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Chapitre I :Début du voyage

 
 

Saint  Charbel
Selon ses contemporains

Père Hanna Skandar
Traduction
, frère Simon Rizk

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 Introduction
 
 Chp.I :Début du voyage
 Chp.II: les efforts de la vie
 Chp.III: Vers le ciel
 
 Conclusion
 
 "Paroles de Saint Charbel"
 
  Les témoins
 
 
 
Le Baptême de Jésus

A: Youssef Antoun: à Bqaakafra

1- Une Sainte famille

Son Père s’appellait "Antoun Zaarour", "Abou Hanna" de Bqaakafra, sa mère Brigita Élias  Yaccoub Al Chidiac de Bécharry. Il avait deux frères : Hanna et Bechara et deux sœurs : Kaouné et Wardé. Lui, il était le cadet de la famille. Youssef était son nom civil, prenant le nom de Charbel lors de son entrée dans l’ordre. Son Père était un simple laboureur comme le reste des habitants de son village″, ″vivant de la culture de ses propriétés alors que sa mère s’adonnait au travail de son domicile; les deux étaient bons fervents, s’intéressant à une vraie éducation chrétienne[5].

 

2- La mort du Père durant le travail forcé

En ce temps là, l’armée du prince du Liban[6] soummettait les possesseurs des bêtes de somme au travail forcé à transporter sur Beit-Eddine les récoltes du prince, comprenant toutes sortes de céréales. En cours de l’année 1831, Antoun Zaarour possédait une bête de somme dont il se servait dans la localité de Magdlaya[7] où il fut séquestré pour le travail forcé à transporter la récolte du village susmentionné à Jbeil pour l’expédier à Beit-Eddine. En chemin de retour de Jbeil vers Bqaakafra, il arriva au village de Ghérfine où il tomba malade, mourut et y fut enterré[8]. Ce fut donc, le 8 Août de cette année[9] que Antoun Zaarour rendit l’âme, dans le village de Ghérfine dans la localité de Jbeil alors qu’il effectuait son travail forcé à transporter la récolte de Majdlaya à Beit-Eddine[10]. Alors sa veuve s’occupe de ses enfants, assistée par son beau-frère, Tannous Zaarour[11].

 

3- Naissance et baptême de Charbel

La maison du grand-Père maternel de Saint  Charbel où il naquit se trouve toujours à Khalidié; elle a été restaurée, il y a environ 15 ans, et transformée en une église. On dit que Brigita venait avec sa famille et "Abou Hanna", menant avec eux leur bétail, pour passer l’hiver à Khalidié pendant 4 mois, fuyant le froid et la pauvreté. Elle aidait ses parents à cueillir les olives. C’est là où Youssef, Saint  Charbel, naquit en hiver et fut baptisé dans l’ancienne église, de N.D. de Khalidié[12], ou bien à N.D. de Bqaakafra[13].

Lorsque Saint  Charbel était à Bqaakafra, l’église n’auvait pas encore de registre[14], en effet, le registre nº1 débute en l’an 1830[15], c’est pourquoi Chebli déclare: "je n’ai pas trouvé dans les registres des baptêmes du village de Bqaakafra mention de la naissance et du baptême de Père Charbel … ; par contre j’ai trouvé mention des baptêmes[16] de ses frères, du décès de son Père et de sa mère ; j’ai dégagé de ce que j’ai trouvé que Père Charbel naquit en 1828[17]  le 8 Mai[18] une autre hypothèse conclut qu’il naquit en 1833[19] ; mais ce qui est plus plausible à la logique que sa naissance se soit située au début du printemps 1832, après quelques mois du décès du père; ceci est valable pour deux raisons:

- La mère était encore jeune, car elle a mis au monde de son deuxième mariage, Tannous, le 8 Septembre 1834[20]…  Nouh, le 3 Juillet 1837[21].

- Youssef fut le cadet de la famille, et donc il est probable que sa mère ait été enceinte lors du décès de son père.

 

4- Le remariage de la mère

Deux ans et deux mois après le décès de Antoun Zaarour, Brigita s’est remariée[22] : "Je soussigné, l’abbé Gerges, d’avoir marié Lahhoud, Ben Gerges Ibrahim, à Brigita, fille de Élias  Al-Chidiac, de Bécharry, en présence des témoins, au mois d’Octobre 1833"[23]. "Après quoi, Lahhoud fut ordonné prêtre[24], sous le nom de l’abbé Abdel Ahad"[25] ; mais il n’a pas pris en charge la paroisse de Bqaakafra, plutôt, celle de la localité de Balbek[26]. Brigita l’a accompagné[27] à Chlifa et Btedii où il possédait des terrains[28].

 

5- Orphelin de mère et tutelle de l’oncle

"Charbel a vécu orphelin chez son oncle paternel Tannous"[29], "qu'il l'a élevé avec ses frères et sœurs"[30] "après le remariage de leur mère, et les enfants sont restés dans la maison paternelle sous la tutelle de leur oncle Antonios qui veillait sur eux[31] et leur mère revenait les voir de temps en temps. Les enfants s’occupaient les uns des autres, sous la surveillance de leur oncle, Tannous, et les parents lointains"[32].

 

6- L’école du couvent Saint Hawchab

"Père Charbel a appris à lire et à écrire chez les curés de son village"[33], ses contemporains: Gerges, Moubarak, Antonios, Youhana et Youssef de la famille Makhlouf[34], à l’école du couvent Saint  Hawchab, à cette époque- là[35]. "Mon grand-père m’a raconté: "Depuis qu’il était tout jeune, il portait toujours à la main, le livre de la prière". J’ai entendu mon grand-père parler de sa bonne humeur, de son obéissance à ses parents et son affection pour ses frères"[36]. "Youssef grandit et crût en âge, en connaissance, dans la ferveur et la bonté. Il était un exemple, vivant en parole et en action parmi les enfants de son village. Il priait beaucoup, se confessait beaucoup et communiait"[37].

 

7- Plaisanterie devant une catastrophe

"Youssef était sagace et intelligent d’un naturel qui penchait parfois à la plaisanterie"[38], "bien sûr dans le cadre de la politesse"[39]. "Lundi, le 12/10/1842"[40] "la pluie est tombée en abondance, suivie des torrents qui se sont précipités sur "Achaghoura"[41], "à Bécharry. Il a décrit la scène en un poème populaire"[42] "alors qu’il était encore enfant à l’école avec ses camarades"[43]:

 

"L’inondation[44], de "Toum Al Mezrab"[45] s’est précipitée sur Achaghoura;

 

les arabes[46] à Dahr Al Qadib dirent: "le soulagement qui nous arrive de Dieu est proche;

c’est une occasion au loup d’enlever une brebis et un agneau".

 

"Au début[47], les habitants de Bécharry dirent: "allons chez quelqu’un[48],

ce n’est qu’un nuage qui ne dure pas, un nuage passager;

 

"mais quand le torrent envahit Bécharry, les gens ont été terrassés:

"vite des pelles pour canaliser l’eau, pour boucher des brèches"[49].

 

"Le torrent ratissa la vallée, n’épargna pas les murs,

les gens crièrent et appelèrent: "Dieu ! Quelle scène!"

 

"Quand elle arriva à Hadchite, elle prit une grande gloire et fit grand bruit;

les murs s’écroulèrent, les plus grandes bâtisses se démolirent.

 

"Elle atteint la vallée de "Kannoubine", affluant à droite et à gauche;

les habitants, ébahis, se cachèrent dans des trous.

 

"Dans la vallée de "Fradiss", elle redoubla ses efforts et sa véhémence,

les gens portèrent l’image d'un Saint  et dirent: "Délivre-nous, ô image!"

 

"Les habitants de "Bqarqacha", ces gazelles, tous perdirent Sléiman[50];

Youssef Hanna, à la denture tordue, fit l’éjection[51] dans la fosse

 

"fit l’éjection dans la fosse et appela son oncle, Sarkis qui accourut

lui secouer les extrémités de l’habit ayant la forme d’une soutane[52], qu’il lui déchira.

 

"La physionomie des habitants de Bqaakafra pâlit

et pour se déplacer, ils ont transformé les bêtes de somme en barques[53].

 

"Les habitants des Hasroun et de Bazoun eurent peur du torrent

et dirent: "allons couper des branches et des arbrisseaux pour boucher des fentes".

 

"Le torrent envahit Hadad et Qnat; l’un des fermiers-associés mourut;

ils le trouvèrent suspendu comme pour le dessécher à un mûrier dans les jardins de Hantoura[54].

 

"Les propriétaires du moulin, "chahla", s’enfuirent épouvantés;

le meunier fit éjection à cause de la peur à remplir la fosse.

 

"Les propriétaires du moulin de "Blatt" s’écrièrent:

"apportez-nous de la boue pour enduire de l’argile ces fissures".

 

"Dieu ! Quelle scène! quand il arriva à "Joura",

il emporta les plus grands arbres dans les terrains de "Koura".

 

"Le voilà à "Tourza" énergique, les arbres plièrent,

"Ô gens! Que pouvons-nous faire; nous n’avons jamais vu une pareille scène!"

 

"A Raskifa, les habitants en eurent marre de leur vie;

le torrent emporta la terre y ouvrant cent fosses.

 

"A Kosba, il se déchaîna et devint plus violent,

déracina tous les arbres avec sa fameuse force.

 

"A Bsarma, le torrent d’un orgueil irrésistible

n’épargna ni jarres sans poignées, ni passoire ni petite jarre.

 

"A Kfarquahel[55], les habitants sont renégats et l’auraient mérité,

le plus puissant des murs s’ébranla à n’en plus trouver des traces.

 

"Quand il arriva à "Dahr El Aaïn", il ratissa de deux côtés;

les habitants dirent: "Le mauvais destin nous frappe et ce signe est net".

 

"A "Abou Ali",[56] les vagues s’élevèrent très haut;

des gens trouvèrent la mort et leurs maisons sont inhabitées.

 

"A son arrivée à "Al Mina", il s’enragea et son rugissement s’affola,

déversant à droite et à gauche; le châtiment de Dieu y est visible.

 

"L’eau de la mer est troublée; la haute marée dépasse tout prévu,

s’il avait duré encore plus, il n’aurait épargné aucune barque[57].

 

8- "La roche du Saint " et la vache.

"Les fils se sont partagés l’héritage de leur père; la part de Youssef fut la vache qu’il menait au pré"[58]: "je menais au pâturage une vache à mon père et je la trayais"[59]; "il labourait aussi ses propriétés. Il s’isolait toujours, loin des autres enfants de son âge qui gardaient leurs troupeaux. Depuis son bas âge, il évitait la fréquentation des gens, cherchant l’isolement et la solitude; il laissait sa vache pâturer et la surveillait d’un endroit dans les propriétés de ses parents, appelé la roche de "Al Bhaïss"[60], "à une demie heure du village; s’y trouvait une roche qui ressemblait à une grotte"[61] "où il se mettait, son livre de prière à la main. Il  a tellement fréquenté cet endroit et s’y isolait que les gens l’ont appelé "la roche du Saint " qui ne cesse, jusqu’à nos jours, de porter ce surnom et où Père Charbel y cherchait sa solitude quand il était encore très jeune"[62].

"Lorsque la vache aurait bien brouté l’herbe, il la laissait à son repos en lui disant: "Repose-toi maintenant, "Zahra", c’est mon tour et non plus le tien. Je veux prier"[63]. "Ainsi, priait-il, même lorsque sa vache se relevait pour pâturer et lui disait: "ne recommence pas maintenant, attends que je finisse ma prière parce que je ne peux pas parler avec toi et avec Dieu; Dieu est de priorité"[64]. "Il passait des longues périodes, absorbé par la prière"[65]. "C’est pourquoi, selon la croyance populaire, on le considérait Saint  depuis son jeune âge; et il a progressé dans l’Ordre. Quand il s’isolait des autres enfants, gardiens des troupes, ce n’était pas seulement pour la prière, mais pour éviter leurs loisirs. Aussi n’a-t-il perdu de vu sa vache pour ne pas la laisser nuire aux propriétés d’autrui"[66].

 

9- Le Saint  et la grotte

"Depuis son enfance, Charbel penchait à la prière et à l’adoration. Il s’agenouillait à l’Église tout droit, sans bouger; il priait en privé"[67] "et allait à la grotte"[68] "pour y prier, le fait qui suscitait l’étonnement et, parfois, la moquerie de ses camarades"[69]. "Cette grotte située au sud de Bqaakafra, porte, jusqu’à présent, le nom de "la grotte du Saint "[70]. "Sa famille la possédait"[71]. "Il  s’y réfugiait assez souvent"[72], "portant une poignée d’encens qu’il brûlait devant une image de la Vierge Marie au pied de laquelle, il déposait un bouquet de fleurs"[73]. "Sa grande dévotion, son penchant à la prière, à la messe, aux processions,  son désir d’éviter la fréquentation des gens, sa distinction par sa bonne conduite, lui ont valu d’être appelé "le Saint " par les enfants du village"[74] ; "au début c’était pour se moquer de lui"[75]. "Puis, Dieu accomplit leur prédiction en le rendant Saint "[76].

 

10- Des misères

- Décès de la "deuxième mère"

"L’épouse de Tannous Zaarour[77] est morte, le 9 septembre 1839, munie des derniers sacrements"[78].

 

- Révolution contre les Egyptiens

"Deux ont trouvé la mort lors des événements de 1840: Toubia Gebraël, fusillé à Aaïnata, et Mikhaël Al Bani, tué par l’armée de Ibrahim Bacha, le 4 septembre 1840 dans la montagne de Makmel"[79].

 

- Le Choléra

"Antoun Élias  est mort atteint du choléra[80] et fut enterré à "Aïn Al Majal", dans une ferme appartenant à Mender, le 10/1/1847"[81].

- Poésie[82]

"Ô larmes! Versez-vous; le soleil de la vie déclina;

 

la mort me frappa et me ferma les paupières, mes parents ne me supportèrent plus;

Ils appelèrent les prêtres pour faire les funérailles et couvrir mon corps de terre;

 

Ô pécheur! Dans la mer submergée; tu es une ombre passagère dans la vie;

La mort vint frapper à ta porte; à quoi te fut-il utile d’user de la jeunesse?" [83]

 

11- Des joies

- Mariage de sa sœur Kaouné

"Je soussigné, le curé Moubarak; avoir marié Tannous, fils de Hanna Nehmé à Kaouné, fille de Antoun Zaakour, le 19 Mars 1845" [84].

- Mariage de son frère Hanna

"Je soussigné, le curé, Antonios avoir marié Hanna, le fils de Antoun Zaarour à Mariam, fille de Abou Élias  Al Khoury Al Khaïssi, le 3 Mai 1845"[85].

- La fillette de son frère, Hanna

"Un peu moins d’un an, le 7 Avril 1846, fut baptisée Ghalieh[86], fille de Hanna Zaarour, née fin Mars. Son parrain fut Youssef Ben Mikhaël Boulos, sa marraine, l’épouse de Tannous Nehmé"[87].

 

B: Charbel, le moine

1- Les deux oncles maternels de Saint  Charbel

"Saint  Charbel avait deux oncles maternels: Youssef et Antonios, fils d’Élias  Al-chediac qui n’eut pas d’autres enfants. Les deux sont entrés dans l’Ordre, le premier prit le nom de Ghostine, le second fut appelé Daniel; les deux sont entrés dans l’ermitage de Saint  Boula à Kozhaya. Personnellement, je me rendis à l’ermitage pour voir Père Daniel qui était le plus jeune, ayant pris l’habit avant son frère qui, étant l’aîné, est resté servir son père, déjà vieillard et seul à la maison. Après le décès du père, l’aîné a regagné le plus jeune, accomplissant ainsi deux obligations sacrées. Les deux furent des ermites vertueux. Ainsi s’accomplit le proverbe avec Saint  Charbel: "Quoique l’enfant change, il ressemble à son oncle maternel" [88].

Les deux moines naquirent dans leur village, Bécharry ou bien à Khalidieh où la famille passait l’hiver. Daniel entra au noviciat au couvent Saint  Antonios à Houb, prononça ses vœux le 29/2/1838[89], y demeura après le 25/10/1838[90], fut ordonné prêtre le 20/6/1841[91]. Après son ordination sacerdotale, il a été muté, tour à tour au couvent de Kfifane avec le Saint  Al-Hardini, le 24/8/1841[92], à Maïfouq, en 1851[93]. Il a vécu avec Saint  Charbel à Kfifane et était le Père spirituel du Saint Nehemtallah Al-Hardini[94], y demeura après le 1/11/1859[95]; puis revint au couvent N.D. de Maïfouq et y demeura après le 12/11/1868[96].

Ghostine entra au noviciat au couvent Saint  Antonios- Kozhaya, prononça ses vœux, le 1/7/1841, à l’âge de 23 ans[97]. Il a fait ses études au couvent même[98], fut ordonné prêtre le 23/3/1847[99], et y demeura[100] pour être muté au couvent N.D. de Maïfouq, à une date inconnue, son nom figurait déjà au couvent sus-indiqué le 16/10/1859[101] pour y rester après le 12/11/1868[102].

Avant 1871[103], les deux moines ont été mutés au couvent de Kozhaya pour y demeurer après le 2/11/1874[104]. Daniel entra à l’ermitage Saint Boula - Ghebta, annexé au couvent, avant le 8 février 1875[105], son frère Gostine devait le regagner.

"Père Ghostine de Bécharry est décédé ermite, muni des derniers sacrements. Il est mort atteint de l’hydropisie, en état de sainteté le 1/11/1884"[106].

"Père Daniel de Bécharry est décédé ermite, déjà bien avancé en âge, muni des derniers sacrements, le 23 Mars 1895"[107]. "Il était vertueux, rendu l’âme en disant: "je désire me décomposer pour être avec le Christ"[108].

 

2-En route vers l’Ordre … au couvent Kozhaya.

"J’ai entendu mon grand-père qui disait que son frère, Charbel, est resté au village jusqu’à 18 ans, il ne s’engouait pas aux divertissements, à la vie des jeunes, plutôt il cherchait toujours la solitude, l’isolement et la prière. Il allait avec son frère, mon grand-père, Hanna, rendre visite à ses deux oncles. Une fois, ils ont demandé, au Père, Charbel de leur apporter de Bécharry ce dont ils avaient besoin, et mon grand-père, Hanna, de leur répondre: "Mes oncles, je crains que Youssef ne retourne pas au cas où il revient chez vous". L’un des deux rétorqua: "si Dieu le veut, qu’il entre dans l’Ordre; qu’est-ce qu’il y a dans le monde?"[109]

"Un jour, Père Daniel est allé à Bqaakafra; Quand il voulut rentrer au couvent de Kozhaya, il demanda à Hanna Antoun Zaarour, de permettre à son frère Youssef de l’accompagner; Hanna répondit: "mon oncle, je crains que Youssef reste au couvent". Youssef s’en alla en compagnie de son oncle; et 8 jours après son retour, il entra dans l’Ordre"[110].

3- Au couvent de Maïfouq: suis-moi (Mc  2,14)

"Un jour, Père Daniel Al-Chediac est allé à Bqaakafra; de retour au couvent N.D. de Maïfouq il amena  avec lui Youssef, son neveu, qui entra au noviciat"[111]; "à savoir qu’à cette époque-là, la période du noviciat a été prolongée de 3 ans et le novice devait le faire dans un couvent loin de sa région"[112]. "Le jeune homme est entré dans l’ordre ayant son nom civil Youssef  de Bqaakafra, et prit le nom de Charbel, le 8 Août 1851"[113] "après avoir passé 8 jours en habit mondain; après quoi il prit l’habit de l’Ordre… en quittant l’habit mondain, on néglige le corps, en prenant l’habit monastique, on opte pour l’âme. Charbel connaissait bien qu’il aurait laissé un père et une mère selon le corps et s’est abandonné à deux Pères[114] spirituels"[115].

"Durant la période du noviciat, il accomplissait ses obligations à la perfection, et s’est fait distingué par l’obéissance et le silence"[116]. "Le novice devait garder le silence…"[117] "Il était heureux dans sa vocation et d’une conduite exemplaire dans l’observation de la règle et des constitutions monastiques, typique dans son obéissance aux supérieurs et dans sa charité pour ses frères"[118].

 

4- Il n’a plus regardé en arrière (Luc 9,62)

"Tout d’abord, c’est son oncle et son tuteur, Tannous, puis sa mère, puis ses deux frères, Hanna et Béchara, qui tous sont allés pour l’interdire d’entrer dans l’Ordre et le ramener à la maison; il a refusé le retour avec eux. Après, c’est sa mère, Brigitta, accompagnée de son beau-frère, Tannous Zaarour, qui se sont rendus à Maïfouq où il faisait son noviciat pour le plier de retourner au village. Sa mère guettait la sortie des novices qui se dirigeaient aux champs; dès qu’elle l’aperçut parmi eux, elle se précipita, l’attrapant par son habit, alors que lui, il portait son regard vers la terre, et lui dit: "Reviens avec moi à la maison"; il a profité de l’inattention de sa mère pour se débarrasser d’elle et regagner ses frères. Environ 12 fois, elle et son oncle Tanios, ils se sont rendus chez lui pour le reconduire à Bqaakafra"[119].

"Il est arrivé qu’une fois, un homme de Maïfouq est allé à Bqaakafra; mon grand-père lui demanda devant moi: "Est-ce que tu as vu le moine au couvent Saint Maron?" Il répondit: "Qui?" Mon grand-père reprit: "Père Charbel". L’homme répondit: "Bienheureux! bienheureux! Quand il était encore novice chez nous à Maïfouq, il jouissait de dons de l’Esprit Saint : il piochait derrière les laboureurs, ses yeux baissés vers la terre; il ne regardait personne et ne parlait avec personne"[120].

5- Le nom de Charbel

Etymologie: Charbel est un nom syriaque qui dérive de la contraction des deux mots, Charb qui veut dire histoire ou récit, et de El qui veut dire Dieu = le nom de Charbel donc  signifiera l’histoire, ou le récit de Dieu. Ce nom, l’a porté un martyr syriaque qui fut l’évêque d’Edesse (aujourd’hui en Turquie), il fut crucifié en 121[121]. Plusieurs moines de l’Ordre Libanais Maronite portèrent ce nom comme Père Charbel Medlège, qui a été élu Supérieur Général entre 1784-1787[122]. Les ruines de l’église Saint  Charbel[123] se trouvent toujours à Bqoufa, au voisinage de Baghlett Bécharry dont une partie de ses terrains sont une possession de la famille Chidiac dont dérive la mère du Saint  Charbel qui, peut-être aurait été en fréquence dans les propriétés de son grand-père maternel et aurait pris connaissance du Saint  Charbel qui fut le patron de l’église en ruine susmentionné, et y aurait prié.

 

6-Ne t’attriste pas pour Youssef (Luc 23,28)

"Quand Brigita a désespéré du retour de son fils Youssef, à Bqaakafra, elle sentit une grande tristesse dont les signes paraissaient sur son visage; elle pensait toujours à Youssef. Puis, après le décès de sa fille, Wardé, les habitants du village lui ont dit: "ne t’afflige pas trop[124] pour Youssef. Dieu t’a éprouvé par la mort de ta jeune fille!"[125] "Wardé est décédée, le 22 Novembre 1851, munie des derniers sacrements"[126].

 

7-Wardé … la fervente

"Elle priait beaucoup avec ferveur, s’agenouillait, tout droit, bras levés, à réciter le chapelet, qui était long et elle le gardait toujours dans sa poche. Quand les habitants du village la voyait prier alors qu’elle était fiancée à Tannous Hanna El Khaïssi, ils lui disaient: "Ton chapelet est long, une fois mariée, est-ce que ta belle-mère te laissera le réciter?" Elle répondit: "Que je meure avant d’entrer dans sa maison". Effectivement, son souhait fut exaucé, car elle est morte vierge et fiancée, elle répétait toujours: "Seigneur, que le bien s’accomplisse, que le mal soit repoussé. Je préfère mourir avant de me marier, si ce mariage ne te complaît pas". On racontait que son cousin, Antoun Boutros Zaarour a vu une colombe sortir par la fenêtre de la maison où elle se confessait lors de sa mort. Lorsque son fiancé venait lui rendre visite pendant qu’elle priait agenouillée, bras tendus, elle disait à sa nièce, la fille de Hanna: "Mets-toi derrière moi, les bras tendus, pour me dérober à sa vue afin que je finisse ma prière"[127].

8-Une aventure folle (Mt 18,8-9)

"Le Supérieur Général et son conseil ont interdit le travail commun entre moines et femmes dans le traitement des vers à soie, même si cela nuit à rente des couvents"[128]. "C’est pourquoi, on a prit l’habitude à Maïfouq d’envoyer les novices à écorcer les branches des muriers et à les effeuiller, tandis que les femmes et les filles s’occupaient, dans un autre endroit, à mettre les feuilles aux vers à soie. Il est arrivé qu’une de ces filles qui travaillaient au couvent, et ayant remarqué la décence du Père Charbel qui le distinguait des autres, a bien voulu l’expérimenter. D’en haut où elle se tenait, elle l’a lancé d’un ver"[129], "puis est redescendue, à ramasser le ver et le lui a mis sur la main"[130]. "La nuit même, il quitta le couvent de Maïfouq pour regagner celui de Saint Maron à Annaya qui est isolé et loin des habitations. C’est pourquoi, on lit dans le diaire du couvent de Maïfouq, en face du nom du frère Charbel le terme "Fachah" (défroquer)[131]. Mais quand il a raconté cet événement au supérieur du couvent Saint Maron à Annaya, ce dernier a consulté le Supérieur Général au sujet de ce novice, car il n’était pas d’usage d’admettre celui qui a quitté son couvent dans un autre, sauf sous l’autorisation de l’autorité générale; alors le Supérieur Général a accordé son approbation de l’admettre au couvent Saint Maron à Annaya"[132] "pour y achever sa deuxième année de noviciat"[133].

"Et on dit qu’il a quitté le couvent de Maïfouq pour regagner celui de Saint Maron à Annaya à cause de nombreux habitants qui entouraient le couvent. L’expression "Fachaha" a vexé mon grand-père qui, plus tard, a connu la vraie cause pour laquelle il a quitté Maïfouq, mue par son désir de se couper des gens"[134], "or, le couvent de Annaya est plus loin, et des gens et de son village, que Maïfouq… et aux dires des autres que l’un des habitants de son village, Bqaakafra, était, à ce moment- là, à Saint Maron à Annaya et qui s’appelait Père Éphrem  [135] de Bqaakafra"[136].

9-Vous avez les paroles de la vie (Jn 6,68)

"Une fois, pendant que les novices sortaient du couvent Saint Maron pour le travail aux champs, sa mère le vit, car elle guettait son passage, se précipita vers lui le tint par son habit, insistant à le ramener avec elle à la maison, croyant que sa vocation n’était pas dans la vie monastique, et donc qu’il l’abandonne. Mais, quand elle a trouvé qu’il tenait bon dans sa vocation, elle lui dit: "ou bien tu restes ferme dans l’Ordre et que tu deviens un bon moine, ou bien reviens immédiatement avec moi à la maison"[137]. Charbel lui répondit: "ce que tu dis, sera accompli"[138].

10-Mon fardeau est léger (Mt 11,30)

"Le 1/11/1853, les deux frères: Youssef Abdilli[139] et Charbel de Bqaakafra, tous les deux âgés de 20 ans, ont prononcé leurs vœux solennels devant le supérieur, Antonios Al Bani"[140]. "A cette époque-là, on prononçait seulement les vœux solennels"[141].

11-Nous nous reverrons au ciel (Mc 3, 31-35)

"Brijitta raconta: "Je suis allée une fois au couvent de Annaya pour le voir après ses vœux solennels, insistant à ma demande; il n’a pas voulu qu’on se vit de face à face, seulement il m’a répondu par quelques mots, lui de l’intérieur et moi à l’extérieur: "c’est ainsi que tu me prives de te voir, mon fils ?"[142] "étonnée et lui reprochant son comportement.  Il me répondit: "Si je ne te vois pas maintenant, nous nous reverrons au ciel". La mère rentre chez elle triste et larmoyante"[143].

"Il ne parlait pas avec les laïcs, ni parents ni autres… Si des femmes demandaient à le voir, il faisait de son mieux auprès du supérieur et d’autres de ne pas l’obliger à les rencontrer, mais si les ordres l’ordonnaient de le faire,  qu’il garde bien à ne pas les dévisager. Qu’il soit bref avec elles"[144], "et s’éloigne des femmes même si elles sont des proches parents…"[145]

12- Je vous soulage (Mt 11,28)

"Il était très attaché à ses vœux et ses devoirs; on ne lui a jamais rien reproché, minime qu’il soit dans tout ce qu’il a fait durant sa vie. Il excellait dans ses travaux, son comportement et son aspect qui imposaient le respect et recueillement"[146]. "Il n’a jamais connu la tiédeur à la fin de sa vie, bien au contraire, il s’acheminait de plus en plus dans la bonté, la ferveur et la piété"[147]. "Il a pratiqué toutes les vertus d’une manière à dépasser tout le monde et les moines. C’est qu’il les a vécues fermement et continuellement, sans affaiblissement ni défaillance, rapidement et de bon gré"[148]. "Il n’avait plus d’esprit que pour penser à Dieu, plus de langue que pour parler de Dieu, plus de voix que pour bénir Dieu"[149].

 

"Il était un moine tellement exemplaire dans son observation de la règle et l’accomplissement de ses devoirs que si l’on demandait à quelqu’un de faire un travail difficile, il répondait: "croyez-vous que je suis Père Charbel pour me demander tout cela? Je ne peux ni vivre comme Père Charbel ni travailler comme lui"[150]. Et nous autres, les communs, quand nous voyions Père Charbel dans cet état: en perpétuel agenouillement, en un silence continuel, en prière ininterrompue, en recueillement dans la messe, en travail épuisant comme les plus méprisables des domestiques, en habit méprisable, négligeant toutes les choses de la vie, nous disions: "Bonheur à lui!". Ce moine a vécu comme les Saints et les ermites d’antan de qui nous parle le martyrologe. Et nous nous confirmions dans notre foi, en nous reprochant notre attachement à ce monde périssable"[151].

 

13- L’ermite, Alichaa … Père spirituel de Charbel

Alichaa, le Saint , a découvert le Charisme de Charbel, depuis qu’il l’a connu au noviciat, à Annaya… il paraît que Charbel, dès le début de sa vie monastique, fréquentait Alichaa dans son ermitage "pour le prendre comme Père spirituel"[152].

Après les vœux solennels, il paraît qu’on a décidé, de statuer Charbel et Fr. Youssef Abdilli, comme deux frères convers, et non pas comme étudiants à la théologie… "C’est que Charbel a demeuré trois ans à Annaya"[153].

Après la désignation de l’autorité monastique par le Vatican, entre autres, Saint  Nehemtallah  Al-Hardini comme conseiller général, il est fort probable que Alichaa ait demandé à son frère d’envoyer Charbel au couvent de Kfifane pour étudier la théologie et devenir prêtre[154], ayant prévu en lui, en esprit, un prêtre Saint .

 

14- Charbel … élève du Saint  Nehemtallah  Al-Hardini

"Il fut choisi pour embrasser le Saint  état sacerdotal"[155], et "ses supérieurs l’envoyèrent à l’institut théologique de Saint  Cyprien à Kfifane, pour faire les études nécessaires d’un prêtre. A cette époque-là, présidait à la gestion de l’institut, Père Nehemtallah  Al-Kafri[156], homme de bonté et de science. Dans cette ambiance de science et de sainteté, frère Charbel a trouvé ce qu’il souhaitait; d’où il  a déployé ses efforts et son assiduité pour réaliser la meilleure part de la théologie morale et dogmatique; s’y ajoutent les langues: syriaque et arabe; récoltant une autre meilleure part des vertus monastiques et des perfections chrétiennes"[157]. "Au cas où Père Al-Kafri s’absentait, c’était Père Nehemtallah  Al-Hardini qui le remplaçait"[158].

"Il était l’un des meilleurs"[159] et "des plus habiles étudiants"[160], "intelligent et excellent en théologie morale"[161], "il a excellé dans ses études théologiques. Cela m’est parvenu à travers mes causeries avec quelqu’un qui louait les vertus et la position du Père Charbel. Et lorsque j’objectais disant: "peut-être était-il vertueux vu sa simplicité (naïveté) et son éducation de villageois". La réponse me revenait ferme qu’il n’était jamais (naïf), mais d’une vive intelligence, dépassant les autres par sa science et ses connaissances théologiques autant que les circonstances de lui permettaient de son temps"[162].

"Ses supérieurs et ses maîtres témoignaient pleine satisfaction à son égard, louant ses vertus et son parfait comportement monastique"[163] "tellement qu’il n’a jamais reçu une admonestation ou punition. Il est passé pour un bon exemple à tous"[164], "s’agenouillant, fixe dans une seule place. Il n’y avait à l’église ni bancs ni agenouilloirs. Son agenouillement montrait son parfait recueillement au point où les autres étudiants se recueillaient à le voir dans cette attitude"[165], "ce qui les a incités à le nommer "Saint "[166]. Al-Hardini dit: "j’ai un Saint  étudiant, c’est le Fr. Charbel de Bqaakafra"[167]. "Charbel était présent, lors du décès de Al-Hardini"[168].

15-Mère pieuse[169]

"Quelques femmes de Bqaakafra travaillaient à filer les cocons de ver-à-soie pour tisser des chemises. Quand Brigita, mère de Père Charbel, entendait la cloche sonner pour la vigile de Dimanche, elle abandonnait son travail pour participer à la prière, et ne revenait à son fuseau que Lundi. Elle avait l’habitude de jeûner tous les jours jusqu’à midi, et s’y est appliquée jusqu’à la fin de sa vie, s’abstenant à manger gras par application à un vœu qu’elle avait fait. De temps en temps, elle allait au couvent des Pères Carmes à Bécharry pour se confesser. Elle a confié à son confesseur son vœu de jeûne quotidien et son abstinence à manger gras pour toute la vie; son Père spirituel lui a autorisé le jeûne, l’interdisant de s’abstenir au gras, lui disant: "Tu es obligée de goûter du mets gras que tu prépares à ta famille, car tu ne peux pas faire deux genres de mets, obliges-toi à en manger.  Prie tous les jours un chapelet"[170].

 

16-Pour servir et non pas pour être servi (Mc 10,45)

"Nos enfants: fr. Athanassios de Toula (Al Gebbé), fr Charbel de Bqaakafra, fr. Iklimos  Addarouny, fr. Youssef Addarouny, frères de l’Ordre Libanais Maronite, ont reçu les ordres mineurs: Chantre/Psalmiste, Lecteur, Cérémonier, Sous-diacre, le 22 Juillet 1859. Le lendemain suivant, ils sont passés aux ordres majeurs, le diaconat et le sacerdoce, aux pieds de l’autel de Saint  Cyprien à Kfifan et à l’église N.D. de Bkerké"[171] "leur ordination dans ces grades a été présidée par l’imposition des mains de l’évêque Youssef Al Marid"[172].

 

17-Il n’est plus retourné à Bqaakafra

"Après son ordination sacerdotale, Wardé, sa nièce, est venue, accompagnée de quelques parents pour lui présenter leurs vœux, lui demandent avec insistance, d’aller dans son village pour y célébrer une messe; et lui de répondre: "le moine qui, étant entré au couvent revient dans son village, devrait refaire son noviciat"[173]. "En effet, depuis qu’il a quitté Bqaakafra pour entrer dans l’Ordre, n’y est plus retourné"[174]. "Durant toute la période qu’il a passée avec les moines au couvent, il était exemplaire dans l’obéissance, la chasteté et la pauvreté"[175], "surpassant en cela les autres moines"[176].

 

18-Au couvent Saint  Yaaqoub Al Hosson

"Après avoir terminé ses études et qu’il fut ordonné prêtre, on l’envoya au couvent Saint  Yaaqoub Al Hosson[177], dans la localité de Batroun, où il passa une période consacrée à la vie érémitique, ascétique et de prière"[178]. Le 30/10/1859, Père Charbel et la communauté votent fr. Youhanna de Bqaakafra, comme délégué au chapitre général[179], "[180] "peu après"[181], plus probablement, Alichaa l’aurait demandé de nouveau, à Annaya, pour développer ses dons, veiller sur lui et trouver intimité auprès de lui[182].

Père Daniel Al-Hadassi[183], homme de Dieu, vivait dans ce couvent dont il est devenu le supérieur entre 1845-1847 et la période entre 1853 et 1856[184], il a commencé la construction de l’église[185], à laquelle Charbel, aurait, peut-être contribué.

19- Au couvent de Annaya

"En 1820, l’Ordre a construit quelques cellules et une chapelle sur un site de l’endroit (Al Hara) où se trouvait l’aire"[186]. "En 1828, la décision est prise pour bâtir le couvent de Annaya"[187], malgré les dégâts causés par l’armée de Ibrahim Bacha et la résistance des Chiites[188]. Mais effectivement, "les travaux ont commencé, le 8 Mai 1839, avec l’établissement du puits, les caves et l’église. Le 20 Octobre 1841, les travaux ont pris fin"[189]. Ainsi, "Charbel fut- il muté sur Annaya au nom de l’obéissance"[190], et son nom figurait[191] déjà à Annaya, dans les conseils locaux, dans l’élection des délégués des couvents pour les années 1868[192], 1871[193], 1874[194], et "il travaillait avec les novices"[195].

20- Miracle de 1865

"En 1865, les sauterelles envahirent la région de Batroun; or le gouvernement n’a pas bougé pour y trouver une solution"[196]; "en vain les moines se sont-ils efforcés de les chasser, ils n’ont pas réussi"[197]; alors, "le Père Roukoz[198] de Mechmech, supérieur du couvent, ordonna Père Charbel de bénir l’eau et d’asperger les propriétés du couvent afin d’empêcher les sauterelles de détériorer les semences et les arbres. Il marchait par les champs, aspergeant et s’adressant aux sauterelles en disant: "Bénites, mangez de ce qui est sauvage et non pas de ce qui est comestible". Ainsi Dieu a-t-il protégé les semences et les muriers du couvent entre les dommages que causent les sauterelles"[199].

C: Charbel, l’ermite

1- L’établissement de l’ermitage de Charbel

En 1798, les fils Abou Ramia, Boutros et ses frères de Ehmej ont pris de la part des dignitaires de la famille Melhem, leur propriété nommée "Al Mourouj" (les prés), selon un titre de vente, de la part du dignitaire (Al-Chaïkh) Hassan Melhem qui leur a donné le couvent de la transfiguration, situé au Mont Tabour et que les Chiites appellent le prophète "Rass". Les fils Abou Ramia ont, à leur tour, offert les terrains susdits à leur frère Youssef[200] et l’ont aidé avec les habitants du village à construire l’église des Saint  Pierre et Paul. Youssef avait abandonné le monde pour prendre l’habit monastique de l’Ordre des adorateurs des mains du patriarche Youhanna Al Hélou. 4 ans après, Daoud entre dans son Ordre et fut ordonné prêtre. En 1814, les deux sont entrés dans l’Ordre Libanais Maronite, et y ont offert les propriétés qui revenaient à leur Ordre"[201]. "Après quoi, le couvent des Saints Pierre et Paul fut transformé en ermitage, en 1828"[202].

"L’ermitage est situé sur un picon, à une altitude de 1378m; formé d’un seul étage à deux pavillons, Est et Ouest; chacun comprend 3 cellules dont les toits sont faits de troncs d’arbres. Le plafond de l’Église est en pierre qui prend une ferme voûtée; on y trouve deux armoires, l’une à droite de l’autel, l’autre à gauche, prenant la forme d’un arc, dans le même mur en pierre de voûte; il y a une armoire dans le mur ouest, une fenêtre vitrée au mur Sud. L’autel se dresse adjacent au mur Est, consacré aux patrons de l’ermitage, Saints Pierre et Paul, dont l’image est accrochée plus haut que le milieu. La terre de l’église est dallée en pierres simples, avec un chœur plus élevé de 25cm, dont les dalles sont prises de rochers de la montagne. L’autel est en bois simple. A gauche de l’entrant, on voit une lucarne pratiquée dans le mur où on dépose la veilleuse à l’huile du Saint Sacrement. Dans le mur Ouest, il y a la porte d’accès à l’église, extérieure à l’ermitage, par où les communs peuvent entrer.

  "Le corridor qui sépare les cellules de l’église, où aboutit un portique qui donne au nord, est ouvert par un arc; et à l’est c’est un accès à la cuisine de l’ermitage, un mur séparateur l’isole d’une cellule obscure et minable où l’on dépose des bûches pour l’hiver. Il y a un puits pour recueillir les eaux pluviales. L’église est construite avec des pierres de taille, quand à celles de l’ermitage, elles sont très misérables. Il est entouré d’une muraille, d’une hauteur inégale qui de 2 à 3 mètres; il est exposé aux tempêtes et foudres; rares sont les ermitages qui lui ressemblent, sur des cimes habités à une telle altitude au Liban"[203].

 

2- Son premier ermite

"Le premier ermite de notre Ordre qui est entré dans cet ermitage, est l’homme de Dieu, le Père Alichaa Al-Hardini. Le 29 Novembre 1829, il obtint l’autorisation du Père Ighnatios Bleibel, alors Supérieur Général. Au début, il demeura à l’ermitage de Kozhaya pour 6 mois environs; puis, il a été transféré à celui de Saint Maron à Annaya, sous l’ordre des supérieurs et où il a dû passer 44 ans et demi"[204]. "Il se passionnait pour le travail manuel: c’est lui qui a dallé l’ermitage, y transportant à dos les dalles, prises d’un endroit lointain; c’est lui, aussi, qui a planté la vigne à l’est de l’ermitage, après y avoir coupé les arbres, la retournant et la défrichant"[205]. Dieu a effectué des miracles par son intercession"[206].

 

3- Opinion des deux maîtres de Charbel à propos  de l’anachorétisme

Une fois, Saint Nehemtallah  Al-Hardini vint rendre visite à son frère, l’ermite Alichaa. Conversation faisant, Père Alichaa dit: "il t’est plus favorable et plus convenable d’abandonner la vie du couvent"[207] "pour vivre dans cet ermitage avec moi"[208] "où tu passeras le reste de ta vie dans le calme et la tranquillité, loin de tout vacarme, à prier avec un esprit tranquille et serein"[209]. "Nous passons notre vie ensemble"[210] "et tu vivras en paix et sérénité"[211] "Il lui répondit: "ceux qui luttent dans la vie communautaire"[212] "avec l'ensemble des moines a une grande récompense"[213] "et le plus grand mérite"[214]. "C’est là où il faut supporter, patienter, plier sa propre volonté, accepter la faiblesse des faibles.  Les Pères spirituels considèrent la vie communautaire comme étant un martyre perpétuel; c’est que le moine ne doit pas faire ce qui lui plaît, ce qui est convenable à son tempérament et sa conduite; plutôt, il doit veiller à ce qu’il ne blesse ni ne chagrine ses frères; qu’il contrôle attentivement son comportement pour ne pas les scandaliser. Ce sont les obligations du moine; mon frère, tandis que l'ermite est seul, épargné d'être tenté par l'extérieur; il passe son temps dans la prière dans cette vigne, "[215], "et vit comme il veut; alors qu'au couvent le moine s’applique à l’obéissance. Puis, à l’ermitage, il n’y a ni tentateur ni vexations alors qu’avec la communauté on y est toujours exposé. Puis, au couvent, celui qui s’implique dans la pratique de la vertu, donne le bon exemple aux autres"[216]; "toutefois, je peux dire: à chacun sa vocation, tout le monde n’est pas semblable: qui pour la prière, qui pour la vie communautaire"[217]; "quant à moi, c’est ma vocation que j’ai embrassée depuis longtemps"[218].

 

4- La situation de l’Ordre un peu avant l’entrée de Charbel dans l’ermitage

Après le chapitre général de 1832, au cours duquel le patriarche Maronite est intervenu pour désigner l’homme de Dieu, le Père Moubarak Houlaihél[219], Supérieur Général, l’esprit des clans commença à apparaître[220], le fait qui entraînera ultérieurement à l’appartenance aux villages[221]. Malgré la conservation minime de l’esprit monastique, cette orientation à l’appartenance à la région s’est accrue. Les couvents de Jbeil et du Nord sont restés  communs entre les moines des deux régions jusqu’à la désignation du Père Éphrem Geagea comme Supérieur Général en 1862.

5- La gérance du Supérieur Général, Éphrem   Geagea

Le Supérieur Général était partisan de l’appartenance à la région[222]. Il a procédé à muter presque tous les moines du Nord de la région de Jbeil[223] pour fonder le couvent de Saint  Semaan Al Qarn et l’école de Ban au Nord[224]. Il abandonna le siège du supériorat général à Tamiche pour résider, la plupart du temps au couvent de Kozhaya et celui de St Semaan Al Qarn[225]au Nord.

 

6- Le couvent de Annaya jusqu’à l’entrée de Charbel à l’ermitage

Les moines de Jbeil, en particulier ceux de Mechmech,[226] ont pris en charge les ministères du couvent de Annaya et commencèrent à minimiser l’ermite, Alichaa Al-Hardini, qui était presque un supérieur dans son ermitage et un excellent administrateur. Le patriarche Maronite a proposé son nom au supériorat général en 1856[227], comme une solution au conflit entre les deux camps ennemis dans l’Ordre, en ce temps-là; et parce qu’il était l’un des moines les plus célèbres en science, en vertus et en administration[228]. Il a investi les revenus des vœux de l’ermitage, dans l’achat de 50 terrains, l’acceptation de 7 terrains, offerts comme vœux entre les années 1833 et 1870[229], hormis les terrains vendus après son décès[230]. Après 1870, date à laquelle il a acheté le dernier terrain, une dispute éclata entre lui et le Supérieur du couvent de Annaya le Père Roukoz de Mechmech; malentendu qui devait perpétuer avec le supérieur, Le Père Abdel Massih[231], soutenu par les Pères, Roukoz et Antoun de Mechmech; ils ont envoyé une bande qui a frappé et blessé le frère Abdallah Al Bani[232] qui servait l’ermite; à la suite de cet accident, le Supérieur Général a dû intervenir, demandant à l’ermite de laisser la gestion des propriétés. Mais les moines voulant tout accaparer, ont envoyé le Père Antoun de Mechmech qui a ravi les chèvres au chevrier. L’ermite adressa une lettre au patriarche le priant par les entrailles du Christ de le secourir[233].

 

7- Alichaa réclame Charbel avec l’audace des Saints

Bien que l’appartenance à la région ait trié les moines de l’ordre en 5 grands groupes, chacun d’eux est formé d’une petite équipe que lie la parenté du sang, et en particulier, l’appartenance au village[234] et les intérêts[235], Alichaa, le Saint , qui a aimé son Ordre, et a regretté ce qui s’y passait, a fait l’intérêt du couvent de Annaya et de l’Ordre. Il ne s’est pas retiré au Nord pour fuir la persécution mais bien au contraire, il a demandé le Père Charbel auprès du Supérieur Général, Éphrem Geagea qui le respectait pour ses vertus, sa gérance et parce qu’il était le frère du "Saint  de Kfifane", il a exaucé sa demande, lui laissant le Père Charbel sans le muter au Nord. Aussi, Alichaa a-t-il adressé la même demande au supérieur du couvent, le Père Roukoz de Mechmech qui, au début, a refusé; puis, après le miracle de la lanterne[236] que Charbel a effectué, probablement, en Juillet 1869, il a satisfait sa demande. "Le Père Charbel a immédiatement exécuté"[237] pour hériter Alichaa, officiellement, à la veille de sa mort et son enterrement… pour devenir un jour deux universels… deux marques de sainteté…

 

8- De l’eau dans la lanterne (Mt 25,1-13)

"Quand il était au couvent, durant le triennat du Père Roukoz de Mechmech, il travaillait aux champs comme le dernier des domestiques. Une nuit, il gardait les chèvres"[238] "au temps de la moisson, alors qu’au couvent un groupe d’une trainte de moissonneurs volontaires mangeaient; les servants s’affairaient à servir les tables, le dispensier, s’empressait à servir les moissonneurs"[239]; "c’est alors que le Père Charbel vint auprès du lui demandant, devant toute la foule, de lui remplir la lanterne d’huile. Le dispensier le gronda et lui dit: "pourquoi n’es-tu pas venu le jour?" Il lui répondit: "J’étais au champs". Le dispensier rétroqua: "comme punition, je ne te donnerai pas de l’huile pour cette nuit, va-t’en". Il obéit et rentra dans sa cellule"[240]; "mais les domestiques lui avait obstrué le passage au moyen d’un banc déposé en largeur; le Père Charbel, trébucha et tomba par terre sans se plaindre"[241]. "Saba qui n’avait que 13 ans"[242], "alors domestique au couvent, le regagna lui demanda la lanterne sous prétexte de la lui remplir d’huile, mais en effet"[243], "il a mis de l’eau prise dans un bidon métallique où on mettait la cendre avec de l’eau"[244]. "Le Père Charbel prit la lanterne, l’alluma et elle s’est allumée"[245]. "Entre temps, en l’absence du Père Charbel, l’usage de l’huile"[246] "fut interdit, ordre donné, en privé, au despensier par le supérieur"[247], "s’y ajoute l’interdiction aux moines d’allumer leurs lanternes après la clochette pour le sommeil. Cette nuit-là, le supérieur se réveilla pour quelques besoins; en sortant, il vit une lumière"[248] "et s’y dirigea pour trouver que c’était la cellule du Père Charbel qui était allumée; il lui dit: "N’as-tu pas entendu la clochette? Pourquoi n’as-tu pas éteint ta lanterne? N’as-tu pas fait vœu de pauvreté!?" Immédiatement, il s’agenouilla, demandant pardon et dit: "Je suis retourné du champ, et je devrais accomplir ma prière"[249]. "Puis, je ne suis pas au courant de cette interdiction". Saba qui était proche de la cellule"[250], "dit au supérieur: "J’ai bien voulu remplir la lanterne du Père Charbel de l’huile mais le dispensier a refusé; en retournant, j’ai vu que le bidon métallique contenait de la cendre et de l’eau dont j’ai rempli la lanterne". Le supérieur l’ouvrit la vida et s’assura que c’était de l’eau. Alors, il n’a pas pu cacher ses émotions et alla raconter ce fait qui se répandit au couvent"[251].

"Le matin, le supérieur appela le Père Charbel et lui dit: "Si tu veux aller à l’ermitage pour servir les ermites, je n’ai pas d’inconvénient". Père Charbel lui répondit: "Il y a une grande différence entre mon désir et l’ordre du supérieur, si vous m’y ordonnez, j’obéis et j’y vais". Le supérieur répondit: "va". Père Charbel s’agenouilla demandant sa bénédiction. Le supérieur récita une prière et le bénit. Il se rehaussa exprimant sa gratitude,  se dépêcha de réunir ses livres spirituels, ceux des offices qu’il mit dans le sac de la paillasse avec sa couverture, lia le tout avec un cordon, mit son fardeau sur son dos, entra à l’église pour visiter le Saint Sacrement et se dirigea vers l’ermitage"[252].

 

9- Pourquoi a-t-il été envoyé à l’ermitage ?

Père Charbel ressentait le vif désir de se retirer du monde. Cette tendance s’est clarifiée après son ordination sacerdotale, car il n’a pas adressé une demande de le dispenser du travail manuel qu’il exerçait avant son sacerdoce. Sa présence dans ce couvent champêtre, loin des villages, ne fut pas à sa propre demande, mais par ordre de l’autorité, d’où il s’appliquait à la même discipline comme tous les moines qui après l’office de prière en chœur et la méditation, s’en allaient au champ pour travailler, à l’exemple des anciens moines.

Mais puisque, dans ces derniers temps, il était moins fréquent de voir des moines travaillaient au champ, vu le besoin des paroisses de leur présence, l’assiduité du Père Charbel à se trouver et au couvent et au champ était une chose très rare qui reflétait sa conviction dans cette vie, et je crois son attachement au silence et sa préférence d’éviter la fréquentation, non seulement des gens, mais aussi, celle de ses confrères sans le demander, les supérieurs satisfaisaient ces désirs, parce qu’ils réalisaient sa passion pour la pauvreté absolue et les dures mortifications étranges auxquelles il s’appliquait; on le laissait au couvent, sans  lui confier le ministère des paroisses"[253], "pour ne pas le troubler dans ses réflexions sublimes, et rester ainsi serein au couvent à donner le bon exemple dans la prière dans la messe, dans le travail, dans les dissensions théologiques et pour confesser quelques fois les hommes"[254]. "On l’a envoyé à l’ermitage après avoir trouvé qu’il le vivait avant d’y entrer"[255], "sa vie anachorétique dans l’ermitage, c’est autre qu’un prolongement de sa vie communautaire au couvent depuis le noviciat… là, il n’y avait aucune différence; c’est avec raison qu’on l’a appelé miracle des anachorètes"[256].

"Au couvent, il menait une vie d’ermite et d’anachorète. Je ne l’ai jamais entendu dire: "Je suis fatigué; j’ai faim; j’ai soif "[257]. "Depuis son entrée dans l’Ordre, il vivait en ermite"[258], "car sa vie au couvent était celle d’un ermite"[259]. "Lorsqu’il s’est engagé dans l’anachorétisme, il l’a fait par obéissance à ses supérieurs et non pas à sa demande, car il n’avait pas de tendance particulière, du moment qu’il menait une vie d’ermite au couvent, son mérite d’être à l’ermitage n’est pas supérieure à celui du couvent"[260].

D’autre part, ses confrères ne pouvaient plus supporter sa sainteté "car, par son exemple, moines et ermites conservateurs ou non, se sentaient réprimandés; de là, s’il arrivait à quelqu’un d’eux d’avoir eu l’envie de manger un seul rain de raisin, en voyant Père Charbel, il se sentait honteux de lui-même pour rejeter le raisin"[261].

10- Servant d’Alichaa

"C’est l’ermite Alichaa Al-Hardini qui a demandé l’entrée du Père Charbel à l’ermitage qui a immédiatement accepté"[262]. "Après ma prise d’habit monastique[263], on m’a muté au couvent de Annaya alors que Père Charbel l’avait déjà quitté pour l’ermitage. Il y servait le Père Alichaa et un autre ermite"[264]. "Dans son service, il était toujours obéissant, et en particulier, au Père Alichaa Al-Hardini"[265], "Père Charbel servait ses frères les ermites"[266], en particulier, "l’ermite, le Père Alichaa, à qui il amenait du couvent son manger, son boire et lui servait la messe. Parfois, il revenait au couvent pour y dire sa messe parce qu’il n’avait personne pour la lui servir à l’ermitage. Il y est resté assidu pendant 6 ans"[267].

 

11- Il leur a béni la jarre d’eau

"Avant l’engagement du Père Semaan de Ehmej dans l’Ordre[268], les sauterelles envahirent la région, vinrent les habitants de Ehmej demander au Père Charbel de leur bénir l’eau pour en asperger leurs vignes et leurs champs afin d’éloigner les dommages que les sauterelles causaient. L’eau étant bénie, ce fut le Père Semaan en personne qui la porta, aspergeant les vignes, proches de l’ermitage; ainsi les sauterelles s’en éloignèrent, et les  vignes furent protégées bel et bien"[269].

 

12- Alichaa recommande Charbel … d’être son successeur

"Après 44 ans et demi passés dans l’ermitage de Annaya, le Père Alichaa est décédé à force de l’âge, le 13 Février 1875, à l’âge de 76 ans, muni des derniers sacrements. Il est resté conscient jusqu’à la dernière minute de sa vie; fut enterré dans un cercueil en bois, le dimanche, 14 février à 8h et posé dans le cimetière du couvent Saint Maron. Nombreux étaient ceux qui ont participé à ses funérailles"[270]; "Alors, le supérieur, Élias  de Mechmech ordonna[271] Père Charbel de devenir officiellement ermite[272] avec le Père Libaos[273] Al Ramaty. Ainsi a-t-il réalisé son désir"[274].

 

13- Charbel abandonne les préoccupations économiques d’Alichaa

"Selon l’habitude des ermites avant lui, ils défendaient de couper les bûches dans les bosquets de l’ermitage, du fait de ses proximités du couvent, préférant aller plus loin, dans des endroits incontrôlés; Père Charbel a contrarié cette coutume des prédécesseurs, laissant cette question au bon escient et prudence du supérieur; toute sa vie durant, il se soumettait à l’obéissance aveugle; et il en est ainsi de la question de collecter des revenus des vœux et autre comme le faisaient d’autres pour acheter des terrains au profit du couvent. Quant au Père Charbel, il les livrait au serviteur qui devait les remettre au supérieur qui s’en disposait comme il le trouvait convenable, sans émettre aucun avis, ayant la conviction que ce que les responsables décidaient et était par excellence le meilleur"[275].

14- Décès de la mère de Charbel[276]

"Le 2/6/1875, l’épouse du curé Abdel Ahad Makhlouf, et après avoir reçu les derniers sacrements, a rendu l’âme dans la foi de la vraie Église du Christ, en la présence du curé Youssef Makhlouf. Elle était dans la confrérie de l’Immaculée Conception. Elle fut enterrée dans le cimetière"[277].

 

15- Une lune parmi les étoiles

"Sa vie dans l’ermitage n’a pas différé de celle au couvent; sauf qu’il s’appliquait à la discipline des ermites"[278]; "il n’a jamais manqué aux plus petits des devoirs et obligations des ermites"[279]; "il y a saisi l’occasion de répondre à son désir avide d’aller plus loin dans l’ascétisme et la mortification se satisfaisant d’un seul repas par jour"[280], "même il dépassait la règle par plus d’ascétisme pour porter le cilice et la ceinture en fer épineux; toujours avec l’autorisation[281] des supérieurs"[282].

"Il était ermite; je n’ai jamais vu de toute ma vie, un ermite pouvant l’égaliser dans la vertu et l’observation de la règle, même parmi les moines dévots"[283]. "Il a surpassé tous les ermites"[284] "pour qui il était comme la lune parmi les étoiles"[285]; "un ermite distingué plus que les plus justes moines et des communs, comme se distingue le grand chêne de l’arbrisseau épineux"[286]. "Sa vie fut angélique et céleste"[287]. "Sa personne représente la chasteté, la gravité, la foi vivante, l’amour de Dieu et du proche. En lui, ruissèlent les 3 vœux monastiques, en fond et en forme. Pour nous et pour ceux qui le connaissent, nous n’avions aucun doute à l’égard de sa sublime sainteté"[288].

16- Servant des ermites (Jn 13,14)

"Père Makarios de Mechmech[289] entra à l’ermitage de Annaya le 25 Avril 1880, avec l’autorisation du Supérieur Général Martinos de Ghosta"[290]. "Père Charbel alors, venait au couvent pour préparer aux deux ermites, les Pères Makarios de Mechmech et Libaos Al Ramaty leur manger et boire"[291] "pour une semaine qu’il mettait dans un sac en poil de chèvre et le transporter sur son dos"[292], "car il les servait"[293] "et se considérait comme serviteur à son compagnon, l’ermite, le Père Makarios de Mechmech"[294].

 

17- Reviens à l’ermitage

"Père Charbel a été chargé de veiller sur le terrain planté de concombres et le garder contre les renards. Le matin, le Père Makarios trouva que le terrain a été dévasté; il a réprimandé Père Charbel pour sa négligence; alors il dit: "j’ai vu que les petits des Chacals avaient faim, j’ai eu pitié d’eux et je les ai laissés manger". Père Makarios répondit exaspéré: "Va dormir au couvent"[295]. Il y arriva en retard"[296] "et entra dans sa cellule vide et la lanterne, qu’il n’a plus utilisée depuis des années, était aussi vide"[297]; "il est allé auprès du cuisinier pour la remplir d’huile; le cuisinier répondit: "le dépensier est parti, moi-même, je n’en ai pas". Il le pria de lui en donner un peu; le cuisinier prit la lanterne, la remplir d’eau au lieu de l’huile et la lui rendit"[298] ; "et la voilà qui s’alluma et pour une durée plus longue que l’huile. Je m’en suis assuré auprès de ceux qui ont rempli[299] la lanterne d’eau"[300]. "Après deux heures d’absence, le dépensier, frère Francis entra dans la cellule du Père Charbel pour trouver la lanterne allumée; il s’en approcha, l’examina et y trouva de l’eau; le frère s’effraya, n’osa rien lui dire"[301]. "Il raconta devant moi, au Père Élias  de Mechmech: "on a mis de l’eau dans la lanterne du Père Charbel au lieu de l’huile et la lanterne s’alluma; moi-même, j’ai été pour examiner la lanterne et j’y ai trouvé de l’eau"[302]. "Après le miracle de la lanterne, le supérieur ordonna Père Charbel de rentrer à l’ermitage après qu’il en eut été chassé par le Père Makarios"[303].

 

[5] Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[6] Bachir II Alchehabi le Grand.

[7] Un village situé entre Zgharta et Tripoli.

[8] Ermite de Annaya, p.10.

[9] C’était l’habitude des curés de Bqaakafra d’inscrire dans un  registre, en stipulant l’année une seule fois, et pour la répéter ils disaient : "à la même année". D’où Chebli en a déduit que la mort eut lieu en 1831, se référant à la date de l’année suivante de 1832; mais peut-être, le décès eut lieu entre 1831 et 1833, avant le remariage de sa mère, car la confusion des dates dans le registre de Bqaakafra était une chose habituelle.

[10] Registre nº1, Bqaakafra, avant le numérotage, première page déchirée.

[11] Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[12] Témoignages de Ida, Aziz Chidiac et Habib Aarida.

[13] Ivre en Dieu, p.44.

[14] Le curé Boulos Makhlouf, Positio  de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.121.

[15] Voir, registre Nº1, Bqaakafra, début du registre des mariages et des décès.

[16] Chebli a livré son témoignage après environ 35 ans de recherches. Dans son livre Ermite d'Annaya, il n’a pas mentionné les dates des baptêmes de ses frères! Toutefois, il a fait état du décès de son père et du remariage de sa mère parce qu’il les a trouvés. Mais son propos sur les dates du baptême de ses frères est invraisemblable car le registre débute en 1830! Or, selon Chebli, Youssef qui était le 5e enfant dans l’odre, naquit en 1828, donc, comment aurait-il pu trouver les dates de leurs baptêmes?? Reste que Chebli a dû oublier.

[17] Père Antonios Chebli, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.228.

[18] Ivre en Dieu, p.44.

[19] Diaire d'Annaya ; p.8 ; Al-Tannouri, p.1; Wardé Makhlouf, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.256.

[20] Registre nº1, Bqaakafra, p.8.

[21] Registre nº1, Bqaakafra, p.2.

[22] Ermite d'Annaya, p.11.

[23] Registre nº1, Bqaakafra, les mariages et les décès, p.3.

[24] Jusqu’au 25/10/1845, registre nº1, Bqaakafra, p.25, il s’appelait toujours Lahhoud Ibrahim ;  le 23/4/1851, Tannous (qui était l’aîné de Lahhoud) prit le nom de Tannous Al-Khoury Abdel Ahad, registre nº1, Bqaakafra, p.28, ce qui signifie que son ordination eut lieu entre les deux dates.

[25] Ermite d'Annaya, p.11.

[26] On ne mentionne pas du tout l’abbé Abdel Ahad dans le registre de Bqaakafra, ni dans ceux des baptêmes, des mariages et des décès, à l’exception des trois décès dans la localité de Baalbek qu’il n’a pas présidés (registre nº1, Bqaakafra, les mariages et les décès, p.113; il paraît qu’il a été désigné curé des paroissiens des habitants, originaires de Bqaakafra résidant dans la localité de Baalbek, c'est-à-dire: Deil Ahmar et les villages voisins.

[27] Peut-être, son nouveau mari aurait déjà travaillé dans la localité de Baalbek, avant son ordination sacerdotale, au moins en hiver; ce qui justifie le baptême des deux enfants en été à Bqaakafra, alors qu’on n’a pas mentionné celui de sa fille; ce qui attire l’attention c’est qu’il n’était pas présent lors du décès de son épouse?!

[28] Témoignage de Challita Nakad, déposé devant nous, Juin 2006, Bqaakafra, 1992; jusqu’à nos jours, la famille Zaaëter habite à Deir Al Ahmar, localité limitrophe à Chlifa; son origine dérive de la famille Makhlouf de Bqaakafra.

[29] L’Abbé Boulos makhlouf, Positio  de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.120.

[30] Iid Nakad, Positio  de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.116.

[31] Pour plus de renseignements sur l’ambiance du village en général: les habitudes, les travaux, l’habitation et les problèmes … voir Adib Al Kassis, le village libanais, dans la pensée de Chikri Khoury et Antoun Khayat, liban, 2001; et Anis Fraïha, le village libanais, une civilisation en voie de disparition, le Liban, Jarrous presse, sans date.

[32] Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[33] Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[34] Voir, registre nº1, Bqaakafra.                       

[35] Voir, guide de la grotte de Saint Charbel.

[36] Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[37] Al-Tannouri, p.2.

[38] Hanna Al Khaïssi, Positio  de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.119.

[39] Hanna Al Khaïssi, Ermite d'Annaya, p.85.

[40] A quinze heures, déborda la rivière "d’Abou Ali", dont l’eau couvrit le pont, dévasta la porte du fer (Bab Al Hadid) Asswaïqa, l’abattoir, le marché du  "Haraj", Al Mahalla; attaqua avec rage le quartier des chrétiens. Les marchés et les boutiques ont été engloutis; dans des endroits, elle atteignit les plafonds; des maisons, à force des flots, s’écroulèrent sur les habitants et tout ce qu’elles contenaient; des bestiaux, des chevaux, des ânes et des chameaux furent emportés; des platanes et des peupliers furent déracinées, chaque arbre était aussi grand qu’un quartier; des hommes, de femmes et des enfants trouvèrent la mort dans les marchés; le tiers de la région, environ, a été sinistré: les magasins ont été entièrement endomagés dans tout ce qu’ils contenaient: des meubles, des objets en cuivre, des matelas, des couvertures, des provisions, de l’or et de l’argent; les pertes ont été estimées à 3000 sacs d’or (le sac équivalait à 500 piastres); les dégâts dans les jardins, dans les potages, dans les moulins et dans les arbres fruitiers ont dépassé les 2000 sacs d’argent. Plus de 100 femmes sont mortes à cause de la terreur, chose étrange de nos jours! L’eau déborda au-dessus du pont, la mesure d’une taille; le tout se déroula en une demi-heure; si Dieu n’avait pas pris soin de ses créatures, les gens auraient péri dans l’eau; car vers 16 h. la rivière a repris son cours; l’eau avait la couleur d’une argile très lourde et noire, si l’inondation avait duré encore un quart d’heure, les deux tiers de la région auraient été sinistrés; si elle s’était passée la nuit, on aurait subi les mêmes pertes; sans Dieu, l’omnipotent, nos âmes auraient péri avec celles qui ont trouvé la mort. A Lui la louange dans toute les circonstances, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen (Youssef Ibrahim Yazbek, papiers libanais, vol.II, Maison d’édition Araëd Al Loubnany, Beyrouth, 1983, p.52-53, d’après un document, trouvé parmi les feuilles de papier de Salim Khaïrallah). Maalouf poursuivit dans la revue, La Grâce, vol.I, p.329, en disant: "lorsque l’eau recoula, le Pacha a fait venir, pour son propre compte, des plongeurs qui ont sorti tous les trésors, emportés par l’inondation, dont il a gagné beaucoup d’argent" (d’après le Père Pierre Saadé, couvent de l’or, Kfifanee, livre III, Liban, 2004, p.321.

[41] Hanna Al Khaïssi, Ermite d'Annaya, p.84.

[42] Hanna Al Khaïssi, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.118.

[43] Hanna Al Khaïssi, Ermite d'Annaya, p.85.

[44] Charbel a employé "en arabe le diminutif de torrent", car les gens, au début, n’y ont accordé aucune importance.

[45] Toum Al Mezrab et Dahr Al Qadib sont deux sommets de la montagne "Al Makmel" qui est en la plus haute montagne au Liban, à une altitude de 3080m.

[46] Ce sont des bergers bédwins.

[47] C'est-à-dire au début du torrent, ils étaient tranquilles, sans prévoir ce qui pourraient se produire.

[48] Une expression au Liban Nord qui veut dire: rendre visite, veiller et prendre un café.

[49] Pour empêcher l’eau de se déverser sur leurs domiciles et leurs propriétés.

[50] Il s’appelle Sleiman Aarida de Bqarqacha, il a disparu dans l’inondation; une opération de sauvetage a été menée à sa recherche; Hanna Al Khaïssi Ermite d'Annaya, p.85, rubrique 2.

[51] Le terme éjection dans le vers arabe se lit de deux façons: soit "ses actions" au pluriel, soit après correction "ses chaussures ; or ni l’un ni l’autre ne donnent le sens; par pudeur, il a recouru à l’euphémisme pour signaler "l’éjection".

[52] C’était l’habit que portaient les habitants de la Békaa, et non pas le pantalon.

[53] A cause de la hausse du débit de l’eau, ils ont utilisé la barque et non plus les animaux (chameau, cheval, mulet, âne).

[54] Le couvent de Hammatoura est situé en face du village de Kosba; il est construit dans les rochers.

[55] Dans le temps, ses habitants, issus de la lignée des princes, étaient des oppresseurs; toute nouvelle mariée devait passer sa première nuit de mariage chez eux.

[56] La rivière de Kadicha, là où elle verse dans la mer s’appelle Abou Ali.

[57] D’après des papiers en possession du Père docteur, Gaby Abi Samra; Positio  de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.118-119. Un torrent a eu lieu le 23/5/1882; il a causé des dommages agricoles et des pertes dans le bétail; il n’a pas eu  de pareil, il a duré 48 heures, diaire d'Annaya, p.1.

[58] Père Éphrem Nakad, Positio  de la cause de de canonisation de Charbel, 1926, p.122.

[59] Charbel a répondu à une question que Père Hananya Al Jajy lui a posée: "Que travaillais-tu chez ton père?", Père Hanania Al-Jajy, Positio  de la cause de canonisation, 1926, p.46.

[60] Iid Nakad, in Chemin de la sainteté, année 1, p.208.

[61] Wardé Makhlouf, cause pour  la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[62] Iid Nakad, Chemin de la sainteté, année 1, p.208.

[63] Iid Nakad, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.114.

[64] Hanna Al Khaïssi, Positio  de la cause de canonisation de  Charbel, 1926, p.119.

[65] Iid Nakad, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.114.

[66] Père Éphrem Nakad, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.120. Expression populaire voulant dire: ne lâche pas ta vache brouter dans les jardins et les champs des habitants du village et endommager les semences.

[67] Hanna Al Khaïssi, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.119.

[68] Père Moubarak Tabet, cause pour la canonisationde Charbel, 1955, p.11.

[69] Fouad  Khoury, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.255.

[70] Abbé Jean Andari, Cause pour la canonisation de Charbel, 1955, p.37.

[71] Guide de la grotte de Saint Charbel, à Bqaakafra.

[72] Al-Tannouri, p.2.

[73] Guide de la grotte Saint Charbel, à Bqaakafra.

[74] Hanna Al Khaïssi, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.119.

[75] L’Abbé, Boulos Makhlouf, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.120..

[76] Hanna Al Khaïssi, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.119.

[77] L’oncle germain du Père Charbel et son tuteur.

[78] Registre Nº1, Bqaakafra, p.108.

[79] Registre Nº1, Bqaakafra, p.108.

[80] Une maladie contagieuse; pour en empêcher la contagion, en isolant le malade loin des gens, vu l’indisponibilité du médicament, pour plus de renseignements, voir voyage au Liban et en Syrie du Monseigneur Misseline, conseiller de l’empereur d’Autriche et le chef de la cour Papale du Pape Pie IX traduit et commenté en arabe par le Père Ighnatios Al-Khoury, le moine Libanais mais, présent de la revue, les épis aux abonnés, l’année 16, n° 8-10, Août, Septembre, Octobre, p.606-607 et 689.

[81] Registre Nº1, Bqaakafra, p.112.

[82] Traduction en prose.

[83] D’après des papiers en possession du Monseigneur Antoine Zaarour.

[84] Registre nº1, Bqaakafra, les mariages et les décés, p.7.

[85] Registre nº1, Bqaakafra, p.7.

[86] Ghalieh, fille de Hanna Zaarour naquit le 1/1/1864, c’est une preuve que la fillette est décédée, registre nº1, Bqaakafra, p.54.

[87] Registre nº1, Bqaakafra, p.24.

[88] Id. Nakad, Positio de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.115.

[89] Diaire de Houb, p.29.

[90] Archives, N.D. des secours, K-593.

[91] Moines de notre village, p.50.

[92] Archives, N.D. des secours T-661.

[93] Ermite d'Annaya, p.82.

[94] L’ancien diaire de Kfifanee, p.9.

[95] Archives. N.D. des secours, K – 495.

[96] Archives N.D. des secours, R – 481 ; K – 536 ; T – 219.

[97] Moines de notre village, p.51.

[98] Archives N.D des secours, K – 547, le 31/11/1841.

[99] Moines de notre village, p.50.

[100] Archives N.D. des secours, T – 481, le 1/11/1847.

[101] Archives N.D. des secours, K – 504.

[102] Archives N.D. des secours, R – 481 ; K – 536 ; T – 219.

[103] Archives N.D. des secours, K – 613.

[104] Archives N.D.des secours, K – 553.

[105] Archives de Bkerké, tiroir 1875.

[106] Diaire de Kouzhaya, p.119, nº232.

[107] Diaire de Kouzhaya, p.119, nº213.

[108] Dévoilement du cacher, p.60.

[109] Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.288.

[110] Iid Nakad, Chemin de la sainteté, p.208-209.

[111] Ermite d'Annaya, p.82.

[112] Une lettre envoyée le 30/8/1848, dont une copie a été destinée à la communauté du couvent Saint Joseph El-Bourj, Archives N.D. des secours, R – 113 et Y – 598.

[113] Diaire de Maïfouq, p.5.

[114] Le supérieur et le maître des novices.

[115] règles du novice, p.92-93.

[116] Père Boutros Damien de Mechmech, Positio  de la cause de canonisation, 1955, p.89

[117] règles du novice, p.98.

[118] Père Élias de Ehmej, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.157.

[119] Iid Nakad, in Chemin de la sainteté, année 1, p.250.

[120] Iid Nakad, Chemin de la sainteté, année 1, p.250.

[121] Voir Synaxaire maronite, selon le rite de l’Église d’Antioche maronite, préparé et ordonné par Père Boulos Daher, publications de l’Institut de Liturgie à l’Université Saintesprit, 23, Kaslik, Liban, 1996, p.243.

[122] Moines de notre village, p.198.

[123] Cette église a été signalée dans le registre des achats des terrains du couvent de Kozhaya entre les années 1822 et 1825: deux terrains à Bqoufa, l’un au voisinage de l’église Saint Charbel, p.178, qu’il a échangé contre un autre à Wata Al-Ramat p.183, 214, 215.

[124] S’affliger trop = grande tristesse avec laquelle l’affligée s’abstient à la joie, aux visites, au manger apprécié par décédée, sujet de l’affliction.

[125] Ermite d'Annaya. p.75.

[126] Registre nº 1, Bqaakafra, les décès, p.112.

[127] Iid Nakad, Positio  de la cause de canonisation  de Charbel, 1926, p.116; Ermite d'Annaya, p.73.

[128] Une lettre envoyée le 30/8/1848, dont une copie a été destinée à la communauté du couvent Saint Joseph Al-Bourj, Archives N.D. des secours, R – 113 et Y – 598.

[129] Père Antonios Chebli, Positio  de la cause de canonisation, 1955, p.230. Cela veut dire qu’il a changé de couvent dans la période du traitement des vers à soie, c'est-à-dire en Mai, plus probablement en 1852 et non pas en 1853 (car on trouve l’expression: il acheva la deuxième année du noviciat; l’année ne compte pas 5 mois! il séjourna à Maïfouq 9 mois et à Annaya 17 mois comme novice.

[130] Père Youssef  Khachan, les quatre astres, p.40.

[131] Le verbe monastique en arabe veut dire: quitter le couvent à sa propre initiative. Cause de la canonisation de Charbel; 1955, p.296; diaire de Maïfouq, p.5.

[132] Père Antonios Chebli, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.230.

[133] Ermite d'Annaya, p.82.

[134] Wardé Makhlouf, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.289.

[135] Prononça ses vœux, le 1/11/1833 au couvent de Houb, fut ordonné prêtre, le 20/8/1838, décédé, le 9/1871; fut supérieur du couvent de Annaya entre 1848 et 1850; Moines de notre village, p.54 et 251.

[136] Père Emmanuel Al-Haj, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.296.

[137] Chemin de la sainteté, année 1, p.251.

[138] Iid Nakad, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.294.

[139] Décédé Frère convers, à Kfifanee, 1896; Moines de notre village, p.126.

[140] Diaire de Annaya, p.8.

[141] Nehemtallah  Nehmé, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.201.

[142] Chemin de la sainteté, année 1, p.251.

[143] Père Simaan de Ehmej, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.41.

[144] règles du novice, p.101, la chasteté.

[145] Constitutions 1732, chasteté. Qarâli explique cette obligation en disant: "nul n’ignore que nombreux sont les pères et les ermites qui ont déçu leurs mères et leurs proches parents quand ils s’abstenaient à parler avec eux, à les regarder et les fréquenter. C’est ce que nous lisons dans la biographie Saintsiméon le stylite. Père Bimine et ses frères, et nombreux d’autres" (La lampe monastique, p.72).

[146] Frère Boutros Jawad de Mechmech, Positio de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.36.

[147] Père Hanania Al Jaji, Positio de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.45.

[148] Youssef Khalifé, Cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.282.

[149] Dévoilement du cacher, p.135.

[150] Père Francis Sibrini, Positio  de la cause de la canonisation de Charbel, 1926, p.22.

[151] Boutros Moussa, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.85.

[152] Père Élias Ehmej, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.158.

[153] 5 ans! Cela veut dire qu’il y est resté une longue période, mais pas 5 ans! Plutôt environ 3 ans. Wardé Makhlouf, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.289.

[154] Ce qui confirme cette hypothèse, c’est que les Frères profès qui furent ordonnés prêtres avec Charbel, avaient aussi prononcé leurs vœux avec lui, la même année: Athanasios Toula de Jebbé, le 27/3/1853, Moines de notre village, p.75; Eklimos Al-Darouny, le 27/4/1853, Moines de notre village, p.95; Youssef Al-Darouny, le 25/12/1853, Moines de notre village, p.95; ceci montre qu’ils étaient Frères convers, et peut être vu leur bonne conduite, on a décidé de les ordonner prêtres; d’habitude les étudiants de théologie, faisaient leurs études seulement pendant 3 ans.

[155] Al-Tannouri, p.2.

[156] L’Abbé Estephane prononça ses vœux au couvent de Kozhaya, le 17/6/1855, décédé le 18/9/1908, Moines de notre village, p.158; c’est une preuve que le Saint a tardé de rejoindre le scolasticat de Kfifanee; il n’y est pas entré en 1853 comme le veut la tradition.

[157] Al-Tannouri, p.2.

[158] Père Antonios Chebli, cause de la canonisation de Charbel, 1955, p.229.

[159] Abbé Jean Indary, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.36.

[160] Père Antonios Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.230.

[161] Père Nehemtallah Nehmé, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.201.

[162] Ce substitut d’Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.257.

[163] Père Nehemtallah  Nehmé, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.201.

[164] Père Élias Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.157.

[165] Père Semaan Ehmej, Positio  de la cause de sainteté de Charbel, 1926, p.41.

[166] Père Antonios Aalwan, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.126.

[167] Père Youssef  Khachan, les 4 astres, p.41-42.

[168] Le journal du Père Nehemtallah  Al Kafri, d’après le Père Pierre Saadé, couvent de l’or Kfifanee, livre I, Liban, 2001, p.191.

[169] J’ai bien voulu parler ici de la piété de la mère à cause de l’influence du comportement de Charbel qu’il exerçait sur elle.

[170] Id. Nakad, Chemin de la sainteté, année 1, p.255.

[171] Archives de Bkerké, registre des ordinations, p.7.

[172] Diaire de Kfifane, p.21.

[173] Haouchab Nakad, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.182.

[174] Chemin de la sainteté, année 1, p.249.

[175] Père Semaan Ehmej, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.41.

[176] Wardé Makhlouf, cause de la sainteté, 1955, p.291.

[177] Près de Bchéelé et Douma.

[178] Boutros Damien de Mechmech, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.89; Al-Tannouri , p.2 ; Dévoilement du cacher, p.120.

[179] Archives N.D. des secours, K-501.

[180] Al-Tanouri, p.2; et témoignage du Frère Tanios Al-Qady, déposé devant nous: "quelques mois".

[181] Témoignage du Frère Tanios Al Qady, déposé devant nous.

[182] Où peut-être 3 ans; c’est la période du chapitre de 1859 à 1862. Le document du conseil du couvent Saint Yaaqoub  tenu en 1862 est inexistant; d’où l’on ignore si Père Charbel  était au couvent ou non. Par ailleurs, son nom ne figure pas parmi les participants au conseil du couvent de Annaya pour la même année (archives N.D. des secours, R-482); peut être, il y a là un indice qu’il était toujours au couvent Saint Yaaqoub. D’autre part, son nom ne figurait pas non plus dans les deux conseils, tenus en 1865, respectivement à Saint Yaaqoub (archives N.D. des secours, K-542) et à Annaya (archives, N.D. des secours, K-537). Je crois que ceci découle de 2 raisons: Père Nehemtallah  Toubia, appela Saint Charbel, lui disant: va  garder la vigne contre les renards et envoie-nous Père Antoun de Mechmech, son garde (prononça ses vœux, en 1850, ordonné prêtre en 1859, décédé en 1906; Moines de notre village, p.180-181), car il doit participer au conseil local, Père Charbel est allé directement. Cette version est conforme au conseil de 1865, pour 2 raisons: 1- La présence du Père Antoun de Mechmech pour la 1ère fois au couvent de Annaya; précédemment, il était membre de la communauté de N.D. de Machnaqa (archives, N.D. des secours, R-468). 2- Le conseil se tint le 20 septembre, période où murit le raisin.

[183] Prononça ses vœux au couvent de Houb en 1835, ordonné prêtre en 1838, décédé en odeur de sainteté, le 26/1/1884, Moines de notre village, 83.

[184] Moines de notre village, p.252.

[185] Voir, archives du couvent Saint Yaaqoub  Al Hosson.

[186] Lumières monastiques, vol.II, tome II, centre de publications artistiques, l’Université Saintesprit, Kaslik, Liban, p.32.

[187] Dévoilement du cacher, p.107.

[188] Nom                       village                    date du décès       cause du décès     page dans le diaire de couvent d'Annaya

Père Emmanuel         qartaba                   15/11/1841             variole                    49

Frère Germanos        Amchite                 15/12/1841             variole                    49

Frère Samuel             Tannourine           8/1/1842                 variole                    49

Frère skandar            Tartej                      23/9/1842               fusillé par les Chiites           49

Quant aux veccations des Chiites contre le couvent de Qartaba, le supérieur du couvent a écrit au patriarche pour lui en faire par: «…par précaution, suite aux veccations perpétrées contre nous, nous vous soulevons notre besoin, espérant de nous commander au magasin de munitions de guerre une quantité de grains et plomb et de la poudre. Pour la conserver contre un imprévu.» Archives de Bkerké, le 3/1/1841, tiroir du Patriarche Youssef Houbaiche, d’après le Père Pierre Saadé, couvent de l’or Kfifanee, livre III, Libam, 2004, p.501.

[189] C.à.d. l’actuel couvent; inscription en haut de l’ancienne porte du couvent d'Annaya.

[190] Al-Tannouri, p.2.

[191] Père Charbel de Bqaakafra, ainsi était-il connu parmi les moines, a signé.

[192] Archives N.D. des secours, T-232.

[193] Archives N.D. des secours, K-612.

[194] Archives N.D. des secours, K-580.

[195] Al-Tannouri, p.2.

[196] Vie et correspondances de l’évêque Youssef Praëfer, évêque d’honneur de lataquie, siège à Saint Yohanna Maron, Kfarhay, 1818-1889; Personnalités dans l’histoire du Liban, Michel Abi Fadel, D. Jean Nakhoul, 2005, p.110.

[197] Wardé Makhlouf, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.292.

[198] Prononça ses vœux au couvent Annaya en 1837, ordonné prêtre en 1841, décédé au couvent de Maïfouq en 1886 (Moines de notre village, p.251; expulsé de l’Ordre par le patriarche Boulos Massaad, archives N.D. des secours, R-1476.

[199] Ighnatios de Mechmech, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.66.

[200] C’est lui qui a fondé l’Ordre des adorateurs au couvent de la transfiguration, puis il s’est engagé dans l’Ordre Libanais Maronite.

[201] Archives d'Annaya, p.5-6.

[202] Dévoilement du cacher, p.107.

[203] Positio  d’interdiction d’adoration, p.37.

[204] Dévoilement du cacher, p.107.

[205] Dévoilement du cacher, p.111.

[206] Dévoilement du cacher, p.112-113.

[207] Père Mikhaël Khalifé, Positio Al-Hardini, p.85.

[208] Père Semaan d'Ehmej, Positio Al-Hardini, p.90.

[209] Père Mikhaël Khalifé, Positio Al-Hardini, p.85.

[210] Père Youssef Ibrahim Hasrouni, Positio Al-Hardini, p.100.

[211] Père Semaan d'Ehmej, Positio Al-Hardini, p.90.

[212] Père Mikhaël Khalifé, Positio Al-Hardini, p.85.

[213] Père Semaan d'Ehmej, Positio Al-Hardini, p.90.

[214] Père Youssef Ibrahim Hasrouni, Positio Al-Hardini, p.100.

[215] [215] La vigne de l'ermitage. Père Mikhaël Khalifé, Positio Al-Hardini, p.85-86.

[216] Père Youssef Ibrahim Hasrouni, Positio  Al-Hardini, p.100.

[217] Père Mikhaël Khalifé, Positio Al-Hardini, p.86.

[218] Père Semaan d'Ehmej, Positio Al-Hardini, p.90.

[219] Il était charitable envers les pauvres… Dieu a effectué, grâce à son intercession, beaucoup de miracles, de son vivant et après sa mort, décédé en 1864, diaire de Saintsassine-Baskinta, p.14.

[220] Des clans d’appartenance aux personnes, en particulier aux Pères: Ighnatios Blaïbel, Emmanuel Al-Achqar, Al-Matni et Arsanios Al Nihaoui.

[221] Voir les conseils locaux, archives N.D. des Secours; à Houb: tous les moines étaient de Tannourine; à Qartaba  tous les moines de Qartaba; à Annaya (la majorité de Mechmech; cette tendance dans la désignation des moines a eu lieu durant les mandats des Pères: Emmanuel Salamé Al Matni et Emmanuel Al Achkar Al-Chababi qui ont accédé respectivement au supériorat général de l’Ordre; ce sont eux qui ont entraîné l’intervention de Rome qui a désigné 3 fois Al-Hardini conseiller général dans le supériorat. C’était la première fois où Rome a fait son intervention.

[222] Peut être il s’opposait à l’attitude du patriarche qui contrariait Youssef Karam; le patriarche soutenait à ce que le pouvoir maronite reste à Kesserwan (V. Youssef Karam, son mémorandum au gouvernement et aux peuples européens). Selon Père Maron Karam, Bkerké aurait lutté contre 3 personnalités du Nord: Youssef qui fut expatrié, l’évêque, Youssef Al-Débés accusé de relations un exemple avec les femmes, Éphrem Geagea, limogé et renvoyé de l’Ordre. D’autre part, par opposition aux supérieurs généraux: Emmanuel Al Matni, Emmanuel Al-Chababi et Arsanios Al-Nihawi.

[223] V. archives N.D. des secours, les chapitres généraux de 1865 à 1874.

[224] Moines de notre village, p.201.

[225] V. les lettres, archives N.D. des secours, entre les années 1862 à 1874, car toutes sont adressées au Père Lorensius Al-Chababi et non pas à lui; elles montrent sa présence au Nord et non plus à Tamiche.

[226] V. Archives N.D. des secours, conseils du couvent de Annaya aux années de l’anachorétisme d’Alichaa; la majorité étaient de Mechmech; V. visite canonique de 1897; Bkerké, le patriarche, Hanna El Hajj, dossier 18, n8227, p.23 ; V. Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124.

[227] Chapitre d’Al-Chawadih, connu par ce nom dans l’Ordre.

[228] V. les chapitres généraux de l’Ordre, le Père, D. Élie  Aazzi.

[229] V. archives d'Annaya, p.18-24 et 31.

[230] Voir, l’abbé Ramia, Ermite d'Annaya, p.42, la cause de la vente parait-il, fut un problème causé par père Roukoz de Mechmech qui avait signé une lettre de change en 1871 au nommé Khairallah Chéhadé, qui à son tour l’a vendue à Melhem Mansour de Beyrouth; ce dernier a réussi à séquestrer toutes les revenues du couvent suite à une sentence prononcée par le tribunal de Beyrouth; il a réclamé d’être rouboursé en liquide, sinon à avoir une contre valeur en propriétés du couvent; (père Élias de Mechmech (supérieur du couvent de Annaya entre 1875-1884 et 1895-1897, Moines de notre village, p.251) a adressé le 3/7/1875, une lettre au patriarche maronite; Bkerki nº181, sollicitant son secours, en disant : "Père Roukoz n’a pas touché de l’argent, bien qu’il ait signé la lettre de change); cette affaire fut à l’origine de la persecution exercée par père Roukoz contre Alichaa voulant par là compenser ses pertes au tribunal pour mettre la main sur l’argent…

[231] Designé supérieur entre 1871-1875, Moines de notre village, p.251

[232] Prononça ses vœux le 9/2/1859, au couvent de Kozhaya, décédé le 2/1/1912, au couvent  sus-mentionné (Moines de notre village, p.42-42), il était partisan du nord, et fut expulsé de l’Ordre (archives N.D des secours, D-580)

[233] Nous soulevons à vos bons soins l’affaire que nous avons déjà adressé à votre béatitude, à la suite de laquelle, vous aviez donné l’ordre qu’on examinât les accusations menées par père Abdel Massih, supérieur du couvent, contre notre servant, fils de votre béatitude, Frère Abdallah Al-Baaïny; le supérieur et ses partisans ne cessent de s’opposer à nous; cela vient de l’ennemi du bien pour troubler notre conscience, au moyen de ces adversaires qui croient pouvoir nous chasser de l’ermitage; car père Roukoz est contre nous, nous n’avons trouvé aucune raison pour cette adversité, afin de nous corriger à son égard; selon nous, ce que nous avons fait à l’ermitage, ne contrarie pas la règle, (ils se sont servis des aumônes offerts à l’ermitage pour l’achat des terrains), non plus les commandements de Dieu; les susdits, non satisfaits de nous avoir maltraités, mais ils ont incité des vils qui nous ont attaqués la nuit, à l’ermitage, frappèrent, notre servant, un moine, le blessèrent; nous avons écrit au supérieur général au sujet des événements, il nous ordonna d’abandonner la question de la terre ; par sa bonté, il nous a laissé le soin des oliviers à  Ain Kfaa, pour nos besoins urgents seulement, en plus des chèvres pour nous faire un tapis, ou un cilice à porter et faire l’hospitalité aux visiteurs de l’ermitage. Le titre revient au prêtre; ceci fut décidé par notre supérieur général, le fils de votre béatitude. Tout le temps, ils nous maltraitent s’appropriant l’autorité de béatitude; nous réalisons que nous sommes des fils très proches de vous, priant votre précieuse indulgence de nous protéger d’eux; à la date ci-après, l’un des deux susdits, père Antoun de Mechmech, est venu chez le chevrier, l’a menacé, a proféré des injures contre nous et a pris les chèvres; je vous prie par les entrailles de Jésus de donner suite à notre sollicitude et nous rendre le moine à notre service, car nous sommes satisfaits de lui; puisque je suis incapable d’ajouter plus, je dirai que tous ces faits sont causés par la jalousie du démond, je me remets entre vos mains, comme l’argile dans celles du potier, tout ce dont vous ordonnez, je le réalise, car c’est inspiré de l’Esprit Saint, et avec toute obéissance, je baise le sol que vous piétinez, que Dieu garde votre pureté. Le 21 décembre 1872. Le fils de votre béatitude, Alichaa Al-Hardini, serviteur de l’ermitage de Annaya, libanais (Archives de Bkerké, tiroir 1872)    

[234] Déjà, le fondateur de notre Ordre, Abdallah Karaaly en avait mis en garde, dans son livre, La lampe monastique, pris de Saint Basil: "il est injuste qu’il y ait des Frères au couvent, manipulés par  des accords de quatre, de trois et de deux; car celui qui aime quelqu’un plus que les autres, montre que l’amour est imparfait en lui. p.150

[235] Père Maron Karam explique cette réalité en disant : "le premier conflit dans l’Ordre commença en 1832, en destituant Blaïbel du supériorat général, mouvement auquel se mêla l’autorité civile (politique), d’où a pullulé le parti "moteur" dont le but primordial était d’aboutir au poste pour réaliser ses objectifs et ses intérêts propres, s’armant de "l’appartenance à la région" pour accéder au supériorat général; une fois cela était réalisé, le supérieur général devait (solder les factures) à ses partisans au détriment du bien et de l’intérêt  général de l’Ordre; conjuguer ses efforts à fortifier la Positio n des moines de sa région, à dépenser l’argent de l’Ordre à leur compte et en distribuer à ses partisans dans les autres régions pour les gagner à sa propre cause et s’assurer leurs voix dans le prochain vote, et ainsi de suite… ", Nehemtallah  Kassab Al-Hardini, le Saint de Kfifanee, 1810-1858, traité d’étude historique globale, Père Maron Karam, introduit et publie par les pères Joseph Aazzi et Joseph Moukarzel, (l’Église en orient, 5) Nisbay, Liban, 1998, p.153-154.

[236] Au moment du miracle, Saba Al Ouwainy avait 13 ans (le substitut de Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p. 274) il a reçu la confirmation, le 19/6/1867, (registre de Ehmej, p.30) il avait alors 10 ans; il certifie qu’il entra au couvent de Annaya à 12 ans pour être au service de l’oncle de son père; le père est décédé, (v. Saba Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4) le 4/3/1869, (Moines de notre village, p.181);  il demeura au couvent au service du dispensier, Frère Francis de Mechmech, environ 2 ans, (v. Saba Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.4.) en ce temps là, Charbel était au service de l’ermite, le père Alichaa, il demeura assidû dans son service pendant 6 ans, (père Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124) toutes ses preuves sont indices de probabilité que le miracle de la lanterne serait effectué en Juillet (mois de la moisson), de 1869.

[237] Père Ighnatios de Mechmech, Positio  de la cause de canonisation de Charbel, 1926, p.63.

[238] Dévoilement du cacher, p.139.

[239] Frère Élias Mahrini, in Voie de la sainteté, année2, p.468

[240] Saba Al Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.6.

[241] L'abbé Jean Al-Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[242] Le substitut d'Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.274.

[243] L'abbé Jean Al-Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[244] Le substitut d'Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.258, mot libanais pris au diaclete voulant dire la cendre qu’on recueillait dans des récipients, la trempant avec de l’eau; elle devient riche en potassium, dont se servait pour la lessive, car en ce temps-là n’avait pas encore des détérgeants.

[245] L'abbé Jean Al-Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[246] Le substitut d'Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.258.

[247] Le substitut d'Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.259.

[248] L'abbé Jean Al-Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[249] Saba Al Ouwainy, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.6.

[250] L'abbé Jean Al-Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[251] Le substitut d'Aley, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.259.

[252] Frère ÉliasMahrini, in Voie de la sainteté, année1, p.469.

[253] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.80.

[254] Père ÉliasEhmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.87.

[255] Père Nehemtallah Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.80.

[256] Père Louis Blaïbel, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.141.

[257] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.80.

[258] Père ÉliasEhmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.87.

[259] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[260] Frère ÉliasMahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.59.

[261] Père Francis Sibrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.24.

[262] Père Ighnatios de Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.63. ce discours est inadéquat à la réalité; c’est que Charbel n’a jamais été considéré comme servant à l’ermitage, mais ermite et compagnon des ermites; par humilité, il assurait le service aux ermites et servant de l’ermitage. (l'ermite père Youhanna Khawand)

[263] Le 17/1/1874, Moines de notre village, p.38.

[264] Père Semaan Ehmej, Ermite d'Annaya, p.30.

[265] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.46.

[266] Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.67.

[267] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124.

[268] Environ ou avant 1871.

[269] L’Abbé Jean Andari, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.43.

[270] Diaire d'Annaya, p.52.

[271] le 15 février, date connue par tradition pour l'entrée de Charbel à l’ermitage,

[272] Nous n’avons pas pu trouver un document canonique ordonnant père Charbel à entrer à l’ermitage, comme c’était le cas de l’ermite Alichaa et les autres; d’où la question est toujours ouverte sur les procédures suivies, quant à l’entrée de Charbel à l’ermitage, non pas comme servant aux ermites, mais en qualité d’ermite et compagnon parmi eux. (père ermite Youhanna khawand)

[273] Il prononça ses vœux en 1855, entra à l’ermitage Saints Pierre et Paul, du couvent de Saint Maron, chez le père Alichaa et demeura chez lui environ 5 ans; avec père Charbel, il y resta 18 ans, décédé à l’ermitage de  Qattara, le 7/8/1914 (Dévoilement du cachet, p.115-117; diaire de kattara, p174)

[274] Père Éphrem Nakad, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.124.

[275] Père Youssef Hasrouni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.108.

[276] Nous avons signalé ici le décès car elle est morte au début de la vie monastique de Charbel

[277] Registre nº1, Bqaakafra, p.108.

[278] Frère ÉliasMahrini, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.55.

[279] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[280] Père Semaan d'Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.41.

[281] Ou la permission?

[282] Père Roukoz Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[283] Père ÉliasEhmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.87.

[284] Père Roukoz Mechmech, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.105.

[285] Père Hanania Jaji, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.44.

[286] Père Élias Ehmej, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.87.

[287] Père Semaan d'Ehmej, Ermite d'Annaya,1926, p.30.

[288] Le curé Mikhael Ramia, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.71.

[289] Prononça ses vœux en 1871, ordonné prêtre, le 25/2/1875, décédé le 10 octobre 1914, diaire d'Annaya, p.60… on a trouvé son corps conservé de la corruption (Dévoilement du cachet, p. 145)

[290] Dévoilement du cachet, p. 144.

[291] Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.66.

[292] Chebli Chebli, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.189.

[293] Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.66.

[294] Père Antonios Nehmeh, Positio  de la photo de Saint Charbel, p.8.

[295] Cela ne voulait pas dire que Makarios a le pouvoir de le chasser, mais l’obéissance de Charbel l’obligeait à exécuter. (père ermite Youhanna khawand)

[296] Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.85.

[297] Tel que Maron Karam le raconta devant nous, d’après le témoignage du père Youssef  Ibrahim Al Hassrouny.

[298] Père Youssef Ehmej, Cause de la sainteté de Charbel, 1955, p.85.

[299] Peut–être le pluriel montrerait-il qu’il y avait plus d’une personne présente quand on y a rempli la lanterne d’eau.

[300] Le curé Mikhael Ramia, Dévoilement du cachet, p.139.

[301] Ermite d'Annaya, p.31.

[302] Hanna Hosayni, Positio de la sainteté de Charbel, 1926, p.136.

[303] Tel que père Maron Karam le raconta devant nous, d’après le témoignage du père Youssef  Ibrahim Al-Hasrouni.

 
 

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