- Récits et événements

1- Pour verser l’espoir dans leurs cœurs

 "Son exemple exerçait une grande influence sur les autres"[708], "moines et laïcs"[709], "œuvrant de son mieux à semer l’espoir dans leur cœur"[710]; "si un moine tombait gravement malade, on demandait au supérieur de lui envoyer Père Charbel pour le munir des derniers sacrements:"[711] "confession et communion…"[712] "pour réconforter les mourants et verser dans leurs cœurs l’espoir et l’espérance afin qu’ils puissent admettre leur départ de ce monde, ayant l’espérance dans la Résurrection"[713]. "Il allait passer toute la nuit au chevet du malade, assis sur une chaise, ne s’éloignant de lui que pour réciter son office de prière au cas où la situation le lui permettait"[714]; "quand le supérieur l’ordonnait de telles missions, il réalisait bien volontiers"[715].

 

2- Seul parmi les moines

"Frère Sarkis de Ehmej décédé d’une mort naturelle, muni des derniers sacrements, en la présence du curé, Youssef Issa et Père Charbel de Bqaakafra, le 14 Mars 1874"[716].

 

3- Un conseiller judicieux

"Il était, durant toute sa vie, un exemple de simplicité, en parole et en action. Dans ses propos spirituels, il se distinguait par la perspicacité et la direction judicieuse. Je me souviens qu’il m’avait dit une fois: "ne prononce pas un mot, susceptible de causer un péché, s’il est bénéfique, dis-le, sinon abstiens-toi de le dire"[717].

 

4- Mon recueillement à la suite de ses conseils

"Lorsque Père Charbel sortit de l’église pour regagner sa cellule, je l’arrêtai, le priant de me confesser; il rentra en me disant: "suis-moi". Après la confession, je promenai mon regard sur l’intérieur de l’église où j’aperçus des fenêtres dans le toit et les murs pouvant causer son écroulement; je lui dis: "mon Père vous passez toute la nuit dans cette chapelle et il se trouve que l’ermitage est exposé aux foudres; il suffit qu’un tonnerre s’abatte là-dessus pour l’ébranler et elle s’écoulera sur vous. Pourquoi ne la restaurez-vous pas?" Il répondit: "ne nous en préoccupons-nous pas" je répliquai: "je dirai, moi-même au Père Supérieur de la restaurer" il me répondit: "on ne lui dis rien, mon fils, où est-ce que je peux trouver un endroit plus Saint  que cet autel pour y mourir?" j’éprouvai du recueillement à la suite de cette réponse comme le sentiment qui me prend en écoutant ses conseils pendant la confession. Puis il partit pour regagner sa cellule, et nous aussi, nous allâmes"[718].

5- Sa personne réunissait les qualités du confesseur

"Il fut célèbre pour sa sainteté par rapport à tous; intelligent et très compétent dans ses conseils et ses directives, il réjouissait les cœurs de ceux qui se confessaient chez lui. Moi-même, j’ai été plusieurs fois dans son confessionnal, je souhaite à présent, de tout mon cœur, avoir la chance de trouver un prêtre comme lui pour me confesser chez lui quotidiennement tout au long de ma vie, parce que Père Charbel jouissait d’une mémoire rarissime dans sa sagacité au point où le confessé avait l’impression que Père Charbel connaissait le monde invisible, tellement il se rappelait des cas de ses confessés quoique leur absence fût très longue. En plus de sa connaissance et sa précision dans la direction des âmes, il savait les remédier fermement; capable d’attirer le cœur du confessé, malgré la rigueur de son admonestation pour le péché commis et la compensation sévère qu’il imposait"[719]. "Sa personne réunissait toutes les qualités du confesseur:

-               Très pertinent dans ses conseils, ses questions et ses admonestations.

-               Un juge connaisseur en théologie spirituelle, d’une excellente connaissance.

-               Un médecin adroit qui appliquait le traitement adéquat.

-               Un Père tendre qui ouvrait ses bras au pêcheur, le rendant passionné pour la conversion et la confession"[720].

6- Très impressionnantes

"Il écoutait les confessions des hommes, strictement ceux qui le lui demandaient; il les envoyait d’habitude auprès de son compagnon d’ermitage; ses directives étaient très impressionnantes pour ceux qui les écoutaient dans le confessionnal; c’est ce que m’a raconté mon père qui s’est confessé chez lui pendant environ sept à huit fois, il avait alors vingt cinq ans"[721], "il trouvait ses conseils très utiles au salut des âmes"[722].

 

L: Serviteur de tous

I- Présentation

"Que les gestes et les œuvres des moines soient considérés par ses confrères comme bas et avilissants"[723]; c’est pourquoi "quelques uns de ses confrères se moquaient de sa naïveté"[724], "alors qu’il incarnait l’exemple du chrétien par son humilité, s’efforçant de camoufler sa vertu et de cacher ses bonnes actions. Il s’attristait et se tremblait à la louange des autres envers lui"[725]. "Il représentait la modestie, s’éloignait des gens et des confrères, préférant la cachette, l’isolement et le silence, humain, selon les apparences, vivant dans le ciel en réalité. Lorsque les gens demandaient son intercession, il leur disait en s’éloignant: "fiez-vous à Dieu et c’est lui qui dispose"[726].

"Quand on l’avisait d’une chose, même s’il n’en était pas fautif, il s’agenouillait bras croisés demandant le pardon, tête penchée vers la terre, ne se remettant debout que lorsqu’il aurait reçu l’ordre de se relever"[727]; "quand on l’admonestait, vite, il s’agenouillait silencieux et bras croisés, sans chercher à se justifier et ne se relevait qu’après avoir reçu l’ordre et la bénédiction du supérieur pour aller au travail"[728]; "si quelqu’un lui disait: "tu es Saint "; il sursautait, secouait sa tête et fronçait ses sourcils"[729], "se considérant comme le dernier des humains et le plus grand pêcheur; quand on demandait ses prières, il répondait: "je suis pêcheur"[730].

"Il était devenu l’humilité même, veillant à ne jamais parler de lui-même; et par conséquent, il était comme un mort à ce monde"[731]. Quant à ses confrères, quelques uns d’entre eux se moquaient de lui et de la rigueur de son ascétisme, entre autres, le cuisinier qui lui a mis dans la lanterne de l’eau au lieu de l’huile"[732]. "Des gens méprisaient ses vils habits"[733]; "il s’est fait humilier jusqu’à l’anéantissement, et aurait souhaité l’anéantissement total, se montrant sans volonté, écervelé, insensé, méprisable dans son habit, son manger,  dans son sommeil, dans son agenouillement, dans sa couche, dans sa cellule et dans son travail épuisant"[734]; "il s’oubliait"[735].

"Il acceptait volontiers le mépris des autres et sentait la joie quand on l’insultait"[736]; "il ne commettait rien  qui porte atteinte à la pudeur. Malgré qu’il fut prêtre connaisseur en théologie spirituelle, ancien dans l’Ordre et modèle de la vertu, il s’adonnait aux travaux manuels durs, plutôt aux plus bas de ces travaux; il ne réclamait ni fonctions ni activités missionnaires qui pouvaient être plus convenables à son statut sacerdotal que ses travaux-là"[737]; "non plus un poste pour se montrer hautain aux autres; il cherchait toujours la moindre des parts, la moindre des places. On l’entendait dire: "je ne mérite pas d’être parmi mes confrères, ni d’atteindre leur dignité, car, je suis inférieur à tout le monde"[738]. "Il se considérait plus bas que tous les moines dans les fonds et dans la forme, s’attribuant toute mesquinerie"[739]. "Quand nous travaillions ensemble au champ, il se comportait comme s’il était le serviteur de chacun de nous"[740], "choisissant les services et les travaux  les plus modestes, comme: le balayage, la vaisselle, services, non destinés aux moines ordonnés prêtres"[741] "et qu’il effectuait sur le champ et volontiers"[742]; "lorsque les moines tentaient  de lui baiser les mains et avoir sa bénédiction; il s’efforçait de les en empêcher"[743].

 

II- Récits et événements

1- Étranger

"Père Charbel était le seul au couvent d’origine du nord du Liban, de la région de Jebbé, et non pas de celle de Jbeil, comme le cas de tous les moines; toutefois il obéissait d’une obéissance singulière à tous ceux qui se trouvaient au couvent; moines et laïcs lui adressaient des ordres, soit pour se moquer de lui ou à titre de plaisanterie; pourtant il n’a jamais rejeté un ordre. Personne ne le défendait ni le respectait à part le supérieur qui se mettait en colère contre ceux qui faisaient souffrir Père Charbel ou se moquaient de lui; quant à lui, il se consacrait au travail, à la prière et à l’obéissance, sans s’indigner contre ses moqueurs; il ne parlait que rarement et rien que pour répondre aux questions de son interlocuteur"[744]; "que de mépris, en ci-jordanie, n’as-tu pas enduré pour moi? Je veux disparaître de la terre et être la dernière en toutes choses, pour toi Jésus" (poésie de Thérèse cf le texte).

2- Que Dieu me donne la force pour obéir[745]

"Lorsque mon oncle, Abdel Ahad Al-Houssaïni, était supérieur du couvent Saint Serges et Bakhus à Qartaba[746], il m’a affecté à son service. Un jour, nous sommes venus au couvent Saint Maron à Annaya où moines et ouvriers s’affairaient à préparer une fournaise; Père Charbel s’appliquait à assurer des bûches; c’est alors que Père Roukoz Hanna de Mechmech s’adressa à lui, pour plaisanter devant tous les assistants: "tous les moines, d’un commun accord[747], ont décidé de te jeter dans la fournaise qui manque de branchage, car le corps humain, attise plus que les bûches, le feu et sa chair alimente bien la fournaise; ainsi, la pierre sera-t-elle rapidement bien cuite". A peine, Père Charbel a-t-il entendu cela qu’il se mit à genoux en disant: "que Dieu me donne la force pour obéir".  Cela veut dire: je suis prêt à sacrifier ma vie pour obéir. Ému, le Père Élias de Mechmech, alors assistant[748], le réprimanda en disant: "aie honte! Pourquoi plaisantes-tu ainsi avec Père Charbel? Ne sais–tu pas qu’il porte en lui l’esprit de Dieu? Que Dieu nous donne la bénédiction de son intercession. Alors, Père Roukoz demanda le pardon à Père Charbel qui répondit: "Que Dieu pardonne tout le monde"[749].

 

3- Je suis le grand des pêcheurs

"Personne ne se rendait compte de sa présence, tellement il était attaché à la vie retirée; lorsque les visiteurs venaient demander sa bénédiction et ses prières, il les rencontrait sans les regarder et leur disait: "demandez au Seigneur de vous donner selon votre foi"; si on lui  disait: "vous êtes Saint ", il s’agitait en répondant: "je suis le grand des pêcheurs". A l’ermitage il s’appliquait à des travaux méprisables et accomplissait ce qui le rabaissait. Supérieur de l’ermitage qu’il était, toutefois, il s’est imposé l’obéissance à son compagnon, le Père Makarios, plus jeune que lui; c’est lui qui faisait la vaisselle et balayait l’ermitage; s’il arrivait que le supérieur admonestait un moine en sa présence, ou bien qu’il l’a averti lui-même pour une chose, même s’il n’était pas fautif, il s’agenouillait selon la coutume monacale, sollicitant le pardon comme un coupable et ne se relevait qu’à l’ordre du supérieur"[750].

4- Ce que le chat a laissé

"Je vais vous raconter un fait que j’ai vu de mes propres yeux et dont je fus très ému; une scène dont je me rappelle toujours avec beaucoup d’émotion, de respect et d’émerveillement: Père Charbel mangeait avec son compagnon en ma présence; leur plat était formé du blé concassé cuisiné avec du pissenlit, pris dans la nature; après avoir fini, Père Makarios essuya la sauteuse avec un morceau de pain qu’il jeta au chat; ce dernier n’ayant pas faim, lécha le reste du met sans manger le pain; entre temps, Père Charbel qui lavait les assiettes retourna pour trouver le pain sur un passage où on peut bien le pietiner; il le ramassa, le passa sur sa tête et après l’avoir secoué de la poussière, il fit le signe de la croix et le mangea, sans remarquer ma présence, car il ne levait jamais son regard; à ce moment-là, je me suis assuré qu’il ne regardait personne; d’autant plus, il me demandait assez souvent: "qui es-tu?" J’ai eu beau essayer lui rappeler mon nom, il y revenait le deuxième jour parce qu’il ne levait pas les yeux pour me voir"[751].

5- A quoi bon ces choses? 

"Il cherchait à être méprisé de tous, tout au long de sa vie, il a gardé son regard baissé; il ne regardait ni ses confrères, ni les paysages naturels. Un jour j’étais en compagnie du Père Nehemtallah  de Mechmech[752], tenant en main des jumelles, fixées sur Beyrouth; Père Charbel nous côtoya, portant une corde pour nouer un fardeau de bois; je luis dis: "Gardez avec vous ces jumelles qui vous permettront de voir Beyrouth très proche de vous". il répondit: "Non, non à quoi bon ces choses?" Puis il partit pour continuer son travail"[753].

 

6- A ne pas lui causer des épreuves

"J’ai entendu Père Élias de Mechmech avertir le public du couvent à ne pas causer des épreuves à Père Charbel, soit en parole ou en autre chose, disant: "c’est un homme de Dieu, il cache en lui l’esprit de Dieu, respectez-le". Père Élias l’aimait bien et l’estimait pour ses vertus rarissimes. Une fois, il a dit devant moi: "j’ai beaucoup essayé détourner Père Charbel de la pratique du travail pénible qu’il effectue au champ pour lui confier un boulot moins fort au couvent, pour le reposer; mais dès qu’il finit le travail que je lui confie au couvent, il se dirige aussitôt au champ"[754].

7- Des insultes

- Bienheureux si l’on vous insulte et vous persécute (Mt 5,11)

"Une fois, il était en train de réciter son office de prière, lorsque Père Ighnatios  de Mechmech l’appela et lui dit avec rigueur: "laisse la prière et viens ici". Il obéit dévotement"[755], "supportant les insultes et les railleries des autres, tantôt humblement, tantôt avec patience et joie"[756]: "celui qui s’abaisse sera relevé et l’humble de cœur trouvera le repos de son âme; celui de qui on dit tout mal, sa récompense sera grande au ciel, c’est pourquoi il se réjouissait et il était content"[757].

 

- Réjouissez vous et exultez, car votre récompense sera grandissime au ciel (Mt 5,11)

"Tandis que nous ramassions les raisins de la vigne de l’ermitage, le supérieur me demanda d’aller remplir la gargoulette au puits de l’ermitage; une fois arrivé, j’attachai la corde à la manette de la gargoulette rapidement et la jetai négligemment dans le puits, sans me rendre compte que Père Charbel était derrière moi à m’observer et il me dit: "mon frère, Saint  Antoine a choisi le discernement. Tandis que toi tu risques de la casser en la descendant en vitesse dans le puits, et alors ce sera contre la pauvreté". Je répliquai énergiquement: "va dans ton église! Tu résides à l’ermitage et tu fais semblant d’être Saint !" Il me répondit gentiment et docilement, tête penchée: "Pardonnez–moi, mon frère, par amour du Christ". Chacun de nous partit de son côté, lui vers l’église et moi vers la vigne"[758], "et chaque fois qu’un propos aboutissait aux protestations, précédait son confrère disant "pardonne-moi"[759].

 

- Ainsi ont-ils presécuté les prophètes avant vous (Mt 5,11)

"Un jour, tandis que je labourais la vigne de l’ermitage avec quelques domestiques du couvent,  j’ai vu Père Charbel en train de hausser les ceps de vigne du passage des vaches; or il arriva qu’une d’elles en a piétiné un et le cassa; là, Père Makarios intervint et dit au Père Charbel: "voici un cep cassé à cause de ta négligence"[760] "que fais-tu!? Pourquoi tu l'as laissé aux pieds des vaches"[761]. "Immédiatement, il s’agenouilla, bras croisés, en disant:"[762] "pardonez-moi pour l’amour du Christ"[763], "silencieux, priant et demandant pardon pour son méfait"[764]

"Aussi Père Makarios m’a-t-il rapporté, disant: "Père Charbel m’a dit une fois: si je suis un âne, sois patient avec moi, et supporte-moi, pour l’amour du Christ"[765]

        

M: On n’entend pas sa voix (Mt 12,19)

I- Présentation

"Le moine doit garder, discernement, le silence"[766], d’où "il parlait très rarement. Il ne faisait entendre sa voix qu’en lisant l’Église, les paroles de consécration"[767], "en chœur"[768]; il ne s’adressait ni aux hommes ni aux femmes ni aux moines"[769], "il incarnait la règle, on ne le voyait qu’à l’église ou bien au travail, sans faire entendre sa voix; il ne cherchait pas la diversion avec un visiteur ou un muletier; au travail, il ne conversait avec personne"[770], "ne se distrayait pas à guetter les nouvelles des gens ou celle d’une personne bien déterminée et si l’on interrogeait, il répondit gentiment, tranquillement et brièvement"[771].

"Il passait la veillée silencieux par mortification; mais il était disponible à la parole quand on l’interrogeait sur une question spirituelle ou théologique; alors là, il abondait volontairement dans ses réponses"[772]; "sinon sa vie ressemblait à celle des cloîtrés silencieux"[773]. "Sa langue n’était vouée qu’aux confidences avec Dieu et la méditation en lui"[774]. "Il était un moine de travail, de prière et du silence contemplatif"[775]. "Ses paroles marquaient une humilité profonde"[776], "tellement pris par le ciel à croire qu’il était d’un autre monde"[777]; "à part ses conversations avec ses supérieurs"[778], "il ne se permettait pas de parler avec les autres que des sujets spirituels"[779].

"A l’église comme à l’ermitage, il était comme un ange, il ne se faisait pas entendre"[780], "sinon pendant la messe"[781], "silencieux dans son travail"[782], "d’un mutisme étonnant"[783]; "je m’étonnais comment il pouvait vivre ainsi, dans le silence, l’ascétisme, la prière et le travail. Je ne comprenais pas le sens et les détails de tout cela comme je le réalise aujourd’hui. J’ai fini par comprendre qu’il était Saint ; ce mot que répète tous ceux qui l’ont connu"[784]; "l’abstenance à la parole pour nous était un phénomène étrange, que serait-ce chez Père Charbel qui a vécu cinquante ans au couvent et à l’ermitage, silencieux à travailler et à prier, ascète dans son habit et son manger, sans connaître le repos et la joie des humains"[785]. 

 

II- Récits et événements

1- Le cas nécessaire

"Notre règle implique obligatoirement le silence après complies, au réfectoire et à l’église. Durant ces heures, il ne répondait aux moines que quand il était nécessaire de le faire. Les confrères l’imitaient et le présentaient comme un idéal aux novices, sa vie durant et après sa mort. Parmi tous les moines, aucun ne l’égalait dans son observance à la règle"[786].

2- Une mèche, jamais éteinte (Mt 12, 19-20)

Si l’un des novices transgressait la règle, il ne l’accusait pas auprès du supérieur, se faisant le sourd-muet qui ne se mêlait à rien, sensible seulement aux ordres qu’on lui donnait"[787].

 

3- Je me suis égaré du chemin

"Une fois, il est allé à Mechmech pour participer aux funérailles et n’est rentré que le soir. Je lui ai demandé pourquoi il avait tardé; il me répondit: "je me suis égaré du chemin, le brouillard était très épais et me trouvai à Houjoula, je repris mon chemin en me repérant petit à petit jusqu’au couvent. Je répliquai: "n’as-tu rencontré personne?" Il me répliqua: "si plusieurs" je rétorquai: "pourquoi ne t’informas-tu pas du chemin auprès d’eux?" Il se tut, en effet, il n’interrogeait personne ni ne s’adressait à personne, même en s’égarant par les chemins. Singulier est son cas! Ni anachorètes ni ermites n’ont vécu comme lui. Je n’ai jamais vu un pareil, ni avant ni après lui, parmi les moines, les laïcs, les prêtres et les évêques. Dieu est merveilleux dans ses Saints! Le cas de ce moine est extrêmement étonnant!" [788]

 

4- Très, très parcimonieux en parole

"Je l’ai connu très, très parcimonieux en parole. Une fois il m’a demandé: "d’où viens-tu?" Une autre fois: "où tu fais tes études?" Je répondis: "À Kfifane"; il continua: "il est dit dans l’évangile: vous êtes vraiment mes disciples. Quelle est la fonction grammaticale de vraiment?" J’ai répondu autant que je savais; puis, à mon tour  je lui ai posé une question gramaticale, il m’a répondu: "mon frère je ne sais pas"[789]

 

 

5- Il n’a prononcé aucun mot

"Je connus personnellement Père Charbel entre 1893 et 1895, alors que j’effectuais une tournée chez les ermites de mon ordre, en compagnie de quatre moines, entre autres: Père Ibrahim Harfouche, Père Youssef, Père Youssef  Ghébalé; quant aux deux autres, je ne me rappelle plus de leurs noms. Nous avons été reçus par Père Makarios à qui nous avons demandé de nous appeler Père Charbel qui arriva; nous le saluames, baisant sa main, et demandant sa bénédiction. Il me demanda: "D’où venez-vous, mes frères?" Nous répondîmes à sa question et chacun de nous se présenta, citant son nom, son couvent et son village natal. Il répondit: "vous avez entendu parler du décés de quelqu’un de nos confrères dans les couvents que vous avez visités pour dire une messe pour le repos de son âme?" Nous avons répondu par la négation; il se retira dans sa cellule, nous laissant avec son compagnon qui nous dit: "permettez-moi de préparer le mets, c’est l’heure du repas et vous mangerez avec nous". Il apporta un plat en poterie où il a mis des morceaux de pain sec avec quelques légumes, y ajoutant un peu de vinaigre, des oignons et de l’ail; puis il a appelé Père Charbel au repas, nous invitant de partager avec eux le mets. Nous l’avons remercié sans manger; pendant qu’ils prenaient leur repas, Père Charbel n’a prononcé aucun mot"[790] "pour garder le silence à table"[791], "tandis que Père Makarios a continué sa conversation avec nous"[792].  

6- Est-ce que tu pratiques tes obligations spirituelles?

"Une fois, son frère est venu de Bqaakafra pour lui rendre visite; il sonna; Père Charbel arriva pour voir qui sonnait sans ouvrir la porte; le visiteur répondit: "je suis le frère de l’ermite, Charbel", l’ermite répondit: "patience pour dire à mon compagnon s’il veut que je t’ouvre la porte". Il alla chez son compagnon et lui dit: "mon frère est à la porte, veux-tu que je lui ouvre?" Il lui répliqua: "bien sûr, reçois-le". Durant leur rencontre, il n’a fait que répéter la même chose: "comment vas-tu? Est-ce que tout va bien? Est ce que tu pratiques tes obligations spirituelles, ainsi que ta famille?" Puis il le congédia peu après"[793].

 

7- Comme Saint  Nester

"Il faisait comme Saint  Nester qui, au moment où il est entré au couvent trouva un âne près du portail, se dit en lui-même: "Nester, Nester, toi et cet âne vous êtes similaires; si ce dernier peut parler, alors, tu pourras parler au couvent". D’après mon expérience personnelle avec Père Charbel, je le trouvais intelligent, connaisseur en théologie spirituelle, passionné pour l’étude; toutefois, il se comportait comme Saint  Nester: un âne dans son silence, un philosophe dans sa prière et son train de vie, anachorète au couvent. Je ne l’ai jamais entendu dire: "je suis si fatigué; j’ai faim ou bien j’ai soif"[794].

 

8- A l’écoute du bien-aimé (Lc 10, 39)

"Malgré que Père Charbel n’eut été ni imbécile ni atrabilaire et de tempérament morose, défauts de ceux qui haïssent la fréquentation des gens, il faut dire qu’il aurait décidé que sa langue ne prononçât que des louanges à Dieu, l’obéissance aux ordres des supérieurs et la disponibilité de s’acquitter d’une mission bénéfique au prochain au niveau spirituel. C’est pourquoi, il ne parlait que très peu, ne prenant l’initiative de la parole que très rarement; plutôt il ne le faisait que pour répondre à une question; ainsi, s’est-il distingué parmi les ermites, non seulement dans son observance pour le règlement de l’ermitage, mais aussi par son silence perpétuel et son travail continuel; sa vie était une chaîne ininterrompue, comprenant trois anneaux; l’observance de la règle,  la prière et le travail, s’y ajoute le silence; il ressemblait aux moines contemplatifs silencieux plutôt qu’aux moines Libanais. Tous les autres ermites s’étonnaient de son grand silence perpétuel"[795]. 

 

9- Il ne me répondait pas

"Lorsque je l’aidais à arracher les arbrissaux épineux et les troncs d’arbre, il n’ouvrait pas la bouche ni ne m’adressait la parole; quand je m’ennuyais du silence au champ, je lui parlais, mais il ne me répondait pas"[796].

 

10- Il ne se distrayait à rien

"J’ai fréquenté des moines et des ermites, tous vénérables, mais personne ne ressemblait au Père Charbel. Les autres ermites, qui sont morts parlaient avec nous et les vivants ne cessent de dialoguer avec nous quand nous leur rendons visite, cherchent à avoir des nouvelles, nous regardent et reçoivent bien leurs parents; tandis que Père Charbel ne conversait avec personne, ne se distrayait à rien et ne dévisageait aucun interlocuteur"[797].

 

11- Les gens le prenaient pour muet

"Père Charbel était un ange en corps humain, un philosophe sans philosophie, un idéal de sainteté et de perfection; il avait une langue, et les gens le prenaient pour muet"[798],  "comme un petit enfant dans les bras de sa mère, avec la seule différence: on n’entendait pas sa voix"[799].

 

12- Il parlait rarement

"Durant la période que j’ai passé à Saint Maron, du vivant de Père Charbel, je n’ai pu voir en lui que l’homme silencieux, isolé, non seulement des gens, mais aussi des moines; il ne se mouvait que par ordre de l’obéissance, comme s’il était une machine. Il ne parlait pas devant moi, pour vous raconter des anecdotes sur sa vie; il ne se mêlait à rien pour vous décrire son train de vie avec les gens"[800]; "il travaillait quatre ou cinq heures avec les novices qui parlaient autour de lui, alors qu’il était silencieux, et il ne parlait que rarement"[801].

 

13- Il ne conversait pas avec moi

"Il n’a jamais conversé avec moi, contrairement aux deux autres ermites qui me parlaient. Je ne l’ai jamais vu se mêler aux visiteurs ou aux autres; et au cas où l’un d’eux lui demandait de lui bénir l’eau, il le faisait et lui en versait le premier"[802].

 

N: je m’égayais dans mes souffrances (Col 1,24)

I- Présentation

"Le moine doit rendre grâce à Dieu pour la maladie plus que pour la bonne santé, confiant que c’est une épreuve du Seigneur pour son bien"[803];  "Père Charbel endurait des souffrances stomacales astroces sans suivre un traitement, sans même un calmant lorsque la douleur devenait insupportable, répétant toujours: "que la volonté de Dieu soit faite"[804].

"Il a supporté la colique chronique qui s’aggravait durant la saison de la neige sans plainte ni traitement; il n’a jamais parlé à personne de son état de santé, ni n’a réclamé la visite d’un médecin"[805], "n’exprimant aucun goût à un rafraîchissant en été ou à un chaud en hiver, malgré le froid mordant à l’ermitage"[806]; "il n’a jamais dit qu’il était malade"[807], "portant l’habit d’été en hiver, ne s’approchant pas du feu comme les autres ermites, passant son temps à prier à l’église, agenouillé assez souvent à terre nue"[808].

"Il portait en permanence le cilice"[809], "directement sur sa chair et non pas au-dessus d’une flanelle (selon le terme moderne)"[810]. "Je me demandais comment il pouvait supporter cela; en particulier durant l’été"[811], "il mettait une ceinture en fer épineux, appliquée sur sa chair"[812]; "au témoignage de ses compagnons, il se donnait la discipline"[813]. "Ne m’abandonnez pas aux séductions de la terre, laissez-moi atteindre la lumière pure; c’est alors que je deviendrai un vrai humain; laissez moi imiter les souffrances de mon Seigneur"[814]

 

II- Récits et événements

1- Un chômage contre la pauvreté sur ma conscience

"Ce qui lui arrivait soit de Dieu soit des hommes, il l’acceptait avec patience et sérénité, comme la colique[815] chronique dont il était atteint; il ne s’est jamais appliqué un traitement, supportant ses afflictions avec une patience étonnante, cachant ses peines aux autres avec discrétion"[816]. "Or, il arriva une fois, pendant que nous labourions la vigne de l’ermitage, moi, Fr. Élias Al-Mahrini, responsable du champ, et le domestique, Sleiman Al-Manzili; aussi Père Charbel et son compagnon à l’ermitage, Père Makarios, qui nous assistaient au travail, que Père Charbel commença à se cramponner, à pencher son dos, ses mains serrant sa hanche, laissant échapper des plaintes à cause de sa souffrance; je demandai à Père Makarios: "qu’est-ce qui arrive à l’ermite? Je le vois souffrir! Il me répondit: "il a une crise de colique rénale". Je répliquai: "qu’il aille se reposer, et nous demandons un ouvrier pour le remplacer". Père Makarios me répondit: "il veut opprimer lui-même" tandis que nous continuions le travail et qu’un autre laboureur nous dépassait de sillon, voilà que Père Charbel se dirigea vers un cep pour le dégager du passage des bœufs, poussant des plaintes plus aigues qu’avant, ce qui signifiait que le mal s’aggravait. Je lui dis: "vas-y doucement, mon maître je peux arrêter les bœufs". il me répondit d’une voix faible et intermittente: "mon maître, ce sera un chômage contre la pauvreté sur ma conscience", poursuivant son travail toute la journée malgré sa douleur. Le soir, nous avons mangé des lentilles avec une salade au pourpier;  j’ai vu Père Charbel ramasser les tiges du pourpier, les couper et les manger"[817]; "à l’aube, j’ai remarqué qu’il se démenait, à cause d’une douleur insoutenable; à ma question, Père Makarios me répondit: "c’est le retour de la colique" alors j’ai eu pitié de lui et le priai de cesser le travail, il refusa de nous laisser, persistant toute la journée à travailler avec assiduité, comme s’il était en bonne santé"[818].

 

2- J’ai eu les yeux mouillés

"Sur ce, vous avez pu remarquer que toute sa vie fut une suite de mortifications, au point que son corps s’y est adapté et son âme y a trouvé son repos, tellement qu’il a soumis complètement ses sens à la domination de son esprit; l’oppression de lui-même est devenue une chose naturelle plutôt une échappatoire où il trouvait satisfaction après de longues années de pratique d’ascétisme. Je me rappelle qu’en mai 1897, nous étions en train de labourer la vigne de l’ermitage; l’heure du petit déjeuner arriva, mais Père Charbel continuait à reconstruire les murs qui entouraient la vigne; j’ai prié son compagnon, Père Makarios de l’appeler pour le petit déjeuner; il m’a répondu: "lui, il mange l’après-midi". A l’heure du déjeuner, il est allé poursuivre son travail aux murs; aussi ai-je demandé à Père Makarios de l’ordonner de venir manger avec nous, par pitié pour sa fragilité; mais son compagnon m’a répondu, en disant: "il mangera après". Le soir, nous avons amené le bétail pour le faire paître dans le bois; un moment après, je suis retourné à l’ermitage pour boire; alors j’ai vu Père Charbel en train de manger les tiges du pourpier qu’il avait ramassées et hachées; devant cette scène, j’ai eu les yeux mouillés, rejetant la responsabilité sur Père Makarios en lui disant: "ayez pitié de l’ermite; vous le laissez manger les tiges du pourpier après son travail pénible, sa maladie et ses douleurs"; il me répondit: "il est content de manger ce qu’il mange, laisse le". Puis, je me dis: "où sommes-nous des vertus de ce Père?  Il a vraiment incarné toutes celles des anachorètes de Scète (la Haute-Égypte); il a dépassé de loin ce que nous lisons dans le livre (Jardin des moines) et celui de (la perfection chrétienne)" [819].

 

3- J’ai été secoué de pitié

"Je l’ai vu, une fois, transporter les bûches sur son dos du fond du bois jusqu’à la vigne; puis il en faisait de lourds fardeaux qu’il montait à l’ermitage; là, j’ai été secoué de pitié pour un vieillard qui a dépassé les soixante-cinq ans. J’ai rejeté la responsabilité sur son compagnon, Père Makarios qui s’en est desculpé, en disant: "il veut ainsi dompter lui-même"[820].

4- Du  riz au beurre à l’ermitage?

"Une fois Père Makarios lui dit: "tu endures des douleurs aux reins, laisse-moi te préparer une soupe de riz au beurre", il répondit d’une voix très basse: "du riz au beurre à l’ermitage?! Non"[821].

 

5- Pour les souffrances de Jésus

"Lorsque je lui demandais pourquoi il avait noué une branchette de vigne autour de sa tête et un poil de chèvre autour de son poignet, parfois il me répondait: "j’ai mal à la tête, qu’il soit associé aux souffrances de Jésus"[822]

 

6- Personne ne se rendait compte de ses souffrances

"J’ai ouï dire que les ermites ont préparé du végétal sauvage, dont une espèce était nuisible; Père Charbel en a mangé et il est tombé malade sans se plaindre, toutefois on n’a pas remarqué son dérangement, c’est que personne ne se rendait compte de ses douleurs et ses maladies"[823].

 

7- Il piétinait les arbrisseaux épineux pieds nus

"Lorsqu’il était à l’ermitage, je le voyais en habit déchiré, portant un fardeau d’arbrisseaux épineux, qu’il nouait avec une corde, les piétinant, pieds nu qui saignaient à cause des épines"[824].

 

8- Des bas en laine

"Une fois, le supérieur l’ordonna de porter des bas, fabriqués localement avec de gros fils de laine, pour protéger ses pieds de l’humidité, car il souffrait des troubles estomacales; il les a portés une seule fois par obéissance pour ne plus les remettre de toute sa vie"[825].

 

9- Il se réchauffait pour un bref moment

"Quand il faisait très froid, en hiver, Père Makarios l’appelait dans la cuisine pour se réchauffer; par obéissance, il allait pour un bref moment puis il se retirait pour aller dormir dans sa cellule, tandis que son compagnon dormait à côté du feu, vu le froid mordant à l’intérieur de l’ermitage"[826].

 

10- Je me suis moqué de lui

"Une fois, il arrachait les arbrisseaux épineux du champ pour en entourer la vigne d’une haie. Je l’ai vu choisir un endroit isolé, croyant que personne ne pouvait l’y voir; puis, il enleva son habit pour le nettoyer des puces et des poux; ma curiosité me poussa à le contempler sans l’habit et j’observais qu’il portait le cilice sans une flanelle en dessous, je commençai à me moquer de lui; je n’ai pu réaliser la portée de son ascétisme qu’après sa mort et l’apparition de ses miracles"[827].

 

11-Je n’ai plus le droit de me régaler des sucreries

"Une fois, Père Makarios lui proposa de lui faire un chaud avec des herbes amères, comme un calmant contre les douleurs qu’il endurait; il consentit à la condition de ne pas lui ajouter du sucre; son compagnon lui dit: "mais les herbes sont très amères, et il est impossible d’en boire!" Père Charbel répliqua: " je n’ai pas le droit de me régaler des sucreries! Puis mon Seigneur, Jésus, a bu du vinaigre et de la myrrhe sur la croix, alors qu’il était au culminant de sa soif et de ses souffrances"[828]; "en pleurant, je souris quand je contemple ta passion, Ô Jésus!» (cf texte originel).

 

12- L’Hémiplégie

"J’ai entendu, ma tante, Wardé, raconta que quatre ans avant la mort du Père Charbel, il fut atteint d’une hémiplégie dont il fut guéri"[829].

 

 

 

O: En paix continuelle

I- Présentation

1- Avec les souffrances

"Son courage était exceptionnel, car il provenait du ciel et non pas de la terre; dans tous les cas, on le voyait serein et aimable, comme si le tout allait bon train"[830]. "Je ne l’ai jamais entendu rouspéter contre quelqu’un, discuter ou se plaindre d’un travail en été ou en hiver"[831]. "Lorsque les foudres s’abattaient sur le paratonnerre de l’ermitage, il ne bougeait même pas à l’église où il priait"[832]. "Il a supporté toutes les difficultés malgré toutes les tribulations qu’il assumait… mettant le cap sur sa finalité surnaturelle; il s’est assujetti à des mortifications qui n’étaient pas obligatoires, comme: le jeun continuel, les longues veillées, la vie sans feu, malgré le froid mordant"[833] "et la colique qui l’attaquait parfois pendant les heures du travail manuel. Son compagnon, Père Makarios lui disait: "va te reposer et prier devant le Saint Sacrement; il lui obéissait; mais il ne s’ennuyait ni ne se plaignait de ses souffrances"[834]; "il accomplissait son travail manuel sous l’effet de la douleur dans le silence"[835]; "sans chercher les moyens pour l’atténuer"[836], "répétant: "Ô Jésus! Ô Marie!" [837].

 

2- Devant les agacements

"Quand on l’appelait, il se présentait et saluait, selon son habitude, employant l’expression: "gloire à Dieu". Puis, bras croisés, il ne s’asseyait qu’après l’y avoir ordonné, sinon il restait debout. Si quelqu’un le saluait en disant: "gloire à Dieu"[838]  "il lui répondait "que Dieu te bénisse"[839],  "il était serein, sérieux, doux de caractère, docile comme une colombe"[840], "plutôt la docilité même, la gentillesse et l’amabilité. Celui qui le regardait, l’aimait spontanément"[841]; "si quelqu’un venait l’agacier, il le supportait avec magnanimité et affabilité aussi"[842].

"A le voir en train de prier, en dialogue intime avec la puissance divine, on était ému devant cette attitude recueillie, édifiante en bon exemple, exhalant la dévotion et la pitié sur ses traits en tout temps, et en particulier quand il priait et sur son visage resplendissait la lumière céleste"[843].

"A l’ermitage, quand il se rencontrait avec quelqu’un dans le long couloir étroit, il se collait contre le mur ne laissait pas son habit toucher celui du passant"[844].

 

3- En toute chose

"Il vivait en présence de Dieu; ses apparences et son intérieur témoignaient qu’il ne se souciait que de Dieu; dans ses prières, sa messe et son travail manuel, il était avec Dieu… que les gens le louassent ou l’insultassent, que les moines fussent satisfaits ou non de lui, peu lui importait; il était sobre dans son état, abstinent vis-à-vis des séduisances du monde et ses vanités, juste dans son comportement"[845]; "il ne s’intérressait qu’à l’accomplissement de ses devoirs sans aucune intention d’attirer la louange des autres, ne se permettant pas de flatter personne; s’il témoignait de l’intérêt à l’un de ses confrères, c’était seulement par conservation du commandement da la charité. Il s’appliquait à la simplicité monastique dans ses paroles, ses travaux et son habillement; il n’accusait personne de ses confrères ou des domestiques auprès des supérieurs, ne se mêlant à personne"[846].

 

 

 

II- Récits et événements

1- Dieu arrange les choses

"Il ne se laissait pas entraîner par ses émotions, comme la tristesse par exemple. Quoiqu’il arrivât au couvent: des tribulations à l’un des confrères ou bien des choses réjouissantes, il gardait toujours le même humeur devant toutes les situations, confiant en Dieu, répétant l’expression suivante: "Dieu arrange les choses; c’est la volonté de Dieu"[847].

2- Pèlerin vers l’éternité

"Je sais qu’il avait pleine espérance en Dieu pour qui il a abandonné le monde et s’est consacré à son service; toute sa vie était pleine d’œuvres exemptes de toutes artifices mondaines et de toutes vanités, ayant pour seul objectif, l’éternité; il ne tirait aucune satisfaction des choses mondaines ni ne s’attristait des choses terrestres, disant: "que la volonté de Dieu soit faite; qu’avons-nous dans ce monde? Nous y sommes des pélerins vers l’éternité"[848].

3- Son cœur et sa pensée au ciel

"Il ne parlait pas des choses terrestres, plutôt du ciel qu’il entretenait des propos. Il ne désirait rien sur la terre ni ne souhaitait plus de richesse au couvent, comme la possession en terrains; il ne manifestait pas de la joie devant une bonne récolte ou sa bonne santé ou tout autre événement égayant; tout comme devant la mauvaise récolte, il ne s’affligeait pas. Ni joyeux ni mélancolique, son visage portait toujours l’allure de l’abandon à la providence; il ne parlait ni de la famille ni des parents, ne s’appropriant aucun travail digne de remerciement, ne s’attendant à aucune aide de personne. Il n’a jamais été en quête de la satisfaction d’un supérieur en s’acquittant d’un service qu’il lui avait demandé. En un mot, son cœur et ses pensées étaient orientés vers le ciel; pour lui, tout ce qui relevait de la physique était considéré comme rebut"[849].

 

4- Priez pour lui

"Il témoignait une puissante confiance en Dieu; c’est pourquoi, quand les parents d’un malade venaient le supplier, lui demandant de prier pour la guérison de leur malade, il leur répondait parfois: "votre malade est en bonne santé, priez pour lui". Comme, si la vonlonté de Dieu lui avait inspiré cela pour le leur communiquer. Pour d’autres, il répliquait: "implorez, priez pour lui" en disant cela, il partageait leur prière et leur recommandait de se fier à Dieu. Dans d’autres occasions, il les consolait en les conseillant de s’armer de la patience et de l’abandon à sa Sainte volonté. Ce que je viens de relater, je l’ai ajouté à sa précision dans l’accomplissement de ses devoirs, de son observance à la règle et à son ascétisme exceptionnel, pour vous montrer la vertu de son espérance dans ses plus belles manifestations. Il ne se réjouissait pas à l’accession de l’un des Pères à un poste ni ne s’attristait pour la mort de l’un de ses confrères, ni ne se souciait de l’appauvrissement ou de la richesse de ses parents; en un mot, il gardait son unité intérieure dans la joie, dans la tristesse, dans la tribulation et dans le confort"[850].

 

5- Que sa volonté soit faite

"Il ne se confiait à personne, sinon à Dieu; pour lui, la vie ne valait rien, il ne s’attachait ni à l’argent ni aux propriétés ni aux parents. Devant les désastres il ne s’alarmait pas, répétant son expression habituelle: "que sa volonté soit faite". il ne s’est jamais mêlé aux autres; avec ses supérieurs, il se comportait ave concision: on l’ordonnait, il obéissait sans aucune hésitation; j’ai appris qu’une fois ses parents sont venus le voir, il ne les a pas regardés"[851].

6- L’éparpillement des braises[852]

"J’ai entendu Père Semaan de Ehmej, ermite, ayant vécu un certain temps avec Père Charbel à l’ermitage Saint Maron[853] que Père Charbel dans ses mortifications, ses prières, sa pauvreté, son obéissance et ses vertus monastiques, était un moine exemplaire. Selon Père Semaan, les ermites devaient dire leurs messes séparément; Père Charbel servait les messes de ses compagnons, Père Makarios de Mechmech et Père Semaan de Ehmej, en revanche chacun d’eux se chargeait de lui servir sa messe à tour de rôle; ce qui dispensait chacun d’eux du froid de l’hiver. Une fois, alors qu’il faisait très froid et la neige s’accumulait très épaisse, Père Charbel a servi les deux messes de ses deux compagnons qui sont allés juste après se réchauffer au près du feu tandis que Père Charbel se préparait pour dire sa messe; or les deux ermites, bien à chaud, se sont livrés au sommeil, et subitement le poêle se heurta contre le mur, laissant ainsi les braises et la cendre s’éparpiller sur eux; ils se réveillèrent épouvantés, se dirigèrent vers l’église et trouvèrent Père Charbel en habit de messe, dressé devant l’autel en entendant que quelqu’un vint lui servir la messe; à leur arrivée, il ne manifesta aucun déboire, ne prononçant aucun mot. Ils ont considéré que l’incident des braises fut un avertissement pour eux qui les réveilla pour lui servir la messe"[854].

 

7- Il œuvrait pour le repos des moines

"Il ne se souciait pas de plaire aux moines et à ceux qui le connaissaient pour s’attirer leur éloge et quêter leurs compliments; dans ce qu’il faisait, il ne souhaitait que le repos des moines et le bien du couvent, croyant qu’en cela, il glorifiait Dieu et œuvrait au salut de son âme. Quand il sentait qu’un confrère que l’on aurait ordonné de s’acquitter d’un travail comme la panification était fatigué et il avait besoin de se reposer ou bien, il devait accomplir un autre devoir, Père Charbel demandait l’autorisation de son compagnon de le remplacer et allait faire le travail jusqu’à minuit, ne se permettant de laisser l’équipe que quand la mission aurait été réalisée entièrement, alors qu’il était à jeune"[855]. "A quiconque qui lui demandait un service, il répondait: "je suis à votre service, mon frère"[856]

 

P: personne n’a pu lui ôter la joie (Jn 16,22)

I- Présentation

1- Allègre

"Il était toujours docile et allègre"[857], "heureux en Dieu"[858], "affable"[859], "content dans son état; il ne rouspétait ni contre le froid ni contre la chaleur"[860], "ne se plaignant de rien"[861], "sobre"[862], "patient, joyeux, exempt d’ennui, de tristesse, de troubles, d’affliction"[863], "il a pratiqué spontanément, facilement et joyeusement l’ascétisme jusqu’au dernier jour de sa vie"[864], "avec assiduité et exultation de l’âme"[865], "allègre dans tous les travaux qu’il effectuait"[866] "sans interruption, d’une cadence à laquelle peu nombreux sont ceux qui y sont parvenus; toujours égayé et épanoui"[867], "en progrès continuel, rapidement et aisément"[868]; "il n’hésitait ni ne maugréait"[869]; "il menait son train de vie avec stabilité et joie"[870].

 

2- Il servait avec joie

"Il se considérait serviteur des autres, exécutant joyeusement non seulement ce qu’on le lui ordonnait, mais aussi ce que les autres le lui demandaient, y compris les novices et les domestiques; il se comportait avec eux comme le fait une ânesse  avec son propriétaire"[871]; "il obéissait avec joie et vivacité au servant  du couvent et au domestique"[872] "aimable et respectant tout le monde. Il manifestait de la satisfaction dans tous les services qu’on lui demandait, même de la part des subalternes comme les domestiques"[873], "et les ouvriers qui travaillaient au champs du couvent ou bien dans la vigne de l’ermitage"[874]; "services dont il s’acquittait à la perfection, avec bonheur et égayement"[875], "ainsi que tous les services et travaux"[876]. "Il trouvait satisfaction quand on l’ordonnait d’effectuer un travail pénible, à la place d’un autre confrère; il s’en acquittait avec affabilité"[877].

"Lorsque le supérieur l’ordonnait de visiter des malades, prier pour eux et les bénir, il exécutait avec disponibilité et joie. Il avait du zèle pour le salut des gens, recevant gentiment ceux qui voulaient se confesser parmi les hommes, faisant de son mieux pour les ramener à la conversion"[878].

 

3- Les jouissances de l’âme

"Quand on lui parlait d’un événement formidable ou d’un fait risible, il y répondait brièvement d’un sourire aimable"[879], "car très rarement qu’on le voyait rire; par contre lorsqu’il se trouvait contraint par l’obéissance à tenir un propos théologique, il le faisait d’un air affable"[880], "qu’il s’adresse à chaque personne avec affabilité"[881]. "Il ne s’attardait pas à l’intérêt qu’on lui accordait pour qu’il ne soit pas entravé dans son amour à Dieu, accomplissant joyeusement toutes ses obligations"[882]; "il ne s’ennuyait jamais des choses spirituelles, plutôt, il y trouvait toute satisfaction"[883]; "devant le Saint Sacrement, il poussait de puissants soupirs qui exprimaient son amour intense à Dieu, caché dans le Saint Sacrement"[884] ; "quand il buvait au Sang du Christ et mangeait à son Corps, il paraissait qu’il participait au banquet le plus suave dans le monde, et buvait à la coupe céleste"[885]. "Il ne sentait ni jouissance ni repos ni joie qu’à l’église, que devant le Saint Sacrement"[886], "que dans la messe et la prière"[887].

4- Une joie contagieuse

"Je sentais une grande jouissance quand je lui servais la messe sans savoir pourquoi! Que Dieu soit loué!"[888]. "Quelques fois après minuit, je participais avec lui à la récitation du chapelet; à genoux, il le disait avec toute jouissance et chaleur qui circulaient de lui et pénétraient en moi. Je souhaitais de tout mon cœur, qu’il m’appelât à partager avec lui la récitation du rosaire"[889], "car près de lui, une ardeur inhabituelle envahissait mon âme"[890]; "silencieux qu’il fut, il engageait tout le monde dans le silence, imposant la décence dans le discours; et tous étaient heureux de travailler avec lui"[891].

 

II- Récits et événements

1- Plus délicieux que toute suavité

 "Après mon arrivée à l’ermitage, j’ai montré au Père Charbel l’autorisation du Supérieur Général, adressée à son intention pour me prêcher la retraite spirituelle qui devait précéder mon ordination sacerdotale; Père Charbel me dit: "tu es maître d’Israël[892] et tu as besoin de quelqu’un comme Père Charbel pour t’accompagner dans ta retraite spirituelle?! Pourtant, je suis à ta disposition dans ce que tu veux". J’ai souhaité que cette retraite durât plus d’une semaine. A l’ouï de ses paroles, j’avais l’impression que je dégustais à la manne[893] et au miel, parce que ses paroles perçaient les rochers; pour son auditeur, il était plus délicieux que la suavité même! C’est pourquoi je me suis résolu à passer tous mes congés scolaires chez lui, à l’ermitage tant qu’il vivra; à la suite de cette résolution, j’ai passé avec lui mes vacances pendant quatre ans successifs; et à chaque fois, il me recevait avec affabilité angélique"[894]

        

2- Il répondit souriant

"Assez souvent, il nous accompagnait pour semer avec nous le blé, à la demande du responsable du travail et l’approbation du supérieur du couvent. Un jour, tous, novices et laboureurs, après avoir fini de semer un champ au–dessus de la fontaine, nous devions passer dans un autre, et par la suite nous avions à transporter tout le matériel et les objets nécessaires; moi et les laboureurs, nous nous sommes chargés des bœufs et de la charrue tandis que les autres novices, Père Charbel et le reste des ouvriers avaient à transporter tout ce dont on aurait besoin"[895]; "nous connaissions à quel point Père Charbel était voué pour l’obéissance; et par curiosité, nous nous sommes décidés à mettre à l’épreuve cette vertu"[896]; "comme de juste je dois dire que le fait suivant s’est déroulé devant moi"[897]; "nous avons réuni les pioches, la jarre d’eau, la cruche, la couffe de semence et le seau du mets"[898]; "par plaisanterie, je lui ai demandé de porter ces objets, il répondit: "à vos ordres"[899]. "On commença à le charger de ces objets, pièce par pièce qu’il acceptait volontiers; il mit les pioches sur une épaule, suspendit la couffe à l’autre, la jarre dans une main, le seau au coude"[900]; "on lui dit: "porte la cruche aussi".  il répondit: "comment la porter?" On répliqua: prends-la par le petit doigt"; il obéit"[901]; "quelques objets restèrent par terre qu’il n’a pas pu porter; en nous voyant rire, il nous regarda et dit en souriant: "malheur à ceux qui surchargent les gens de lourds fardeaux alors qu’il ne daignent, même pas, y toucher du bout du doigt". puis il partit avec sa charge satisfait et content, et nous avons pris les autres objets"[902].

 

3- Avec joie et gaieté

"Père Charbel n’a pas seulement abdiqué les biens et les honneurs de ce monde, mais aussi, il a sacrifié sa volonté qui est la plus chère et la plus coûteuse pour l’homme; il l’a reniée avec mépris en application au commandement du Christ qui dit: "celui qui ne délaisse pas tout, même soi-même; c.à.d sa volonté propre, ne peut pas être mon disciple", ce qui signifie: d’une véritable obéissance; d’où sa soumission à son supérieur fut aveugle, celle d’un petit enfant à ses parents. Il se soumettait à ses confrères, même au plus jeune parmi eux, non seulement dans ce qui est pour le bien et l’utile, mais dans ce qui contrarie son opinion; il se pressait à exécuter l’ordre sans interrogation ni refus, plutôt avec joie et gaieté. Tout le monde savait que lorsqu’il a fini le travail dont il a été ordonné par son compagnon ou son servant à l’ermitage, il se mettait debout, bras croisés et disait: "mon Père, ou mon frère, je me suis acquitté du travail, que voulez vous que je fasse maintenant?"[903].

 

Q: Un amour étonnant (Jn 1,13)

I- Présentation

1- Son cœur à Dieu

"Au jugement dernier, le pécheur ne s’inquiétera pas de la gravité du jugement mais de la désolation devant la grandeur de l’amour divin; quiconque comparaîtra devant le Seigneur vide d’amour, il mourra de honte"[904]; c’est pourquoi, "il exprimait ce qu’il avait dans le cœur, en disant: "mon Dieu, à vous mon cœur". Il le lui a offert entièrement sans être touché un jour par un amour terrestre"[905]; "son âme s’enflammait du feu de son amour pour Dieu… Le temps qu’il passait devant le Saint Sacrement le tenait trop à cœur; il n’y a pas de quoi s’étonner, car l’amant se passionne à être l’ombre de son bien-aimé et chérit sa fréquentation; le cœur de l’homme est là où se trouve son trésor"[906]; "c’est ce que dit le livre des Proverbes. Père Charbel passait la plupart de son temps, mais dès qu’il avait un petit moment de libre, devant le Saint Sacrement à genoux et en extase; comme ce qui lui arriva lors de l’abattement de la foudre sur l’ermitage"[907].

"Il préféra son amour pour Dieu à son cœur qu’il mortifia lui; il ne s’attachait à rien, ni aux habits ni aux mets ni au repos, sacrifiant le tout par amour au très Haut. Cet amour le poussa à un point où il aimait à être méprisé et considéré comme s’il n’était rien"[908], "car durant toute sa vie, il ne s’est jamais intéressé à acquérir la satisfaction d’un supérieur ou l’amitié d’un confrère"[909], "ni à avoir des nouvelles de ses parents, des autres et des moines"[910], "il ne s’est jamais laissé entraîner par une conversation avec ceux qui l’entouraient"[911], "n’a jamais fait un travail pour satisfaire quelqu’un ou se satisfaire, mais il s’y appliquait par obéissance"[912]; "il n’était en rien pour lui-même, mais entièrement pour Dieu"[913]; dans son amour à Dieu, il a atteint un degré de sublimation qu’il nous sera difficile de comprendre, n’ayant de volonté que d’être toujours en présence de Dieu à l’église , satisfait du temps que l’autorité le lui accordait pour être en méditation avec Jésus, son bien-aimé"[914].

 

2- Son cœur à tous

"Il rendait service au prochain par sa prière… sans jamais viser s’assurer sa louange"[915]; "il n’avait pas d’amitié particulière"[916] "ni ne préférait l’un à l’autre de ses confrères; mais il les considérait tous des frères à lui dans le Christ"[917], "bien qu’il penchât plus aux plus vertueux; il ne prouvait aucun sentiment purement humain"[918]. "Il remplaçait ses confrères dans le travail pénible pour leur procurer le repos physique"[919], "assurant les emplois les plus subalternes"[920]; "il transportait les raisins sur son dos ainsi que le bois sans qu’il soit chargé de la part du supérieur, mais poussé par la charité pour eux"[921], "parce qu’il était là pour aimer Dieu et le prochain et non pas pour les haïr; il est venu pour peiner et être méprisé et non pas pour être loué et aisé, il est venu pour servir non pour être servi"[922].

 

"Il priait pour la conversion des pêcheurs et le retour au bon chemin des égarés; personne ne s’est déclaré être son ennemi"[923]; "parfois il retardait sa messe pour que les bergers qui viennent de loin puissent venir participer à l’Eucharistie, en particulier, les dimanches et les fêtes"[924].

"Il manifestait de la tendresse et de la pitié envers les pauvres et les souffrants parmi lesquels, il permettait aux hommes d’entrer  pour se réchauffer et dessécher leurs habits trempés de la pluie; quand aux femmes, elles ne venaient pas par un temps froid et pluvieux, car elles savaient que Père Charbel ne les laisserait pas entrer à l’ermitage"[925]. "Il était charitable envers tout le monde, pauvres et riches"[926], "et bien que Père Charbel traitât avec ses visiteurs le côté spirituel, laissant à ses compagnons la charge de l’accueil et de la nourriture, toutefois quand des visiteurs se présentaient à l’ermitage pendant leur absence"[927], "il offrait"[928], "à un pauvre ou à un affamé"[929] "son mets, si frégal, et lui, il restait à jeun"[930]; "ceci j’en fus témoin plusieurs fois"[931], à l’exemple du Christ de qui il est dit: "Ô menuisier libre dont  le dévouement était votre trésor; généreux, tu donnais ton pain aux besogneux"[932].

II- Récits et événements

1- La famille de Charbel (Mt 12,46-50)

"Une fois, son frère et sa sœur sont venus lui rendre visite à l’ermitage; son compagnon, Père Makarios, lui fit part de leur arrivée, il répondit: "tu es mon frère et ma sœur, offre-leur la nourriture et la boisson; puis congédie les pour retourner au village et dis-leur que je prie pour eux pour qu’ils soient délivrés des pièges de ce monde". Il ne s’est pas entretenu avec eux; d’ailleurs, depuis son entrée au couvent et jusqu’à sa mort à l’ermitage il n’est plus retourné au village chez ses parents"[933].

 

2- Voulez-vous déjeuner?

"Le révérend Père Moubarak Massaad de Achqout m’a raconté qu’une fois est venu à l’ermitage au moment du déjeuner des ermites. Les deux lui ont demandé: "voulez-vous déjeuner?" Il acquiesa, toutefois, le mets suffisait seulement à deux personnes, discrètement Père Charbel se retira laissant sa part au visiteur, pour manger après seulement le gratin de la marmite, à savoir que les ermites ne mangeaient qu’une seule fois par jour"[934].

3- Œuvrez pour la nourriture durable (Jn 6, 27)

"Père Charbel priait beaucoup pour les malades et la conversion des pêcheurs, donnant des conseils salvifiques, spécifiques aux circonstances. Je ne cesse de me rappeler des paroles qu’il me dit une fois: "ne te soucies pas du tout de ce monde, mais de l’au-delà et du jugement, car celui qui nous jugera connait tout et il n’a besoin de personne pour le lui dire", il s’apitoyait pour les  âmes  du purgatoire, en particulier, celles qui n’ont personne dans la vie; il priait et invitait les autres à prier pour eux"[935].

 

4- Par pitié pour elle

"Une fois pendant mon enfance, j’ai accompagné ma mère, en novembre pour participer à sa messe à l’ermitage. En route, une averse tomba tellement que nous avons été tout trempés d’eau; j’entrai à l’église et je préparai l’autel et prêt pour servir  la messe au Père Charbel qui me vit trempé d’eau de la tête aux pieds; il me demanda d’aller à la cuisine pour sécher mes habits; n’ayant pas accepté, il a eu pitié de moi, m’apporta une paire de ses souliers qui fut trop grande. Au début de la messe il se retourna pour encenser et vit ma mère debout devant la porte dehors et participait à la messe, baignée de l’eau de la pluie; il a eu pitié d’elle, me demanda de l’amener à l’intérieur pour qu’elle poursuive la messe au fond de l’église; chose étrange, car il ne permettait pas aux femmes d’entrer à l’église; mais le froid glacial et le vent impétueux l’ont apitoyé sur son état et lui permit d’entrer"[936].

5- Sa charité envers ses confrères

"L’une de ses plus singulières vertus fut sa charité pour ses confrères; il ne dénigrait personne, accomplissant ses obligations dévotement; il s’imposait la sévérité alors qu’il était clément avec les autres; il a passé une longue période de sa vie monastique au couvent Saint Maron, à Annaya, aimé de toutes les parties, hétérogènes qu’elles fussent, remarquable par son impartialité et sa discrétion avec les uns et les autres; il s’adonnait à tout travail inaccompli au couvent. Le supérieur du couvent à cette époque–là, le Père Antonios de Mechmech a dit: "j’ai au couvent deux excellents moines, non seulement les meilleurs dans notre Ordre, mais aussi dans tous les Ordres existant dans l’Église, et qui sont: Père Charbel et frère Élias Al-Mahrini"[937].

 

6- Sa charité envers le prochain

"Sa charité se manifestait dans les conseils salvifiques qu’il confiait à ceux qui les demandaient et à ceux qui venaient chez lui de très loin pour se confesser, il était très tendre envers les malades et les souffrants; bénissant l’eau à ceux qui le voulaient pour obtenir la guérison des maladies ou pour asperger les champs; quand le supérieur lui confiait des missions, il s’y mettait même hors du couvent ou de l’ermitage; quelque fois, il sortait la nuit pour prier au chevet des malades et les guérir par son intercession; il était aimable envers tout le monde, donnant des conseils et des directives à ses confrères et domestiques et aux fermiers-associés, les aidant dans leurs besognes"[938].

7- Comme la mère qui s’occupe de son petit enfant

"Dans le passé, il était d’usage que quand un moine vieillissait ou tombait malade et qu’il avait au couvent un moine parent à lui ou de son village, ce dernier se chargeait de le servir; Père Charbel se limitait seulement à les visiter comme les autres moines; tandis qu’il se vouait, jour et nuit au service des malades ou des vieillards n’ayant pas de confrères parents ou de leur village, comme la mère qui s’occupe de son petit enfant; je me rappelle qu’il y avait au couvent Saint Maron un moine appelé Moussa de Ehmej[939] qui était malade et un vieux handicapé, et comme il n’y avait de son village que Père Alichaa[940], déjà vieux et radoteur, c’est Père Charbel qui s’est chargé de son service pour ne plus le quitter; la nuit il se couchait par terre à côté de lui; il arriva un jour qu’il sortit de la cellule de son malade pour aller à l’église prier et dire sa messe; j’ai remarqué que son habit était couvert de crachats sur le dos;  je l’appelai et en lui disant: "il est indigne de dire la messe alors que vous portez cet habit sale, il le changea; en effet, le malade crachait toute la nuit pendant que Père Charbel dormait par terre près de lui"[941].

8- Charbel "l'amant passionné"

 "Ton amour est ma seule souffrance; plus je le ressens en moi, plus mon âme te désire ardemment. Ô mon Jésus, laisse moi mourir par amour pour toi" (cf le texte originel) "Le cœur du Père Charbel était épris de Jésus, et n’éprouvait pas d’attrait à vivre sans lui; c’est pourquoi, il répétait toujours: "Dieu est mon amour, et cela me suffit"[942]. "Tout ce qu’il a fait, il le réalisait par amour à Dieu; l’amant s’adonne; d’où il a sacrifié son corps, sa volonté, sa raison et ses sentiments à l’amour divin; pour lui, il a purifié son cœur de l’amour des parents et de proches parents, il a abdiqué les gloires du monde et s’est privé de ses délices; il ne ressentait ni jouissance ni repos ni joie qu’à l’église, devant le Saint Sacrement. Pendant les jours où il neigeait et faisait froid, et étant donné que le travail devenait impossible à l’extérieur et qu’il n’y avait rien à faire à l’intérieur, il passait son temps avec Dieu dans des longues visites au Saint Sacrement. Celui qui aime, pense toujours à son bien-aimé et prolonge sa présence avec lui; toute la vie du Père Charbel était remplie de Dieu; quand quelqu’un lui adressait la parole, c’était comme s’il se réveillait d’un profond sommeil, c’est que durant son travail manuel, il était toujours plongé dans sa méditation en Dieu. Je ne pense pas qu’il se fût attaché à quelque chose dans ce monde ou bien qu’il eût  dit: "ceci est le mien, je désire posséder cela", son cœur n’a jamais penché vers une personne; quand l’amour de Dieu atteint son paroxysme, le corps dépérit et fond de passion pour l’être aimé; aussi, Père Charbel était–il devenu frêle et cadavérique"[943].

 

9- Laisse-moi faire à ta place

"Son amour pour le prochain n’avait aucun attrait humain; quand il voyait un domestique ou un confrère effectuer un travail épuisant, il accourait et lui disait: "laisse-moi faire à ta place".  Puis il se penchait sur le travail pénible pour l’accomplir, bien qu’il ne fût pas obligé de faire un certain nombre de boulots, comme la panification et autres, pourtant il demandait l’autorisation du supérieur et venait nous aider, sans avoir de préférence, l’un à l’autre; il manifestait de l’estime à tous, comme si chacun était son supérieur; quant aux visiteurs, il ne se mêlait pas avec eux, se satisfaisant de prier à leur intention; aux ordres du supérieur, il allait visiter les malades et priait pour eux"[944]. 

10- Pour l’amour de Dieu

"Il s’est sacrifié pour l’amour de Dieu avec réjouissance et joie, donnant des preuves  de cet amour vital quand il supportait les travaux esquintants à la place des confrères et des domestiques pour les soulager de leur fatigue; par revanche, rien que par amour à Dieu et au prochain; il les aimait tous d’égal, sans distinction entre supérieur, sujet, domestique ou confrère, évitant de troubler autrui; plutôt il s’empressait à remplacer un prochain pour le soulager, d’un travail épuisant et lui accorder le repos; aussi priait-il pour lui pour qu’il obtienne les grâces célestes et le salut de son âme; il n’a jamais affusqué quelqu’un de ceux qui venaient chez lui demandant un soutien spirituel"[945].

11- Un amour illimité

"Il ne nous montrait, à moi et aux novices qui sommes dans son village aucune affection particulière et s’abstenait à communiquer avec nous; une fois, le supérieur du couvent, Père Élias de Mechmech lui dit: "Père Charbel est-ce que tu ne penches pas, en particulier, aux novices qui sont de ton village natal plus que les autres? Car, c’est un penchant naturellement intérieur en l’homme". Il lui répliqua tout bas comme d’habitude: "non, je ne penche ni intérieurement, ni extérieurement envers eux, car tous les confrères sont égaux à mon égard"[946]. "Surtout il était miséricordieux envers les ouvriers du couvent à qui il n’a jamais adressé des ordres, plutôt il leur obéissait quand ils l’ordonnaient de faire un travail"[947].

 

12- Il ne nous regardait pas

"Moi[948] et Père Éphrem, tous les deux de Bqaakafrah, nous sommes allés au couvent de Annaya pour y faire notre entrée dans l’Ordre, croyant que nous y serons contents et chanceux d’avoir la présence du Père Charbel qui nous soignera et nous soulagera; or, c’est tout à fait le contraire qui s’est passé: il ne nous regardait ni ne communiquait avec nous, ne nous laissant sentir la moindre affection envers nous qui sommes de son village natal"[949].

13- Il a pleuré un Chiite (Lc 19,41)

"Père Charbel s’intéressait beaucoup aux âmes, et souffrait à cause de leur égarement loin de Dieu; or voilà que Père Youssef Beyrouthi, du village de Qartaba actuellement curé d’une paroisse sans la localité de Baalbek, me raconta qu’une fois il entra à l’ermitage pour y trouver Père Charbel en train de pleurer amèrement, se frappant la tête de ses mains avec beaucoup de regret; il lui posa la question sur la raison de sa lamentation; n’ayant pas répondu, il fut interrogé, une deuxième, puis une troisième fois; devant cette insistance, il dit: "ce que je vais vous raconter doit rester confidentiel, vous ne le direz à personne qu’après ma mort, aujourd’hui un homme de Ilmat (Chiite) est décédé, son âme est à l’enfer"[950]. "Un moment après, ils entendirent des coups de fusil venus de Ilmat; et la nouvelle de la mort d’un homme riche qui était en Amérique, se répandit"[951].  

14- Même les animaux

-Ils prennent en main les serpents (Mc 16,18)

"Pendant la période où on laboure et taille les vignes, je suis monté à la vigne de l’ermitage pour y travailler avec tout le personnel du couvent, moines et domestiques. Nous vîmes un épouvantable serpent tacheté; tous nous nous précipitâmes pour le tuer; malgré les efforts déployés, nous n’y réussîmes pas; et la vipère serpentait surtout dans un lopin; poussant ses sifflements effroyables et abhorrés; tantôt elle levait sa tête, tantôt sa queue, incapable d’y trouver une issue et terrassée d’épouvante, je criai: "où est Père Charbel? Appelez-le" on ne le voyait pas, car il travaillait dans le versant d’un lopin; dès qu’il entendit, il arriva juste devant le serpent qui se figea; il nous dit: "ne l’approchez pas". Chacun de nous tenait à la main: l’un une pierre, l’autre une pioche, un troisième un aiguillon… il se tourna vers la vipère et lui dit en tendant la main: "va-t-en d’ici"; elle serpenta devant lui et n’eut de cesse de faire signe de la main que lorsqu’elle disparut; puis, il se retourna au travail. Nous avons rendu grâce à Dieu de nous avoir sauvé de ce danger; selon sa coutume, Père Charbel ne tuait ni animaux ni insectes venimeux, ni fourmis, ni scorpions; c’est qu’il était très sensible. J’ai lu dans des livres autobiographiques des Saints que quelques uns d’entre eux s’interdisaient de nuire aux insectes ou aux animaux, convaincu que Dieu qui les a créés, en dispose"[952].

 

-L’enfant joue avec la vipère

"Une fois, on était en train de labourer une vigne proche de l’ermitage; à l’heure du manger, on appela Père Charbel de déjeuner avec les ermites; une grande vipère apparut et s’introduit dans le mur; nous nous précipitâmes, prêts à démolir le mur pour le tuer; il s’opposa à nous en disant: "je ne vous permets pas de la tuer"[953]; toutes les créations venimeuses ou non, ne furent crées par Dieu que pour une fin utile; donc il ne faut pas le tuer"[954]. "Puis, il l’interpella en lui disant: "va! Ô béni!" Elle réapparut du mur, passa parmi nous et sortit par la porte de la vigne, nous étions environ huit ouvriers, assistés par les ermites au travail de la vigne"[955].

- Le loup cohabite avec l’agneau (Is 11,16)

"Du temps où j’étais étudiant, j’ai estivé une fois au couvent N.D de Maïfouq où j’avais à partager la chambre du frère Bartholomé de Aïto, j’ai vu sur la paillasse et le lit des punaises, maigres et minces, elles marchaient sur mon visage et mes mains sans toutefois me piquer; j’ai été étonné et j’ai interrogé frère Batholomé sur ce phénomène étrange; il me répondit: «ne vois-tu pas l’eau dans la bouteille que Père Charbel avait bénie? Depuis que j’ai aspergé ma chambre avec cette eau, les punaises ont maigri et sont devenues incapables de piquer!"[956].

- La pauvre

"Il y avait une ruche d’abeilles près de l’ermitage; trois en sont tombées dans une cuvette, destinée à leur abreuvage; Père Charbel arriva et commença à les retirer de l’eau, une à une au bout de son doigt, et les mettait au soleil pour qu’elles sèchent. L’une d’elles le piqua; il retira le dard d’abeille de son doigt, puis remit l’abeille au soleil pour sécher ses ailes et s’envoler; je lui dis: "mon maître, l’abeille mourra sans son dard". il répliqua: "c’est vrai, la pauvre!" puis il entra à l’église"[957].

 

R: La liberté et l’audace de Charbel

I- Présentation

"Si vous en tenez à ma parole, vous connaîtrez la vérité, et elle vous libérera… quiconque commet le pêché, en sera esclave!" (Jn 8,32-33). Partant de cet enseignement, "il ne s’intéressait à rien dans ce monde"[958], "ni aux intimités avec les autres; il s’appliquait avec soin à accomplir ses obligations, ne cherchant jamais à gagner la complaisance d’autrui"[959]; "en particulier, il jouissait d’une audace absolue dans son observance de la vérité divine"[960], "sans crainte ni préférence, vis-à-vis des autres; il ne reconnaissait aucune valeur à la dignité, se réjouissant des insultes, indifférent devant la louange ou le mépris des gens; là, ce qu’il disait était devenu célèbre: "le gratifié n’est pas celui qui se loue ou celui qui est loué par les gens mais plutôt c’est celui que le Seigneur gratifie"[961]; "il ne s’empressait pas à recevoir les évêques et les dignitaires quand ils venaient en visite; en somme, il vivait sur la terre, mais ses pensées et son cœur étaient au ciel, inattentif à ce qui se déroulait autour de lui, comme s’il vivait seul l’exil sur la terre, sûr qu’il appartenait à la patrie céleste"[962].

 

II- Récits et événements

1- Il ne s’attachait à rien

"Son cœur ne s’attachait à rien, même pas à ses dévotions personnelles ni à ses obligations spirituelles; aux ordres de l’obéissance, il abandonnait ses offices de prière ou bien n’importe quel exercice spirituel auquel il s’appliquait, peut-être joyeusement; je me rappelle, à titre d’exemple, qu’une nuit, il priait avec son compagnon l’office de minuit à l’église, quand un messager, vint lui dire: "le supérieur[963] vous demande". Il n’hésita pas du tout; il arrêta sa prière en chœur, se dirigeant sur le champ vers le supérieur qui lui demanda de bénir l’eau et d’en asperger les chèvres atteintes d’une maladie dans la vésicule biliaire"[964]. "Une fois le troupeau aspergé d’eau bénite, les chèvres ont guéri"[965]; "et malgré l’insistance du supérieur qui lui demandait de passer la nuit au couvent, Père Charbel prit congé et retourna à l’ermitage"[966].

 

 

2- Par où le péché peut-il pénétrer votre âme?

"Père Charbel était un homme qui conservait bien la règle, travaillant en silence au four pendant que les autres plaisantaient. Parfois malgré son mutisme permanent, il ne laissait pas les occasions adéquates passer sans donner une leçon spirituelle, scellée d’une profonde sagesse, pour ne pas blesser le prochain"[967]; "ses réponses sont rares mais perspicaces dans la connaissance des situations qui prévalent dans l’Ordre et ailleurs. Bien des moines racontaient qu’une fois en hiver, pendant qu’il aidait au four, vint le curé Youhanna Chéhadé du village de Mechmech, vicaire patriarcal de la région de Jbeil (Byblos), honorable dans sa position, d’une famille dignitaire, riche, célèbre dans ses liaisons avec les grandes personnalités du pays, fier de lui-même, corpulent, menant une vie très aisée, incompatible avec son état sacerdotal et la pauvreté des gens, portant au-dessus de sa soutane un manteau en fourrure épaisse que portaient seulement les princes et les notables. Il entra au four pour voir ce qu’on y faisait; puis une conversation eut lieu entre lui et les moines, au cours de laquelle ils traitèrent le thème du pêché"[968] "et ses causes; le curé félicitant les moines d’être loin de ces motifs"[969]; "entre temps, Père Charbel gardait toujours son silence habituel, attentif au dialogue, et dont les mains parlaient du travail et son mutisme prononçait les conseils et les prédications les plus éloquents; subitement tout le monde se tourna vers Père Charbel qui prit parole, contrairement à sa coutume, jetant un regard fugitif sur le curé Youhanna, lui disant d’un léger sourire"[970]:  "et vous, par où le péché peut-il pénétrer votre âme?" [971] "Il ne doit pas vous atteindre avec cette fourrure épaisse que vous portez! Tous rirent en échangeant des clins d’œil, saisissant en filigrane la leçon que Père Charbel communiqua à l’abbé sus-mentionné; d’autre part cette rencontre fut une preuve que Père Charbel, dans son isolement du monde, son silence et son abstention à tout propos hors de l’Ordre, comprenait à la volée, à partir d’un mot qu’il entendait, ce qui se passait parmi ses contemporains et ce qu’ils combinaient; s’y ajoute son mécontentement du confort de l’abbé" [972].

 

3- Là où on chôme, qu’on annonce la fête!

"Une fois, le supérieur, Père Roukoz de Mechmech, dit au Père Charbel avant la messe: "célèbre la messe solennelle, et annonce que la fête de l’ascension pour la semaine prochaine sera une fête fériée".  Il obéit immédiatement. Or, voilà qu’il termina sa messe sans annoncer le jour férié; le supérieur lui dit: "tu n’as pas annoncé l’ascension pour jeudi prochain! Ne sais-tu pas que c’est un jour ferié?  Fais le demain si les fermiers-associés viennent à la messe"; Père Charbel répondit aimablement et humblement: "Mon maître, c’est une fête chômée ailleurs; or pour ceux qui ne chôment ni les dimanches ni les fêtes solennelles, inutile de leur annoncer; que cela se fasse là où le jour est férié". En disant cela, il fit allusion à la décision du supérieur qui faisait travailler les novices, les dimanches et les jours fériés pour suffire aux multiples travaux du couvent et remédier à ses besoins, vu la chéreté de la vie qui sévissait cette année-là.

 

"Bien entendu, Père Charbel ne s’est pas appliqué aux mesures prises par le supérieur; pourtant personne n’osait l’appeler au travail, pendant ces jours sacrés, par respect à sa vertu et à sa sainteté; ce qu’il a dit c’était pour défendre le droit et la loi divine qu’il faut conserver, sans avoir peur de personne; de sa part, le supérieur a bien saisi l’intention du Père Charbel et s’est rendu compte de son erreur, signalée par l’ermite d’une manière très douce et qu’il a considérée comme une prédication foncièrement honnête, suite à laquelle, il arrêta ses mesures prises de faire travailler les novices et les domestiques, les dimanches et les jours fériés; tout le personnel considéra cet avis comme porteur de la voix de Dieu et s’en est réjoui"[973].

 

4- Le ciel est sa patrie (Ph 3,20)

"Professé depuis peu de temps, j’ai mis à l’épreuve sa vertu, en lui disant: "suis-moi sur la terrasse".  Il obéit, je luis ai tendu une paire de jumelles l’ordonnant de regarder Beyrouth; il me répondit: "regarde seul".  Puis il partit"[974].

 

 

S: Un adorateur juste

I- Présentation

1- Tourné vers son Seigneur

"Ainsi était-il qualifié parce qu’il pratiquait à la perfection les rites d’adoration, adressés d’une créature envers le créateur"[975]; "lié à ses lois et ses commandements"[976], "avec un cœur toujours levé et mains tendues vers lui, témoignant la vénération qui lui est due"[977] "avec persévérance jusqu’à la mort"[978].

 

2- Envers le prochain

"Il n’a porté atteinte à personne"[979], "n’a transgressé le droit de personne, n’a gênée personne; plutôt, il se considérait serviteur à tous et à son fidèle Seigneur"[980]. "Il observait minutieusement ses vœux, imposant par cela son respect à tous ses confrères, respect qu’ils manifestaient à son égard quand il venait au couvent et s’empressaient autour de lui pour le saluer et baiser la main, de sa part"[981], "il les traitait de la façon la meilleure"[982], "les vénérait avec amabilité extrême"[983]. "Il ne faisait de mal à personne, ni de face à face ni de loin, ni dans ses biens ni dans sa réputation"[984].

II- Récits et événements

1- À l’Église jusqu’à la sortie de tous

"Après complies, il entrait dans sa cellule, et je ne sais pas s’il se couchait ou il passait le temps dans la prière; minuit sonnant, il se hâtait le pas, avant tous les moines pour  aller à l’église"[985]; "après l’office, les moines se recouchaient, jusqu’à ce que la cloche sonnât pour Laudes, tandis que Père Charbel, prolongeait sa veille avec la veilleuse à l’église, plongé dans sa raison mentale jusqu’à l’aube et l’arrivée des moines pour Laudes, pour en sortir le dernier"[986].

2- Agenouillement et veille

"Père Charbel feignait dormir, quand les moines se couchaient, et se réveillait en même temps qu’eux; mais en réalité, il dormait très peu, passant ses nuits dans la prière; je vous le dit parce qu’assez souvent vous le voyez la nuit à l’église pendant que tous les moines se couchaient; puis la plupart du temps, il était chargé d’être  sonneur à minuit"[987], "du fait qu’il ne se couchait pas la nuit; chaque fois que je me réveillais la nuit, je voyais sa chambre illuminée alors qu’il était assis ou bien à genoux à prier dans ses livres"[988]; "il ne se couchait jamais après l’office de minuit, agenouillé sur un plateau en osier pour plus de mortification le reste de la nuit"[989].

 

3- Prier pour les novices

"Je me rappelle qu’en 1888, le supérieur du couvent des novices à Naamé se rendit chez les ermites parmi lesquels figurait Père Charbel qui était assis avec ses compagnons à manger une salade, de tiges de pourpier. De retour à Naamé, le supérieur nous dit qu’il aurait demandé aux ermites de prier pour les novices; ils le lui promirent"[990].

4- "Il prie aussi pour les âmes du purgatoire"[991]

"Père Charbel multipliait les signes de la sainte croix… je lui demandai: "mon maître, Père Charbel, pourquoi multipliez-vous aujourd’hui les signes de la croix, contrairement à votre habitude? Est ce qu’on tire un grand profit en le faisant?" D’un visage rempli de joie, il lui répondit: "aujourd’hui, c’est le vendredi des défunts: "le signe de la croix y est un grand trésor d’indulgences que le gagnant peut offrir en soutien aux pauvres âmes en souffrance au purgatoire, de qui personne ne se souvient; chaque fois que tu fais le signe de la croix avec foi et que tu es en état de grâce, tu gagnes 50 jours d’indulgence, si tu entres à l’église, tu en sors, aspergeant la tête d’eau bénite et faisant le signe de la croix et que tu es en état de grâce, tu gagnes 100 jours d’indulgence, parfois; chaque fois que tu dis "Ō Marie!" tu gagnes 25 jours d’indulgence; si, par exemple, tu fais le signe de la croix 20 fois, le jour, tu gagnes mille indulgence; en offrant toutes ses indulgences pour le repos d’une ou plusieurs âmes souffrant au purgatoire, combien tu auras soulagé leurs souffrances! Mais combien tu auras gagné en revanche, des compensations multiples pour ce faire! Est-ce que cela te coûtera de la fatigue? – non.

L’homme qui peine dans le travail de sa propriété, l’irrigant de la sueur de son front, puis attend un an ou presque pour en tirer un peu de récolte; malgré cela si sa récolte est abondante, il en sera au comble de sa joie; mieux vaut pour lui invoquer la Vierge par son nom, en l’appelant avec vénération: "Ō Marie!" cent fois par jour, et voilà qu’il  gagnera 2500 jours d’indulgence sans se fatiguer, sans se gêner; et puis il peut continuer normalement son travail, sans rien interrompre; ainsi en sera-t-il bénéficiaire, et assurera le repos aux âmes du purgatoire et raccourcira le temps de leur souffrance; aussi, se retranche-t-il derrière ce grand nom contre toute tentation satanique; si l’homme finit par s’habituer au signe de la croix et à l’invocation de la Vierge, il aura diminué toute sorte de tentation; c’est que le signe de la croix est un moyen pour chasser les démons, le nom de la Vierge les subjugue et les repousse dans l’abîme de la ruine. Si tu veux m’écouter, pratique toujours une dévotion pour aider les âmes du purgatoire; car en cela tu prêtes à Dieu, et l’Écriture Sainte dit: "Qui donne au pauvre, prête à Dieu". Qui ne laisse pas tomber la récompense pour un verre d’eau fraîche, offert en son nom; que serait-ce pour la récompense d’un grand bienfaiteur à l’âme la plus chère pour lui et qui souffre, en cela son salut est sûr et elle est dans le besoin de raccourcir le temps de son purgatoire"[992].

        

T: Par fidélité au bien-aimé

I- Présentation

"Quiconque regarde une femme pour la désirer, il aurait commis l’adultère avec elle dans son cœur" (Mt 5,28). "Les gens tiennent à chercher le bonheur dans le péché (l’adultère); or le péché ne leur procure que l’inquiétude, la tristesse, la misère et le vide… seul Jésus Christ est capable de vous donner le vrai bonheur"[993]; en cela "Père Charbel a observé une chasteté angélique qu’il a pratiquée dans ses mortifications, son désintéressement à l’égard du manger, du boire et de l’habillement; son habit élimé en est le témoignage éclatant qui parlait de sa chasteté"[994], "de son mépris pour la vie confortable"[995]; "à ma connaissance, il ne se lavait jamais les pieds[996], son capuchon lui descendait jusqu’aux yeux; il exerçait tellement l’ascétisme qu’il est devenu comme une ombre, faible et frêle; avec tant d’autres personnes, nous disions: "ce n’est plus la vie d’un humain, plutôt celle d’un ange terrestre; tellement, il a mortifié sa nature[997] humaine"[998].

"Qui que soit la personne, il ne la regardait pas"[999], "il tenait toujours son regard baissé vers la terre, évitant la fréquentation des gens pour se consacrer entièrement au créateur"[1000]; "s’il avait à parler avec les hommes, c’était seulement pour quelques minutes"[1001], "sans rien regarder, baissant les yeux en attitude de méditation dans et hors de l’église"[1002], "il ne regardait pas du tout les femmes"[1003]; "le moine doit absolument supprimer ses sens"[1004].

"On ne voyait jamais les femmes, ni à l’ermitage ni à ses alentours; il les fuyait malgré la décence et la simplicité des habits des femmes de cette localité, en particulier, à cette époque-là"[1005]; "assez souvent, il rencontrait des femmes sur la route principale ou bien en chemin vers le champ ou la vigne, soit qu’il allait puiser de l’eau potable à la fontaine, alors il changeait tout de suite son chemin; en revanche, elles-mêmes, elles faisaient la même chose par respect pour lui"[1006]; "nous tous, nous savions qu’un ermite se trouvait là, nommé Père Charbel, se dérobait quand il rencontrait une femme, quelle qu’elle soit"[1007]; "de ma part, à ce que je me rappelle bien, il n’a jamais reçu une de ces femmes qui se rendaient à l’ermitage"[1008]; obstruant ainsi toute cause susceptible de nuire à la chasteté"[1009].

II- Récits et événements

1- La messe de dimanche

"Il ne permettait jamais aux femmes d’entrer à l’église de l’ermitage; à la rigueur, quand il apprenait qu’elles n’avaient pas pu participer à la messe de Dimanche, nulle part, il n’asquiessait à les entrer dans le couloir adjacent à la porte de l’église; d’autre part, quand des visiteurs arrivaient en compagnie des femmes, il se retirait dans sa cellule pour n’en sortir qu’après leur départ"[1010].

 

2- Emploi du genre masculin

"Je sais que lorsque des femmes se présentaient à l’ermitage pour demander de l’eau bénite, ou d’autres services, il leur répondait de la lucarne de sa cellule par l’emploi du genre masculin: "Que veux-tu? "[1011]; après avoir appris la raison de la visite, il leur envoyait son compagnon"[1012].

"Une fois je suis monté à l’ermitage où j’ai vu une femme debout dehors de la clôture, je lui demandai: "Qui es-tu?" Elle me répondit: "La sœur du Père Charbel, dis-lui de venir me voir". Je suis entré et lui ai fait part de la visite de sa sœur, il répliqua: "Va le dire au Père Makarios", qui l’ordonna de la recevoir; il se mit derrière la porte fermée y tournant le dos et lui dit: "Comment vas-tu?"[1013] "Puis il se retira à l’église; mais je n’ai pas compris pourquoi il a prononcé au masculin"[1014].

3-Soulève la panière avec moi

"Une fois, pendant les vendanges, Père Charbel transportait sur son dos les panières de raisin de la vigne de l’ermitage au  pressoir, pendant que des hommes, des femmes et des enfants cueillaient le raisin; Père Charbel retourna près d’une panière pleine de raisin placée loin du mur; et il n’y avait pas d’hommes pour l’aider à le mettre sur son dos; debout, les yeux baissés, à attendre l’arrivée d’un homme pour l’aider; ayant longtemps attendu, il tourna le dos, sa corde à la main, dit d’une voix, suffisamment audible: "soulève[1015] la panière avec moi"; une femme s’approcha et l’aida; moi et mes camarades, nous nous sommes étonnés que Père Charbel s’adressait aux femmes au genre masculin, comme si elles étaient des hommes"[1016].

 

4- Où est la fille de Mr (Beik)

"Ma mère, dont le père, Mr Rachid (Beik) Al-Khoury, était préfet de la région, me raconta qu’elle était allée une fois, avec ses amies, des parentes à nous, en visite à l’ermitage; après la visite, elles sont sorties sur la place devant l’ermitage pour se reposer et déjeuner; peu après elles entendirent quelqu’un frapper de l’intérieur à la porte fermée et en appelant: "où est la fille de Mr (Beik)?" Ma mère répondit: "c’est moi, que voulez-vous?" Alors il ouvrit une lucarne pratiquée au milieu de la porte, tendit sa main à l’extérieur, sans la voir et lui donna une assiette de miel. Pour maman, ce fut la seule fois où elle entendit la voix du Père Charbel, malgré ses visites fréquentes à l’ermitage"[1017].

5-Il les bénit

"Une fois, j’étais à l’ermitage où un groupe d’hommes et de femmes étaient à l’église, Père Makarios arriva et demanda aux femmes de sortir parce que Père Charbel devait entrer pour célébrer l’Eucharistie. En sortant, les dames demandèrent la bénédiction de Père Charbel; elles se misent sous la fenêtre, tête baissée, toute couverte d’un drap, l’ermite sortit sa main de la fenêtre et les bénit"[1018].

 

6-Le corps ressemble à un âne

"Les moines l’entendaient toujours répéter devant eux: "ce corps ressemble à un âne, si on le rassasie, il regimbe; si on l’affame, il s’humilie"[1019]

 

7-Posez la bouteille par terre et éloignez-vous

"Lorsque des femmes venaient pour bénir leurs bouteilles, et qu’il se trouvait seul à l’ermitage, il leur répondait de l’intérieur: "posez la bouteille par terre et éloignez-vous". Puis, il prenait la bouteille et la remplissait de l’eau bénite, la remettait à sa place et disparaissait. En route, quand une femme le surprenait, il sursautait, changeait de chemin, courant parmi les épines; il ne regardait personne"[1020].

 

8- Restez dehors

"Lorsque des femmes menaient leurs enfants pour que Père Charbel les bénisse, il demandait à son compagnon de lui tenir compagnie, disant aux mamans: "restez dehors"; puis, il priait et bénissait les petits; quand un petit enfant, refusait de s’éloigner de sa mère, il l’envoyait à son compagnon, demandant à la maman de s’éloigner"[1021].

9- Jusqu’à ce qu’il soit parti

"Les femmes estimaient grandement Père Charbel, tellement que lorsqu’elles savaient, par avance, qu’il allait passer par l’endroit où elles étaient, elles disparaissaient jusqu’à ce qu’il soit parti"[1022], "spectacle que j’ai vu de mes propres yeux"[1023]. "Et je me rappelle qu’une fois, je labourais le champ avec le responsable du travail, frère Élias Al-Mahriny et le domestique, Sleiman Al-Manzili, au Sud-Ouest du couvent, quand nous vîmes les femmes qui revenaient du couvent après la messe, en train de courir, cherchant à se cacher derrière les rochers et les arbres; je demandai à frère Élias de la raison pour laquelle elles couraient, il me répondit: "peut être Père Charbel arrive-t-il de l’ermitage au couvent"; et comme ces dames savent que l’ermite évite de voir les femmes, elles se cachèrent par respect à lui. En effet, un instant après, voilà que Père Charbel s’approchait du couvent; après qu’il eut disparu, elles reprirent le chemin pour rentrer chez elles"[1024].

  

10-Une tentation me harcela

"Père Charbel se trouva, une fois, dans les propriétés situés entre le couvent de Annaya et Laqlouq, pour dire la messe, au responsable des travaux champêtre, frère Boulos de Mechmech, qui labourait le champ avec le Père. Tandis que le frère labourait la terre, il entendit le Père Charbel, qui travaillait un peu plus loin, crier et demander secours comme un petit enfant; alors, il laissa son travail et accourut pour voir ce qui lui arriva; il le trouva sain et sauf; il lui dit: qu’avez-vous?" Il répliqua: "rien"; puis à peine le frère reprit-il son travail, il l’entendit crier de nouveau, il s’approcha de lui en disant: "es-tu fou?" Pourquoi ces cris? Dis-le moi"[1025]. "Puis-je t'aider!? Que se passe-t-il!?"[1026] "Il répondit calmement à voix basse: "une tentation me harcela"[1027], "pardonnez-moi et priez pour moi"[1028].

11- Pourquoi cette manie?

"Son amour pour Dieu a anéanti tout autre amour terrestre dans son cœur, y compris celui des parents. Il est au Très Haut pour s’occuper entièrement de son amour; il a purifié son cœur de celui de ses proches. Comme je passais l’été au couvent Saint Maron à Annaya, je me suis rendu en visite aux ermites. Arrivé près de l’ermitage, j’ai trouvé un certain nombre de femmes qui attendaient; elles me saluèrent et me dirent: "nous sommes là à attendre depuis longtemps; venues de Bqaakafra, à un jour de marche d’ici pour voir Père Charbel qui refuse de nous rencontrer". Je leur répondis: "qui êtes-vous?" Elles répliquèrent: "voilà sa sœur, et nous, nous l’accompagnons; nous vous prions de le persuader afin de permettre à sa sœur de lui baiser la main; il lui manque beaucoup, car depuis bien longtemps elle ne l’a pas revu". J’ai été très touché, me hâtant le pas vers Père Charbel qui était à l’église, le priant de s’attendrir pour sa pauvre sœur, venue de très loin, pour assouvir sa tendresse, même d’un clin d’œil. Il répondit: "non, je ne sors pas". Puis je reviens en lui disant: "ta sœur te prie de lui tendre ta main de la fenêtre pour la baiser et retourner chez elle, comme elle me l’a promis", il rétorqua: "je ne tendrai pas ma main de la fenêtre". Puis une troisième fois, je lui dis: "ta sœur te prie de pendre ton mouchoir dans ta main et le passer sur l’image de Saints Pierre et Paul". il répondit: "fais le toi-même et rends lui son mouchoir", j’enchaînai: "Et pourquoi cette manie? (originalité)" Il ne répondit pas. Alors j’ai mis le mouchoir sur le bout d’un long bâton, le passant sur l’image accrochée très haut et je le remis à sa sœur qui repartit triste, les larmes aux yeux. De ma part, j’ai été stupéfié de ce comportement dur, incapable d’en saisir un sens; après sa sortie de l’église, je disputai avec lui en disant: "tu n’aurais pas dû renvoyer cette pauvre sœur désolée. Où est la tendresse? Où est la pitié?" Il n’a rien répondu; c’est alors que j’ai compris de son silence qu’il n’y avait plus de place pour un amour terrestre dans son cœur qui ne bat que pour Dieu"[1029].

 

12-Sa nièce aussi

"Une fois, à l’âge de dix ans, et malgré ma maladie, j’ai accompagné ma mère en visite à l’ermitage; il me prit par la main et m’introduit à l’intérieur; quant à ma mère et sa compagne malade venue pour demander la guérison, il ne les a pas reçues, se satisfaisant de leur parler par derrière le portail"[1030].

"Une autre fois ma mère s’est rendue à l’ermitage pour voir son oncle, l’ermite; il lui a parlé brièvement de l’intérieur sans la voir; quand elle a insisté à participer à la messe, il lui a permis de suivre à travers la lucarne de la porte de l’église; quand il a pris la coupe pour bénir, il leva les yeux vers le haut de peur que son regard ne tombe sur elle""[1031].

 

U: Prisonnier[1032] de son bien-aimé

I- Présentation

"Il ne faisait rien à sa propre initiative, mais par obéissance à l’autorité qui lui représentait Dieu, et pour mériter la récompense destinée à l’obéissant"[1033] "le moine doit considérer son supérieur comme étant le Christ"[1034], d’où "son obéissance fut étrangement étonnante, prenant pour habitude de ne commencer un travail qu’après avoir reçu un ordre"[1035]; "une obéissance aveugle, passée pour proverbe; quand le supérieur l’appelait pour n’importe affaire, il abandonnait sur le coup, son travail pour obéir"[1036] "sans y tarder un petit moment. Je ne me rappelle jamais avoir vu Père Charbel effarouché ou angoissé quand il recevait un ordre, qui contrarie son naturel, plutôt il était toujours égal à lui-même… sans volonté ni un penchant particulier, semblable à un instrument muet entre les mains de ses supérieurs"[1037].

"Dans la prière, il restait orant jusqu’à ce que son compagnon l’ordonnât d’un travail, ou bien il continuait, en attendant qu’il vienne lui dire: "cela suffit"; il ne mangeait pas si on ne lui disait pas: "Mange"[1038], "il obéissait au plus jeune que lui et au domestique"[1039]; "bref, toute sa vie peut être résumée en cette expression: "on l’ordonnait, il obéissait"[1040]. "Au couvent, il se soumettait au supérieur; au champ, au responsable du travail quel qu’il soit, même au domestique, à l’ermitage à son compagnon ou à son remplaçant, même si le domestique lui disait: "fais ceci" il l’exécutait; personne ne savait ce qui pouvait l’égayer ou l’attrister. Quand on l’ordonnait d’abandonner la prière ou d’accomplir une mission hors de l’ermitage, il s’y résignait de la même manière que si l’on venait de lui demander de prier ou d’effectuer des activités spirituelles dont il se réjouissait; il n’a jamais rien fait à sa propre initiative"[1041].

"Il ne se soumettait pas par idiotie ou par habitude, mais par dévotion et vertu"[1042]; "comme il aurait souhaité à soumettre ses pulsations artérielles à l’obéissance"[1043]  

II- Récits et événements

1- Tu auras bien fait

"Une fois, il porta la dalmatique et commença la messe; et comme tous les Pères avaient déjà célébré leurs messes, le supérieur vint l’arrêter, lui disant: "attendez, car il y a des gens qui vont arriver pour participer à l’Eucharistie". Il a obtempéré, debout près de l’autel une heure environ: puis, il m’appela pour lui servir la messe, en me demandant si les gens qui devaient participer à l’Eucharistie sont déjà arrivés, je lui répondis: "permettez-moi d’aviser le supérieur et lui demander l’autorisation". Il répliqua: "tu auras bien fait". Il demeura ainsi en attente jusqu’à l’arrivée du supérieur qui lui dit: "continue la messe". Il n’a rien fait à sa propre initiative, même pour le déjeuner, il attendait l’ordre de l’ancien ermite ou bien du frère chargé de la gérance de l’ermitage"[1044].

2- Chez Père Makarios

"Quand on lui demandait du mets, il nous répondait: "je ne sais pas; allez manger chez Père Makarios". si nous voulions manger du raisin, il nous envoyait aussi chez son compagnon"[1045]; "si un ouvrier lui demandait une grappe de raisin, il lui répondait: "je ne sais pas; va la demander à Père Makarios". Il ne donnait même pas une feuille de vigne de lui-même et n’a jamais demandé l’autorisation à son supérieur de donner quelque chose à quelqu’un"[1046].

3- Il garda sa pioche levée

"Je faisais ma retraite spirituelle pré-sacerdotale au couvent Saint Maron à Annaya; et tandis que j’étais debout aux extrémités de l’ermitage, je vis Père Charbel piocher dans la vigne. J’eu pitié de lui et demandai à Père Makarios, qui préparait le déjeuner près de moi, de l’appeler à se reposer et manger; une fois le mets prêt, son compagnon l’appela: "Père Charbel" qui ne réagit pas; alors, il le réappela plus fort; l’ayant entendu, il garda sa pioche levée, attendant l’ordre; quand son compagnon lui demanda de venir pour le déjeuner, du coup, il jeta la pioche et arriva"[1047].

4- Personne ne me l’a demandé

"Je me rappelle d’avoir entendu de ceux qui travaillaient avec lui que les moines et les ouvriers ont arrêté le travail pour manger sans l’appeler au déjeuner, il a poursuivi sa besogne; par hasard, le supérieur du couvent passa par là et demanda au Père Charbel s’il avait déjà mangé, alors que les autres étaient près d’eux; il lui répondit: "non je n’ai pas encore déjeuné" - "Et pourquoi?" Il répliqua "personne ne me l’a demandé". Alors le supérieur s’adressa à ses compagnons: "pourquoi ne l’avez-vous pas appelé à manger?" Ils répondirent: "nous l’avons oublié"[1048].

5- Il obéit aux novices

"Une fois, les novices étaient en train de travailler quand la cloche sonna pour la prière; ils s’arrêtèrent et prièrent sans appeler Père Charbel qui a poursuivi son travail. Quand ils lui demandèrent pourquoi il n’a pas prié avec eux, il répondit: "vous ne me l’avez pas ordonné". Ils crurent qu’il se moquait d’eux et se fâchèrent. Le deuxième jour, ils ne l’ont pas appelé à la prière; il continua son travail, c’est alors qu’ils comprirent que Père Charbel ne fait rien sans ordre; en effet, le troisième jour, dès qu’ils l’ordonnèrent de participer à la prière, il a tout abandonné et obéit"[1049].

6- A titre de plaisanterie

"Un jour, Père Charbel dit à son compagnon Père Makarios: "au couvent, ils ont besoin des bûches, et il n’y en a pas par ici"[1050] "d’où est-ce que vous voulez que j’en coupe?" Il lui répondit avec emportement (vivacité)"[1051], "à titre de plaisanterie: "va au bois d’Al-Mihal", (qui est à trois heures de marche de l’ermitage); Père Charbel est allé à la montagne sus-indiquée, en a coupé des bûches et les transporta à l’ermitage dans l’après midi"[1052], "le soir"[1053], "fatigué, tout en sueur"[1054], "avec au dos le fardeau"[1055]; "Père Makarios l’interrogea: "D’où est-ce que tu as cherché le bois? Pourquoi as-tu tardé, rentrant aussi fatigué?" Il lui répondit: "de la montagne Al-Mihal,  comme vous me l’avez ordonné". Père Makarios lui répondit: "pourquoi es-tu allé jusqu’au là-bas alors que l’ermitage est entouré de bois?" Il lui répliqua: "ne m’as-tu pas demandé d’aller à Al-Mihal? Toi tu m’as ordonné et moi j’ai obéi"[1056]. "Père Makarios s’étonna de cette peine qu’il supporta"[1057].

7- Il ne dit pas "non"

"Mr Rachid Al-Khoury, préfet de la localité, a adressé une sollicitation au supérieur d’envoyer Père Charbel de venir chez lui bénir l’eau et asperger les lieux où les sauterelles étaient répandues intensément, en ce temps là. En effet l’ermite jouissait d’une réputation de chasser les sauterelles par ses prières. Sur ce, le supérieur l’ordonna d’y aller; sans l’interroger sur le but de cet ordre, sans objection aucune, il se dirigea sur Ehmej. Une fois sur le lieu, et en présence de tous les habitants du village, il bénit l’eau et rebroussa chemin; quant à nous, les moines de l’Ordre, nous trouvons même parmi les moines vénérables, connus par leur dévotion et leur observance pour la règle, ceux qui contestent parfois les ordres du supérieur ou présentent leurs excuses de ne pas s’y soumettre, soit pour des raisons de santé ou d’ordre morale publique; tandis que Père Charbel n’a jamais refusé sous prétexte de santé ou autre, même quand il était évident pour tout le monde qu’il devait refuser"[1058].

 

8- Mets-toi d’accord avec Père Makarios

   "Je lui ai demandé, une fois, de présenter la messe à mon intention, lui offrant une somme d’argent; il a refusé remettant la question à son compagnon et me dit: "Mets-toi d’accord avec Père Makarios; s’il m’ordonne de dire la messe à ton intention, je le ferai"[1059].

 

V: Son espérance est soif pour le bien-aimé

I- Présentation

"Son espérance en Dieu était ferme; il considérait la vie, dans tout ce qu’elle comporte, comme rebut pour gagner le Christ; quand on procédait à des changements dans l’ordre"[1060], "il n’exprimait ni joie ni trouble, sans chercher à savoir si les moines proches de lui avaient occupé des postes de premier ordre, pour compter sur eux; il ne s’attristait non plus à cause des mutations dans le rang des responsables et des fonctionnaires, ou la destitution de ceux qui lui montraient de l’intérêt"[1061]; "quel qu’il soit l’événement qui se déroulait dans l’Ordre, il n’influait aucunement sur sa vie spirituelle ou ses services"[1062]; "il ne s’intéressait aux affaires du couvent que dans la mesure où l’obéissance l’ordonnait de s’occuper; là où il voyait une lacune dans une affaire dont il n’a pas été chargé par l’autorité, il n’y intervenait pas; il ne manifestait pas la joie pour un progrès matériel au couvent, ni la tristesse pour une perte"[1063], "il ne parlait pas des achats de terrain, ni des propos politiques qui intéressaient l’Ordre; à l’ermitage et au couvent, il y vivait comme s’il n’y existait pas"[1064]: "toutes ses pensées étaient dirigées vers Dieu, personne ne l’a entendu parler des choses de la vie, ou de celles qu’il désirait, ou de l’un de ses confrères, ni des gens ni de ses parents, d’une joie devant la réalisation d’une affaire mondaine; il ne s’arrêtait à aucun fait terrestre, dans le meilleur ou dans le pire"[1065]. "Il conjuguait tous ses efforts pour le salut de son âme et celui des autres; son seul souci tendait vers la complaisance de Dieu. Pour cette fin eschatologique, il a supporté les tribulations, les peines, et la rigueur extrême qu’il s’imposait"[1066].

 

 

II- Récits et événements

1- Plus compétents que moi

"Il n’a jamais compté sur les hommes; je me rappelle qu’on lui a dit une fois, que le conseiller[1067] veut te désigner supérieur, il répondit étonné: "Dans l’Ordre, nombreux sont ceux qui sont plus compétents et plus aptes que moi, c’est généreux de la part de l’Ordre qui reçoit un fainéant comme moi"[1068].

 

2- Travailler pour la gloire de Dieu

   "Il accomplissait ses travaux pour glorifier Dieu et obtenir le bonheur éternel. Il nous répétait: «travaillez pour la gloire de Dieu, et votre récompense sera le bonheur éternel.» Cette espérance en lui, le poussait à mépriser les choses de cette vie  périssable et à pratiquer les mortifications et l’ascétisme"[1069], "il me répétait toujours cette phrase: "cette vie est périssable; elle ne peut rien donner"[1070]

 

3- Les lumières du ciel sont plus belles

"Père Charbel possédait la vertu de l’espérance, jusqu’à l’héroïcité, car il a tout abandonné pour se cloîtrer au couvent, puis à l’ermitage où il a mené une vie rigoureuse pleine d’ascétisme, de veille et de mortifications perpétuelles, dans une ambiance très rigoureuse sur le sommet d’une montagne, sans faiblir ou négliger quelque chose au fil des années; plutôt il allait toujours plus loin, au point où personne ne pouvait l’égaler, sauf celui qui jouissait d’une espérance illimitée en Dieu. J’ai ouï dire, qu’un moine s’adressait à lui un soir: "regarde la ville de Beyrouth, comment elle brille de lumière". Sans se tourner, il lui répondit: "les lumières du ciel sont meilleures et plus belles". Puis il rentra dans sa cellule"[1071].

 

4- Un devoir que j’ignore

"Il se désintéressait d’une réussite réalisée par ses parents ou d’une perte qu’ils subissaient; une fois son compagnon, Père Makarios, me raconta que son frère lui avait rendu visite et qu’il avait voulu lui parler de nouvelles de leur maison et de leurs récoltes, Père Charbel répondit: "c’est un devoir que j’ignore, et je ne veux pas en entendre parler". Ceci dit, il prit sa pioche et se dirigea vers la vigne. C’était un homme qui existait dans cette vie seulement par sa physique, mais son cœur et sa raison vivaient au ciel; il ne s’émouvait ni devant une joie ni devant une tristesse"[1072].

5- Dieu dispose

"Il avait toujours les yeux fermés, comme s’il avait détourné son regard, sa raison et son cœur des choses de la vie; il vivait dans une oraison continuelle au ciel seulement; lorsque les foudres s’abattaient sur l’ermitage, situé sur une haute cime ou bien un malheur frappait le couvent, il réagissait par l’abandon à Dieu en disant: "Dieu dispose, c’est sa volonté"[1073]. Chaque fois qu’on lui parlait d’un malade, de quelqu’un dans l’impasse ou besogneux, il disait: "Dieu dispose, fions nous à lui"[1074]. Quand quelqu’un lui demandait quelque chose, il le persuadait de se réfugier à Dieu et la lui solliciter"[1075].

 

W: Refuge des fidèles et des pauvres

I- Présentation

"Je l’ai connu ermite, mais avant de le rencontrer, j’avais déjà entendu parler de sa réputation par le biais des moines et des laïcs, et même des Chiites"[1076] "qui affluaient vers lui nombreux, conduisant leurs enfants, pour prier pour eux, bouteilles d’eau à la main pour les bénir"[1077], "l’accompagner chez eux pour guérir leurs malades, éloigner d’eux tous les désastres, conserver leurs bestiaux et leurs propriétés"[1078] "des maladies et des épidémies, en augmenter la fertilité et les récoltes"[1079] "et en asperger les maisons"[1080]. "Il ne faisait rien sans être ordonné par son compagnon"[1081]; "et alors, par obéissance, il recevait les gens ave tendresse et charité et intimité, s’attendrissait pour leurs situations et priait pour eux"[1082], "leur bénissait l’eau"[1083] "dont émanait une force prodigieuse"[1084]; "après quoi Charbel retournait à lui-même; quant aux visiteurs, c’était son compagnon qui les accueillait et leur offrait l’eau bénite"[1085]. "Mon Père nous apportait l’eau de sa main"[1086].

"Les malades, les handicapés, les affligés, les souffrants des malheurs affluaient chez lui de toutes parts pour solliciter auprès de lui les grâces de Dieu parce qu’ils croyaient à sa bonté et que Dieu les exauçaient par son intercession"[1087]; "il ne se mêlait pas avec les visiteurs, mais il priait pour eux"[1088].

"Sa dévotion influait beaucoup les laïcs qui le convoquaient à visiter leurs malades et prier à leur chevet pour leur guérison"[1089]; "lorsque le supérieur l’ordonnait de visiter un malade et prier pour lui"[1090], "il obtempérait sans se cacher derrière son état d’ermite, exécutant l’ordre avec silence"[1091] "comme de coutume, visitant les malades pour solliciter leur guérison physique et en particulier, accordant de l’importance à leurs âmes; il refusait en l’occurrence, tout offre pécuniaire ou des présents; il s’acquittait de ses services par amour de Dieu"[1092]; "le plus grand service qu’il présentait au prochain, c’était sa prière perpétuelle pour lui obtenir les grâces et le salut de son âme; il ne renvoyait personne de ceux qui venaient lui demander un soutien spirituel"[1093]; "le visiteur qui entrait chez lui à l’ermitage, il en sortait pour témoigner la sainteté de l’ermite, consolé par sa rencontre et heureux de sa visite"[1094].

 

II- Récits et événements

1- En silence

"Nous croyons tous, qu’il est Saint  à qui nous nous réfugions en cas de maladie et de malheur; nombreux sont ceux qui portent son nom pour obtenir sa bénédiction; personnellement je crois que Charbel est un grand Saint  au ciel; il intercède pour nous en silence, sans nous rendre compte du bien qu’il nous fait, comme il le faisait de son vivant"[1095].

2- Tous, à l’image du Christ

"Père Charbel ne se mêlait pas aux autres; mais il était charitable envers tout le monde; dans ses prières pour les malades, pour les voyageurs et les besogneux; il s’attendrissait et intercédait avec ferveur pour que le Seigneur ait pitié de ses serviteurs malades. Quand à ses rapports avec ses confrères au couvent, ceux de l’ermitage et ceux avec qui il a établi des relations, personne d’entre eux n’ignorait que son cœur les embrassait tous d’égal, sans discrimination dans sa charité pour eux; il les considérait tous comme des frères, à l’image du Christ, vénérant les uns et les autres"[1096].

3- Il offrait son déjeuner

"Il avait pitié des pauvres, mais dans les limites de ses possibilités; lorsqu’il recevait un pauvre à l’ermitage, il demandait à son compagnon de lui offrir son déjeuner. En hiver quand il faisait froid, il entrait les hommes à l’ermitage pour se réchauffer près du feu"[1097].

4- Je suis pêcheur

"Il répondait aux gens qui demandaient sa prière, disant: "Je suis pêcheur. Que la prière des Saints comblent vos demandes"[1098]. "Quand quelqu’un lui demandait de prier pour lui ou de lui solliciter une grâce spirituelle, il répliquait: "Je suis le plus vil, un pêcheur"[1099]

5- Tu peux être saint

"Quand quelqu’un lui demandait de prier pour lui, il lui répondait: "Toi aussi prie; quelle est la différence entre toi et moi? Dieu t’écoute aussi bien que moi". A celui qui lui disait qu’il était Saint, il lui répliquait: "nous sommes semblables; qu’est-ce qui t’empêche d’être saint ?"[1100].

 

6- Fiez-vous à Dieu

"Quand on lui demandait une prière, il disait tranquillement: "que la prière des Saints soit avec vous"[1101]; "réfugiez-vous à Dieu, et il disposera de vos affaires", puis il s’éloignait d’eux"[1102]; "aux visiteurs qui sollicitaient sa bénédiction et sa prière, il le réalisait sans les regarder, en disant: "Demandez au Seigneur de vous donner selon votre foi"[1103]

7- Sa prière guérissait les malades

"Chaque fois que monsieur Rachid Al-Khoury, préfet de Ehmej, tombait malade, il appelait Père Charbel afin de prier pour sa guérison, car il croyait en sa sainteté; aussi les habitants de la localité"[1104] "qui sollicitaient sa prière, en cas de maladie et des adversités. Sa dévotion exerçait une grande influence"[1105] "sur tout le monde, car il guérissait les malades par sa prière"[1106]; "d’habitude, quand quelqu’un de Ehmej tombait malade, les habitants se dépêchaient auprès de Père Charbel pour prendre de l’eau bénite"[1107]; "beaucoup d’entre eux lui demandaient sa prière dont l’effet remédiait aux maladies et aux malheurs. Les malades qui ne pouvaient aller à l’ermitage, ils se procuraient d’eau bénite par lui, et obtenaient la guérison de leurs maladies"[1108]; "quiconque s’aspergeait ou buvait de cette eau, il guérissait"[1109].

 

X: Sa passion pour la prière

I- Présentation

1- En conversation confidentielle avec le bien-aimé

"Il faut qu’il dépasse les confrères à l’église pour en sortir, après tout le monde"[1110]; c’est pourquoi "quand il se réveillait, il se dirigeait immédiatement vers l’église où il demeurait environ 5 heures"[1111], "agenouillé jusqu’au durcissement de ses genoux"[1112], "tout droit, infatigable, sans s’appuyer"[1113], "sans regarder ni à droite ni à gauche"[1114]; "je ne l’ai jamais vu assis à l’église"[1115], "il participait à la prière comme autour du pupitre, partageant toutes les prières"[1116] "et les génuflexions répétées"[1117]; "je ne me rappelle jamais qu’il avait manqué une fois la prière communautaire autour du pupitre, sauf au cas où l’obéissance l’ordonnait d’effectuer un travail quelconque"[1118]; "il s’adonnait à la méditation mentale, en plus des offices de prière"[1119] "qu’il accomplissait à temps; ses oraisons jaculatoires qu’il récitait pendant trois heures par jour dont une partie diurne, l’autre nocturne"[1120]; "il récitait ses offices de prière mot à mot"[1121]; "quant à la prière en chœur, il l’accomplissait dans le bréviaire complet, aux ordres de son compagnon, méticuleusement, comme s’il était en présence d’un roi"[1122], "et en pleine extase"[1123]; "le jour, je ne l’ai jamais vu réciter ses offices assis, mais agenouillé"[1124], "priant avec beaucoup de soin"[1125]; "quand il travaillait au champ, il priait à genoux"[1126] "s’appuyant sur ses talons, bréviaire posé devant lui par terre et bras croisés"[1127].

"Il ne manquait jamais l’office de minuit qu’il accomplissait avec son compagnon; il prolongeait ses veilles dans la prière"[1128]; "car quand j’étais servant des messes et puis moine, je le voyais maintes fois, à genoux, tout droit à prier à l’église"[1129], "occupant la majeure partie de la nuit orant"[1130], "selon le règlement de l’ermitage; après quoi il allait parfois se reposer une heure, pour reprendre après la méditation, la prière et la lecture"[1131]; "il s’est tellement sublimé qu’il est devenu l’intime de Dieu et le confident  des anges, passant la majeure partie de la nuit dans la prière"[1132]; "selon l’usage, les moines devaient se lever pour l’office de minuit après lequel certains retournaient pour redormir, tandis que d’autres, comme Père Nehemtallah de Hardine et Père Charbel ne se recouchaient pas, occupant leur temps à prier jusqu’à la célébration des messes, après lesquelles ils s’occupaient du reste des obligations; puis ils s’en allaient au travail"[1133]. "Il a passé sa vie dans la méditation, la prière et la pratique des cultes"[1134] "avec assiduité et non pas d’une manière occasionelle, plutôt c’était un culte basé sur un amour intense pour Dieu, le liant à lui par la pensée et le cœur, tellement que Dieu demeurait présent dans sa raison, soit dans sa prière, soit dans son travail, soit dans son manger, ou son sommeil; bref il ne vivait plus pour lui-même mais pour Dieu"[1135], "ne parlant plus des choses de la terre, ne se permettant d’entrer que dans des propos spirituels"[1136]; "il vivait tout entier au couvent comme s’il était en retraite spirituelle"[1137]; "il avait l’air d’un humain, alors qu’il planait dans le ciel"[1138].

 

2- Il chérissait le mystère de l’amour

"Celui qui aime une chose ou une personne, y pense, parle beaucoup de lui et de ses actes, la cherche toujours pour la rencontre en permanence, il en était ainsi de Père Charbel, toujours silencieux, ses pensées toujours tournées vers Dieu, son bien-aimé; rares étaient les phrases qu’il prononçait et qui ne contenaient pas le nom de Dieu; il profitait de tout petit moment pour le passer à l’église, en communiant avec le mystère de l’amour. Dans son cœur, il n’y avait place que pour Dieu"[1139], "dépassant les autres ermites par ses visites nocturnes au Saint Sacrement, je le voyais, assez souvent, humble et recueillit devant le Saint Sacrement"[1140], "méditant"[1141], regard fixé sur le tabernacle, pendant des heures, sans bouger, comme une statue"[1142]; "la majeure partie de ses veilles, les passait à l’église"[1143]; "en visite au Saint Sacrement"[1144]; "chaque fois qu’on perdait Père Charbel, on le trouvait à l’église"[1145], "devant le Saint Sacrement en attitude d’extase"[1146].

"Dès que la cloche sonnait minuit, il se réveillait et précédait tout le monde à l’église pour en sortir le dernier"[1147], "y demeurant jusqu’au matin, agenouillé devant le Saint Sacrement; on entendait sans cesse, ses soupirs, sa nostalgie"[1148], "le fredonnement de son oraison, d’un visage aux traits qui attendrissent les rochers, et imprègnent les regardants de recueillement et de respect"[1149]; "devant le Saint Sacrement on ranime le cœur par l’amour divin et nous nous repantons pleinement de nos fautes… Nous n’avons que ta volonté, Ō jésus"[1150]; "mon ciel est caché dans une petite hostie où Jésus est caché par amour. C’est là où mon Sauveur docile m’écoute jour et nuit" (cf le texte originel).

3- Il chérissait le rosaire

"Depuis son enfance, Youssef récitait son rosaire"[1151]; "une fois dans l’ordre, dans ses va et vient au travail dans les champs, il continua à le réciter"[1152]; "regard baissé"[1153]; "tout le monde savait que Père Charbel ne se passionnait que pour ses offices de prière, son église"[1154]; "son assiduité à réciter son rosaire après minuit"[1155];

   "Quelquefois, à sa demande, je participais à la récitation de son rosaire et à ses visites au Saint Sacrement, il s’agenouillait tout droit, immobile, ses mains croisées sur sa poitrine, mettant sous ses genoux un plateau en osier qu’il avait confectionné de ses propres mains; il restait dans la même attitude tout au long de la durée du Saint rosaire, suivi, sans pause, par la visite au Saint Sacrement; il était foncièrement voué au culte du Saint Sacrement et à la Vierge Marie"[1156]; "je lui partageais la récitation du rosaire"[1157].

 

II- Récits et événements

1- L’habit de N.D de Carmes

"Une fois, Père Charbel m’a signalé son souhait de lui envoyer une amulette triangulaire représentant l’habit de N.D, celui de l’immaculée conception et la passion[1158]; pour la suspendre au cou; je la lui ai confectionnée et la lui ai envoyée avec un homme de (Aarabat Kozhaya) qui devait passer par le couvent Saint Maron Annaya, après lui avoir recommandé de demander au Père Charbel de lui citer trois noms de ses parents à Bqaakafra et me les citer quand il serait de retour, pour m’assurer que l’amulette a été livrée au destinataire; j’ai exprimé au messager mon souhait de me ramener du Père Charbel une bénédiction ou bien une réplique. De retour, l’homme m’a donné un petit papier plié en enveloppe, et m’a dit: "outre ce papier, l’ermite ne vous a rien envoyé". J’ai ouvert le papier dans lequel j’ai vu quelques mots, écrits de sa main: "Père Charbel ermite Saint Maron Annaya moine de Kozhaya[1159]; à celle qui demande une bénédiction ou bien une relique; que la bénédiction des Saints Pierre et Paul descende sur vous". C’était cela qu’il m’a envoyé; j’ai été extrêmement contente de ce papier qui portait l’écriture de la main de l’ermite; les mots ont été écrits en arabe et dont l’écriture n’étais pas belle; ma supérieure, en ce temps-là, la mère (Zéarah de Ghosta) m’a conseillé de bien conserver ce papier, en me disant: "ce papier qui porte l’écriture de l’ermite, est une relique; garde là avec toi. "j’ai enroulé le papier dans une petite étoffe et je l’ai cousue et suspendue dans le cou; plus tard, avant le voyage de ma sœur en Amérique, je le lui ai offert pour la sauvegarder du danger de la mer.

"Une autre fois j’ai envoyé au Père Charbel avec un habitant du village sus-mentionné et qui devait passer par le couvent d’Annaya, environ dix amulettes qui représentent les habits de N.D et d’autres de Kozhaya, qu’on suspend au cou; ce geste fut à ma propre initiative; puis j’ai demandé à l’homme de m’apporter une bouteille d’eau bénite par l’ermite. De retour, l’homme me dit: "je lui ai livré les amulettes; et voilà la bouteille d’eau bénite de sa part". je la pris, j’entrai dans ma chambre et je la débouchai pour m’en asperger, parce que j’étais atteinte de rhumatisme; avant de m’en asperger, une idée me vint à la tête, et je me dis: "le messager n’a pas livré les amulettes à l’ermite, non plus cette bouteille ne me provient pas de lui"; comme si le doute me fut inspiré.

"Un jour la mère du messager vint au couvent d’Al-Qarn, je lui dis avec astuce: "ton fils n’a pas donné les amulettes à l’ermite, mais il les a gardées pour lui, puis il a rempli la bouteille de la fontaine d’Al-Fouskaïn à Al Aaraba" elle me répondit: "C’est vrai, il les a prises avec lui en Amérique, il vous en enverra le prix, et celui de la bouteille". Alors je me suis dit: "c’est Père Charbel qui m’a inspiré ce que cet homme a fait, sans que personne ne l’ait rapporté d’avance"[1160].

2- C’est moi (Mc 6,50)

     "Avant de devenir moine dans ce couvent, j’étais servant des messes et sacristain; une nuit, j’entrai à l’église vers minuit pour vérifier si la veilleuse était toujours allumée, je la trouvai éteinte; je commençai à tâtonner dans l’obscurité pour la rallumer, je me heurtai à quelqu’un et j’eus peur, il me dit: "N’aie pas peur, c’est moi!" je le reconnus à sa voix, c’était Père Charbel agenouillé à l’église pour méditer à minuit"[1161].

 

3- Qu’est-ce qui se passe autour de lui?!

"Il était toujours pris par ses méditations mentales, pensif, plongé dans les cieux, spécialement pendant la célébration Eucharistique; quiconque le voyait, se rendait compte que tous ses sentiments, tout son corps, toutes ses conceptions étaient en Dieu, négligeant tout ce qui était terrestre; à force de centrer ses pensées sur Dieu, il s’oubliait comme s’il n’existait plus dans ce monde; toujours dans un silence et tranquillité superflus, tellement qu’il ignorait ce qui se passait autour de lui; la question qu’il m’adressa pendant que nous travaillions dans la vigne, témoigne de son cas, en me demandant: "combien de paires de bœufs labourent dans la vigne?" Je lui répondis: "trois; pourtant tu travailles avec nous toute la journée et tu ne sais pas le nombre de bœufs qui labourent?" Il garda le silence"[1162].

4- Il s’adressait à Dieu avec les Anges

"Je le voyais pendant la prière, comme hors de ses sens, extasié en Dieu, insensible à tout ce qui l’entoure, des personnes et des choses, tellement qu’il ne voulait pas réaliser qu’il y avait quelqu’un qui l’accompagnait dans sa prière; quand c’était mon tour de répondre et que je continuais à voix basse, il poursuivait la prière seul… je l’imaginais déjà au ciel à s’entretenir avec Dieu de face à face, de bouche à oreille et de cœur à cœur, comme si son corps n’était pas sur cette terre; mais son âme, j’avais l’impression qu’elle était fusionnée aux Anges, présentant avec eux la louange et la glorification à Dieu"[1163].

5- Semaine Sainte

"Si le supérieur ou le cuisinier l’appelaient pour aider à la panification, il se hâtait, silencieux pour s’acquitter de son travail; de même quand on l’ordonnait de participer à l’office de prière en chœur, parce qu’il avait un bon dicton et une lecture aisée"[1164].

6- Soumets-toi à Dieu

"Un jour, mon fils, Gerges était dans une situation très précaire de sa maladie; je me dirigeai à l’ermitage, demandant à Père Charbel de me donner de l’eau bénite, il me dit: "Assieds-toi maintenant que Dieu dispose".  Je réitérai ma demande; il répliqua: "calme-toi, soumets-toi à Dieu, il te compensera"; ceci dit, il ne me donna pas de l’eau bénite; je rebroussai chemin triste et étonné de son refus de me munir de l’eau bénite, contrairement à son habitude; en m’approchant du village, j’entendis des cris et des pleurs qui sortaient de ma maison, c’est alors que j’ai compris que mon fils était déjà mort; à ce moment-là, je me rappelai de ce que Père Charbel m’a dit: "assieds-toi maintenant et Dieu te compensera". Et pourquoi il a refusé de me donner de l’eau bénite, comme s’il avait été inspiré par l’Esprit de la mort de mon fils et qu’il n’avait pas voulu me le dire"[1165].

7- Cela est déjà inutile

"Mon frère, Gerges, était gravement atteint de la thyroïde, et les medecins suspendirent tout traitement. Mon grand-père Mikhaël, Boutros Ramia, voulut recourir à la prière de l’ermite, car il croyait en son efficacité; alors il me donna une piastre ottomane pour la remettre à l’ermite à qui je devais demander de dire une messe à l’intention de mon frère; je la pris et me dirigea à l’ermitage où je trouvai Père Charbel agenouillé à l’église en train de prier et je lui dis: "mon grand-Père m’envois auprès de vous pour vous donner cette piastre afin de dire une messe pour la guérison de mon frère". Il me répondit: "cela est déjà inutile; donne l’aumône à mon confrère". Je la lui déposa par terre devant lui; puis je repartis; arrivé en face du village, j’entendis les pleurs et les lamentations qui provenaient de la maison; mon frère était déjà décédé"[1166].

 

8- Que Dieu te récompense

"Mon fils aîné, Tanios[1167], tomba subitement malade alors qu’il avait un mois et demi; mon frère Boutros, se dirigea à l’ermitage pour se procurer de l’eau bénite de l’ermite; dès qu’il lui en demanda, il répondit: "que Dieu te récompense". Avant  le retour de mon frère à la maison, le petit était déjà décédé"[1168].

 

Y: La foi de Charbel

I- Présentation

"La foi de Charbel se reflétait à travers sa messe"[1169] "qu’il disait comme s’il voyait le Christ derrière les formes, s’adressait à lui de cœur à cœur"[1170], "le faisant avec soin, recueillement et respect extrême, comme si Dieu était devant lui"[1171]; "il versait abondamment ses larmes durant la messe"[1172] "pour laquelle il se préparait longuement par la méditation et la prière, agenouillé tout droit devant le Saint Sacrement"[1173]; "combien étaient longues la préparation et l’action de grâce après!"[1174]. "Quand il prononçait les paroles de consécration et l’orémus (Ô Père de vérité)[1175], il se recueillait profondément et prenait un air foncièrement révérenciel"[1176], "il paraissait propre dans son habit quand il voulait dire la messe, signe évident de sa croyance en l’incarnation du fils de Dieu et sa descente sur l’autel; il ne se lavait les mains qu’avant la messe"[1177].

"Sa foi se laissait voir dans le soin accordé aux prières, dans le temps consacré aux méditations, dans sa bonne lecture de son office de prière"[1178] "qu’il disait mot à mot d’une voix basse et tendre"[1179]; "il consacrait la majeur partie de son temps dans la prière et la méditation; chaque fois qu’il n’avait pas de travail manuel, il se trouvait à l’église"[1180] "pour méditer en Dieu et ses perfections, tellement absorbé qu’il lui fallait du temps pour retourner au réel et entendre son locuteur"[1181]; "je me disais: "c’est un ange et non pas un humain"[1182] "quand il s’engageait dans une conversation spirituelle, il s’enflammait du zèle, parlant de l’abondance de son cœur et la ferveur de sa foi; il n’a manifesté de toute sa vie un signe d’ennui, de recul et de lassitude, devant les propos spirituels, mais  il s’y adonnait avec ferveur comme s’il jouissait des choses que son cœur désirait"[1183].

"Son obéissance à son supérieur ou à son représentant, nous fournit une preuve évidente qu’il voyait Dieu en la personne du supérieur, et à travers sa voix; il entendait la voix divine"[1184]; "il respectait infiniment ses supérieurs"[1185], "sans considérer si celui-ci ou celui-là  en était digne ou non"[1186].

"Dans son travail, l’esprit de la foi, se montrait dans tout son comportement, tout comme dans ses prières et sa messe"[1187]; "il ne faisait rien de lui-même, car sa foi était ferme que la voix de l’autorité était la seule qui portait celle de Dieu. Cette obéissance se basait sur une foi vivante, décelable dans tous ses mouvements: dans la messe, dans la prière, dans le manger, dans le sommeil"[1188]. "Tous ses actes étaient ciselés avec soin et vivacité et témoignait avec authenticité de sa foi fervente"[1189]; "tous ceux qui le connaissaient et le contemplaient en train de dire sa messe ou de prier ses offices, sortaient émus de son attitude recueillie, car ils voyaient les traits de la dévotion et de la pitié, dessinée sur son visage rayonnant de lumières célestes; c’était là le plus grand indice sur la grandeur de sa foi en Dieu"[1190], "laquelle rayonnait dans ses œuvres, laquelle foi lui imposait sa vénération à son Dieu devant qui il s’agenouillait sur un plateau en osier pendant de longues heures à l’église, tout droit inerte comme une pierre"[1191].

"Dieu l’a gratifié du don de connaissance de l’au-delà, vu sa foi vivante, dont bien des événements en témoignent; par conséquent, il était une flamme ardente de sa foi"[1192]; "quiconque a fréquenté Père Charbel a bien saisi qu’il vivait dans la foi plus que dans le corps; la vie ne l’intéressait plus, tout son être dans ses pensées, ses sentiments, les battements de son cœur, tout entier était déjà orienté vers l’au-delà. Il a mortifié son corps par l’austérité; il a privé sa vue de tous les paysages du monde; le tout en lui était focalisé sur la médition; à le contempler durant sa messe et ses prières, on lisait sur son visage ce qu’il avait de foi dans le cœur"[1193].

 

II- Récits et événements

1-Une foudre

"Un jour, Père Charbel était à genoux, tout droit à l’église, absorbé dans sa prière devant le Saint Sacrement, une violente foudre s’abattit sur l’ermitage, brûlant une chasuble neuve, brochée d’argent, posée sur l’autel, elle sillonna le milieu de l’église, passa à côté de lui, mettant le feu  au bord de son habit sans le nuire; moi et les moines du couvent, nous accourûmes à l’ermitage pour voir ce qui s’y passa; nous trouvâmes que la foudre s’y abattit du côté sud, démolissant des pierres des murs de soutènement des lopins de la vigne; puis pénétra dans l’église, mettant le feu dans les nappes de l’autel et les chasubles déposées au-dessus, jetant la coupe dans un autre endroit, endommageant des images, ouvrant les portes, répandant une odeur qui causa le vertige aux deux compagnons de Père Charbel que nous trouvâmes dans la cuisine presque évanouis. Alors qu’ils se réchauffaient auprès du feu; retournés à eux-mêmes, ils crurent que Père Charbel trouva la mort; ils se précipitèrent à l’église où il priait, comme si rien ne s’était passé. Alors le supérieur lui dit: "quand même Père Charbel, n’as-tu pas pu éteindre les nappes et les chasubles?!" Il lui répondit: "mon frère, éteindre quoi?! Sitôt commencé, sitôt terminé". C’est-à-dire que le tout se déroula à la vitesse de l’éclair; ne pouvant rien faire, il demeura à prier"[1194].

2- Les vers à soie épargnés de la mort

"Du temps de mon mandat sur le couvent Saintserges à Qartaba, la sécheresse endommageait, huit ans de suite, les vers à soie, lesquels, une fois ont atteint la quatrième phase, et 9 jours, ils mouraient. J’ai envoyé l’un des moines auprès de l’ermite, Père Charbel à l’ermitage d’Annaya, pour m’apporter de l’eau bénite par lui; après son retour, nous avons aspergé les vers qui ont guéri. Ainsi les récoltes ont été sauvées pendant tout mon triennat et les années suivantes"[1195].

 

3- Ma récolte fut abondante cette année-là

"Une fois, l’épidémie attaqua les vers à soie dans ma maison, à cause des feuilles des muriers malades; les vers jaunirent, se précipitèrent sur les bords des plateaux et tombèrent par terre; je courus à l’ermitage, en apportai de l’eau bénite par Père Charbel et en aspergeai les vers à soie qui se rétablirent immédiatement, retournèrent sur les plateaux et mangèrent; j’entendis leur bruit comme d’habitude. Cette année-là ma récolte abonda largement, grâce au Père Charbel"[1196].

 

4- N’en parle pas du tout (Mc 1,44)

"Saba Ghostine Obeid de Ehmej me raconta qu’en une année, les souris se multiplièrent dans sa maison et attaquèrent les vers à soie chez lui, au point d’en finir; il apporta de l’eau bénite par Père Charbel et en aspergea les vers à soie; le lendemain, il vint voir les plateaux, pour y trouver les souris mortes; quelqu’un est allé raconter cet événement à Père Charbel qui lui dit: "n’en parle plus"[1197]

 

5- Comme s’il s’adressait à une personne importante

"Je le voyais agenouillé en train de prier son office qu’il disait assez souvent en chœur avec la communauté autour du lutrin; quand il se trouvait seul à l’église, il se mettait devant le lutrin et récitait l’office à haute voix, prononçant soigneusement et clairement les paroles, comme s’il s’adressait à une personne très importante, visible à l’œil nu, allant lentement, sans regarder ni à droite ni à gauche; on l’entendait fredonner avec recueillement et respect révérenciel"[1198], "récitant son office de prière dans le bréviaire, lorsque son compagnon l’ordonnait de le faire en chœur; il récitait méticuleusement comme en présence d’un roi d’une importance extrême; la foi, le recueillement et la piété étaient incarnés dans l’acte qu’il accomplissait"[1199].

 

6- La mule du couvent

"Une fois, la mule du couvent a eu la colique; elle tomba par terre, ses yeux grand ouverts, sur le point de mourir; les moines et le muletier ont essayé maints traitements pour la sauver, sans résultat; enfin, ils appelèrent Père Charbel qui se tint à côté de sa tête et pria; à peine a-t-il terminé sa prière qu’elle sursauta et se remit debout"[1200].

7- Il éloigne les sauterelles

"Je me rappelle bien qu’à l’âge de douze ans[1201], les sauterelles envahirent le pays, entre autres mon village Ehmej. Le préfet de la région[1202], en ce temps-là Mr Rachid Al-Khoury est allé chez le supérieur du couvent Saint Maron à Annaya lui demandant d’envoyer Père Charbel à Ehmej pour en chasser les sauterelles par sa bénédiction; l’ermite obtempéra; les habitants avaient déjà rempli d’eau les jarres; et en ma présence, il a béni l’eau que les habitants apportèrent et en ont aspergé leurs vignes et leurs champs; les sauterelles cessèrent d’endommager ces terrains-là; c’est ce que j’ai vu de mes propres yeux"[1203].

 

8- Suis Dieu pour empêcher la mort?

"Un homme de ma famille, Chmouty de Batroun, possédait un troupeau de moutons qui fut atteint d’une maladie épidémique mortelle, la fièvre jaune, à la suite de laquelle, il en a perdu le plus grand nombre. Ayant entendu parler de la réputation du Père Charbel, il vint lui demander de l’eau bénite, en lui expliquant la maladie de ses moutons, l’ermite lui dit: "suis-je Dieu pour empêcher la mort?' l’homme tourna le dos pour partir; alors il lui dit: "as-tu un récipient pour le remplir d’eau?" Puis il lui bénit l’eau dont il les asperga le troupeau qui guérit. Plus tard il a remarqué les vers à soie chez lui qui diminuaient beaucoup; il retourna chez Père Charbel, prit de l’eau bénite dont il aspergea; il trouva après des insectes, des souris, des hérissons et un grand serpent, tous morts près des vers à soie"[1204].

 

9- L’arche de Noé (Jn 17,15)

"Tous les habitants de mon village, Ehmej, et les Chiites d’Almat, nos voisins, racontent que les sauterelles, une année, envahirent en grand nombre la région, faisant partout table rase; le supérieur du couvent, Père Élias de Mechmech, ordonna Père Charbel d’asperger les limites des terrains du couvent pour empêcher les sauterelles d’y pénétrer; Père Charbel obéit, seulement, il a oublié un terrain, situé parmi les propriétés des Chiites; les sauterelles entrèrent dans la région, et dévorèrent le vert et le sec, sauf les propriétés du couvent qui furent épargnés, à l’exception du terrain qui fut rasé bel et bien"[1205]; "tout le monde, aussi les Chiites, ne cessent de répéter ce phénomène, étonnés de voir toutes les plaines, les sommets et les collines dépouillés de tout, sauf les terrains du couvent qui restèrent verts, sauvés de l’endommagement, comme l’arche de Noé au milieu d’une dévastation complète"[1206].

 

10- La vigne qui fait partie des biens de l’église paroissiale de Ehmej (Jn 15,15)

"Quand les sauterelles envahirent le pays, il y a plus de trente ans, mon père envoya mon frère Boutros, auprès de Père Charbel, le priant de venir bénir l’eau et en asperger la vigne de l’église dont il était chargé; et je ne me rappelle plus les détails, c’est mon frère qui les connaît plus que moi; de ma part ce que je sais c’est que la vigne et les semences aspergées ont été épargnés des dommages des sauterelles qui rasèrent tout, cette année-là; les habitants de Ehmej venaient voir cette vigne, aussi Père Élias de Mechmech, le supérieur du couvent, de qui j’étais le servant"[1207].

11- Les possibilités des Saints

"Du temps de mon noviciat, lorsque je lisais les biographies des Saints, en particulier, le livre de la perfection chrétienne du Père Jésuite, Rodrigue, je mettais en doute quelques faits et vertus qu’on attribuait aux ermites et aux Saints, croyant que ça n’était qu’amplification; et que ces choses-ci dépassaient la possibilité humaine. Mais à force de fréquenter Père Charbel et d’expérimenter personnellement ses vertus de près, j’eus la certitude que la grâce divine accomplit les prodiges dans les âmes, et que tout ce qui était dit et écrit dans les biographies des Saints, reste inférieur à ce que j’ai vu de mes propres yeux dans ce géant, qui est Père Charbel; géant dans l’austérité et la mortification de lui-même"[1208].

 

Z: Sa messe est le culminant de son amour

I- Présentation

1- Au couvent

"Le prêtre, dans la messe, est le vicaire du Christ. L'offrande: c'est sûrement corps et sang de Jésus Christ. Durant la messe on a 3 adorations: -contemplation de la passion du Christ, -l'offrande à Dieu le Père, -communion spirituelle… et pour la communion on a 6 points: -confession pure, -acte de la foi, -j'espère que tous les péchés du monde s'efface par une goutte de ton sang, -Je t'aime, -acte de contrition, -Je suis indigne… -remerciement après la communion spirituelle"[1209].

"Après les messes de ses confrères, prêtres, auxquels il participait, il disait la sienne; je lui ai maintes fois servi ses messes"[1210], "tantôt sur l’autel de Saint Georges, pratiqué dans le mur sud, tantôt sur celui de N.D, posté dans le mur Nord, et parfois sur le maître-autel, si le supérieur le lui ordonnait; il disait sa messe avec soin et recueillement, il était muni de trois mouchoirs noirs qu’il suspendait à un chandelier, posé à droite de l’autel; il se mouchait avec l’un, surtout en hiver; après l’évangile il usait du deuxième, du troisième après les paroles de consécrations, le cas nécessaire"[1211]; "sa messe durait une heure, parfois plus, en une intimité confidentielle avec la Toute Puissance Divine, malgré la longueur de sa messe, personne ne s’ennuyait, méticuleux qu’il était; on comprenait mot à mot la lecture de l’évangile, sans trop hausser sa voix"[1212]; "toutefois certains dérobaient au service de sa messe, car il prolongeait la durée, du fait du soin qu’il y mettait"[1213]; "après la messe il reprenait sa place, derrière la porte, à genoux, tout droit pendant deux heures environ, par terre été et hiver; après, il lavait ses mouchoirs avant d’aller au travail dans les champs"[1214].

 

2- À l’ermitage

"J’allais à l’ermitage pour participer à sa messe, et parfois à la lui servir; au couvent, tout comme à l’ermitage, sa messe était la même dans tous les détails, soit pendant les jours fériés ou ceux du travail"[1215], "accomplie dans le recueillement extrême, en présence d’un grand nombre de fidèles qui repartaient munis de sa bénédiction"[1216]; "je le voyais, après l’office divin, agenouillé, tout droit près de la porte, en hiver sur un plateau en osier par protection contre l’humidité et en été à terre nue; je sortais de l’église alors que lui, il persistait agenouillé, tout droit, absorbé dans l’action de grâce"[1217]. "Lorsque je lui servais la messe; j’observais sa quiétude dans les gestes, sa voix basse, le soin et l’aspect révérenciels; les dimanches et les jours ferriés, il disait sa messe à dix heures; le jour du travail, le matin; après la messe je m’en allais au travail et lui, après l’action de grâce il se rendait à la vigne; je n’ai jamais pu savoir combien se prolongeait son action de grâce, mais je peux certifier que toute sa vie était une préparation à la messe et une action de grâce"[1218], "absorbé dans la méditation comme extasié"[1219].

3- De face à face

"Il était toujours dans l’extase pendant ses activités spirituelles, en particulier, lors de l’invocation de l’Esprit Saint, la communion et la levée des sacrements; là il pénétrait profondément dans la méditation et l’oraison, adressées à la miséricorde de Dieu, insensible à tout mouvement ou bruit qui se produisait auprès de lui"[1220]; "après les paroles de consécration, il regardait le Saint Sacrement d’un regard touché"[1221], "à l’aspect réverentiel, comme s’il voyait le Dieu de la gloire de face à face"[1222] "et regarder à l’œil nu le Dieu incarné et caché"[1223], "s’adressant à une personne extrêmement puissante qu’il voyait de ses propres yeux"[1224], "contemplant Dieu, emporté par l’esprit"[1225]; "comme s’il voyait par le sens de sa vue le fils de Dieu lui-même"[1226]; "quand il levait le Saint Sacrement récitant: "Père de la vérité". Il paraissait exalté par l’esprit comme s’il regardait Dieu de face à face"[1227].

4- Sa propreté pour la messe

"Il veillait sur sa propreté pour la messe"[1228]; cette fin, il avait un habit et une paire de chaussures convenables qu’il gardait bien pour la célébration eucharistique, immédiatement après il les enlevait"[1229], "ainsi que pour la serviette et le savon, il s’interdisant de s’en servir dans d’autres occasions par respect à l’office divin"[1230]; "il ne se lavait que les lèvres; quant à ses mains, il les lavait avant la messe, d’une manière étonnante"[1231], "à part cela il n’aurait jamais trempé ses mains dans l’eau"[1232]; "il accordait un soin exceptionnel aux objets de l’église"[1233].

II- Récits et événements

1- Comme un aimant

"Quand j’étais jeune fille, je venais d’Ehmej avec mes parents à l’ermitage pour y participer à la messe tous les dimanches et les jours de fête; assez souvent nous participions à la messe de Père Charbel, et je ne le voyais qu’à la messe. Notre famille dit qu’un  frère de notre famille avait fondé cet ermitage pour lequel nous avons un penchant spécial, plutôt une passion parce qu’il nous rappelle notre oncle; une raison de plus, c’est que nous estivions à Ouwaïni, proche de l’ermitage, village où il n’y avait pas d’église; en outre la sainteté du Père Charbel attirait les âmes comme un aimant; aussi, l’ermitage était-il toujours fréquenté par de nombreux visiteurs, tous les dimanches et les jours de fête; tous ceux qui participaient à la messe du Père Charbel, en sortaient très émus, quittant l’église à contre cœur surtout quand il prononçait les paroles de consécration, on se sentait attendris par son recueillement et sa belle voix; le recueillement, le soin et l’air révérenciel, rythmaient tous ses mouvements; après la messe, il s’agenouillait sur un sol nu; tout droit, tête baissée comme une statue; lorsqu’il encessait l’assemblée, il ne regardait personne"[1234].

 

2- Mangez-vous une soupe de céréales?

"Père Charbel était un prêtre respectueux qui impressionnait les âmes par son aspect vénérable et recueilli, en particulier, pendant la messe. Son compagnon, Père Makarios, me raconta que si l’un des prêtres venait à l’ermitage pour dire sa messe, avec vitesse, il s’approchait de lui en lui disant à la fin de l’office divin: "pourquoi vous dépêchez-vous ainsi? Mangez-vous une soupe de céréales?" Il était un ange dans un corps humain. Je n’ai pas ouï-dire de sa vie religieuse au couvent était moins sainte et moins vertueuse qu’à l’ermitage"[1235].

3- Communie

"La première fois où je me suis rendu à l’ermitage à l’âge de quinze ans, c’était pour accompagner ma mère, Wardé, qui voulait voir Père Charbel; il a refusé de la rencontrer; quand elle lui a exprimé son souhait de lui embrasser les mains, il a répondu de l’intérieur de l’église, porte fermée: "communie à la messe, et tu auras dans ta bouche et ton cœur le fils de Dieu lui-même et il te suffira. A quoi bon embrasser ma main quand le fils de Dieu est dans ton cœur?!" En lui servant la messe, je n’ai pas cessé de regarder l’ermite au pied de l’autel, pendant une heure et demie, puis nous sommes repartis le laissant à l’église, sans que ma mère ait pu embrasser sa main ou le voir de face à face"[1236].

 

4- Ses larmes coulaient

"Son amour brûlant de feu ardent; près de l’autel, sa poitrine paraissait un poêle enflammé. Ses yeux brûlaient et les larmes en coulaient, ses joues rougissaient, ses soupirs s’échappaient de sa poitrine comme une vapeur chaude"[1237], "comme s’il voyait le Christ par ses yeux. J’en fus témoin, car je lui ai servi la messe plusieurs fois"[1238]; "quand il prononçait les paroles de consécration: "ceci est mon corps! ceci est mon sang!", à deux reprises, j’ai vu ses yeux larmoyer; une fois, une larme tomba sur le corporal; après avoir consommé le corps et le sang et lavé ses doigts, il vit la trace de la larme, il se troubla croyant que c’était une goutte de sang qui tomba; je lui dis: "qu’est-ce que vous avez?  C’est une trace d’une larme tombée de votre œil après les paroles de consécrations"; pourtant il demeura inquiet portant le corporal et le montra au supérieur pour calmer son âme"[1239].

5- Il saisit la coupe avec ses dents

"A la fin de sa vie, pendant qu’il consommait le sang, il saisit longtemps la coupe avec ses doigts; ses prières à l’église laissaient voir un homme épris de la frénésie de l’amour divin; cela paraissait dans la messe à travers ses larmes, en particulier, il buvait le sang saisissant tellement fort la coupe avec ses dents qu’elles laissaient les traces s’y imprimer"[1240].

 

[304] Al-Tannouri, p.4.

[305] Al-Tannouri, p.6.

[306] D’après des papiers que j’ai pris du père Boutros Abi Youness, tappés sur la machine à écrire, p.110, parut dans le journal, "Al-Taillar", témoignage Al-Hasrouni.

[307] Semaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[308] D’après des papiers que j’ai pris du père Boutros Abi Youness, tappés sur la machine à écrire, p.110, parut dans le journal, " Al-Taillar", témoignage Al-Hasrouni.

[309] Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[310] Saba Al Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.

[311] Semaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[312] D’après des papiers que j’ai pris du père Boutros Abi Youness, tapés sur la machine à écrire, p. 110, parut dans le journal, "Attaillar", témoignage Al-Hasrouni.

[313] Semaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[314] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[315] Semaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[316] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[317] Voie de ls sainteté, année1, p.208.

[318] Frère Élias Mahrini, Ivre en Dieu, p.148.

[319] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.34-35.

[320] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[321] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[322] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[323] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[324]C.à.d. Il marche rapidement

[325] Frère Boutros Jawad Mechmech , Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[326] Saba Al-Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.

[327] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[328] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[329] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124.

[330] Avant la mort de son oncle, le Frère  Eqlimos de Ehmej, le 4/3/1869, Moines de notre village, p. 180-181.

[331] Saba Al-Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.

[332] Environ 1880.

[333] Semaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[334] Positio  d’interdiction d’adoration, p.18.

[335] Le rapport du docteur Geffray, professeur à la faculté de médecine de Beyrouth.

[336] Père Louis Blaïbel, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.139-140.

[337] Père Youssef Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[338] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.84.

[339] Il buvait l’eau de la vaisselle, en application à son bien-aimé jésus! Comme la maman qui mange le reste de son enfant! Comme deux amants; l’un de la bouche de l’autre! Du temps du père Charbel était une époque marquée par la pauvreté et l’ignorance, à comparer à notre temps: la maison construite en Terre, sans toilettes ni conduites d’eau ni électricité, ni cuisinière… Les ustensiles de la cuisine étaient en Argile: les assiettes et les marmites, les cuillères en bois… pas de détersifs pour la lessive… l’eau de la cendre constituait le savon d’antan… on rinçait la vaisselle rien qu’avec l’eau pure car le mets ne comprenait que de la céréale cuisinait avec l’huile d’olive; on se servait d’un chaudron; le tout se préparait sur le feu du bois.

[340] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.87-88.

[341] D’après les papiers du père Boutros Abi Youness, p.103-105, parus dans le journal "Al Bairaq", 1950, comme j’ai connu le moine, Charbel dans son ermitage, mémoires Nakhlé Chaker Kanaan, il y a 53 ans.

[342] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.69.

[343] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[344] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.80.

[345] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.228.

[346] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[347] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.55.

[348] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.236.

[349] Le curé Jibraël Jibraël, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.203.

[350] Youssef Khalifé, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.280.

[351] Le curé Mikhaël Ramia, Ermite d'Annaya, p.45.

[352] Iid Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.117; Ermite d'Annaya, p.68-69.

[353] Registre nº1,  bptême, Annaya, 1843-1904, p.33.

[354] Registre nº2,  baptême, Annaya, l'ermitage, 1871-1944, p.2, nº2.

[355] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23.

[356] Moine de l’Ordre Libanais Maronite, mort vivant, Liban, 1987, p.68, rubrique.

[357] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23. Cette visite s’effectua après les vœux du Frère  Boutros Jawad de Mechmech au couvent de Kozhaya, le 7/11/1896, Moines de notre village, p.181.

[358] Moine de l’Ordre Libanais Maronite, mort vivant, Liban, 1987, p.68, rubrique. L’abbé Youssef Aoun, fils de Abdallah Youssef Aoun, naquit en 1927, registre 18 Ghadrass, me raconta : "depuis son bas âge, mon père était zélé ; cette qualité permit au  dignitaire Salloum Al-Dahdah et son Frère, l’évêque, Nehemtallah Al-Ddahdah et le conte Rachid Al-Dahdah de lui confier la mission d’aller solliciter auprès du supérieur général d’autoriser père Charbel de résider un mois dans le palais du préfet de la région de Kesrouwan ; durée qui a été suivie d’un deuxième mois dans une autre occasion; mon père l’accompagnait nuit et jour; il disait sa messe dans la chapelle du palais, comme c’était la coutume de le faire les dimanches et les jours des fêtes. Quelquefois, et, avec l’autorisation du Monseigneur Salloum Al-Dahdah, le Frère du préfet, il célébrait la messe dans les maisons".

[359] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23.

[360] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[361] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23.

[362] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.55.

[363] Youssef Khalifé, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.276.

[364] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.29.

[365] Frère Élias Mahrini, Ermite d'Annaya, p.35-36.

[366] Youssef Abi Younes, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.149.

[367] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.168.

[368] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[369] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.168.

[370] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[371] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.168.

[372] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[373] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.168.

[374] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.264.

[375] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.245

[376] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.264.

[377] Hanna Khater, Ermite d'Annaya, p.108.

[378] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.264.

[379] Hanna Khater, Ermite d'Annaya, p.108.

[380] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.264.

[381] Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.68.

[382] Curé Jibraël Jibraël, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.206.

[383] Le père du substitut de Aley.

[384] Le temps est renvoyé à la distance parcourue à pied.

[385] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.268-270; Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.68 et Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.53; Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.22; L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.50-51; Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.43; Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45; Frère Boutros Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.39; Curé Jibraël Jibraël, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.205.

[386] Al-Tannouri , p.10.

[387] Frère Boutros Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.39.

[388] Al-Tannouri, p.10.

[389] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.196.

[390] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.270.

[391] Le curé Jibraël Jibraël, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.205.

[392] Règles du novice, p.100, 102 et103.

[393] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.

[394] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71

[395] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[396] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[397] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[398] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.65.

[399] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[400] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[401] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[402] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[403] Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.136.

[404] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.126.

[405] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.68.

[406] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[407] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.56.

[408] Vers l’année 1880

[409] Simaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[410] Père Nehemtalla Nehmeh, Ermite d'Annaya, p54.

[411] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p37.

[412] Il a prononcé ses vœux en 1853 (Moines de notre village, p.180); mort le 13/3/1903 (diaire d'Annaya, p.56)

[413] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.125.

[414] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.125.

[415] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[416] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98.

[417] Youssef  Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[418] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98.

[419] Règles du novice, p.110.

[420] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.123.

[421] "Les paroles de Saint Charbel"

[422] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.238.

[423] Constitutions 1732, la pauvreté.

[424] Père Boulos Sibrini, Positio  d’interdiction d’adoration, p.31.

[425] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[426] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.46.

[427] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.60.

[428] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.91.

[429] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[430] Frère Élias Mahrini, Ermite d'Annaya, p.36.

[431] Père Louis Blaïbel, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p140.

[432] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[433] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.77.

[434] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel,1 926, p.37.

[435] Père Youssef Ehmej, Positio d’interdiction d’adoration, p.24.

[436] Règles du novice, p.105.

[437] Al-Tannouri , p.5.

[438] Dévoilement du cachet, p.132-133.

[439] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p163.

[440] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[441] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.123.

[442] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.134.

[443] Cela signifie que Charbel entra à l’ermitage avant le triennat du père Roukoz de Mechmech, en 1871.

[444] Dévoilement du cachet, p.123.

[445] Père Youssef Hasrouni, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.113.

[446] Il n’était pas encore ordonné prêtre

[447] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p133.

[448] Père Youssef Hasrouni, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.113

[449] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.109.

[450] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[451] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.24.

[452] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.66.

[453] Hawchab Nakad, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.182.

[454] Iid Nakad, Ermite d'Annaya, p.71.

[455] Son décès n’est pas stipulé dans le registre de Bqaakafra! On y signale une autre date du décès, le même jour, mais en 1898, et non pas en 1897, Wardé Makhlouf, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p. 292.

[456] Élisée Nakad, Positio  de la photo de Saint Charbel, p.3.

[457] Fouad Khoury, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.262-263.

[458] Iid Nakad, Ermite d'Annaya, p.71.

[459] Constitutions 1732, pauvreté.

[460] Père Nehemtallah  Nehmeh, Ermite d'Annaya, p.52-52.

[461] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23-24.

[462] Constitutions 1732, l'habit des moines.

[463] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[464] Ermite d'Annaya, p.30.

[465] Saba Oaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.7.

[466] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p. 18.

[467] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[468] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[469] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[470] Frère Francis Qartaba, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.102.

[471] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.69.

[472] Père Youssef Hasrouni, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.112.

[473] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[474] Grands sacs dont le plus grand contient 130 Kg de blé.

[475] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[476] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[477] Constitutions 1732, l'habit des moines.

[478] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[479] Daoud Daoud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[480] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[481] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[482] Ermite d'Annaya, p.36.

[483] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[484] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.19.

[485] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18-19.

[486] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[487] Daoud Daoud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[488] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.19.

[489] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[490] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[491] Père Roukoz Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[492] Ermite d'Annaya, p.3o.

[493] Ermite d'Annaya, p.39.

[494] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98.

[495] Négligence et manque du soin de sa physique, occupons-nous de l’âme… c’était une pensée monastique du temps de Charbel.

[496] Règles du novice, p.104.

[497] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.85.

[498] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[499] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[500] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.64.

[501] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.70.

[502] Positio  d’interdiction d’adoration, p.36.

[503] Positio  d’interdiction d’adoration, p.36-37.

[504] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[505] Positio  d’interdiction d’adoration, p.37.

[506] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.63.

[507] Positio  d’interdiction d’adoration, p37.

[508] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[509] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.238.

[510] Père Bénoit Tabet, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.7.

[511] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.63.

[512] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.57.

[513] Père. Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[514] Père Roukoz Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[515] Al-Tannouri , p.3.

[516] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.109.

[517] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[518] Youssef Khalifé, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.281.

[519] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[520] Al-Tannouri , p.5.

[521] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[522] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[523] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.74.

[524] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926,  p.44.

[525] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[526] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.74.

[527] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[528] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[529] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.34.

[530] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[531] Faire la méridienne.

[532] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49.

[533] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[534] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49-50.

[535] Comme les jeux de la carte.

[536] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.34.

[537] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[538] Prononca ses vœux à Maïfouq en 1868, décédé au couvent de Bsourma en 1919 ; Moines de notre village, p.146.

[539] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.123 et Ermite d'Annaya, p.80-81.

[540] Constitutions 1732, réfectoire.

[541] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.232.

[542] La Voie de la Sainteté, année2, p.466.

[543] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49.

[544] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98.

[545] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[546] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.120.

[547] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.123.

[548] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.17.

[549] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.192.

[550] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.238.

[551] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[552] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.63.

[553] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[554] Père Youssef Hasrouni, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.112.

[555] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[556] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.60.

[557] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.164.

[558] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[559] Père Youssef  Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.74.

[560] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.34.

[561] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.17.

[562] Daoud Daoud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[563] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[564] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98.

[565] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.63.

[566] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.30.

[567] Père Antoione Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.242.

[568] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23.

[569] Ermite d'Annaya, p.30.

[570] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[571] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.41.

[572] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.41.

[573] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[574] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.41.

[575] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.126.

[576] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.126.

[577] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.191-192.

[578] Un mélange du poid chiche, des lentilles et du blé concassé.

[579] Semaan Ghata, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.2.

[580] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.193.

[581] Gerges Sassine, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.96.

[582] Règles du novice, p.96.

[583] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.29 et Frère Francis Qartaba, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.102.

[584] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.128.

[585] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.191.

[586] Frère Francis Qartaba, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.102.

[587] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.127. et Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[588] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49

[589] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.29-30.

[590] Père Semaan Bchara, Ermite d'Annaya, p.86.

[591] Fut désigné supérieur du couvent entre 1891-1893, Moines de notre village, p. 251;  décédé au couvent de Houb en 1899; Moines de notre village, p.73.

[592] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[593] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.243.

[594] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[595] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[596] Youssef Khalifé, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.283.

[597] Père Youssef Hasrouni, in Voie de Sainteté, année 2, p.11.

[598] Témoignage de Sophia, la belle-fille de l’abbé Ramia.

[599] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[600] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.77.

[601] Al-Tannouri , p.75.

[602] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.132.

[603] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[604] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[605] Père Youssef  Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.283.

[606] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[607] Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.45; et Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.232.

[608] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.193.

[609] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.239.

[610] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.193.

[611] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[612] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.22.

[613] Curé Jibraël Jibraël, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.204.

[614] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[615] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[616] Père Youssef Hasrouni, Histoire des couvent de la région Jébbeh, notes p.417.

[617] Père Semaan Ehmej la Sainteté de Charbel,1926, p.42

[618] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.51.

[619] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.65.

[620] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[621] Al-Tannouri, p.5.

[622] Ermite d'Annaya, p.64.

[623] Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.44.

[624] Père Youssef  Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.74.

[625] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.130.

[626] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.162.

[627] Père Youssef  Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.68.

[628] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30-31.

[629] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.77.

[630] Père Antonios Nehmeh, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.214-215.

[631] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.231.

[632] Ermite d'Annaya, p.33.

[633] Al-Tannouri, p.3.

[634] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[635] L'abbé Jean Al-Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, P.35.

[636] Père Hanania Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[637] Pour tous les détails sur cette bibliothèque, voir l’article du supérieur général Élias Khalifé, "sources de la spiritualité dans l’Ordre Libanais Maronite in Feuilles monastiques, année 26, numéro 77, 2004, p. 5-12.

[638] Curé Mikhaël Ramia, Ermite d'Annaya, p.44.

[639] Père Youssef Hasroune, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.105.

[640] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.22.

[641] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[642] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[643] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.145.

[644] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[645] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[646] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.129.

[647] Il visitait les malades de variole, très répandue, pour les consoler et leur donner les sacrements; il en fut atteint et décédé en 1906, les moines au Liban, p.78.

[648] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.33.

[649] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[650] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[651] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[652] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[653] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[654] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[655] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[656] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[657] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[658] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[659] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[660] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[661] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[662] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[663] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[664] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[665] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[666] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[667] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[668] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[669] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[670] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[671] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[672] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[673] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[674] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[675] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[676] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[677] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[678] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.34.

[679] L’Abbé Jean Andari, témoignage le 18/6/1951, Couvent d’or Kfifanee, Père Pierre Saadé, t.2, 2001, p.204.

[680] Ivre en Dieu, p.137.

[681] Règles du novice, p.137.

[682] Père Antonios Alwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.105.

[683] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.42.

[684] Al-Tannouri , p.4.

[685] Dévoilement du cachet, p.133.

[686] Al-Tannouri , p.3.

[687] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.127.

[688] Constitutions 1732, confession.

[689] Archive Bkerké, patriarche Jean Hage, fol. 17, n5227, p.24.

[690] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.127.

[691] Al-Tannouri , p.4-5.

[692] Père Youssef Hasrouni, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.105.

[693] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p. 158.

[694] Dévoilement du caché, p.120.

[695] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p. 228.

[696] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[697] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.44.

[698] Père Antonios Nehmeh, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.217.

[699] Al-Tannouri , p.5.

[700] Père Moubarak Tabet, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.12.

[701] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.159.

[702] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.62.

[703] Curé Jibraël Jibraël, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.203.

[704] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.234.

[705] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.73-74.

[706] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[707] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[708] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.231.

[709] Père Semaan Ehmej, in Voie de Sainteté, année2, p.467.

[710] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.235.

[711] Ermite d'Annaya, p.31.

[712] Père Semaan Ehmej, in Voie de Sainteté, année2, p.467.

[713] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.235.

[714] Ermite d'Annaya, p.31.

[715] Père Youssef Hasrouni, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.111.

[716] Diaire d'Annaya, p.50.

[717] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.36.

[718] Père Moubarak Tabet, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.105.

[719] Ermite d'Annaya, p.43.

[720] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.72.

[721] Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.262.

[722] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.161.

[723] Constitutions 1732, Humilité.

[724] Père Moubarak Tabet, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.17.

[725] Saba Ouwaïni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.7.

[726] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.31.

[727] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[728] Règles du novice, p.99.

[729] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[730] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.43.

[731] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.60.

[732] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.72.

[733] Dévoilement du cachet, p.121.

[734] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.91.

[735] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[736] Dévoilement du cachet, p.131.

[737] Père Nehemtallah Mechmech, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.161.

[738] Père Moubarak Tabet, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.20-21.

[739] Père Hanania Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.46.

[740] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.135.

[741] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.243.

[742] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.167.

[743] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.193.

[744] Hanna Houssaïni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.137.

[745] Selon l’avis de l’ermite, le père, Youhanna Khawand: "l’expression signifie que cela est impossible. Les moines l’utilisent quand on leur demanda une chose impossible".

[746] Entre 1871-1875, Moines de notre village, p.250.

[747] C'est-à-dire les moines et les ouvriers travaillant à la fournaise.

[748] Designé conseiller entre les deux années 1876 et 1878, Moines de notre village, p.209.

[749] Hanna Houssaïni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.137. et Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[750] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.24.

[751] Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.131.

[752] Ordonné prêtre en 1891, mort à N. D. des secours en 1944, Moines de notre village, p.181.

[753] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49.

[754] Hanna Houssaïni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.137. et Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.136.

[755] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.6.

[756] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.48.

[757] Dévoilement du cachet, p.130.

[758] Frère Francis Qartaba, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.103.

[759] Constitutios 1736, Humilité.

[760] Frère Boutros Jawad Mechmech, Ermite d'Annaya, p.39.

[761] Ivre en Dieu, p.138.

[762] Frère Boutros Jawad Mechmech, Ermite d'Annaya, p.39.

[763] Ivre en Dieu, p.138.

[764] Frère Boutros Jawad Mechmech, Ermite d'Annaya, p.39.

[765] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[766] Constitutions 1732, Silence.

[767] Boutros Moussa, Ermite d'Annaya, p.56.

[768] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[769] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.69.

[770] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.55.

[771] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[772] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.74.

[773] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[774] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[775] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98.

[776] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.128-129.

[777] Frère Élias Mahrini, Ermite d'Annaya, p.57.

[778] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.85.

[779] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.235.

[780] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[781] Maryam Chamoun, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.95.

[782] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[783] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.123.

[784] Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.133.

[785] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[786] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.90.

[787] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.127.

[788] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.126.

[789] Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.131.

[790] Père Moubarak Tabet, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.6.

[791] Constitutions 1732, Silence.

[792] Père Moubarak Tabet, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.6.

[793] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.31.

[794] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.127.

[795] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.63.

[796] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.70.

[797] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.70.

[798] Frère Élias Mahrini, in Voie de la Sainteté, année2, p.466.

[799] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[800] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[801] Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.132.

[802] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[803] Constitutions 1732, Malades.

[804] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[805] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[806] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.87-88.

[807] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.56.

[808] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.231-232.

[809] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.18.

[810] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[811] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.85.

[812] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23.

[813] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.192.

[814] Saint Ignace d’Antioche, Lettre aux Romains, 6-7.

[815] Peut-être serait-ce la colique reinale.

[816] Père Youssef  Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.109.

[817] Père Youssef  Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.106-107.

[818] Père Youssef  Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.109.

[819] Père Youssef  Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.109-110.

[820] Père Youssef  Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[821] Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.132.

[822] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[823] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[824] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.69.

[825] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[826] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[827] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.69.

[828] Lettre du père Youssef Ibrahim Al-Hasrouni au journal "Al-Tayyar" d’après des papiers qui étaient en possession du Père Boutros Abi Youness, p.110.

[829] Wardé Makhlouf, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.290.

[830] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.57.

[831] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.56.

[832] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.36.

[833] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.47.

[834] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.133.

[835] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.165.

[836] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.238.

[837] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.36.

[838] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.91.

[839] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[840] Ermite d'Annaya, p.34.

[841] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[842] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.236.

[843] Ermite d'Annaya, p.35.

[844] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[845] Marone Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.98-99.

[846] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[847] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[848] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[849] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[850] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[851] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[852] Père Semaan de Ehmej relata un récit semblable que nous avons laissé tomber car Chebli l’avait déjà publié dans son livre, Ermite d'Annaya, p.32-33.

[853] Cela montre que le père Semaan  de Ehmej a été ermite à Annaya pendant un certain temps avant d’aller à Maïfouq.

[854] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.35.

[855] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.22.

[856] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.76.

[857] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.243.

[858] Ermite Annaya, p.39.

[859] Al-Tannouri , p.5; Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.46.

[860] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.36.

[861] Ermite d'Annaya, p.39.

[862] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[863] Al-Tannouri , p.5.

[864] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.165.

[865] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.75.

[866] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.77.

[867] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.194.

[868] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.219.

[869] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.136.

[870] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.117.

[871] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p. 105-106.

[872] Ermite d'Annaya, p.30.

[873] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.204.

[874] Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.268.

[875] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.219.

[876] Père Youssef Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.68; Père Moubarak Tabet, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.20; Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.60.

[877] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75-76.

[878] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.42-43.

[879] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[880] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[881] Régles du novice, p.102.

[882] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[883] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[884] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[885] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[886] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[887] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[888] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.34.

[889] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57-58.

[890] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[891] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.77.

[892] Il a fait allusion au propos de jésus avec Nicomède, (Jn 3, 9).

[893] Quelque chose de délicieux.

[894] Al-Tannouri , in Voie de la Sainteté, numéro10, 1957, p.666-667.

[895] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[896] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[897] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[898] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.129.

[899] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[900] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.135.

[901] Père Boutros Khoury Hanna Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.112.

[902] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[903] Al-Tannouri , p.5.

[904] "Paroles de Saint Charbel".

[905] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[906] Dévoilement du cachet, p.135.

[907] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.42.

[908] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[909] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[910] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[911] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[912] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.36.

[913] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.235.

[914] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[915] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[916] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[917] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[918] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.22.

[919] Père Élias Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[920] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.161.

[921] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.43.

[922] Règles du novice, p.106-107.

[923] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.161.

[924] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.160-161.

[925] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.216.

[926] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.160.

[927] Dévoilement du cachet, p.138.

[928] Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.261.

[929] Dévoilement du cachet, p.138.

[930] Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.261.

[931] Dévoilement du cachet, p.138.

[932] Office divin, Temps du Noêl, prière du Soir (Vêpres), Matin (Laudes) et Midi (None), USEK, Liban, 1977, p.131.

[933] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.22.

[934] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.236.

[935] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.73.

[936] Père Élise Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.161; et Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[937] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[938] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.215.

[939] Prononça ses vœux à Houb en 1822, décédé en 1881 au couvent de Annaya, Moines de notre village, p.38-39; diaire d'Annaya, p.54.

[940] Prononça ses vœux à Houb en 1819, à l’âge de 21ans, décédé vieillad en 1877 au couvent de Annaya, Moines de notre village, p.38-39; diaire de Annaya, p.53.

[941] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.125.

[942] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[943] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58-59.

[944] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[945] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64-65.

[946] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.123; et Ermite d'Annaya, p.80.

[947] Père Moubarak Tabet, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.12.

[948] Ici, c’est père Rouphaël Nakad qui raconte.

[949] Père Antonios Nehmeh, Ermite d'Annaya, p.53.

[950] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.111.

[951] Père Boutros Youness a témoigné devant nous.

[952] Ermite d'Annaya, p.53-54.

[953] Gerges Sassine, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.96.

[954] Père Roukoz Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[955] Gerges Sassine, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.96.

[956] Père Semaan Bchara, Ermite d'Annaya, p.85-86.

[957] Gerges Sassine, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.96.

[958] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[959] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[960] Voie de la Sainteté, année2, p.467.

[961] Al-Tannouri , p.6.

[962] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[963]Le père Nehemtallah  Nehmeh.

[964] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[965] Père Nehemtallah  Nehmeh, in Voie de la Sainteté,année1, p.507-508.

[966] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[967] Père Boutros Khoury Hanna Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.112.

[968] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.90.

[969] Père Boutros Khoury Hanna Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.112.

[970] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.90.

[971] Père Boutros Khoury Hanna Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.112.

[972] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.90.

[973] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.90; et Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124-125; et Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.237.

[974] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[975] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.131.

[976] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.204.

[977] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.191.

[978] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.112.

[979] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.131.

[980] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.164.

[981] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.191.

[982] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.204.

[983] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.217.

[984] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.45.

[985] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[986] Frère Élias Mahrini, Ermite d'Annaya, p.36.

[987] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.63.

[988] Ermite d'Annaya, p.36.

[989] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.74.

[990] Père Louis Blaïbel, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.140.

[991] Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.261.

[992] Frère Élias Mahrini, in Positio d’interdiction d’adoration, année2, p.466.

[993] "Positio d’interdiction d’adoration"

[994] Saba Ouwaini, Positio d’interdiction d’adoration, p.7.

[995] Père Youssef  Ehmej, Positio d’interdiction d’adoration, p.51-52.

[996] Le manquement au lavage montre la négligence du corps pour éviter la tentation sexuelle.

[997] La tendance sexuelle.

[998] Père Boulos Sibrini, Positio d’interdiction d’adoration, p.31.

[999] Le curé Mikhaël Ramia, Positio d’interdiction d’adoration, p.71.

[1000] Positio d’interdiction d’adoration, p.35.

[1001] Père Moubarak Tabet, Positio d’interdiction d’adoration, p.20.

[1002] Père Antonios Alwan, Positio d’interdiction d’adoration, p.129.

[1003] Le curé Mikhaël Ramia, Positio d’interdiction d’adoration, p.71.

[1004] Positio d’interdiction d’adoration, Chasteté.

[1005] Père Hanania Jaji, Positio d’interdiction d’adoration, p.46.

[1006] Père Ighnatios Mechmech, Positio d’interdiction d’adoration, p.65; et Youssef Sleiman, Positio d’interdiction d’adoration, p.100.

[1007] Miladé Chhadé, Positio d’interdiction d’adoration, p.23.

[1008] Maryam Chamoun, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.95.

[1009] Constitutions 1732, Chasteté.

[1010] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.23.

[1011] Veux= en Arabe, au masculin et au féminin, porte des marques différentes.

[1012] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.99.

[1013] Va = employé au genre masculin.

[1014] Gerges Sassine, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.96.

[1015] Soulève = en arabe, est un impératif masculin adressé à une femme.

[1016] Gerges Sassine, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.96-97

[1017] Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.264.

[1018] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.205.

[1019] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1020] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.91.

[1021] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.192.

[1022] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.113.

[1023] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.166.

[1024] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.113-114.

[1025] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.32.

[1026] Ivre en Dieu, p.96.

[1027] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.32.

[1028] Ivre en Dieu, p.96.

[1029] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88; et Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.160.

[1030] Iid Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.116.

[1031] Iid Nakad, Ermite d'Annaya, p.71.

[1032] Le motif primordial dans la vie de Charbel, c’est l’amour, il a obéi à son bien-aimé Jésus, et à ceux qui le représentent; il a été pris de lui; il a fermé ses yeux à ce monde et a fait taire sa langue pour écouter le bien-aimé, il a vécu chaste, s’abstenant aux femmes et à la beauté pour rester fidèle à lui.

[1033] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1034] Constitutios 1732, obéissance.

[1035] Ermite d'Annaya, p.54.

[1036] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.6.

[1037] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.60.

[1038] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[1039] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.46.

[1040] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.51.

[1041] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.77.

[1042] Père Louis Blaïbel, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.140.

[1043] Al-Tannouri , p.6.

[1044] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.65.

[1045] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[1046] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1047] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.219.

[1048] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.91; et Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.166; et cf. Dévoilement du cachet, 124.

[1049] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1050] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[1051] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1052] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[1053] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1054] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[1055] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1056] Père Youssef Hasrouni, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.114.

[1057] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.242.

[1058] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.51.

[1059] Maron Abboud, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.99.

[1060] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[1061] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1062] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[1063] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1064] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1065] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[1066] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.159.

[1067] Le conseiller de la région Joubeil.

[1068] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[1069] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.129.

[1070] Youssef Khalifé, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.276.

[1071] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.42.

[1072] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1073] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1074] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.203.

[1075] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.6.

[1076] Frère Francis Qartaba, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.102.

[1077] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.190.

[1078] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[1079] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.160.

[1080] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.231.

[1081] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[1082] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[1083] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[1084] Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.43.

[1085] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[1086] Maryam Chamoun, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.95.

[1087] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.29.

[1088] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[1089] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.231.

[1090] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[1091] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[1092] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.231.

[1093] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.65.

[1094] Dévoilement du cachet, p.138.

[1095] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.101.

[1096] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[1097] Youssef Khalifé, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.280.

[1098] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.65.

[1099] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.46; et Père Semaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.43.

[1100] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.78.

[1101] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.90.

[1102] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.31.

[1103] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.24.

[1104] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124.

[1105] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.68.

[1106] Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.196.

[1107] Ermite d'Annaya, p.97.

[1108] Curé Mikhaël Ramia, in Voie de ls Sainteté, année1, p.462.

[1109] Père Nehemtallah  Nehmeh, Ermite d'Annaya, p.52.

[1110] Règles du novice, p.95.

[1111] Ermite d'Annaya, p.64.

[1112] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.126.

[1113] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.62.

[1114] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.159.

[1115] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1116] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.62.

[1117] Père Youssef Hasrouni, Histoires des couvents de la région Jebbeh, note de la p.467.

[1118] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1119] Il y en avait 7 offices de prière sur les 24h; l’office de minuit comprenait 4 parties; on les priait dans le bréviaire; le livre des fêtes, celui du carême et celui de la semaine Sainte.

[1120] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[1121] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1122] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[1123] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1124] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1125] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1126] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[1127] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.204.

[1128] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.34.

[1129] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.62.

[1130] Père Semaan Rhmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.41.

[1131] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[1132] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[1133] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.46.

[1134] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1135] Dévoilement du cachet, p.133-134.

[1136] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44; et Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49.

[1137] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1138] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.31.

[1139] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[1140] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.49.

[1141] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[1142] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.

[1143] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[1144] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[1145] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.62.

[1146] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.6.

[1147] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.

[1148] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[1149] Père Roukoz  Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[1150] Règles du novice, p.110-111.

[1151] Hanna Khayssi, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.118.

[1152] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.56.

[1153] Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[1154] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.76.

[1155] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1156] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.109.

[1157]Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.62.

[1158] C’était une coutume chez les sœurs de notre ordre, la branche féminine, de confectionner ces amulettes pour les distribuer aux fidèles; Ermite d'Annaya, p87, note1.

[1159] Les moines sont surnommés, les moines de Kozhaya, par appartenance à ce fameux couvent; il est l’un de nos plus grands couvents au Liban; Ermite d'Annaya, p87, note2.

[1160] Soeur Moujahida Al Khayassi, Ermite d'Annaya, P.87-88; prononça ses voeux, le 20 Octobre 1889; Diaire de Aïto, p.14; décédée, le 2 Janvier 1945; diaire de Aïto, p.166, n 44.

[1161] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p. 62.

[1162] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.39-40.

[1163] Al-Tannouri , in Voie de la Sainteté, 1957, n10, p.665-666.

[1164] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.108.

[1165] Youssef Abboud, Ermite d'Annaya, p.37.

[1166] Youssef Khalifé, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.277; et Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.268-271.

[1167] Tannous Moussa se maria le 24 février 1889, registre de Ehmej, P67, nº98; il eut une fille, le 7 décembre 1889, registre de Ehmej, p.39, nº144; puisque son enfant est l'aîné, donc le fait est situable vers la fin de l'année 1890 ou bien début de 1891.

[1168] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.14; et Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.78.

[1169] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.35.

[1170] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1171] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.129.

[1172] Curé Jibraël Jibraël, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.202.

[1173] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.234.

[1174] Al-Tannouri , p.3.

[1175] Dans le texte originel, figurent des mots syriaques qui signifient: "O, Père de la vérité".

[1176] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1177] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[1178] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[1179] Al-Tannouri , p.3.

[1180] Père Élias Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.159.

[1181] Père Antonios Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.234; et Fouad Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.261.

[1182] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1183] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1184] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[1185] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.129.

[1186] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.89.

[1187] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.58.

[1188] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1189] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64.

[1190] Al-Tannouri , p.4.

[1191] Père Youssef  Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.50.

[1192] Père Antonios Alwan, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.129.

[1193] Al-Tannouri , p.3.

[1194] Père Antonios Nehmeh, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.215; et Chebli Chebli, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.190 et Abbé Jean Andari, p.41; et Père Antonios Nehmeh, in Voie de la Sainteté, année 1, p.507-508.

[1195] Père Antonios Nehmeh, in Voie de la Sainteté, année1, p.507-508.

[1196] Youssef Abboud, Ermite d'Annaya, p.97.

[1197] Youssef Abboud, Ermite d'Annaya, p.97.

[1198] Frère Élias Mahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.57.

[1199] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[1200] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124.

[1201] Selon l'âge du Père Youssef dans les Moines de notre village, p39, l'éloignement des sauterelles aura lieu en 1886..

[1202] Répartitions administratives dans les chefs-lieux du temps du gouvernorat ottoman, au temps de Moutasarrifia.

[1203] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.68.

[1204] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.52.

[1205] Père Youssef  Ehmej, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.68; et Père Bernard Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.132.

[1206] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.39.

[1207] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.14.

[1208] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.108.

[1209] Règles du novice, p.111-117.

[1210] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.29.

[1211] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.84.

[1212] Boutros Moussa, Ermite d'Annaya, p.56.

[1213] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1214] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.84.

[1215] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.85.

[1216] Moussa Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.69.

[1217] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.85.

[1218] David David, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.67.

[1219] Père Bernaed Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.132-133.

[1220] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[1221] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[1222] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.5.

[1223] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88.

[1224] Père Antonios Alwan, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.129.

[1225] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.110.

[1226] Père Boulos Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.30.

[1227] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.45.

[1228] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.75.

[1229] Père Ighnatios Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.64; Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.88; et Youssef Sleiman, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.100.

[1230] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.21.

[1231] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.37.

[1232] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.127.

[1233] Curé Mikhaël Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[1234] Marie Chamoun, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.94.

[1235] Frère Boutros Jawad Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.34.

[1236] Élisée Nakad, Positio  de la photo de Charbel, p.3.

[1237] Al-Tannouri , p.4.

[1238] Père Simaan Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.42.

[1239] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4-5.

[1240] Saba Ouwaini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p. 5.

 
 
 

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