A: Il porta nos
souffrances (Mt 8,17)
1- La guérison du frère Boutros Jawad de
Mechmech
"Je souffrais d’un mal à la poitrine et à l’estomac depuis plus de deux
ans, ce qui m’a causé des difficultés respiratoires, semblables à celles de
l’asthme, au point où je
perdais haleine pendant que je récitais l’Angelus; je me suis appliqué
aux traitements des médecins, mais sans résultat; je me sentais fatigué jour et
nuit jusqu’à ce que Père Charbel m’ait béni; immédiatement, j’ai guéri pour ne
plus rien sentir par la suite, à savoir que je travaillais durement, et je ne
cesse, à mes soixante ans, de poursuivre mon travail manuel pénible".
2- Il sauva une fille de la
mort
"Tandis que ma sœur arrachait l’herbe du haut d’une pente rocheuse,
appelée pente de l’église (à Ehmej), elle fit un faux pas et tomba du sommet
d’un rocher à une hauteur d’une vingtaine de mètres environ, puis se heurter à
la terre évanouie, sans mouvements, muette, son corps couvert de meurtrissures,
visage sillonné de blessures, froid et jaunâtre, pouls stagnant. Les habitants
du village l’étendirent sur une paillasse et la portèrent à la maison, croyant
qu’elle était déjà morte; quand j’appris l’accident, je me précipitai très
perturbé à l’ermitage où je fis part de notre malheur à Père Charbel, le priant
d’intercéder Dieu pour elle et me donner de l’eau bénite; me voyant ainsi agité,
il me dit: "ta sœur est toujours vivante et elle guérira; prends cette
eau bénite et asperge-là" de retour à la maison, je la trouvai toujours
évanouie et les gens s’agitaient autour d’elle et pleuraient. Je l’aspergeai de
l’eau bénite, son corps reprit sa chaleur, elle ouvrit ses yeux et parla. Deux
jours après elle quitta sa couche complètement remise".
3- La guérison d’un muet (Mc 7,32-37)
"J’ai un frère, appellé Assaad
Hanna Salem, qui fut atteint soudain d’une maladie, suite à laquelle il perdit
parole pendant deux mois; mes parents m’envoyèrent une lettre au couvent de
Annaya; alors le supérieur m’autorisa d’aller le visiter; dans mon village,
Qartaba, les habitants ont cru qu’il était devenu fou, et me conseillèrent de
l’amener au couvent de Kozhaya où on exorcisait les hantés; je conduisis mon
frère à l’ermitage, sollicitant Père Charbel de prier sur sa tête, le priant de
me dire après s’il était apte à la guérison ou non; il me répondit:
"entrez-le à l’église". Je le fis agenouiller sur un gradin du chœur et
Père Charbel arriva l’évangile à la main, étole au cou, mit de l’eau bénite dans
sa paume et y ajouta quelques ossements des martyrs en poudre, fit boire mon
frère, en me disant: "n’aie pas peur il guérira". Puis nous nous
dirigeâmes vers notre village: moi-même, Saba Tannous Moussa et mon frère muet;
après dix minutes de marche, mon frère cria à haute voix m’appelant: "mon
frère"; puis à une distance de nous, des moines se dirigeaient vers
l’ermitage, il commença à les appeler: "Ō frère Boutros de Maïfouq, Ō, frère…".
Ainsi, il a passé toute la journée chantant et jubilant jusqu’à notre arrivée
chez nous à Qartaba".
4- Un autre muet
"Mon fils est moine au couvent de Maïfouq,
appellé
Tannous, plus tard il prit le nom de Boutros quand il entre dans l’Ordre; muet
de naissance jusqu’à 8 ans; il entendait bien; nous étions chagrinés à cause de
son mutisme; un jour je l’emmenai à l’ermitage des Saints Pierre et Paul,
demandant à Père Charbel de prier pour lui, à partir de ce temps-là, l’enfant
commença à parler progressivement et le voilà maintenant, il parle comme tout le
monde".
5- Le fou de Ehmej
"J’habitais avec un homme de Ehmej du nom de Jibraël Youssef Saba qui
fut atteint de folie après son mariage d’une fille du village sus-mentionné,
malgré l’objection des parents de la fille; il déchirait ses habits, proférant
des injures, parcourant les champs tout nu. Un jour qu’il était à une
distance de moi, je l’ai vu tout nu, ayant à la main un revolver qu’il visa sur
sa poitrine; la balle s’élança sans l’atteindre; je me suis précipité derrière
lui jusqu’à sa maison où je le trouvai en train de casser les grains du chapelet
de son épouse, en l’injuriant; comme je suis son témoin de mariage, j’ai
conseillé les siens de le prendre chez Père Charbel; lesquels parents pensaient
l’amener à la grotte Saint Antoine de Kozhaya; selon l’habitude en ce temps-là
on y prenait les fous pour les guérir; en effet ses relatifs ont amené Jibraël
tout nu à l’ermitage; devant l’église, il refusa d’entrer; en vain avons-nous
essayé de l’introduire; l’un des ermites Père Libaos l’ordonna, mais il bouda;
j’ai fait part à Père Charbel du cas de l’homme; il est sorti et l’ordonna en
disant: "entre à l’église". Il obtempéra sans la moindre opposition, et
s’est assis inconvenablement; l’ermite lui dit: "mets-toi à genoux". Il
s’agenouilla les bras croisés comme un ange; alors l’ermite lut l’évangile et
pria sur sa tête; il guérit tout de suite; les larmes aux yeux, Jibraël regarda
ses parents et leur dit: "donnez-moi mes habits". Il sortit de l’église bien
remis et sage. A l’heure actuelle il est en Amérique".
6- Il a sauvé des enfants de la
mort
"Ma mère m’a raconté que mon père, Nouha, est allé une fois chez son
frère, Père Charbel à l’ermitage de Annaya; l’ermite lui donna une amulette de
Saint Antoine pour la suspendre au cou. Mais son cousin Ibrahim Hanna Ibrahim de
Bqaakafra avait pris part du cadeau de l’ermite, l’a demandé à mon père pour
suspendre l’amulette au cou de son fils Nehemtallah; c’est que cet homme éprouvé
par la mort de trois garçons qui mouraient un an après leur naissance; toujours
inquiet d’une éventuelle mort de son fils Nehemtallah, il lui a suspendu
l’amulette au cou. L’enfant a survécu et il est en Amérique; Ibrahim a gardé
l’amulette qu’il passait d’un enfant à l’autre et tous ont été sauvés".
7- Ton fils est vivant (Jn 4,50)
"Gerges Boutros, muletier du couvent, décédé plus tard, m’a raconté que
son cousin Youssef Antoun Jibraël de Kfar Baal, s’alitait d’une fièvre depuis
vingt jours perdant connaissance. Boutros, sus-mentionné s’est dépêché auprès du
Père Charbel pour lui demander de l’eau bénite et de prier pour le malade; avant
de parler avec l’ermite, ce dernier qui était près de la porte lui dit: "dès
que tu retourneras à la maison, tu trouveras ton parent malade bien portant,
ayant repris connaissance et assis dans sa couche". Et ainsi fut-ce fait; le
muletier s’étonna comment Père Charbel a su que le but de sa visite était la
guérison du malade".
8- Son fils est bien
portant
"Je me rappelle d’un fait dont j’ai été témoin oculaire: Maron Abi Ramia de
Tourzaya, est venu chez Père Charbel à l’ermitage pour lui demander de l’eau
bénite, et de prier pour son fils qui était
très malade et en perte de connaissance; après avoir vu l’ermite, il rebroussa
le chemin; le voyant aussi hâtif, affligé et inquiet, il a eu pitié de lui, et
dit:
"appelle-le et dis-lui d’aller lentement, car son fils est bien portant".
Lorsque l’homme arriva chez lui, il trouva son fils remis et bien portant, après
que le médecin traitant, Wakim Beik de Jbeil, eut perdi tout son espoir de
guérison".
9- Une stérile enfante (Mc 7,24-30)
"Je suis allé à l’ermitage de Annaya, trois mois avant le décès du Père
Charbel, ayant l’espoir que mon épouse enfantera après cette visite par
l’intercession du Père Charbel; avant de retourner, Père Makarios me livra de la
part de l’ermite une bénédiction. Quatre mois après sa femme se trouva enceinte.
Elle a accouché une fille, suivie de trois autres puis d’un garçon".
10- La guérison d’une fille de
Ouwaïni
(Mc
7,24-30)
"Quand je me suis retiré du service du Père Élias, je suis retourné au
monde. Ma femme mit au monde une fille qui eut des complications à la bile,
l’empêchant de téter. Quand Père Charbel a récité des prières sur sa tête, elle
guérit et reprit l’allaitement".
11- Qui me toucha? (Mc 5,30)
"Je me rappelle que Marianne, veuve de Mikhaël Nehme
de Ehmej, souffrait d’une hémorragie depuis plus de trois mois; les médecins:
Najib Beik Al-Khoury de Ehmej, Wakim Nakhlé de Jbeil et Gergi Baz de Jbeil,
l’ont-ils soumise à des traitements; alors elle me donna un rial turc, me
recommanda d’aller chez Père Charbel pour le lui donner et de lui apporter une
ceinture bénite par lui. Il me donna une écharpe qui était placée sur l’image
N.D du rosaire, en me disant qu’elle s’en ceinture et qu’elle guérirait; quant
au rial, il ne l’a pas pris, disant: "dépose-le sur l’autel en attendant que
Père Makarios arrive pour le prendre". J’ai attendu le retour du Père
susdit et je le lui ai livré. La femme s’est ceinturée de l’écharpe, elle a été
tout de suite guérie".
12- Son frère l’aîné
"Personnellement, je n’ai pas connu l’oncle germain de ma mère, le Père
Charbel, car il ne venait pas au village du temps où il était moine au couvent
et plus tard ermite, et moi, je n’ai jamais été chez lui; mais étant orpheline,
mon grand-père Hanna Zaarour, frère de l’ermite, m’a prise chez lui pour se
charger de moi; ainsi l’entendais-je parler de lui: à l’occasion du carnaval,
mon grand-père se rappelait de lui, et il disait en pleurant: "nous mangeons de
la viande, mais mon pauvre frère, n’en mange jamais". En été, il répétait avec
émotion: "nous mangeons du raisin, alors que mon frère qui s’occupe d’une vigne
dont les raisins remplissent des grands sacs n’en mange pas du tout". Aussi
nous disait-il: "au couvent, il vivait une vie de misère; il mangeait du reste du mets des moines et les miettes du
pain". Parfois mon grand-père lui rendait visite, lui apportant de l’argent
pour dire des messes à l’intention du repos de l’âme de leur père et mère, alors
il répondait: "mon frère, donne l’argent au supérieur" sans le toucher de
sa main".
"Il ajouta: "mon grand-père Hanna pensait toujours à son frère, Père
Charbel; une fois, nous nous sommes assis pour manger de la viande; en regardant
le mets, il a pleuré, en disant: comment puis-je manger de la viande alors que
le moine
n’en goutte pas? Ceci dit, il a refusé d’en prendre une seule bouchée. Dans sa
vieillesse, assez souvent, il pleurait, en disant: "je ne puis plus aller chez
mon frère, Père Charbel.
"Il continua à parler en disant que son grand-père, Hanna était sur le
point de mourir et que les parents se sont rassemblés autour de lui, il les
regarda et dit: "je suis malade et je vais mourir en vous voyant tous à mes
côtés, ce qui me console, mais lorsque le moine mourira qui va être à son
chevet?" Nous lui avons répondu: "l’adoré ne laissera pas son adorateur",
"il rendit l’âme le jour de la conversion de Saint Paul, onze mois avant le
décès de Père Charbel",
"et fut enterré à côté de l’église Saint Saba à Bqaakafra".
B: Sa dernière
messe
1- Une maladie subite
"Un dimanche je suis allé avec un groupe de personnes pour participer à
l’eucharistie dans l’ermitage des Saints Pierre et Paul, du couvent de Saint
Maron-Annaya; Père Charbel commença la messe; mais dès qu’il eut terminé les
paroles de la consécration qu’une maladie subite l’attaqua; Père Makarios,
son compagnon, se dépêcha, lui enleva l’habit de la messe, l’aida à
s’agenouiller à l’église";
"il se remit et continua; à peine a-t-il levé le
Saint Sacrement qu’il se raidit; son compagnon remarqua que Père Charbel
prolongea le temps inhabituellement, s’avança vers lui, le trouva en pleines
douleurs; il lui retira l’hostie doucement de sa main, la déposa sur la patène,
et assisté du Père Boutros servant à l’ermitage, le fit asseoir sur une chaise
près de l’autel; une demi-heure après la crise passa et il termina l’offrande
divine"
"malgré sa maladie".
2- Ne partez pas
"Le Dimanche suivant, je suis revenue avec quelques femmes pour la messe
à l’ermitage; lorsque nous sommes entrées à l’église, nous avons trouvé Père
Charbel prosterné en train de prier; à notre demande, un homme se renseigna sur
l’heure de la messe, parce qu’il faisait très froid et nous ne pouvions pas
attendre longtemps; il nous dit: "ne partez pas, c’est Père Charbel qui va
célébrer la messe bientôt". Peu
après, l’ermite porta l’habit de la messe et commença; avant les Paroles de
consécration, les mêmes symptômes recommencèrent; on lui enleva l’habit de la
messe et demeura à l’église. Nous nous préparâmes pour rentrer chez nous, mais
le Père Makarios nous arrêta, disant: "ne partez pas car Père Charbel se repose
à la suite d’un dérèglement au cœur et reprendra sa messe", puis l’ermite se
releva et reprit l’Office divin".
3- Qu’il est beau cet
enfant!
"Après les Paroles de consécration",
"Rachelle,
fillette de Youssef Saba, vit un beau garçon remplacer l’hostie levée entre les
mains de l’ermite, cria en s’adressant à sa tante: "regarde ma tante qu’il est
beau ce garçon!". Sa tante la fit taire, lui fermant la bouche par sa main, pour
ne pas faire du bruit et troubler les ermites".
4- Ô Père de la vérité
"Arrivé à la levée de la coupe et de l’hostie pendant laquelle le prêtre
récite la prière qui débute: "Abo dqouchto = Ô Père de la verité", la
crise le secoue de plus belle; il demeura immobile quelques minutes, coupe et
hostie levées";
"surpris, Père Makarios remarqua que Père Charbel jaunit, ses pieds
s’immobilisèrent dans la même position; il mit son étole, s’approcha en
tremblant et lui dit: "lâche la coupe" mais les mains de Père Charbel s’y
crispèrent très fortement, figé comme un rocher; Père Makarios lui répéta une
deuxième fois: "Lâche la coupe, Père Charbel, donne-moi le corps du Christ,
n’aie pas peur lâche-le". Père Makarios lui arracha la coupe et l’hostie; quand Père Charbel ouvrit,
avec une grande peine, ses deux mains; puis on le fit asseoir. Père Makarios
rougissait et tremblait de peur";
"après un repos, il reprit l’eucharistie".
5- L’ermite coupe l’enfant en
deux
"Pendant qu’il rompait le pain, Rachelle sanglota, sa tante lui demanda:
"pourquoi as-tu sangloté?!" Elle répondit: "ne vois-tu pas que l’ermite est en train de couper l’enfant
en deux?!";
"de nouveau, elle la fit taire, pendant que Père Charbel continuait sa messe",
après "il sentit des frissons et un dérèglement de cœur; il appela ses
compagnons, frère Boutros Jawad de Mechmech et père Makarios qui lui enleva
l’habit de la messe et le fit asseoir" ;
après le long repos, ma belle sœur
s’approcha et demanda au père Makarios: "peut-il encore poursuivre la
messe?" Il lui répondit: "je ne pense pas". elle partit".
6- Il consuma le sang
Après s’être reposé pour la troisième fois, il reprit la messe, "voulant
consumer le sang, le retour de la crise l’empêcha; de toutes ses forces, il
maintint la coupe, l’approcha de ses lèvres et de ses dents; il demeura ainsi,
raidi; quand Père Makarios lui arracha la coupe, Père Charbel avait déjà réussi
à consumer le sang du Christ".
7- Je veux dire la messe
"On lui enleva l’habit de la messe, l’emporta à l’intérieur de
l’ermitage perdant connaissance; pourtant, il répétait: "Ō Père de la vérité.
Ō Jésus, Ō Marie, Ō Joseph".
"Son compagnon l’étendit sur un tapis en poil de chèvre, dans la cuisine",
"pour le réchauffer, vu le froid glacial et la neige déjà entassée à une hauteur
de plus d’un mètre; quand on le couvrait, il jetait loin de lui la couverture";
"quand il revenait à lui-même il disait: "je veux réciter la messe,
préparez-moi l’autel". "Aussi disait-il en syriaque: "Louez-le
Seigneur du ciel, louez-le au plus haut des cieux",
et, "Seigneur prends pitié de moi".
"Il ne cessa de répéter ces phrases pendant les six derniers jours de sa vie".
C: Ses derniers
Jours
1- Un bout de pain trempé dans
l’eau
"J’ai été désigné à son service pendant sa dernière maladie et jusqu’à
son décès. Après insistance, il ne mangeait qu’un bout de pain trempé dans l’eau ou un peu de soupe aux légumes, refusant
systématiquement, le lait, le yaourt et la viande, durant la période de sa
maladie; ni capuchon, ni habit ni célice, ni ceinture épineuse n’ont été
enlevés; stable dans son cas, étendu sur un tapis en poil de chèvre, sans
agitation ni cri; on n’entendait de lui que l’expression: "Ô…Ô…Ô Dieu" il
balbutiait des paroles que je ne comprenais pas
; lorsque je remarquais qu’il était en besoin naturel, je cherchais le pot de
chambre, mais quand il s’agissait de lui rehausser son habit, il se démenait,
haussait la voix, faisait signe de sa main toujours saine et disait:
"non…non…non" je lui répondais: "je suis ton frère n’aie pas peur" il
gardait le silence et me laissait faire".
2- De sa main, il
bénissait
"De sa main, il bénissait toute
personne qui entrait" "et demandait son intercession,
silencieux et placide; on n’entendait de sa part ni plainte ni agitation,
supportant sa maladie avec une patience étonnante" même qu'il "supporta des souffrances atroces, patient et ferme, dans l’abandon
extrême à la volonté divine, invoquant Saints Pierre et Paul"
"patrons de l’église et de l’ermitage, jusqu’à ce que sa maladie ait atteint son
culminant, il perdit connaissance".
3- Simon de Cyrène (luc
23,26)
"Quand on m’appela pour le visiter et
le soigner médicalement, il avait déjà perdu connaissance, de temps en temps, je
remarquais qu’il laissait échapper des mots invoquant les noms de Jésus,
Marie et Joseph; dans ses dernières heures, j’ai été accompagné de l’abbé
Mikhaël Abi Ramia que j’ai appelé pour l’assister spirituellement" "et avoir sa bénédiction… nous demeurâmes à son chevet la
majeure partie de la nuit du 24 décembre 1898; puis le matin, je suis retourné
chez lui avec Saba".
4- Son amour ardent
"Avec son amour ardent",
"il répétait pendant toute la durée que j’ai passée près de lui, "Ô Père
de la vérité, les noms de Jésus, Marie et Saint Pierre et
toute la prière de Saint Jacob, ou la plus grande partie, plusieurs fois;
je lui ai lu la prière de l’agonie, plusieurs fois ainsi que l’absolution chaque
fois que je croyais qu’il était sur le point de rendre l’âme".
5- Du vin avec de la myrrhe (Mc 15,23)
"Si la maladie de l’ermite
persiste, ou bien qu’on le ramène au couvent, ou qu’il s’interdise de manger
de la viande, acceptant la mort, comme un véritable ermite";
"sa maladie s’aggrava; on lui appela le médecin, Najib Al-Khoury, qui demanda
qu’on lui donne de la soupe grasse pour soutenir sa défaillance physique; quand
il sentit l’odeur, il grommela et s’agita, refusant d’en manger; quand on lui
fit comprendre que c’était l’ordre du supérieur, Père Antonios de Mechmech, il
obtempéra et en prit un peu".
6- Ils lui lisaient les livres
spirituels
"Puis il demanda de lui dépêcher, son compagnon Père Makarios à qui
il demanda de le munir de la dernière absolution";
"il reçut les derniers sacrements avec dévotion et recueillement extrême de la
main de son compagnon et de l’abbé Mikhaël Abi Ramia qui tous les deux se
partageaient son service et lui lisaient les livres spirituels"
"si l’ermite est malade, que son frère s’adresse à lui par des paroles de
consolations pour parer à son ennui, que son propos soit utile à la guérison des
souffrances de l’âme et d’y ranimer l’amour divin".
7- L’ultime bénédiction
"Quand il entra en agonie, je montai à l’ermitage où je le vis étendu
sur une paillasse, entouré de moines et de laïcs; on l’entendait répéter: "Ô
Jesus, Ô Marie"; mais déjà, il parlait très difficilement, il prononçait
les deux noms entrecoupés. Je m’assis à côté de lui";
"frère Boutros Jawad de Mechmech demanda sa bénédiction, il leva la main pour le
bénir, puis me regardant laissant sa main levée, coupant le signe de la croix,
le frère réitéra sa
demande sans trouver satisfaction pendant trois minutes";
"il continua à me regarder mettant sa main sur sa tête; nous nous étonnâmes de
ce signe dont personne n’a saisi le sens";
"il me sembla qu’il signalait le capuchon du frère Boutros, un peu rehaussé, que
le bout de ses cheveux blonds était visible. Je chuchotais dans son oreille pour
bien baisser son capuchon de manière à cacher sa tête comme il convient";
"à ce moment- là, je le baissai jusqu’aux yeux, il sourit légèrement et me
bénit. Tous nous nous stupéfiâmes; en effet, il n’admettait pas qu’un moine
rehaussât, même
un peu son capuchon";
"étant à côté de lui, il mit sa main sur moi inconsciemment, quand il reprit
connaissance, il l’éloigna en frémissant, comme si un serpent le mordit".
8- Il s’évanouit à force de
pleurer
"Père Charbel se mourait; je criais demandant à Père Makarios: "lève ta
main et donne lui absolution"; il n’y réussit pas à cause de sa lamentation, il
sortit en sanglotant",
"ne voulant plus s’approcher, il s’évanouit à force de pleurer", "incapable d’accomplir son ministère
sacerdotal; je le remplaçai par devoir envers l’agonisant; je me réjouis de
cette chance exceptionnelle d’avoir servi l’agonie de ce Saint ";
"misérable que je suis, je lui accordai l’ultime absolution".
9- Entre tes mains je remets mon
esprit
"Dans l’ultime heure de son agonie, étaient présents, l’abbé Mikhaël Abi
Ramia, l’adjoint au directeur Père Maron de Mechmech
et Saba Tannous Moussa. L’adjoint lui dit: "veux-tu qu’on t’appelle le médecin
de Jbeil?" Il répondit d’un signe de sa tête que non. Puis en ouvrant et
refermant sa bouche, il inclina la tête et rendit l’âme tranquillement et avec
paix",
en disant: "Seigneur, entre tes mains, je remets mon esprit".
"Il est mort vertueux et vénérable, d’une vie de bonté",
"après 6 jours d’agonie".
10- Une hémiplégie
"A ma connaissance, il est décédé suite à une hémiplégie, en
coïncidence avec le décès du patriarche Youhanna Al-Hajj",
"le 24 décembre,
à la vigile de Noël, à l’âge de 65 ans environ";
"après le décès, j’ai prié la litanie de la Vierge Marie avec l’abbé Mikhaël,
Père Makarios et Père Boutros, son compagnon à l’ermitage après avoir envoyé un
messager au couvent pour faire part aux moines du décès de Charbel; je suis
retourné chez moi, accompagné de l’abbé Mikhaël".
11- L’avis du medecin, Antoine
Issa
"Saint Charbel avait souffert d’une douleur aigue au ventre, provenant
d’une colique rénale qui provoque le vomissement.
"Le Saint travaillait beaucoup au champ sans boire toute la journée, ce
qui lui aurait causé des sidements urinaires, provoquant la colique rénale.
L’absence du traitement médical aboutit parfois à une haute tension, suivie de
maux de tête, dont le résultat, provoque assez souvent une hémorragie cérébrale…
le 30/10/2004.
D: Vers le
tombeau
1- Ils se sont partagés mon habit (Jn 19,24)
"Voulant lui changer les habits, le Père Mikhaël
de Mechmech objecta: "mon frère, remets cela jusqu’au retour du supérieur de
peur qu’on ne dise: ceux qui ont changé ses habits ont pris ce qu’il
avait" j’ai répliqué: "quand même, c’est un ermite, qu’est-ce qu’il peut
posséder?" En lui enlevant l’habit, en dessous on vit, le cilice qui était fait
d’une étoffe de poil de chèvre, couvrant ses mains et sa poitrine, lui
descendant jusqu’aux cuisses, depuis le coude jusqu’aux poignets; il a ajouté
une rallonge prise d’un vieil habit, pour le cacher au regard des autres";
"lequel cilice était collé à sa
peau; à l’arracher, il se détachait en parcelles et se déchirait, longtemps
collé à sa peau qui transpirait beaucoup;
à ma constation, il ne l’a jamais quitté de se vie;
plus tard Père Makarios l’a pris, puis il le laissa après lui à frère Boutros
Jawad de Mechmech".
"Nous trouvâmes que son capuchon qu’il n’a même pas enlevé au cours de sa maladie, était lié à
son cou avec un fil en poil de chèvre, car sa rallonge, l’étoffe blanche qui
descend jusqu’au dos pour le fixer sur la tête, n’existait pas parce qu’elle a
été usée avec le temps et la sueur; il l’a remplacée par
une autre pièce doublée, prise d’un habit usé, mais elle paraissait épaisse et lourde; nous avons dit: "elle contient l’argent de l’ermite!"
Nous l’avons décousue pour y trouver des cailloux, qui par leur poids
maintenaient le capuchon fixe sur sa tête et lui causait du mal au dos quand il
dormait et faisait des mouvements; nous en avons été émus. Son corps était
frêle",
"portant une cicatrice causée par la ceinture de fer dont il se ceinturait",
"de largeur de trois doigts".
"Frère Boutros Jawad de Mechmech lui a retiré du cou une chaîne portant une
croix et un médaillon".
2- L’ultime nuit
"On lui ferma les yeux et la bouche, posant ses mains sur sa poitrine
avec une croix, le compagnon de sa vie et de sa lutte; on répétait: "le Saint
est mort; bonheur à lui, que Dieu nous donne une mort comme la sienne; que Dieu
nous fasse une miséricorde par son intercession";
"son corps fut transporté à l’église de l’ermitage, étendu au-dessus d’un tapis
en poil de chèvre, par terre devant l’autel, visage tourné vers l’ouest, face
aux gens".
"Ainsi Père
Charbel passa-t-il la nuit de Noël de 1898 à l’église, selon son habitude
dévotionnelle, sauf que cette nuit-là il
était en
sommeil de mort alors que son âme veillait dans l’éternité… ont veillé son
corps: son compagnon, Père Makarios, frère Boutros Jawad de Mechmech, frère
Francis de Qartaba, et un groupe de moines du couvent Saint Maron qui se sont
dépêchés à l’église de l’ermitage pour embrasser ses mains, passant une partie
de la nuit agenouillés auprès de lui en train de prier";
"moi aussi, j’ai accompagné les moines du couvent".
"Les veilleurs se disaient: "nous voilà gênés d’une seule nuit par cet
hiver terrible ici, comment a-t-il pu vivre dans cet ermitage 23 ans?
Bienheureux lui! Maintenant, il est devant Dieu récompensé pour son étonnant
martyre continuel".
3- Noël de 1898
"La neige, ayant atteint un mètre, et dans certains endroits un mètre et
demie, a bloqué les routes; les moines perplexes se disaient: "Demain,
pourrons-nous transférer le corps au tombeau du couvent, par ce climat si dur et
la neige très dense? Pourrons-nous distribuer des faire-parts du décès aux
alentours?
"Et comme si les anges de Dieu, qui avaient annoncé dans cette nuit-là
la naissance du Sauveur, aux bergers de Bethlehem, eux-mêmes, ils ont annoncé
dans les villages proches de Annaya que Père Charbel est né au ciel".
"Les moines du couvent Saint Maron, les fermiers-associés, les habitants des
villages voisins tous ont été bien matinaux avec la neige qui tombait. Ils ont
cru ne pas pouvoir arriver à l’ermitage pour participer au transfert du corps du
Père Charbel au couvent Saint Maron, et que par la suite ceux qui étaient à
l’ermitage, seraient obligés de l’enterrer
dans la cour de l’église. Quelques fermiers-associés se sont enveloppés
dans leurs habits d’hiver, enroulant leur tête de turbans, ne laissant paraître
que leurs yeux, se chaussant de bottes qui leurs montaient jusqu’aux genoux. Des
pelles à la main, ils commencèrent à déblayer le chemin, d’un rare courage, pour
arriver à l’ermitage et transférer
leur Saint au couvent; à huit heures, un groupe de jeunes se rassembla à l’ermitage; à neuf
heures on chercha un brancard, muni d’une étoffe à poil de chèvre".
"Le corps du Père Charbel serait transféré sur cette étoffe";
"l’ermite, Père Makarios, arriva pleurant avec les frères et les moines et
portèrent le corps et le mirent sur le brancard, le soulevèrent avec les jeunes,
sur leurs épaules";
"moi aussi je le portai avec d’autres; mon oncle Chehadé aida aussi à porter le
brancard";
"j’étais parmi ceux qui portèrent le corps jusqu’au couvent".
"Tout le monde fut prêt pour la descente de l’ermitage vers le couvent Saint
Maron par un sentier raboteux que les jeunes avaient déblayé de la neige qui
continuait à tomber, avec un risque, de le rebloquer; tous craignaient une
éventuelle chute du brancard, tellement le sentier devait être difficile au
placement à cause de la neige. L’ermite Père Makarios dit: "fions-nous à Dieu,
n’ayez pas peur, Père Charbel nous facilitera le chemin".
4- Transport du corps au
couvent
"Nous le transportâmes hors de l’ermitage, les nuages se dispersèrent et
le soleil apparut devant nous tandis que derrière, la neige tombait";
"le cortège progressait sans fatigue ni difficulté, comme s’il marchait par un
chemin tapissé. Tous disaient: "c’est un des miracles du Père Charbel".
"Son visage était d’un aspect naturel; arrivés au couvent, nous l’entrâmes à
l’église"
"dans un cercueil",
"selon la coutume des moines; le supérieur était absent".
5- Les obsèques
"A neuf heures du matin",
"les obsèques ont eu lieu au couvent",
"y étaient seulement présents, les moines, les fermiers-associés, vu la densité
de la neige",
"en plus des Chiites de Hjoula et son entourage; tous étaient tristes. Ils sont
venus pour le vénérer et avoir sa bénédiction". "Ils
s’agenouillaient devant lui, embrassaient ses mains, prenaient un bout de ses
habits, des poils de sa barbe comme bénédiction dans leurs maisons; les obsèques
furent simples mais émotionnelles. L’assemblée répétait les paroles de l’Écriture Sainte: "noble
est devant le Seigneur la mort de ses justes". "A
l’occasion, on ne prononça pas une oraison funèbre, comme si Père Charbel avait
bien voulu mourir dans le silence, comme un accomplissement à sa vie
humble".
6- Le cimetière
"Il est situé à l’Est de l’église; sa longueur est de six mètres, trois
mètres de largeur. Il s’étend en longueur du Nord au Sud et en largeur de
l’Ouest à l’Est. Son mur ouest est adjacent à celui de l’église. Sa hauteur est
de 130cm du côté du Sud, près du mur de l’église et d’un mètre à l’angle du
mur Est, dont la hauteur atteind
70cm, et va diminuant plus on va vers le Nord; le mur Nord atteint 60cm, le toit
est couvert de terre. Il est divisé en deux tombeaux séparés par un mur en
pierre de l’Est à l’Ouest; on y accède par deux portes, pratiquées dans le mur
Est, bloquées par la terre; Père Charbel a été enterré dans le tombeau sud".
7- L’enterrement
"Quelques moines ont voulu l’enterrer dans un endroit spécialement
préparé pour lui seul, car le cimetière des moines baignait dans l’eau de pluie;
pour eux, il était digne de l’y mettre dans un tombeau privé parce
qu’il était Saint ";
"insistant à le
déposer dans un cercueil pour conserver ses ossements comme relique";
"quand aux autres moines, entre autres l’adjoint au supérieur, ils ont tenu à
l’enterrer dans le cimetière des moines",
"voyant que l’avis de la première partie est une violation à la
règle",
"et l’adjoint du supérieur motiva en disant: "s’il est Saint , il conservera son
corps";
"Nous descendîmes au cimetière, l’espace de deux gradins, et nous
fouillâmes devant la porte, car la terre à l’extérieur de la porte descendait en
inclinaison aigue, et la grande dalle qui l'enfermait manquait".
"L’étanchéité aux coins; pour entrer à l’intérieur, tout était boueux et l’eau
le remplissait, le toit dégoulinait"
"et l’eau y pénétrait de tous les côtés",
"car sa terre était très basse par rapport à la superficie de la terre
environnante et emmagasinait l’eau et la boue la majeure partie de l’année";
"durant le travail: on y entrait à tour de rôle".
"La corniche à l’intérieur",
"était élevée de la terre d’un quart de brassée",
"sur laquelle il n’y avait ni ossement, ni crânes",
"consumés"
"et rassemblés au coin du tombeau".
"Pour Père Charbel, on mit des pierres sur lesquelles"
"on déposa deux planches couvertes
d’une pièce de tapis en poils de chèvre",
"vu la grande estime spirituelle qu’il avait dans le cœur de tout le monde, et
le risque d’être plongé dans l’eau et la boue".
"Nous avons inhumé
le corps enveloppé d’un habit",
"selon la coutume des moines",
"sans jamais penser qu’il ne serait
pas consumé; sa bouche était fermée, au moyen d’une écharpe liée à la tête, un
laïc l’a prise possession pour laisser la bouche à nouveau ouverte. Nous avons
dit: "on est poussière, à la poussière on retourne" ;
"tous les assistants à l’enterrement dirent: "Bienheureux lui, c’est un
Saint au ciel".
8- Nous avons oublié la
pelle
"Après avoir fermé la porte avec une grande dalle, la bloquant avec de
la terre et de la neige, quelqu’un dit: "dommage on a oublié la pelle dans le
tombeau; un laïc lui répondit: "cela ne fait rien, Père Charbel est habitué à
rassembler, à la fin de la journée, les pelles, les pioches et la charrue que
ses compagnons le lui laissaient au champ pour le transporter au couvent".
9- La prière des défunts, les messes et les
rosaires imposés
"Quand un moine est décédé
dans un couvent, que son supérieur écrive au Supérieur Général et aux autres
supérieurs des couvents, pour les informer du décès sans retard pour qu’on dise
les messes et les prières des défunts, selon la coutume qui préconise, le
suivant: au couvent où gît le corps qu’on dise pour le repos de son âme, les
prières des obsèques et la grande messe; que chaque moine récite
trois messes, le frère
convers trois chapelets; qu’on célèbre la
grand-messe pour le requiem et la commémoration annuelle de sa mort.
Quant aux autres couvents, chaque moine, dit une seule messe pour le repos de
son âme, le frère convers récite un seul chapelet".
"Le supérieur
du couvent de Houb m’ordonna de dire une messe pour le repos de l’âme du Père
Charbel",
"le supérieur du couvent de Jdaïdé fit de
même en application à la règle";
"ailleurs on écrivit: "10 messes pour le repos de l’âme du Père Charbel
Bqaakafra".
10- En train de pleurer
amèrement
"Père Makarios l’a pleuré ardemment, car après son départ, il a perdu un
Père clément, un frère et un compagnon compatissant et un servant obéissant;
auprès de lui, il jouissait de son intimité, loin de lui, c’est la solitude; il
est affligé par l’absence de cet ange céleste, il se rappelle de lui et sa
nostalgie s’anime, vivant largement la tristesse, il l’a vu en rêve, en état de
félicité au ciel".
"Ce Père vénérable, Makarios, disait: "je ne suis pas digne d’être dans cet
ermitage où le Saint, Père Charbel, a vécu"
Il raconta: "j’ai vu ma mère pleurer amèrement". A savoir la raison, elle
répondit: "mon oncle, le Père Charbel, est décédé pendant le jeûne de Noël par
le froid et la neige".
"Combien mon affliction fut grande, lorsqu’on me fit parvenir un billet de
faire-part de son décès… j’ai longtemps versé des larmes abondantes".
11- Bienheureux, vous, Père
Charbel
"Je me rappelle bien que lorsque le billet de faire-part du décès du
Père Charbel était parvenu au Père Nehemtallah Al-Quaddoum Al-Kafri, adjoint au
supériorat général de l’Ordre, célèbre par sa science et ses vertus, résidant au
couvent de Kfifane, il dit au supérieur du couvent et au recteur de son école,
alors que j’étais près d’eux : «Bienheureux, vous, Père Charbel! Tu as su gagner le ciel".
E: La lumière de la
résurrection
1- La lumière
merveilleuse
"Dès la première nuit de son enterrement, nous avons commencé à voir de
nos maisons, opposées au couvent, à une distance de dix minutes de marche du
côté Sud, une lumière brillante, différente de celles habituelles, ressemblant à
une lumière électrique; elle apparaissait et disparaissait, gardant le même
rythme, aussi longtemps qu’on la regardait".
"Au début certains disaient qu’elle était
des tonnerres";
"à cette lumière, on voyait mieux que pendant le jour, la coupole et le mur Est
de l’église, adjacent au cimetière. Nous allions au couvent raconter ce
phénomène aux moines; ils ne nous croyaient pas".
"Personne ne voulait accorder aucune importance aux fermiers-associés ";
"ils en ont informé le supérieur, il manifesta son incrédulité, en leur disant:
"quand vous apercevez la lumière que quelqu’un vienne me le dire; ou bien envoyez-moi un signal".
Ce signal fut un coup de fusil; à chaque fois, le supérieur Père Antonios de
Mechmech, sortait du couvent avec ses moines, mais peu d’entre eux qui ont vu
quelque chose".
"Alors le supérieur a regagné notre maison, opposée au côté Sud, et a bien vu la
lumière"
"avec les fermiers-associés: Tannous Chehadé, Élias Abi Sleiman et Mghamès de
Kfoun".
"Chaque fois que nous veillions chez nos amis dont la maison est en face
du cimetière, nous voyions la lumière merveilleuse. Un autre certifiait que tous
ceux qui passaient la veillée, là-bas, l’apercevait".
"Un troisième témoin disait: "moi aussi je l’ai vue".
"Ces dires se multiplièrent selon les témoignages des fermiers-associés qui
affirmèrent que ce phénomène se répétait toutes les nuits pendant un mois et
demie".
"Ils la décrivaient comme une lumière ordinaire au début, puis elle
grandissait et s’élargissait au fur et à mesure qu’elle se rehaussait".
"Une fois, cette nouvelle s’est répandue aux alentours: les habitants de
Mechmech, de Ehmej, de Kfarbaal, des villages chiites comme: Héjoula, Ras Osta,
Mazraat Al-Ain et autres… sont venus nombreux pour voir la lumière; ils la
contemplaient et affimaient aux moines cette vision";
"Raja de Mechmech, a vu la lumière comme sa maison était située sur un sommet
qui donnait au couvent Saint Maron à Annaya".
2- Le diaire de Annaya
"Durant la maladie et le décès du Père Charbel, le supérieur était
absent";
"il n’est revenu au couvent qu’une semaine après… il s’agenouilla dans la boue,
du côté sud du cimetière, puis commença à prier, derrière lui, les moines aussi
à genoux… il se rehaussa et dit: "avec la perte de Père Charbel, nous avons
perdu le paratonnerre qui chassait les foudres loin de l’Ordre, de la communauté
et du Liban"; il prit le diaire du couvent… et écrivit: "
"le 24 décembre 1898, l’ermite, Père Charbel de Bqaakafra, est décédé à
la suite d’une hémiplégie, muni des derniers sacrements; il fut enterré dans le
cimetière du couvent à l’âge de 68 ans; du temps du triennat du Père Antonios de
Mechmech; ce qu’il effectuera après sa mort, suffira de témoigner sa
bonne conduite, en particulier, son observance de ses vœux au point de dire:
"son obéissance fut angélique et non pas humaine".
3- Quelques moines n’ont pas
vu
"Père Ighnatios de Mechmech déclara: "je n’ai rien vu, j’ai entendu dire
que certains fermiers-associés voyaient une lumière sur le tombeau après sa
mort". "Père
Nehemtallah de Mechmech dit: "je
n’ai pas vu de mes propres yeux, mais j’ai appris des fermiers-associés du
couvent dont les maisons étaient en face du couvent qu’ils ont vu une lumière
brillante au-dessus de son tombeau, plusieurs fois".
"Père Élias de Ehmej informa: "j’ai
ouï dire des fermiers-associés et des voisins qu’ils ont vu plusieurs fois une
lumière au-dessus du cimetière".
"Frère Jawad Boutros de Mechmech rapporta: "j’ai entendu des fermiers-associés
du couvent et les habitants des fermes en face du couvent que pendant la nuit,
paraissaient des flammes brillantes émanant du cimetière, personnellement je
n’ai rien vu".
"Père Antonios Alwan de Aïto
raconta: "immédiatement après l’enterrement, les fermiers-associés du couvent
commençaient à voir une lumière brillante au-dessus du tombeau et en informaient
les moines; ces propos sur la lumière se multipliaient". "Père
Youssef de Ehmej annonça: "j’ai entendu dire que plusieurs fois, on voyait une lumière
au-dessus du cimetière; les témoins en sont des fermiers-associés du couvent,
des moines et des Chiites". "Frère
Pierre de Maïfouq
clarifia: "Père Charbel a été retiré de son tombeau sur lequel la lumière
apparaissait, lumière que bon nombre des fermiers-associés et d’autres ont
repérée".
"Après une période d’absence, je suis retourné pour rendre visite au
couvent et je me suis rendu au tombeau. Les gens y affluaient, parce qu’ils
croyaient en sa sainteté déjà de son vivant; au début, c’étaient des visiteurs
des villages voisins; la nouvelle de la lumière émanant du tombeau s’était
répandue; les voisins la voyaient".
4- Père Charbel m’a
ébloui
"Par une nuit, à la fin de la veillée, le supérieur, Père Antonios de
Mechmech, ordonna frère Boutros de Mechmech, d’aller puiser de l’eau potable à
une fontaine, située plus haut que le cimetière; il prit une petite jarre avec
une lanterne et sortit. Il a tardé plus d’une vingtaine de minutes, alors que
toute la distance peut être
traversée en cinq minutes, ils ont ouvert le salon Est, qui donne sur la fontaine, et
l’appelèrent, il répondit tout près du cimetière en disant: "Père Charbel
m’est apparu comme un astre, ce qui m’empêcha de retourner; aussi la lanterne
s’est-elle éteinte". Ils ont apporté avec eux une lanterne allumée et l’ont
trouvé assis à la porte du cimetière frissonnant, ses habits salis par la boue
et la jarre intacte dans sa main. Il leur raconta, en ma présence, qu’en
descendant de la fontaine, il vit une flamme brillante en forme d’un astre
multicolore qui l’éblouit et tomba par terre".
5- Père Charbel est un
âne
"Tannous Chehadé de Ehmej, fermier-associé et bouvier du couvent me
raconta qu’il souffrait d’un mal à la
gorge, à la hanche et aux épaules".
"En vain moi-même et d’autres l’avons-nous soignés pendant sept ans. Un jour des
visiteurs venus de Qartaba pour visiter le tombeau du Père Charbel, sollicitant
leur guérison, l’abordèrent; il se moqua d’eux; frère Élias Al-Mahriny et les cultivateurs avec lui,
s’opposèrent: "ne dis pas cela" il rétorqua: "gens de peu d’esprit! Quand Père
Charbel est-il devenu Saint ?"
"Quand les visiteurs qui venaient demander son intercession, sont devenus
nombreux, certains lui disaient: "prie Saint Charbel, il te guérira". Il leur
répondit: "demanderai-je la guérison à cet insensé? Je ne crois pas à sa
sainteté! Plutôt je solliciterais la guérison à notre ânesse et non pas
à lui!"
Son épouse l’insulta en lui disant: "Renégat".
"Après notre retour du champ, je mis les vaches à engrais et il me
sembla voir un fantôme devant moi; je m’y approchai, je vis l’ermite portant
l’étole au cou",
"visage maussade, tenant une béquille à la main" "et me dit: "aujourd’hui, qu’est-ce
que tu disais de moi au champ? Mettant sa main sur mon cou". Je répondis
troublé: "Je n’ai rien dit, je plaisantais, mais je vous en prie,
guérissez-moi".
"Je m’appuyais contre lui, en criant: "mon Père, je vous en prie".
"Il me donna sur la poitrine"
"un coup de sa béquille",
"sur l’endroit où j’avais mal à la hanche, à la poitrine et aux épaules, en me
disant chaque fois: "Père Charbel est un âne" puis il disparut; sur le
champ, j’ai guéri";
"maintenant, je ne sens plus rien".
6- Mahmoud Hamadeh, ou Abou
Sabta
"Le 8 février à la vigile de la Saint Maron, patron du couvent, vint le
préfet de la région de Al-Mounaitra, Tourzayya, le Cheikh Mahmoud Hamadeh-Chiite
ou Abou Sebta, venant de Almat, escorté de quelques gendarmes à la poursuite des
hors-la-loi"
"de Héjoula; parmi les membres de l’escorte, il y avait un chrétien, secrétaire
de la direction, appelé Abdallah Mouawad";
"croyant que les bandits étaient couchés dans les bois qui entouraient le
couvent, ils ont garés leurs chevaux près de ma maison, et se sont dirigés vers
le couvent pendant la nuit";
"arrivés à Al-Chouaab,
par une nuit pluvieuse et lugubre, ils ne purent atteindre leur but; ils
retournèrent vers le couvent; avant d’y arriver, ils virent de loin"
"une lumière qui apparut, tout d’abord faible, puis brilla, comme un astre, près
de la porte du couvent, à l’Est de l’église",
"comme si le mur Est du couvent prit feu",
"puis elle rayonna montant en forme circulaire pour disparaître après".
"Ils crurent que les bandits étaient cachés là-bas"
"et de se communiquaient par signaux, le préfet espérait les arrêter au couvent.
Dès qu’il arriva la lumière disparut… déjà les gendarmes avaient pris position
tout autour du couvent".
"Ils se dépêchèrent là où ils virent la lumière et ne trouvèrent rien; ils
frappèrent à la porte",
"je répondis: "le portail est fermé; on est à une heure tard de la nuit, les
moines dorment déjà; ce n’est plus le moment de l’hospitalité"; ils
répliquèrent: "ouvrez-nous, quand vous nous aurez vu, vous ne disputerez plus";
"puis Saba Moussa Al-Ouwaini expliqua que quand on leur ouvrit, ils
interrogèrent et cherchèrent, sans trouver personne à part ceux qui habitent le
couvent".
"Un autre ajouta: "nous entendîmes quelqu’un frapper au portail du couvent
à une
heure tard la nuit; en ouvrant, nous avons vu Abou Sebta, le Chiite, préfet de
la région, le Cheikh Mahmoud Hamadeh, accompagné de cinq gendarmes. Moi et les
fermiers-associés, nous entendîmes le dialogue qui se déroulait dans la chambre
de l’adjoint au supérieur; le préfet lui dit: "pourquoi ne nous avez-vous pas
ouvert tout de suite?" Ils répondirent: "parce que nous dormions" il répliqua:
"comment dormiez-vous alors que moi-même avec mes gendarmes, nous vîmes la
lumière du côté Est, près du portail, apparaître et disparaître, c’est une
preuve qu’il y avait quelqu’un au couvent qui veillait". Ils répondirent: "là où
vous vîtes la lumière, il y a le cimetière, où l’ermite, Père Charbel est
enterré; les fermiers-associés et d’autres voyaient, par quelques nuits, une
lumière au-dessus".
"Le Cheikh Mouhammad dit: "dès que la première occasion se présente, je vais en
informer sa béatitude, le patriarche; et je publierai cette nouvelle dans les
journaux, car j’ais pris part de la mort des évêques et des patriarches, je
suis passé par beaucoup de tombeaux; mais je n’ai jamais vu une pareille chose
qui m’éblouit les yeux".
"Puis il rédigea un procès verbal de ce qu’il avait vu et l’expédia à sa
béatitude le patriarche, Élias Al-Howayek. Il s’assura que la lumière ne
provenait pas d’une lanterne ou d’un feu en flamme, mais émanait du tombeau du
Père Charbel".
F: Ton juste ne verra pas
la corruption (Ac
2,27)
1- L’aventure de la fête de Saint Maron en
1898
"Le lendemain du passage de Mahmoud Hamadeh par le couvent, je descendis
au tombeau en compagnie du frère Élias Al-Mahriny, Saba Al-Ouwaini et le
muletier du couvent, en l’absence du supérieur qui était à Jbeil. Nous ouvrîmes
le tombeau"
"plein d’eau jusqu’au niveau de la planche"
"posée sur deux pierres"
"où reposait le corps"
"du Père Charbel";
"la terre était tout à fait
boueuse",
"le corps était enroulé dans une tunique, élimé et couverte de vers depuis le
cou jusqu’au pied";
"j’ai rendu grâce à Dieu qui a conservé le corps de son serviteur, Père Charbel,
malgré les vers qui le couvraient";
"il paraissait un moine couché sur le dos, ses mains croisés sur sa poitrine,
corps en bon état";
"mais le dégouttement tombait sur son visage",
"provenant du toit du tombeau",
"de l’égout de l’église",
"de celui du toit du couvent",
"ce qui a marqué sa barbe dont une partie s’écorcha, son nez et ses lèvres
percés",
"son œil droit a légèrement blanchi"
"et enfoncé par rapport à
l’autre";
"selon Père Boutros Damien de Mechmech, il s’agirait de la détérioration de
l’œil droit".
"Saba Al-Ouwaini prit une petite planche avec laquelle il nettoya la tunique des
vers; puis un des présents l’a tenu par les mains, un autre par les pieds et le
secouèrent et vérifièrent que la
cohésion du corps tenait bon; puis on le remit tel qu’il était et on referma la
porte avec des pierres. L’adjoint au supérieur envoya dire au supérieur ce qui
s’était déroulé, de même avait fait le préfet chiite qui l’informa de la lumière
qu’il vit la nuit au couvent avec ses hommes";
"selon Père Élias de Ehmej: "il est
plausible que nous eussions ouvert le tombeau la nuit".
2- Tentatives
d’enlèvement
"Lorsque les bruits sur l’apparition de la lumière se multiplièrent, les
visiteurs avec leurs malades affluèrent des villages voisins; certains
essayaient d’ouvrir la porte du tombeau par force; à la fin, ils réussirent à
l’ouvrir; ils virent le corps, enlevèrent des poils de sa barbe, arrachèrent des
ongles de ses mains, coupèrent des morceaux de ses habits, prirent de la terre
du tombeau comme bénédiction. Alors les moines demandèrent au supérieur
l’autorisation d’ouvrir le tombeau, ce qui fut fait".
3- En présence du
supérieur
"Donc, les moines ont ouvert le tombeau pour trouver le corps conservé
de la décomposition. Moi-même avec les fermiers-associés, nous avons entamé la
fouille pour l’ouvrir. Nous avons vu, de nos propres yeux, le Père Charbel
intact, ses habits conservés, malgré la moisissure qui les couvrait ainsi que
tout son corps, à cause de l’eau, de l’égouttement, et l’humidité. Les moines et
les fermiers-associés présents s’étonnèrent".
"Le supérieur nous dit: "tenez le corps par les doigts du pieds, il se
détache du corps, vous le laissez à sa place. Je suis entré avec d’autres, frère
Jibraël de Mechmech,
Saba Tannous Moussa, frère Boutros de Maïfouq,
frère Jibraël de Maïfouq,
beaucoup d’autres dont je ne me rappelle plus";
pour entrer, je me suis penché car la porte était basse, mes pieds
plongèrent dans la boue d'environ
cinq cm; sur la corniche, il n’y aurait ni boue ni eau, je trouvai le corps du
Père Charbel tel que nous l’avions déposé, le jour de son enterrement; ses
habits étaient secs; j’examinai son corps que la moisissure couvrait d’une
couleur bleue; les bas de ses pieds qui de son vivant étaient calleux à cause du
travail et du manque du soin, ont perdu la callosité qui tomba sous les pieds,
qui sont devenus souples et frais; frère Élias Al-Mahriny qui demanda
l’autorisation d’entrer après moi, ramassa les deux calus. Le corps du Père
Charbel et ses muscles gardaient toujours la souplesse comme de son vivant; je
me rappelle bien de la main que j’ai levée pour la montrer au supérieur; son
pouce et son index n’étaient pas couverts de moisissure, à l’encontre de
l’ensemble du corps. Alors le supérieur nous ordonna de sortir et de refermer le
tombeau".
4- Je me suis étonné
"La pelle que nous avions oubliée dans le cimetière lors de son
enterrement, nous l’avons retrouvée mais son bâton était gâté. Le corps et les
habits du Père Charbel, nous les avons trouvés tels
qu’ils étaient,
intacts, je me rappelle bien que sa
culotte longue était sèche, avec
des taches de sang".
"Tous ceux qui étaient avec moi, nous nous sommes étonnés comment le corps et
les habits demeurèrent sans corruption dans la boue. Alors que le bâton en bois
a été gâché"
"dans l’eau et l’humidité".
5- La guérison de
Al-Ouwaini
"A la suite de l’abattement d’une foudre sur ma maison, il y a deux ans,
je commençais à sentir un mal au dos, j’ai en vain suivi maints traitements, mon
dos me faisait toujours mal, si je devais marcher deux heures, il fallait me
reposer deux jours. Lorsque j’ai entendu que sa béatitude avait donné
l’autorisation d’ouvrir le tombeau, je m’y suis dépêché, espérant ma guérison;
ayant pleine confiance en sa sainteté, j’ai passé ma main sur son dos et sa
poitrine; je me suis frotté le dos de ma main, en disant: "A vous cette fois".
Voulant lui dire que maintenant, il était temps que vous agissez, vous êtes mort
entre mes mains sans rien vous demander; maintenant, guérissez-moi. Puis après,
les moines devaient aller à Ehmej pour participer aux obsèques de Daoud
Youssef Saad, je les y ai
accompagné à pied, aller retour environ deux heures. De retour chez moi, ma
femme me dit: «je vois que tu te portes bien; tu n’es pas fatigué comme ton
habitude, est-ce que Père Charbel t’a guéri? Averti, je tâtonnais à l’endroit où
j’avais mal, à la courbure dans le dos, je me relevai et m’assis, je bougeais à
droite et à gauche; je ne sentis plus rien comme avant".
6- Aplatissement de la
terrasse
"On recommença avec insistance à demander au supérieur de retirer le
corps et l’enterrer dans une petite chambre dans le mur de l’église, un endroit sec pour le protéger de
l’humidité et la détérioration; il refusa. Il souleva la question à sa
Béatitude, lui faisant part du cas de la lumière et de l’affluence des visiteurs
au tombeau, sollicitant la directive du patriarche; sa Béatitude ordonna de
laisser le corps là où il était enterré, d’évacuer l’eau, de soulever le corps
de la terre et de prendre toutes les dispositions pour empêcher la pénétration
de l’eau à l’intérieur du tombeau. Lorsque les directives du patriarche
entrèrent en vigueur, j’étais absent; on ouvrit le tombeau, évacua l’eau, leva
le corps sur deux planchés déposées sur des trépieds en bois, répandit de la
terre sur la terrasse qu’on applatit au moyen d’un cylindre en pierre pour
empêcher l’égouttement. La première fois, j’ai vu le corps intact sauf sous
l’aisselle, la peau était largement trouée, serait-ce par des rats ou à cause de
l’humidité".
7- Que dois-je faire?
Le supérieur du couvent de Annaya, écrivit au patriarche pour lui
dire: "le 24 décembre de l’année passée, votre fils, le Père Charbel de
Bqaakafra, ermite dans l’ermitage de votre couvent à Annaya est décédé. Depuis,
la lumière ne cesse d’émaner de son tombeau toutes les nuits. Nombreux sont ceux
qui la virent briller comme un phare, si elle brille de ce côté, tandisque
l'autre côté reste sombre. L’ermitage et les moines, même si la provenance de la
lumière serait occasionnée par un phénomène naturel n’ont aucun doute d’une
intervention divine, vu la bonté qui prima la vie du décédé et les miracles
qu’il effectua de son vivant; en particulier, la vérification faite, il y a
quatre jours, montra que le corps est exempt de toute corruption, à l’encontre
des autres cadavres décomposés; et comme le lieu est humide, je propose de
mettre le corps dans un cercueil qu’on enduira d’asphalte, si votre Béatitude
permettait de le mettre dans le mur de l’église où il n’y a pas d’humidité, ce
serait plus convenable pour sa conservation. De toute façon, la décision revient
à votre Béatitude".
G: Hors du
cimetière
1- Transfert du corps
"Après un temps, on nous demanda de le rouvrir pour la deuxième fois",
"car l’ordre a été donné par sa
Béatitude de retirer le corps du cimetière
et de le mettre dans un lieu isolé sans que personne ne vienne le voir. Le
cimetière fut ouvert, le corps retiré en présence du Père Maron de Mechmech,
l’adjoint au supérieur Père Antoun de Mechmech, Père Youssef de Mechmech,
Père Makarios, son compagnon à l’ermitage, frère Boutros de Mechmech, frère
Élias de Mechmech
et Père Youssef de Ehmej. Le corps a été déposé dans la nef de l’église, en
attendant de trouver un lieu isolé loin des yeux. Nous avons réclamé de lui
changer les habits qui sont toujours les mêmes depuis son décès et de pouvoir
l’essuyer de la moisissure; l’adjoint au supérieur, Père Maron refusa la
demande, et on laissa le corps à l’église jusqu’au matin".
2- Une lumière autour du
corps
"A minuit, selon son habitude, frère Élias Al-Mahrini, fit sa visite au
Saint Sacrement; après le rosaire et les prières, il vint chez moi en courant,
me réveilla et me dit en tremblant: "je vis une chose étrange, le jamais vu de
toute ma vie, venez voir; car il s’agit d’une lumière qui jaillit du tabernacle,
contourne le corps du Père Charbel, se pose sur la chandelle puis retourne au
tabernacle". Je me dépêchai avec lui à l’église, je ne vis rien. Je me disputai
avec lui, il certifiait et il indiquait du doigt comme s’il voyait quelque chose
par les yeux, je ne voyais toujours rien; il me sembla que c’était des
illusions".
3- De l’eau sous le
corps
"De bon matin, Père Maron se présenta à l’église pour dire sa messe,
mais la mauvaise odeur de la moisissure le gêna beaucoup. Dès mon arrivée au
couvent, tout le monde me dit: "aujourd’hui Père Charbel chassa Père Maron,
l’adjoint au supérieur, et l’empêcha de dire la messe à l’église". Nous entrâmes
et vîmes l’eau stagnante sous le corps et l’odeur de la moisissure répandue
fortement. Nous déposâmes le corps dans le cloître du couvent sur un tapis en
poil de chèvre et essuyâmes la moisissure avec un drap que je conservais chez
moi; au début, il sentait la moisissure, puis il commença à exhaler une bonne
odeur; je l’ai gardé comme un trésor précieux; nombreux furent ceux qui m'en
demandaient un morceau, comme une bénédiction et je leur en distribuais; un mois
après, et à mon vif regret, il a été volé de ma maison".
4- L’état du corps
"Nous trouvâmes le corps sain dans tous ses membres, depuis les cheveux
jusqu’au bas des pieds, souples",
"frais, doux et maniables",
"comme si son âme y était toujours";
"ses sourcils, ses cheveux",
"sa barbe et les poils de sa poitrine" "étaient conservés, un peu grisonnants.
Les mains portaient les traces d’une moisissure, d’une blancheur éclatante comme
le coton, le visage aussi",
"mais d’une couleur noirâtre et ventre aminci ; il présentait une cicatrice
à la hanche là où il mettait la ceinture métallique épineuse"
"il n’y avait pas de plaies, seulement une cicatrice".
"Après avoir essuyé la
moisissure du corps",
"le visage et les mains semblaient appartenir à quelqu’un de vivant endormi",
"sans trace de corruption , à part la mauvaise odeur",
"qu’on sentait; nous enlevâmes les habits sans recourir à les déchirer, car ses
membres étaient maniables comme ceux d’un vivant";
"lorsque nous lavâmes le corps de la boue, nous trouvâmes qu’il était fin, d’une
peau à la couleur normale; ces genoux étaient caleux comme ceux des chameaux;
mais une fois la boue enlevée, la callosité s’écorcha; laissant voir deux genoux
à la chair tendre",
"nous le revètîmes de nouveaux habits",
"après l’avoir exposé tout nu sur le toit, toute la journée pour en chasser
l’humidité".
"À part le corps du Père Charbel, je n’ai jamais vu de cadavres intacts; tous,
nous avons attribué l’incorruption à sa sainteté".
5- Du sang et de l’eau
jaillirent
"Le corps du Père Charbel fut exposé au soleil sur le toit pour le
dessécher avant de le mettre dans le petit grenier; l’ayant vu tout nu, Saba
Tannous Moussa le piqua à la hanche d’une plume; tout de suite le sang rouge
limpide jaillit, il prit un grand flacon et le remplit"
"et le conserva pour lui; chaque fois qu’il trouvait un objet dont Père Charbel
s’était servi, il se l’appropriait";
"les moines réprimandèrent le sus-mentionné, Saba, essuyèrent le sang avec un
coton et pansèrent la plaie; le sang s’arrêta".
6- le récit d’Al-Ouwaini
"J’ai appris que les moines s’étaient décidés de sortir le corps et
l’exposer au soleil sur le toit du couvent, puis le remettre au tombeau; car
l’eau en suintait et il sentait mauvais. J’arrivai au couvent où, tous ses
habitants étaient présents avec Boutros Saba Al-Khoury de Ehmej, qui pratiquait
la médecine sans être
diplomé; on
descendit le corps de sa place, le transporta sur le toit du couvent et le mit
sur un paillasson, après l’avoir déshabillé tout nu, exposé au soleil et au
vent. Emu, je dis aux moines: "pourquoi exposez-vous ainsi le corps?
Écrivez à sa
Béatitude le Patriarche, et qu’il décide ce qu’il trouvera convenable; selon
lui, il était
inutile d’ensoleiller le corps et l’essuyer avec de l’alcool, du moment qu’il ne
présentait pas de détérioration. Vous voyez bien tous ses membres sont intacts,
même son organe sexuel. Puis je commençai à tourner le corps à leur vue, sans y
trouver la moindre corruption; en le tournant sur l’un des deux côtés; il
saigna",
"du sang chaud"
"de sa hanche où il y avait une sorte de blessure, je pris un flacon que je
remplis du sang et l’emportai chez moi";
"c’est tout ce que je pris"
"et conservai environ un an. Chaque fois que j’avais à en donner à un malade,
j’introduisais dans le flacon un fil de fer ou bien une paille, avec ma croyance
que c’était le meilleur remède pour la guérison";
"je crois foncièrement en la sainteté de Père Charbel au point que la guérison
est inévitable par son intercession. Nombreux ceux qui retournaient chez moi
exprimant leur gratitude pour leur guérison; au fond de moi-même, j’avais la
certitude qu’il guérirait";
"il arriva que mon frère, le Père Youssef de Ehmej, tomba malade à la suite des
traitements suivis par les meilleurs médecins, il n’obtint aucun résultat; il me
demanda le flacon souhaitant que par son intermédiaire il obtiendrait
satisfaction; et il ne me l’a pas rendu";
"lorsque je le lui ai demandé, il me répondit: "cela pourrait être vrai, mais je
ne m’en rappelle plus".
H: Dans un petit
local
1- Au
soleil
"Avant d’entrer le corps
dans le petit grenier, on le monta sur le toit de l’église où il fut mis dans un
cercueil au soleil, parce qu’il était tout humide, croyant ainsi qu’à la
chaleur, il dessécherait, surtout qu’en ce jour-là, il faisait très chaud. Le
soir, il a déjà un peu séché; on lui changea les habits";
"puis après, on le procéda à maintes reprises, à l’ensoleiller sur le toit;
toutefois, il continuait à suinter".
"Frère Boutros de Lehfed, ajouta: «moi-même, j’ai vu une fois le corps exposé au
soleil sur le toit du couvent; mais en ce temps-là
j’étais petit et bouvier au couvent; je n’ai pas su pourquoi on le mit ce
jour-là sur le toit; et vu mon bas âge, je ne me suis pas intéressé à cette
question".
2- De peur qu’on ne
l’enlève
"Au-dessus de ses habits
monastiques, on le revêtit d’une chasuble blanche"
"on le déposa dans un cercueil en bois simple sans couvercle puis on l’introduit
dans un endroit étroit, situé en haut du mur-nord de l’église, entre la voute et
le haut de l’escalier du mur extérieur, petit local reservé à y mettre le
charbon et les habits usés de la messe; local qu’on se plait à appeler le
"fouiller",
"l’accès a été bloqué d’une pierre enduite d’argile",
"de manière à ce que les visiteurs et les regardants",
"passionnés pour ses vertus et sa vie de sainteté, ne puissent pas l’enlever".
"Le corps est resté, plus de six mois. Les gens affluaient de tout côté
et de Qartaba, en visite au Père Charbel qu’ils appelaient "le Saint". Les
moines les empéchaient
de monter jusqu’au petit local où il gisait".
"Père Nehemtallah déclara: "j’ignore si le permis du Patriarche fut par
écrit ou par oral, je n’ai pas de document dans l’archive du couvent. Le but
c’était d’isoler le corps des autres cadavres pour qu’on le reconnaisse".
3- La guérison d’un
enfant malade (Mc
7,31-44)
"Une fois, un homme
accompagné de son enfant muet, vint de la localité de Al-Foutouh; devant sa
persistance et sa sollicitation, on le fit montrer là où le corps s’était déposé; l’homme et son enfant s’agenouillèrent, prièrent puis
embrassèrent la main du Saint; en redescendant l’escalier obscur l’enfant muet
cria à son Père: "papa, je vous en prie, soutiens-moi". Le Père s’exclama:
"merci Père Charbel".
4- La lumière
disparut
"Depuis que le corps du Père Charbel fut retiré du tombeau, la lumière
disparut"
"pour ne plus réapparaître";
"le corps fut gardé dans le petit local, environ un an";
"à l’ordre de sa Béatitude, on le transfera dans une chambre isolée, près du
portail du couvent, durant mon absence".
5- Le sang coulait du
petit local
"Le corps fut déposé en haut du petit local, puis on a bloqué la porte
au moyen de l’argile. Il suintait du sang et de l’eau avec abondance";
"coulait sur l’escalier et se répandait dans l’église, ce qui harcelait les
moines".
"Il ne sentait mauvais qu’après l’avoir transféré. Après moi, Père Youssef
Al-Kfoury fut chargé du corps".
I: Entre les mains du Père
Youssef Al-Kfouri
1- Sur le toit du
couvent
"Deux jours après mon arrivée, le supérieur m’a chargé de prendre soin
du corps; j’ouvris le cercueil qui n’était pas bien fermé, je vis Père Charbel
en habits monastiques élimés. Je sentis une odeur qui n’était pas mauvaise, mais
non plus supportable; le corps sain comme celui d’un moine mort, il y a une
heure; sa barbe, ses moustaches, ses sourcils et ses cheveux étaient conservés;
à part l’un de ses yeux, il ne présentait pas de déformation; ses articulations,
sa peau et sa chair étaient souples; sa couleur est d’un brun normal. Trois
jours après, je l’ai mis dans une chambre du côté nord–ouest, d’où je le montais
avec frère Egide Al-Tannouri pour l’étendre nu sur le toit du couvent,
l’exposant au vent afin que le sang, qui suintait abondamment de son dos et sa
hanche, se dessèche. Je
mettais au dessous de lui deux draps blancs que je changeais tous les jours; car
je les trouvais trop mouillés d’eau et de sang – le sang était plus fréquent que
l’eau -; rarement je laissais les
draps deux jours sans les changer; la sueur s’échappait visqueuse de tous les
pores du corps; j’ai eu beau persévérer
pendant quatre mois à l’exposer pendant la nuit"
"au vent de l'est sec qui desséchait la terre et parfois les arbres, sans
pouvoir dessuinter le corps qui demeura dans le même cas";
"les moines s’y heurtaient parfois et s’effrayaient";
"tout cela, je le faisais à ma propre initiative, car le supérieur avait du
travail dans les propriétés du couvent situées entre les montagnes et la
côte. Ayant trouvé que le suintement du sang continuait abondamment de sa
poitrine et que quatre mois, à compter de la fin du printemps jusqu’à la fin de
l’été, n’ont pas mis fin à ce phénomène, qui me portait quotidiennement à
changer deux draps; j’ai pensé extraire l’estomac, d’une part, j’espérais parer
au suintement; de l’autre d’en finir avec l’idée que tout l’estomac a absorbé
beaucoup d’eau quand le corps fut enterré au tombeau".
2- Pour le réenterrement
du corps
"Saba Moussa Al-Ouwaini raconta: "quand on a retiré le corps du Père
Charbel du tombeau, il suintait abondamment de l’eau rouge comme celle dont on
lavait la viande, répandant une mauvaise odeur; les moines voulaient à tout prix
qu’on finît de
tout cela, je ne sais pas pourquoi ont-ils eu recours à Boutros Saba, un homme
qui pratiquait la médecine
qu’il ignorait; il l’examina et conseilla de l’ensoleiller pour se dessécher. On
l’exposa une période à la chaleur; moi-même je l’ai nettoyé avec de l’alcool,
preconisé par le dit médecin, puis on le remit dans l’ancien cercueil sans
couvercle, dans un local au rez-de-chaussée; il continua à suinter plus
qu’avant".
"Les visiteurs venaient nombreux et ils se plaignaient de l’odeur qui
s’en échappait, moi-même je le sentais et parfois je répandais par terre et
autour du cerceuil du parfum; j’en ai consommé deux flacons".
"Père Élias de Mechmech proposa
le réenterrement du corps, proposition qui fut contestée par la communauté";
"alors, j’ai demandé conseil auprès du supérieur, Père Mikhaël Al-Tammouri, qui
suggéra la remise du corps au tombeau, je lui répondis: "il nous est indigne
pour notre renommée de le remettre au tombeau après que tout le monde eut pris
part de son transfer et des miracles effectués. Par contre, je lui ai conseillé
d’extraire l’estomac avec l’espoir qu’il se dessèche et il n’y aurait ni
suintement, ni mauvaise odeur. Je crois qu’il m’a dit: "faites ce que voulez".
3- Extraction de
l’estomac
"J’ai consulté Saba Tannous Moussa, résidant au voisinage du couvent, il
me répondit: "je n’ose pas toucher au Père Charbel, car, il a fait des miracles
de son vivant, je crains la mort de mes enfants". Je lui répliquai: "nous
n’avons pas l’intention de l’offenser, en extrayant son estomac, mais d’arrêter
le suintement du sang; il obtempéra".
"Nous nous sommes entendus à garder l’affaire sous secret".
"Je suis entré accompagné de Saba pendant la journée- je ne me rappelle plus de
l’heure; avec une lancette, il ouvrit la hanche, au-dessous des côtés, entra sa
main, a extrait l’estomac et les intestins que nous avons trouvés comme ceux
d’un mouton, abattu il y a une heure, car il y avait le contenu qui se trouvait
dans l’estomac des animaux après l’abbatage; pas de traces de détérioration ou
de vers; l’odeur était celle du suitement. Je les mis dans un bidon métallique;
la blessure faite par la lancette n’a pas saigné; quand à l’estomac et les
intestins, je ne me rappelle plus si le sang et l’eau en sont sortis";
"le cœur, les poumons, le foie et la bile étaient sains",
"comme le foie d’un mouton abattu de peu de temps; l’eau teint de sang, en
dégoulinait beaucoup",
"nous les portâmes
dans une église en ruine, sans toit, appelée "Saint Georges"; nous creusâmes dans un coin et
les en enterrâmes";
"déjà il faisait nuit, je me suis dit: "si l’on transfère le corps à Rome pour
l’examiner, nous en garderons quelque chose". "Le
bidon métallique fut fermé. Après un certain temps dont je ne me rappelle plus
la durée, j’ai chargé"
"frère Egide Al-Tanouri",
"qui m’accompagnait, d’aller vérifier l’estomac; il est revenu me dire qu’il
avait trouvé le bidon vide; je ne me rappelle plus s’il était seul. Le corps
demeura dans le même état à suinter du sang et transpirer une matière visqueuse;
durant toute ma résidence au couvent, deux ans et huit mois. J’ai mis au courant
le supérieur de tout ce que j’ai fait";
"plus tard, Saba est allé seul, il creusa et prit l’estomac".
"À ce sujet, frère Tanios Al-Qady nous raconta que Saba mit les entrailles dans
un chaudron et les a bouillies; il en distribuait comme bénédiction à ses
malades; ceci trouve une suite dans la question que le comité lui a adressé: "il
est répandu que tu employais le sang
de ce corps dans les traitements
que tu prescrivais à tes malades, qui guérissaient grâce à lui; sur ce,
la quantité que tu as prise doit être importante".
Il ressentait le regret au cœur: "je me rappelle que j’ai arraché le
foie, le cœur qui était rouge, suintant du sang mélangé avec de l’eau, il ne
sentait pas du tout mauvais; et depuis, mon acte ne cesse être présent à mon
esprit, je me suis reproché le fait que je n’ai pas conservé ce cœur chez moi
comme un trésor précieux; je lui ai demandé avec assistance de me céder le cœur
ou une partie de ce que nous avons retiré; il me l’a refusé".
4- Il expulsa les
sauterelles
"Du temps du triennat du Père Mikhaël Al-Tanouri
comme supérieur au couvent d’Annaya, les sauterelles envahirent subitement les
terrains du couvent de tous les côtés, deux heures avant le coucher du soleil;
malgré les tentatives des moines et des fermiers-associés, elles couvrirent les
semences et les arbres. Le supérieur appela Père Makarios, l’ermite, et lui dit:
"Père Charbel, de son vivant, expulsait les sauterelles. Toi, tu vas prendre un
récipient rempli d’eau, tu laveras sa main, tu en aspergeras les semences, les
mûriers et les arbres du couvent, autant que possible. Père Makarios obéit. Le
matin, les sauterelles s’enfuirent. Un fait attira notre attention pendant que
l’ermite aspergeait les semences, il arriva à un terrain cultivé par le
fermier-associé du couvent, Saba Zahra qui dit à l’ermite: "moi-même, je le
protège, n’y entre pas, pour ne pas piétiner les semences". Pendant que les
sauterelles partaient, une partie tomba dans le terrain en question et dévora
tout. En vain essaya-t-il de tirer des coups de son fusil et de brûler les
arbrisseaux épineux tout autour, les terrains ont été sauvés alors que les
herbes et les écorces des arbres sauvages ont été dévorées; ainsi faisant, les
sauterelles auraient été utiles aux propriétés du couvent".
5- Une guérison d’une
paralysie (Mt
9,1-8)
"A la suite de mon accouchement de ma fille ainée, Abla, j’ai été
atteinte d’une maladie aux mains et aux pieds et du reste de mon corps, pendant
plus d’un an et demi; mes douleurs étaient atroces; ma belle-mère, Jalileh, me
servait; lorsque ma fillette pleurait et qu’il n’y ait personne pour me la
porter, je me penchais sur elle la soulevait par mes dents et la déposais sur ma
poitrine pour téter, car j’étais incapable de la tenir par les mains.
"Une fois, elle tomba de ma poitrine et se colla au poêle contenant de
la braise. En vain m’efforçai-je de la sauver; mais j’étais comme quelqu’un en
rêve qui essaie de marcher sans pouvoir bouger; je tentais trois fois de me
relever, car ma fille unique était sur point de brûler, pourtant je me trouvai
incapable de bouger. Je criai de toutes mes forces, un homme appelé Farès
Lahoud, qui passait le cylindre en pierre sur son toit sous la pluie, accourut
et l’arracha au feu. Je veux dire que ma maladie n’est pas du genre de
dépression nerveuse, guérissable par des stimulants émotionnels; quoi de plus
émotif que de voir ma fillette tomber dans un poêle en braise pour me
sensibiliser les nerfs et les sentiments maternels afin d’oublier mes
souffrances et me stimuler pour la sauver; or, je demeurai défaillante, cette
impuissance empira ma santé. La paralysie n’a pas seulement atteint mes
mains et mes pieds mais tout mon corps, y compris ma mâchoire inférieure, me
rendant pendant quatre mois incapable de manger, vivant pendant trois mois à
boire du lait. J’ai suivi des traitements multiples chez beaucoup de médecins,
sans n’en tirer aucun profit. Je me livrai à la tristesse et aux larmes,
désespérée de la guérison.
"Un jour entra chez moi une femme chiite du village de Ferhet pour
demander l’aumône et me demanda: "qu’est-ce que tu as?" Pleurant, je lui parlai
de ma maladie; elle répliqua: «il y a près de nous un Saint qui effectue des miracles; il s’appelle
Saint Charbel du couvent Saint Maron, va là-bas et tu guériras de ta maladie.
Père Roukoz de Mechmech se trouvait dans notre village; je l’appelai et lui
demandai si c’était vrai ce que cette femme chiite m’avait raconté; il me
répondit: "oui, c’est vrai". Il m’encouragea de faire cette visite; sur le
champ, je me décidai d’effectuer cette visite au tombeau du Saint; et je lui fis
un vœu; je mis mon mari au courant de la visite et du vœu; il appela un muletier
qui me transporta à Annaya, en compagnie de ma tante Wardé; j’ai beaucoup
souffert en route: le muletier me soutenait d’un côté, et de l’autre ma tante et
une autre femme, tout au long du chemin. Je ne pouvais ni changer mes habits, ni
manger, c’était ma belle-mère qui s’en chargeait.
"Arrivée au couvent, on me descendit près du cimetière, pleurant de
douleur et de fatigue car j’ai passé cinq heures sur le dos du mulet, de mon
village Yahchouch jusqu’au couvent; cela m’infligea et me causa des souffrances.
On m’entra au cimetière où le corps du Saint était déposé pour la première fois.
Le supérieur, Père Mikhaël Al-Tanouri, vint et fut très ému de ma situation; il
m’encouragea et me dit: "soit ferme dans ta foi, tu guériras aujourd’hui, il me
chercha de l’eau avec laquelle la main du Saint a été lavée et des chiffons mouillés de son
sang; ma tante, et la fille, appelée Karimah, fille de Azar Karam de Yahchouch,
me passèrent l’eau et le sang sur mon corps, mes mains et mes pieds: tout de
suite je sentais la force dans ma main droite, je commençai à plier mes doigts
et m’y appuyer; ma main gauche, qui était plus défaillante et me faisait plus
mal que l’autre reprenait plus de normalité, m’y appuyant un peu. Dès que je
suis entré au cimetière, je sentais que tout mon corps devenait plus fort; je
réalisai que je guérissais par l’intercession du Père Charbel; et je sortis
seule du cimetière; peu après, je suis remontée sur le dos du mulet pour
retourner chez moi, sans rien manger car je fis un vœu de ne pas prendre que du
mets avant ma guérison; ma nourriture était la prière et les jeunes; le
supérieur ne cessait de ranimer mon espoir et de renforcer ma foi; en montant le
mulet, je n’ai pas eu besoin de soutien, seulement ma main gauche fourmillait.
Arrivés au village de Sannour, je ne sentais plus le moindre mal, je me suis
assurée de ma guérison et je bougeai mes mains et mes pieds normalement; exaltée
dans ma joie; je suis descendue du dos du melet, je parcourus une partie de la
distance à pieds ; environ un quart d’heure ; j’arrivai chez moi le
jour même complètement guérie, grâce à l’intercession du Saint Charbel. Dès mon
arrivée à Yahchouch, j’ai fait une douche à ma fillette. Et depuis, je ne cesse
de prier à Saint Charbel quotidiennement"
.
6- Des souris dans le
cercueil
"Quelques moines m’ont dit que sa main et ses pieds présentaient des
dommages causés par les souris; c’est que le côté opposé à la main, a été
couvert de zinc, à la place de la grille, ce qui montre que les souris sont
entrés dans le cercueil par la grille trouvée".
7- Il continua à
suinter
"Père Youssef fit cette intervention d’extraction inutilement, car le
corps continua à suinter comme maintenant";
"l’odeur n’émane pas du corps mais du suintement qui persiste depuis huit mois;
c’est une preuve suffisante qu’on est devant un fait étrangement étonnant qui
nous a portés ainsi que les laïcs à une foncière croyance en la sainteté du
Père Charbel; les visiteurs sont venus de toutes parts sollicitant son
intercession. Père Youssef déclara: "si j’avais su l’inefficacité de
l’extraction des entrailles, je n’aurais pas fait ce pas; plutôt je m’étonnais
de l’affaire étrange de ce corps, ne sachant d’où provenait ce suitement et
cette odeur; et le corps était réduit à une peau et des os!"
"je sentais une odeur forte avant le changement des habits mouillés et tachetés
de sang, mais après elle se sentait légère sur le corps, sur les habits enlevés
toujours forte.
"Le procureur de la foi apporta une aube qu’on avait mis sur le corps
pendant une semaine et qu’on a enlevée hier pour l’examiner et faire la
vérification. Le témoin flaira l’odeur et déclara "cette forte odeur est la même
que celle que je m’efforçai de supprimer; les tâches rouges un peu jaunâtres
sont comme celles-ci, sauf que le mouillement était plus élevé".
"Le résultat est, qu’il n’a pas du tout, du tout tiré profit, car le
sang, le suintement et l’odeur demeurent dans le même cas comme avant; le sang
ne cesse de suinter de la hanche, mais il était plus abondant que maintenant".
8- Extraction du
cerveau
"L’examen médical montra que le crâne a été ouvert à l’occiput, l’os a
été transpercé par un instrument très affilé et le cerveau fut extrait. Je crois
que cet acte a été fait par l’un des visiteurs pour l’avoir comme
bénédiction, durant la période de deux ans et huit mois où j’ai assumé la
responsabilité du corps. Sans le grand intêret que j’y ai accordé pour le
conserver, les visiteurs l’auraient disputé par morceaux pour la bénédiction, en
particulier, après le miracle et les suintements du sang et de l’eau, surtout le
miracle de Tabarja. La plupart des visiteurs l’avaient connu de son vivant pour
ses miracles; c’est pourquoi, ils essayaient d’avoir quelque chose de lui, pour
demander son intercession par ce moyen. Il me sembla que Saba Tannous Abi Moussa
ait eu recours à cela, vu sa ferme croyance en la sainteté du Père Charbel pour
utiliser ce qu’il prenait comme médicament pour la guérison de ses malades".
"Dans mon hypothèse, je
ne me base que sur l’attachement de Saba à Père Charbel; il vénérait beaucoup
ses vertus, l’ayant véritablement bien connu et croyait en sa possibilité de
faire des miracles. Du vivant du Père Charbel, il lui demandait de l’eau bénite
pour la mélanger avec le remède qu’il donnait aux malades qui en bénéficiaient,
il attribuait cette guérison à l’eau que bénissait l’ermite. Après la mort du
serviteur de Dieu, Saba lui adressait un "notre Père" et un "je vous salue
Marie" avant de préparer le médicament, sollicitant son intercession pour la
guérison du malade; aussi me demandait-il de lui passer quelques chiffons sur le
corps du Père Charbel, pour les garder chez lui; d’où j’ai pensé que peut-être
après mon départ du couvent, Saba aurait retiré le cerveau"
"ou bien les médecins par incrédulité l’auraient extrait clandestinement".
9- Restauration de l’œil
et du bout du nez
"J’ai mis un peu de plâtre ou une matière semblable dans son œil gauche
et au bout du nez, car quand on l’a enterré dans le tombeau, le toit y
dégoulinait en permanence, y causant une légère déformation; cette intervention
l’y a presque donné un aspect normal; d’ailleurs ils ne présentaient aucune
détérioration; depuis ma prise en charge du corps, après son transfert jusqu’au
jour où j’ai été déchargé de cette responsabilité, il demeura dans la même
situation au niveau de la souplesse de la peau, soit avant ou après l’extraction
des entrailles, je n’ai remarqué aucune différence; pour nous c’était un mystère
étonnant".
10- Une
imprudence
"Les moines n’ont déposé le corps que dans des endroits favorables à sa
corruption, soit au tombeau soit dans un local au rez de chaussez; et moi-même
qui me considère de ceux qui sont avisés, j’ai adhéré à sa déformation, avec
imprudence et naïveté, tant par ma procédure d’exposer le corps pendant quatre
mois sur le toit au vent nocturne que par l’extraction des entrailles".
11- Le paralytique de
Tabarja (Mc
2,1-12)
"Un paralytique, du nom de
Béchara Antoun Al-Azzi, fut apporté au tombeau du Père Charbel, transporté sur
une bête de somme. En ma présence, on le descendit devant le portail du couvent,
incapable de bouger ses mains et ses pieds; on l’emmena dans la chambre où le
corps gisait du côté nord-ouest; ses compagnons m’expliquèrent qu’il était
atteint de cette maladie depuis son bas âge; après une courte durée, on le
redescendit devant le portail et il commença à bouger ses mains et ses pieds,
facilement il les tendait et les ramenait; puis, ils rebroussèrent chemin vers
son village. Au printemps, je le revis arriver au couvent à pied, je lui
demandai: "tu t’appelles Bechara Al-Azzi, tu es venu l’été passé au couvent?" Il
répondit: "oui c’est moi-même, j’ai été guéri de ma maladie, et me voilà en
visite de remerciement à Saint
Charbel; sans lui, je n’aurai
jamais pu marcher de toute ma vie. En effet tous les ans, il revenait deux fois,
en été et au printemps, portant des objets en signe de vœu à Saint Charbel, puis
il retournait chez lui sans rien manger, par mortification; je lui demandai:
"pourquoi ne manges-tu pas au couvent?" Il répondit: "j’ai fait vœu de ne pas
manger". "On
m’a désigné hôtelier au couvent, c’est alors que Bechara Al-Azzi vint chez moi
de Tabarja, portant une couffe contenant de la céréale, des coques et d’autres,
me la présenta en me disant: "voilà ce que j’ai collecté pour le couvent, en
signe de reconnaissance à Père Charbel". "À
chaque fois, le supérieur lui disait: "mon fils, ramène chez toi ce que tu as
collecté, tu es pauvre".
"Il nous a demandé de lui indiquer la maison où Père Charbel naquit et
fut éduqué. On l’interrogea sur le but de cette visite, il nous raconta qu’il
était paralysé et Père Charbel le guérit; qu’il parcourait tous les ans, les
villages libanais, témoignant sa gratitude envers Père Charbel, collectant des
aumônes pour les lui offrir. Nous l’avons bien reçu, en particulier, ma mère.
Pour cette fin, il continua à venir à Bqaakafra pendant trois ans".
J: Le
logis
1- Les femmes à
l’écart
"Le sentiment de la foi porta les pèlerins
du couvent de Annaya à y venir à pieds, traversant des distances de plus de
cinquante km; entre autres: des femmes, des enfants, des pauvres et des malades,
incapables de s’assurer le transport à dos des bêtes de somme; quelques-uns
marchaient pieds nus pour que Dieu ait pitié d’eux et gratifie la guérison à
leurs malades d’une maladie inguérissable, d’une infirmité chronique, d’une
claudication, d’une surdité, ou d’une paralysie. Les pèlerins
arrivaient au couvent après deux ou trois jours de marche épuisés; ils ne
pouvaient pas s’assurer un logement vu que le couvent était retiré en pleine
campagne; d’autre part c’était l’interdiction aux femmes d’entrer au couvent,
voire même, à l’église, il n’y avait de place pour accueillir les gens qu’une
cave en voûte obscure située à droite de l’entrée, on l’appelait le logis ou
l’hôtellerie où les visiteurs étaient reçus. Les hommes entraient à l’église,
les femmes demeuraient en logis et participaient à la messe, debout près de la
fenêtre de l’église, pratiquée dans le mur sud, tout comme les femmes des
fermiers-associés du couvent".
2- L’insistance des
visiteurs
"Les hommes insistaient à voir et toucher le corps du Père Charbel pour
en être bénis; les moines leur répondaient: "c’est impossible" parce que le
corps gît dans le petit local, "le fouiller". D’ailleurs, le patriarche avait
interdit de l’exposer devant les fidèles de peur qu’ils ne l’adorent. Les hommes
s’agenouillaient sur la première marche de l’échelle ou bien près du mur nord à
l’intérieur de l’église, priant et implorant, tandis que les femmes se tenaient
à genoux hors du couvent, près du mur nord extérieur de l’église; là en plein
air, elles pleuraient, invoquaient, priaient et embrassaient le mur, tenant une
poignée de la terre pour la ramener chez elles pour leurs malades".
"Les moines ont eu pitié des visiteurs, en premier, le Père Youssef
Al-Kfoury, aux traits du visage des plus durs et terribles; il permit aux hommes
d’avoir accès au petit local pour voir Saint Charbel dans son cercueil modeste.
Le visiteur fortuné, qui voyait Père Charbel intact, se consolait et sortait
heureux pour raconter aux gens d’avoir vu Père Charbel qui paraissait comme un
vivant endormi. Les femmes, affligées d’être privées de voir le corps du Père
Charbel priaient les moines en pleurant d’effectuer cette visite".
3- Le logis transformé
en chapelle
"Deux ans durant, le nombre
de visiteurs augmentait et tous demandaient à voir le corps, alors, Père Youssef
Al-Kfoury proposa en conseil local de transformer le logis en chapelle; ce qui
permettra aux femmes de participer à la messe, en présence du corps qui
serait mis dans une armoire à façade
vitrée de manière à ce que les visiteurs puissent le voir; lui, il se chargera
d’empêcher toute vénération, interdite par l’église; la proposition fut soulevée auprès du
Supérieur Général qui exigea l’autorisation du patriarche… Ainsi le logis fut
transformé en chappelle pour la célébration eucharistique, les dimanches et les
jours de fête".
"Nous déposâmes le corps dans un local extérieur, à droite du portail du
couvent; en 1901, nous y dressâmes un autel transférable",
"sur lequel on célébrait la messe pour les femmes des fermiers-associés du
couvent et celles en visite"
"pour que les femmes, tout comme moi",
"nous puissions participer à la messe quand il fait froid et qu’elles ne peuvent
pas se mettre à la fenêtre extérieur de l’église d’une part, et de l’autre
l’interdiction qui les empêchait d’y entrer".
4- Description du
corps
"Deux ans, après le décès du Père Charbel, je suis venue avec ma tante
Wardé et d’autres femmes du village pour visiter son tombeau. On nous l’a
ouvert. Je tendis ma main pour lui maintenir la sienne. Elle était tendre, son
corps sain, sa barbe telle qu’elle était, son visage de couleur rose, son cou
transpirait, j’y passai ma main, aussi sur ses cheveux".
"Son corps saint suintait de la même façon dans toutes les saisons, je vis ses
habits humides comme ceux d’un vivant qui transpire, sentant la moisissure et la
pourriture";
"de temps en temps on lui changeait les habits pour les laver";
"comme on lave ceux d’un vivant";
"je ne suivais pas un horaire fixe pour le changer, parfois chaque semaine,
d’autres toutes les deux semaines, ou bien une fois par mois. En été j’étais
obligée de le faire plus fréquemment, car l’odeur du suintement était
continuelle, été et hiver".
"Le corps gît toujours sain et suintant; les gens visitent son tombeau et
croient comme nous que le corps est conservé par miracle parce que Père Charbel
était Saint";
"cela n’est pas seulement le propos des Maronites, mais aussi des Chiites du
voisinage et des autres Musulmans".
5- Le corps mis
debout
"Père Youssef Al-Kfoury
prépara une armoire à la façade vitrée; on y déposa le corps debout",
"soutenu par deux béquilles sous les deux aisselles. Il suintait toujours; de
temps en temps; je le changeais; en ce temps-là, on le revêtait de ses habits
monastiques, et une tôle au cou. La partie supérieure de l’armoire était vitrée
dans des cadres en bois qui s’ouvraient à deux volets comme l’abat-jour".
"Je suis venu pour le voir mort; on m’emmena dans la chambre où se
trouvait le cercueil qui était en bois, appuyé contre le mur; le corps du Père
Charbel y était dressé sur ses pieds; tout son corps était comme vivant, ses
yeux fermés, vêtu d’une aube blanche, mouillée par la sueur et le sang. Je pris
sa main pour l’embrasser, je la trouvai plus souple que les miennes, sa peau
tendre, d’une couleur naturelle, jaunie par la mort".
"La joie des fidèles, à voir le corps debout, fut grande; car ils se le
présentaient debout parmi eux; à l’encontre des moines dont une partie était
mécontente de cette position qu’ils trouvaient enfantine et qui pourrait faire
mépriser le corps de Saint Charbel ".
6- La guérison d’une
fillette et la résurrection d’un enfant de la mort
"Ma fillette, appelée Ester, fut atteinte à l’âge de trois ans, de
convulsions épileptiques et s’évanouissait; je l’amenai chez Saba, homme qui
traitait les malades alors qu’il ignorait la médecine,
mais sans résultat. Son cas languissait et les crises se multipliaient; j’ai
fait un vœu à Saint
Charbel, elle a guéri
enfant qui mourut le 17 Avril 1901. Mon troisième enfant tomba comme son
frère dans
la même
maladie, à
l’âge d’un
an; pendant plus de huit jours, il s’évanouissait pour ne plus téter; entre
temps, son cas empirait progressivement; les premiers jours de sa maladie, il ne
se réveillait guère et tétait très peu; il finit par perdre connaissance;
perdant tout espoir de le voir guérir, les symptômes de la mort par lesquels son
frère était passé, l’attaquèrent et ne sachant plus que faire, je décidai de le
prendre au tombeau de Saint Charbel dont la messe, de son vivant, me
réjouissait le cœur et me portait au recueillement; donc je portai mon
enfant seule, ne voulant pas que d’autres m’assistent pour que Dieu ait pitié de
ma fatigue et me le sauve. En route, une femme me rencontra, eut pitié de moi et
le prit dans ses bras; une autre femme nous croisa, porta l’enfant et dit: "où
est-ce que vous le prenez?! Ne te fatigue pas! L’enfant est mort! ".
"La maman criait et pleurait de voir son enfant mort dans ses bras; on a eu beau
pincer l’enfant, et le bouger avec force, pour qu’il réagisse, mais sans aucun
signe de vie; sa maman était sur le point de retourner en pleurant son enfant
mort, voyant qu’il était inutile de continuer; on l’encouragea et continua la
marche, espérant que le Père Charbel le guérira";
"ceci se passa à Farchaa, ferme qui appartient à Mechmech, à une heure de marche
du couvent, je dis à celle qui portait mon fils: "comptons sur Dieu, allons chez
Père Charbel". Arrivées au couvent, j’appelais mon cousin, Père Élias de
Mechmech".
"Je descendis dans la chambre où gîsait le corps; je vis ma cousine, agenouillée
près du cercueil en pleurant, accompagnée de deux femmes debout près de la
porte; sur le gradin de l’autel, je vis un enfant".
"Le père s’adressa à moi: "es-tu folle? Comment as-tu amené ces funérailles
jusqu’ici?" Il me toucha sans lui répondre".
"Les deux femmes lui dirent: "votre cousine est venue solliciter l’intercession
du Père Charbel pour la guérison de son fils malade". J’entrai et je trouvai
l’enfant bouche fermée et mort; je le tournai plusieurs fois, je lui ouvris la
bouche; je ne sentais en lui aucun signe de vie".
"Je dis à ma compagne: "pose l’enfant par terre comme étant un mort, son visage
tourné vers l’ouest sur le gradin, près du cercueil du Saint, et pense en
toi-même: si Père Charbel est Saint , il le réssucitera".
"Alors j’ouvris le cercueil, je lavai la main du Père Charbel, pris de l’eau
avec une cuillère et j’en mis dans la bouche de l’enfant une première fois, une
deuxième et à la troisième fois, il avala l’eau et respira; sa maman et des
compagnes soupirèrent profondément";
"on lui mit une bougie à la main, puis le père me le remit, je l’allaitai, il
téta. Je commençai à pleurer de joie; je retournai chez moi contente, caressant
l’enfant, en compagnie de la femme qui m’aida en route. Mon fils est déjà un
jeune homme plein de vie et de santé".
7- Une main
mystérieuse
"L’homme de Dieu Ibrahim Al-Haqlani aplatissait le toit de sa chambre,
située du côté du couvent de Annaya, au moyen d’un cylindre en pierre; arrivé au
bord du toit voilà qu’une tempête déchaînée
s’éleva, l’emporta avec le cylindre en pierre d’une hauteur de 40m. Ses frères
les moines s’empressèrent à son secours. Arrivés, ils furent stupéfiés en le
trouvant courir en direction du portail du couvent, sain et sauf. Etonnés, ils
s’informèrent sur les
circonstances de l’accident! Il leur répondit: "lorsque je me suis dégringolé
avec le cylindre en pierre, je criai: "au secours Père Charbel! je sentis comme
si une main me porta et me déposa à terre, éloignant de moi le cylindre en
pierre".
K: Dans la
Chapelle
1-
Transfert du corps
"Après avoir entendu parler de la sainteté du Père Charbel, vu
l’affluence des visiteurs, et s’y ajoute ma croyance personnelle en sa sainteté,
j’ai réalisé un cercueil en bois de noyer, digne de lui, dans lequel il gît
actuellement".
"Je le transportai sur le dos d’un mulet de Beyrouth",
"au début de l’automne de 1909",
"demandant aux moines de le mettre dans un endroit convenable".
"Le corps fut transféré dans une chambre plus spacieuse, située au sud de la
première",
"au sous-sol, à l’angle sud-est du couvent à gauche du portail. Son sol est
dallé en pierre; elle se présente comme une cave en voûte";
"on le mit en position horizontale au coin, dans ce cercueil fermé".
"Un public du voisinage et des fermiers-associés sont venus participer à la
cérémonie du transfert du corps; aucune épitaphe n’a été mise sur le tombeau du
Père Charbel, ni lors de son enterrement, ni après son transfert. Ce que je dis
dans mon témoignage émane de ma connaissance personnelle, car j’ai participé au
transfert du corps dans la chapelle. Nous l’avons revêtu d’une aube, mais le
corps continuait à suinter un liquide particulier, mouillant l’aube et le reste
des habits; ce qui nous obligeait à le changer de temps en temps; les gens
affluaient en visite, embrassaient sa main, sollicitant sa bénédiction pour
guérir de leurs maladies et jouir de la bénédiction divine par son
intermédiaire".
2- La guérison d’un
rein
"Après la première guerre
mondiale, je sentis un mal insupportable à la hanche, à la suite duquel j’ai été
hospitalisé, à l’hôpital de l’Université Américaine, où j’ai passé quarante
jours, après une intervention chirurgicale d’extraction d’un calcul du rein,
opération qui a bien réussi. Un an après, le même mal, à l’endroit de
l’opération est revenu; ma mère et ma sœur Ghalia sont allées en visite au
tombeau du Père Charbel où elles ont prié avec ferveur, sollicitant ma guérison;
ma mère demanda à l’un
des moines de lui donner une amulette qu’on a passée sur le corps du Père
Charbel pour la mettre
à mon
cou; le moine lui répondit qu’il lui donnerait quelque chose de plus
précieux; il lui présenta une
étoffe qui était posée sous le cou du Père Charbel, puis, il leva sa main, mit
l’eau dans une petite bouteille et la lui donna; au retour de ma mère, je mis
l’étoffe autour de mon cou et je bus de l’eau. Trois jours après, je rêvai que
je fus transporté à la maison du Père Charbel où je vis un moine qui ne
m’adressa aucune parole; le matin, un calcul, en volume d’un grand haricot, fut
éjecté, et depuis, je n’ai plus rien senti".
3- Une stérile
accouche
"Lors de la visite de ma
mère au couvent Saint Maron à Annaya, elle rencontra en route Nehmé, marié de sa
cousine depuis 27 ans; ils n’avaient pas d’enfants; il confia à ma mère de
l’argent pour l’offrir au couvent et lui ramener avec elle une bénédiction du
Père Charbel, espérant lui et sa femme avoir un enfant. De retour, ma mère remit
à Nehmé et son épouse une bénédiction comme celle qu’elle m’avait apportée. En
moins d’un an, ils ont eu un enfant unique qu’ils ont nommé Tanios".
4- Visite au
tombeau
"Les visiteurs venaient, nombreux de toutes parts, se confiant à lui,
car ils croyaient en sa sainteté et sa bonté. Ceux qui possédaient des bestiaux,
ils en offraient au couvent. Beaucoup de gens des communautés chrétiennes et
non-chrétiennes affluaient en visite pour guérir de leurs maladies".
"Bon nombre d’entre eux, quand ils arrivaient à l’aire, ils continuaient leur
marche se servant de leurs mains et pieds".
L: Il a guéri tous les
malades (Mt 8,6)
1- La guérison du frère
de Youssef de Maïfouq
"Pendant que frère Youssef de Maïfouq,
mangeait, un os s’arrêta dans sa gorge: il en souffrit pendant une semaine; on
lui appela le médecin, Nagib Beik Al-Kfoury qui ne trouva aucune trace à cet os;
toutefois, le frère continua à en endurer; une nuit, il vint chez moi en criant:
"je vous en prie, j’étais sur le point de mourir". Je lui répondis: "mon
frère, que veux-tu que je fasse? Prends la lanterne à l’huile et allume-la près
du cercueil du Père Charbel; j’espère qu’il te guérira". Il alla
immédiatement, l’alluma et s’agenouilla, appuyant ses mains sur le cercueil;
c’est alors qu’il cracha et l’os sortit de sa gorge; il vint me le montrer; un
os de la longueur d’une aiguille, fin comme un fil, je le gardai pendant une
période chez moi".
2- La guérison du Père
Élias de Ehmej
"Une fois, pendant la nuit, alors que j’étais assis je sentis une
douleur atroce dans mon côté droit, me rendant incapable de marcher sans
béquille; je regardai l’endroit qui me faisait mal, je vis ma chair trouée comme
si j’étais piqué d’un clou. Je me levai lentement et béquillant, j’arrivai au
tombeau du Saint Charbel, je versai de l’eau sur sa main, en mis sur l’endroit
de la douleur et immédiatement, je guéris, retournant sans béquille dans ma
chambre".
3-Une guérison de la
thyroïde (Mc
1,29-31)
"Quand je suis retourné de
Saint Maron à Kozhaya, je trouvai frère Bartholomée de Aïto,
atteint de la thyroïdie sur le point de mourir; je lui parlai de Saint Charbel
et lui donnai un morceau de son capuchon qu’il mit en bonne foi sur sa tête et
pria; le lendemain, il guérit".
4- Une guérison de la
paralysie
"Personnellement, je fus
atteint d’un rhumatisme au genou; la maladie s’aggrava au point de la paralysie.
Plusieurs médecins me traitèrent, entre autres, les médecins Al-Ounaïssi de Jaj,
Najem de Lehfed; mais sans aucun résultat. J’eus recours à l’intercession du
Père Charbel; je pris de l’eau bénite et une étoffe passée sur son corps; je bus
de l’eau et passai l’étoffe sur mon genou; Dieu me guérit".
5- La guérison de Saba
Al-Ouwainy
"En mai 1925, je sentis un mal très aigu à l’estomac; je subis trois
traitements chez le médecin Gergi Chokrallah, sans résultat; il me proposa de
l’accompagner à Beyrouth pour une radiographie; il a douté, comme moi d’un
éventuel cancer, je lui répondis: «demain nous y penserons» je le quittai,
m’isolant dans ma prière à Père Charbel, lui sollicitant la
guérison, faisant vœu d’offrir au couvent
deux piastres; la nuit, je vis, en rêve, Père Charbel chez moi; il brûla un
morceau de son habit dont il prit la cendre, la tourna dans de l’eau et me la
fit boire. Je me réveillai vers l’aube. Très souffrant; je rencontrai mon
frère qui se préparait pour la
messe; je pensai y participer, puis aller après en visite au tombeau du Père
Charbel ; le mal m’empêcha de finir la messe ; je me dépêchai pour
aller au tombeau; ma femme mes enfants et mes nièces me rejoignirent; après
avoir prié et remis l’argent, je pris du frère
chargé de veiller sur le corps, une étoffe des habits du Père Charbel et je fis
comme ce qui se déroula dans le rêve et je bus l’eau. En chemin de retour, je
sentis moins de douleur; je m’arrêtai chez ma fille, Mariam, l’épouse de mon
neveu, Tanios Boutros Moussa, pour me reposer; elle me proposa de manger, car
depuis 17 jours, je ne mangeai guère; j’acceptai; elle me présenta des
courgettes farcies; je mangeai un pain et deux courgettes; puis je poursuivis
mon chemin vers ma maison, sentant que le mal diminuait progressivement jusqu’au
soir. À la maison, j’ai bien mangé, n’ayant plus de mal".
6- La guérison du Père
Youssef de Ehmej
"Il y a plus de trois ans,
période durant laquelle j’avais mal à la gorge; je suivis des traitements tour à
tour chez les médecins: Gergi Chokrallah, Najib Beik Al-Khoury et Jibraël
Al-Twaily; je jouissais d’un repos provisoire puis le mal reprenait; un jour, je
pris un bout de l’habit du Père Charbel et l’enroulai, autour de mon cou; et
maintenant depuis trois ans, je ne sens plus le mal avec l’étoffe toujours
autour de mon cou".
7- Guérison d’une
ophtalmie (Jn
9)
"J’ai eu mal aux yeux, accompagné de rougeur. Je me réveillais le matin,
mes yeux collés à cause
de la chassie,
et ne s’ouvraient qu’après les avoir lavés; ma vue n’en a pas été touchée; ce
cas diminuait en hiver pour reprendre de plus belle du début du printemps
jusqu’à la fin de l’automne, durant trois ans. En vain ai-je consulté le
médecin, Najib Beik Al-Khoury, suivi des traitements chez Saba Tannous Moussa.
Cette année, j’ai fait vœu à Saint Charbel que s’il me guérit, je lui donnerai
50 piastres syriennes et que je travaillerai tous les ans un jour gratuitement
dans les propriétés du couvent et je témoigne devant la Congrégation de ma
guérison; puis je fis ma visite, je lavai sa main, ramenant l’eau chez moi, m’en
lavant les yeux pendant dix jours, après que quoi la chassie disparut, le mal
s’anéantit, depuis plus d’un mois et demie (1926); je sens plus de douleur, mais
il y a toujours de rougeur dans mon œil".
8- Guérison d’un
hémiplégique
"Mon cousin maternel, appelé Gerges Richa de Ehmej, était atteint d’une
hémiplégie. Malgré les traitements, appliqués par les médecins, pendant sept
mois, il est devenu incapable de marcher. On lui chercha une étoffe des habits
du Père Charbel qu’il enroula sur sa hanche. Tout de suite, il sentit une
amélioration, et guérit progressivement; maintenant il est tout à fait
rétabli".
9- La guérison du frère
du moine Boutros Jawad de Amchit
"J’ai eu
des crises spasmodiques dans les épaules au point où je ne pouvais plus bouger
mes mains. J’allai au tombeau de l’homme de Dieu, Père Charbel, j’ouvris le
cercueil, je passai un morceau d’étoffe sur sa sainte main, avec lequel je
frottai mes épaules, je ne sentis plus de douleur".
10- Guérison de la femme
de Youssef Al-Khoury de Amchit
"La femme de Youssef Al-Khoury de Amchit fut atteinte de durcissement et
des crises spasmodiques dans ses membres; on l’emmena à Beyrouth deux ou trois
fois, puis un comité de médecins se réunit pour délibérer,
mais en vain; je la visitai une fois, elle me fit part de sa situation, je lui
dis: "je vais vous envoyer un morceau de l’aube du Père Charbel et j’espère que
vous guérirez". Elle et ses parents m’ont dit que l’étoffe fut le
traitement pour la guérir".
M: Les objets de
Charbel
1- Le cilice
et l’eau bénite de Charbel
"Je pris le cilice qu’il
portait à l’ermitage; j’en ai distribué des morceaux comme bénédictions au moyen
desquels, il y a eu beaucoup de guérisons de différentes maladies";
"nous avons aussi de l’eau qu’il avait bénie de son vivant, dont on prend
jusqu’à maintenant; elle est conservée comme un trésor précieux à Bqaakafra".
2- On a négligé Père
Charbel
"Il ne reste plus rien de ses habits élimés ou de son tapis en poils de
chèvre sur lequel il dormait. C’était seulement cela dont il se servait; sa
cellule au couvent, à ce que certains moines s’en souviennent, elle aurait été
consacrée à lui, est maintenant abandonnée; on y met du bois et les objets
anciens, tellement qu’une écurie serait plus propre qu’elle. Je crois que si
vous entrez, vous vous moquerez de nous à cause de notre insouciance à l’égard
du Saint Charbel; quant à sa cellule à l’ermitage, je ne pense pas qu’elle soit
dans un cas meilleur".
"on ne trouve aucun souvenir, aucune mention de son nom, aucun habit de Saint
Charbel ni au couvent ni à l’ermitage. Personne ne peut savoir s’il avait résidé
au couvent et à l’ermitage, sauf les moines, ses contemporains ou ceux qui ont
entendu parler de lui; dans ces lieux, son nom n’y existe pas; son nom, qui y
est conservé, est méconnaissable, sauf de ceux qui l’ont connu de son vivant ou
après sa mort".
"Sans les Chiites, peut-être les moines n’auraient pas fait suffisamment
attention; la majorité parmi eux sont naïfs, eux et moi le premier, nous n’avons
pas accompli notre devoir envers Père Charbel, d’avoir tardé jusqu’à maintenant
d’examiner les vertus sublimes et les miracles rendus célèbres du Père Charbel;
la preuve au manquement à notre devoir, c’est que nous n'avons rien conservé de
ces habits ou autre chose".
3-
Bénédictions
"Je voyais souvent le corps en bon état; mais les visiteurs ont porté
atteinte à une partie de ses mains et ses ongles, car, ils en arrachaient
quelque chose comme bénédiction à porter chez eux; de ses cheveux et de sa
barbe, il n’en reste que très peu, parce que les pélerins
en avaient arraché".
"Quand j’ai vu une fois la rareté de ses cheveux et celle des poils de sa barbe,
j’ai demandé une explication, on me dit: "quiconque vient en visite, en arrache
un cheveu ou un poil comme une bénédiction".
"Tout ce que je sais c’est que je demandai aux moines une bénédiction de
ce Saint, tant mon respect était grand pour lui, on me donna un morceau de
l’habit dont on l’a revêti; les traces du suintement y figuraient; les visiteurs
qui leur demande une bénédiction, recevaient un morceau de l’habit qui couvrait
son corps dans le cercueil; ainsi, les moines se trouvent-ils obligés de le
changer, au moins toutes les semaines";
"les visiteurs, après beaucoup d’insistance, recevaient des morceaux d’étoffe
qu’ils passaient sur son corps".
4- Les
visiteurs
"Quand les visiteurs apostoliques
vinrent ici, ils s’étonnèrent et dirent qu’ils n’avaient jamais vu de pareil.
Ils s’agenouillèrent près du cercueil et prièrent".
"Les pèlerins
s’agenouillent près du cercueil prient, demandent avec insistance une
bénédiction; je leur donne un morceau de l’habit dont était revêtu le corps, ou
de l’eau dont on a lavé sa main ou bien de l’encens";
"personne ne prenait rien du corps; non plus moi-même; je ne donne rien à
personne; toutefois, quelques moines en visite, arrachaient quelques cheveux de
sa tête, alors je protestais et je fermais le cerceuil. Les moines ne donnaient
aux visiteurs que quelques pièces des habits mis sur le corps, mais après
insistance".
"Parfois les moines étaient harcelés, car ils devaient prendre soin d’eux et
s’empressaient à l’hospitalité dans ce couvent isolé, ce qui leur coutait des
efforts et des dépenses".
N: Le docteur Georges
Chokrallah
1- Présentation
"Le docteur, Chokrallah, est un ancien ami à moi; il était atteint d’une
maladie cardiaque; il y a vingt ans, il a estivé dans ma maison à Al-Ouwainy,
résidence dont il a été bénéficiaire pour sa santé. Il a possédé l’un de mes
terrains sur lequel il a construit une maison pour l’estivage; à l’occasion, il
a fait la connaissance des moines et soignait les malades parmi eux. Il a
fait un examen méticuleux sur le corps; il m’a dit entre autres: «ce cas n’est
pas naturel, plutôt divin". "Il
a obtenu son doctorat en chimie et pharmaceutique en 1891; commença ses études
en médecine en 1907".
2- J’ai été
stupéfié
"Quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai été stupéfié car, en qualité de medecin, je
n’ai jamais vu ni entendu ni lu dans des livres de médecine, d’un cas pareil. Je
l’ai examiné, poussé personnellement par une curiosité scientifique, cherchant
si je peux découvrir le secret du cas de ce corps; après un examen général de
tout le corps, je l’ai trouvé incorruptible, quelques-uns de ses muscles
demeurèrent souples; une partie de ses articulations était pliable; une partie
de ses cheveux et sa barbe persistait encore, malgré l’arrachement pratiqué par
les visiteurs, qui en prenaient comme bénédiction, le reste de ses organes n’ont
pas subi de détérioration, à l’exception de son œil endommagé par l’eau qui
s’égouttait quand il était enterré au tombeau; plutôt, c’était une déformation;
pour son ventre, je le trouvai tout comme ceux d’autres cadavres, sans dommage
apparent; je n’ai pas remarqué qu’il a été ouvert, sauf qu’il a desséché
légèrement avec le temps".
3- Le plasma ou la
suppuration des plaies
"La chose la plus étrange et dont je demeurai perplexe, c’est que j’ai
vu de mes propres yeux des tâches sur ses habits blancs, provenant d’une matière
visqueuse suintée des pores du corps et dont la couleur et la densité répondent
à celle d’un plasma normal, suinté des corps vivants qui présentent des plaies;
pour son odeur, elle sent l’odeur des matières plasmatiques qui suintent du
corps en cas de maladie".
"Il ne sentait pas mauvais,
plutôt une odeur de moisissure; le corps était tendre comme au moment de sa
mort; il suintait de la sueur qu’on essuyait avec des mouchoirs, conservés comme
bénédiction; moi-même j’en ai rempli un flacon, et les gens venaient en prendre
pour se guérir".
"Lorsque j’ai pris en charge le corps, je voyais le suintement et sentais
l’odeur; j’essuyai la sueur et le sang".
4- L’énigme du
corps
"Le procureur de la foi lui demanda: "est-ce que des circonstances
naturelles comme le froid glacial, l’abondance de l’eau, ou bien des raisons
antérieures à la mort comme: l’abstenance à la viande, le fait de manger peu, la
mortification du corps, se limiter aux légumes, tout cela peut-il adhérer à la
conservation du corps après la mort?" Il répondit: "je n’ai pas expérimenté
personnellement ses raisons, je n’en ai non plus, lu que de telles circonstances
peuvent avoir leur influence; après avoir examiné le corps, je me suis référé à
des médecins compétents à Beyrouth, en Europe, où j’ai
voyagé plusieurs fois, personne n’a pu m’être utile dans cette affaire; le cas
de ce corps est singulier; aucun médecin
n’en avait vu de pareil; personne n’a pu me dire si un tel cas a été signalé
dans l’histoire médicale; je ne cesse de chercher pour aboutir à savoir si un
fait pareil indique qu’un corps a été conservé du fait de telles
circonstances".
5-
Impossible
"Aussi lui a-t-il demandé: "croyez-vous que ce corps serait naturel ou
surnaturel? ne pensez-vous pas qu’un moine ingénieux soit parvenu à découvrir un
médicament pouvant conserver le corps?" Il répondit: "ma conviction personnelle
basée sur l’étude et l’expérience; et après avoir examiné ce corps deux ou trois
fois par an, depuis 17 ans environ (1909), et je dirais, que ce corps est
conservé par une force surnaturelle; quant à la supposition qu’un moine aurait
découvert un médicament pouvant le conserver de telle manière, je formule le
suivant: premièrement; si cela s’avérait vrai, l’inventeur de cette découverte
étrange aurait mérité l’émerveillement et l’estime du milieu scientifique,
surpassant en cela Pasteur; d’autre part, les médecins déploient tous leurs
efforts dans le domaine de la conservation des corps; mais tant d’effort n’ont
abouti qu’à les conserver plus que deux semaines sans qu’ils ne se sentent
mauvais; quand au suintement de ce corps les médecins n’y auraient jamais pensé;
s’y ajoute l’impossibilité que des corps suposés momifiés par les médecins
puissent suinter; on sait bien que le corps sain d’un homme vivant contient cinq
litres de sang dont seulement 3 litres de plasma pouvant être secrétés, taux
estimé à 60%, le reste, 40% comprennent des matières salines, des globules, des
matières solides; si le corps sécrète le plasma naturel conservé après la mort,
et si les pores sécrètent deux ou un gramme chaque jour, il s’en suit que la
quantité du plasma sécrétée dépasse celle emmagasinée dans le corps, lors de la
mort; d’ailleurs huit ans après sa mort, la quantité du plasma aurait dû être
disparue, à moins qu’elle ne soit entièrement conservée et n’ayant rien perdu à
cause de l’évaporation; or j’ai remarqué que le corps suintait plus d’un gramme
par jour, car la cadence de la sécrétion ne serait pas abondante si le corps en
sécrétait un seul gramme quotidiennement.
"Deuxièmement je répondis: "vous connaissez mieux que moi le manque de
formation médicale spécialisée chez les moines, en particulier ceux du couvent
qui passent leur journée dans les champs à prier et à travailler; à mon avis, la
simplicité des moines, leur négligence, leur manquement à prendre soin du corps,
tout cela aurait pu adhérer à la corruption du corps, s’il n’y a eu une force
surnaturelle à le protéger.
"J’ai aussi ajouté que
pendant la guerre, j’ai vu des gens mourir de faim après avoir vécu longtemps
sans rien manger, les ventres étaient vides et desséchés, et leurs corps se
détérioraient après sept heures de leur mort; ainsi en est-il des malades de la
typhoïde, qui
survivent environ 25 jours, à boire seulement de l’eau, sécrétée par le corps,
pourtant quelques heures après la mort, leurs corps commençaient à se
décomposer; en outre, le froid, l’eau, l’humidité et la chaleur aident à la
décomposition du corps; tous ces facteurs ne constituent pas des éléments
protecteurs, mais plutôt
destructifs du corps; or, tous ces phénomènes ont entouré le corps du Père
Charbel; à supposer que les moines avaient découvert la méthode ancienne de
momification égyptienne, comment seraient-ils capables de faire suinter le
corps; en un mot le corps du Père Charbel est hors d’atteinte grâce à une force
surnaturelle, et je suis prêt à verser la somme de dix-mille francs comme prix
-somme considérable par rapport à mes possibilités- à celui qui serait capable
de conserver un cadavre dans le même cas".
6- Cela est médicalement
irréalisable
"Le procureur de la foi lui demanda: "cette sécrétion ne peut-elle pas
résulter de l’introduction du plasma dans le corps par piqûre?" Il répondit:
"cela est irréalisable médicalement; car ce plasma se trouve dans le corps de
l’homme et non pas un produit pharmaceutique; ce domaine, je m’y trouve, car
j’ai fait des études pharmaceutiques que j’ai pratiquées avant la médecine; j’ai
mes diplômes de l’École de Lyon. Qui peut donner son sang durant 27 ans pour
l’introduire dans le corps du Père Charbel; qui plus est, l’opération de
l’extraction du plasma du sang ne peut être faite que par des spécialistes,
dotés de tous les instruments nécessaires; si cela est faisable, il ne serait
pas gardé sous silence. Qui, parmi les moines dont vous n’ignorez pas la
simplicité, même s’il obtient ce plasma, serait-il dans la mesure de pouvoir
l’utiliser; admettons que tout cela soit disponible, il serait impossible d’en
introduire par piqûre dans un corps après 27 ans de sa mort;
plutôt cela devient impossible après un mois du décès, car les veines et les
artères par où doit passer le plasma se dessèchent peu après le décès; même les
pores du corps sont bloqués ce qui empêche le suintement".
"Aussi lui a-t-il demandé: "est- ce que l’extraction du cœur et du foie
seulement aboutit à ce cas, ou qu’est-ce qu’il en résulte?" Il répondit: "de
l’arrachement du cœur et du foie, n’en résulte rien de ce genre, l’extraction de
l’estomac, par où commence la corruption, la retarde pour un temps".
O: D’autres
examens
1- Des choses
inexistantes dans la médecine
"En 1901, je fus désigné
supérieur du couvent Saint Maron à Annaya; le corps gîsait dans son cercueil au
coin de l’église; comme la sécrétion du liquide continuait, j’appelais les
médecins: Georges Chokrallah, un ami à moi et voisin de la maison de mon Père;
Najib Beik Al-Khoury de Ehmej, Wakim Nakhlé de Jbeil, un médecin arménien, tous
décédés. Après leur arrivée, ils transférèrent le corps dans une des chambres du
couvent, près de l’église. Ils
l’étendirent sur un drap, au-dessus d’une table, et chacun l’examina séparément;
moi-même, accompagné de Saba, nous demeurâmes dans la chambre; ils lui ont
ouvert le ventre du bas de la poitrine jusqu’au milieu du ventre pour découvrir
la cause de la sécrétion du liquide; après un examen méticuleux de l’intérieur,
on y remit les habits; en sortant, je les ai entendus parler de la matière
sécrétée. Le docteur Chokrallah dit: "je verse cinquante livres ottomanes
à celui qui m’explique la matière qui suinte et la cause de ce suintement".
Le docteur Najib Beik Al-Khoury dit: "Moi, je ne sais pas". De même, le médecin
Arménien".
"À ma question, ils répondirent qu’ils ne pouvaient pas donner une réponse
professionnelle. Le médecin Gerges
Chokrallah dit: "ne nous demandez pas des choses célestes inexistantes dans la
médecine terrestre".
2- La chaux
vive
"Lorsque je fus désigné supérieur de ce couvent en 1910, j’ai appris que
le médecin Najib Beik Al-Khoury avait été appelé pour examiner ce corps; après
l’examen, il ordonna qu’on mit sous le pieds, car on aurait fixé le corps debout
dans une armoire, de la chaux vive dans le but d’absorber le sang et le plasma
secrété et ainsi dessécher le corps; après un certain temps, ce médecin qui
n’était Maronite que du nom, retrouva le corps tel qu’il était; alors il demanda
de retirer la chaux vive qu’on avait mise sous les pieds; il dit: "j’ai mis la
chaux croyant qu’elle détériorera le corps qui continue en état de conversation,
grâce à une force qui échappe à la connaissance scientifique; sans doute, la
sainteté du Père Charbel n’y est pas pour rien".
3- Le médecin, Élias
Al-Anaïssi
"J’ai vu au couvent de Annaya le corps du Père Charbel; lorsque je m’y
approchai, je sentis l’odeur d’un corps indescriptible; elle est comme celle
exhalée de corps vivants; après l’avoir examiné et bien regardé, je vis une
matière qui suintait des pores; un phénomène étrange et inexplicable
scientifiquement dans un corps inerte depuis de nombreuses années; je répétai
l’examen du corps plusieurs fois dans différentes périodes, il restait tel qu’il
était. Fait, le 16/10/1926".
4- Les examens de
1927
"Puis tous les témoins
sortirent; et la commission des juges resta seule pour examiner le corps, dont
la couleur dans l’ensemble était rouge-jaunâtre, la peau desséchée dans sa
majeur partie, tendre sur les mains et le dos; les muscles étaient arides,
nettement visibles sous la
peau, qui, durcie qu’elle fût, suintait des pores invisibles de
couleur du plasma solide, dont l’odeur est celle du plasma décomposé; cette
matière, paraît-il, se corrompt après sa sécrétion des pores invisibles; une
partie de ses cheveux et ses poils, non négligeable, persistait encore partout
où poussent dans le corps comme: la poitrine, la barbe, la tête et les mains
aussi. Ils tenaient bien comme dans un corps vivant. On voyait le cou avec ses
os, un cartilage et sa peau, comme dans les corps morts. Les yeux et le nez ont
subi une déformation, à cause de l’égoutement du toit du tombeau. Les os
étaient bien conservés, mêmes les
ongles; les articulations maniables et pliables; la poitrine et le dos avaient
l’aspect d’un corps après la mort; le ventre aminci; l’on y voit une cicatrice
qui va du bas du sternum jusqu’à la cuisse gauche, de longueur 10cm; cela a été fait par la main d’un homme; sur le ventre paraissent les
traces d’une ceinture en fer, plus saillante que la couleur de la peau;
peut-être est-ce un indice que Père Charbel portait une ceinture en fer
épineux;
l’organe sexuel encore apparent. Les genoux gardaient les traces de la colosité,
ce qui montre qu’il s’agenouillait longtemps, le bas des pieds et les mains
surtout la gauche, les membres, les plus exposés à la vue et au toucher
présentaient des égratignures causées, comme on le croit, par des mains
humaines. La chaire apparente sous les écorchements est de couleur
blanche-rougeâtre; au-dessus de l’occiput, en bas du crâne, se trouve une
ouverture, de longueur 4cm, de largeur 1cm, pratiquée par un couteau; toutes les
déformations que le corps a subies, ont été occasionnées par la main de l’homme,
sauf celles des yeux et du nez, dues à l’égouttement de l’eau; le médecin,
Georges Chokrallah, a ouvert le ventre de gauche à droite, et du milieu vers la
poitrine, on a réouvert le ventre où il y avait très peu d’entrailles: les
intestins, l’estomac et le foie ont été extraits; quant à la peau, ses
différentes couches sont souples et conservées; on a ouvert la peau, la
commission a vu que les couches
étaient saines, comme celle d’un animal abattu, il y a deux jours, sans
corruption".
P: Jusqu’à l’année
cinquante
1- Le transfert du
corps
"En 1927, j’étais dans la communauté du couvent",
"lorsque le Saint-Siège ordonna qu’on mît le corps dans un tombeau, lequel
tombeau fut dans le mur intérieur au couvent, au rez-de-chaussée, à côté du
portail vers le sud",
"jadis utilisé comme basse-cour; on a enduit les quatre murs du sable pétri avec
de la chaux qu’on a couvert avec les papiers des sacs du ciment; une légère
couche du même enduit a couvert la terre; puis on a enduit les murs et le
plafond avec de la chaux; la mansarde est devenue un tombeau";
"on l’y garda de 1927 jusqu’au Avril 1950, sur l’épitaphe on écrivit seulement
l’expression suivante: ci-gît Père Charbel".
2- Le suintement sort du
mur
"En février 1950, certains visiteurs remarquèrent qu’il y avait de
l’humidité en bas du mur où se trouvait le cercueil; ils en avisèrent le
supérieur qui avec les moines doutèrent que la pluie ne soit infiltrée à
l’intérieur du tombeau, endommageant le corps; la nuit, le supérieur, accompagné
des moines et de deux domestiques, démontèrent deux ou trois pierres et
ouvrirent le tombeau qui était sec entièrement; ouvrant le cercueil, doublé de
zinc, ils trouvèrent les habits mouillés, le cercueil gâté, le liquide provenait
du suintement du corps emmagasiné, il a rouillé le zinc, l’eau se répandit et
s’infiltra par le mur. Ils refermèrent le tombeau, après avoir essuyé le
corps d’une étoffe blanche sur laquelle les empreintes du corps
s’imprimèrent; en ce temps-là j’étais Supérieur Général; j’ai reproché au
supérieur du couvent d’avoir pris cette décision sans avoir pris l’approbation
de l’autorité, il présenta ses excuses, disant qu’il ne cherchait qu’à
savoir la provenance de l’eau,
craignant qu’elle ne soit infiltrée du dehors et ne corrompe le corps".
3- Version d’Emmanuel
Gerges Emmanuel
"Le Père Général ordonna, en ce jour-là, d’ouvrir une porte qui donne
sur l’église, par où les femmes peuvent y entrer car il leur était interdit d’y
avoir accès. Le Père Supérieur, Boutros Abi Youness, me demanda au début de
février de 1950 d’entamer les travaux de fouille pour exécuter l’ordre. Je lui
demandai: "puis-je fouiller pour voir ce qui est dedans?" Il me répondit:
"fais ce que tu veux".
"Je commençai à démonter les pierres… d’ailleurs, au départ nous avions
entamé ce projet pour vérifier si l’humidité avait endommagé le corps; puis j’y
suis entré, lanterne à la main, je vis l’eau s’égoutter du cercueil qui est
devenue un petit flaque … je lui demandai de me chercher le bassinet du baptême
avec des étoffes… je suis retourné pour enlever moi-même, le couvercle… un homme
devant moi! Oui un homme!! Un homme mort… sa main souple, j’osai l’embrasser…
ses mains suintaient de l’eau, comme s’il était un homme vivant qui transpirait;
plus je l’essuyais, plus il suintait abondamment, je découpai de sa chair la
superficie de vingt cm de longueur, cinq cm de largeur… puis j’en levai un autre
morceau, plus petit que le premier; je les mis dans ma poche. Aussi ai-je
arraché deux canines et une dent; puis le lendemain de notre arrivée à
Beyrouth,
les gens se précipitèrent à Annaya d’une manière frénétique, ne sachant plus
comment ils ont pu savoir ce qui s’est passé;
ils y arrivèrent par milliers, beaucoup de miracles et de guérisons
s’effectuèrent par l’intercession du Père Charbel de qui les journaux ont écrit
et qui ont été signalés dans les registres du couvent. Jusqu’à nos jours, celui
qui entre au couvent peut voir à côté du portail une chambre pleine de béquilles
que les paralytiques ont laissées, après avoir obtenu la guérison par
l’intercession du Saint Charbel".
4- Le tombeau fut
rouvert
"Alors, une demande a été soulevée au patriarche, sollicitant sa
Béatitude de former une commission de médecins pour l’examen du corps; les
médecins désignés ont été: Youssef Hitti, Chikri Milane, Téophile Maron. Le 22
Avril de la même année de 1950, la commission et le supériorat général, les
prélats suivants: Aql, viciaire patriarcal, et des foules innobrables se
réunirent, ne sachant comment ils ont pu savoir; se présenta aussi le procureur
de la foi, l’Abbé Mansour Awad. Le tombeau fut ouvert"
"en ma présence";
"le cercueil fut déposé à l’église et les médecins l’ouvrirent devant tous les
susdits: ils trouvèrent les habits, le matelas, l’oreiller et la dalmatique
mouillés; quelques-uns élimés et conservés au couvent de Saint Maron. Les
médecins certifièrent que l’eau ne provenait pas de l’extérieur mais du corps du
Père Charbel; ils prélevèrent du corps un petit morceau pour l’examiner au
laboratoire. Ils établirent un rapport minutieux de tout ce qu’ils virent; je ne
me rappelle plus si le rapport fut fait à la suite de cet examen ou lors du
deuxième qu’on effectua en août 1950".
5- L’examen du corps et
la fermeté du tombeau
"Après l’examen du corps, on l’a revêtu de nouveaux habits, une autre
dalmatique, on le remit dans le même cercueil, puis on le déposa au tombeau et
l’accès fut fermé par des pierres et du béton, après avoir scellé le cercueil;
les habits changés, on les a confiés au procureur de la foi, de même qu’une
quantité de terre mouillée du plasma sécrété du corps. En août 1950, on rouvrit
le tombeau, l’examen se déroula devant une commission du clergé: l’évêque Boulos
Aql, le procureur de la foi, le curé, Mansour Awad, le curé ( futur évêque)
Abdallah Njeim, moi-même, Supérieur Général, avec mon conseil, des prêtres et
des moines; la commission des médecins comprenait: les médecins de la commission
précédente, s’y ajoutent, Merched Khater de la Faculté de Médecine de Damas, un
médecin arménien, venu spécialement d’Égypte pour l’examen du corps, le médecin
Élias Al-Khoury, Ministre de la Santé en ce temps-là, et d’autres; étaient
présents encore le substitut de Kesrouwan, Toufiq Haidar,
l’accompagnateur, du
Président de la République, Mansour Lahhoud, l’épouse de l’Ex-Président de la
République, Mme Laure Khoury et d’autres. Après avoir prêté serment dans la
chappelle, on ouvrit le tombeau devant toute l’assemblée, on en sortit le
cercueil, alors les médecins entrèrent dans le tombeau, en tête, le médecin,
Mourched Khater, on examina les murs qui étaient secs, vérifièrent l’étanchéité;
ils trouvèrent une sécrétion, couleur bordeau, sur le cercueil du côté des
pieds; ils ouvrirent le cercueil et virent que la dalmatique, le matelas et les
oreillers, tous mouillés du plasma suinté par le corps; sur son capuchon, il y
avait de la moisissure; le corps gardait toujours le même cas, en état sain. Le
médecin Théophile Maron découpa de la poitrine une petite pièce et la mit dans
un flacon en verre; les membres de la commission et l’assemblée présente virent
le plasma suintait des quatre côtés de la coupure; après quoi on changea les
habits et la dalmatique, aussi le matelas et l’oreiller; après avoir scellé le
cercueil, on le remit au tombeau qui fut fermé tel qu’avant; une positio
minutieuse, décrivant tout l’examen, fut établie, signée par les médecins et la
commission cléricale; une copie fut déposée dans le cercueil, une autre livrée
au procureur de la foi. Je me rappelle maintenant que lorsqu’on ouvrit le
tombeau, le 23 avril 1950, l’enveloppe métallique où on a mis le rapport, lors
de son transfert en 1927 était périmée et s’est effritée au toucher, quand au
rapport lui-même, il n’a été endommagé qu’aux bords, atteints de plasma qui les
ont tachetés de couleur châtaine".
6-
Exposition du corps et visites
"Le transfert du corps s’accomplissait par décrèt en application aux
ordres de l’église, à l’occasion du dernier transfert, on a permis de
l’exposer,
j’ai demandé la permission d’embrasser sa main, comme je l’ai servi pendant deux
ans, l’évêque Abdallah Njeim, le délégué suprême patriarcal, a refusé, en
motivant "le cercueil est fermé et on ne peut pas l’ouvrir" le couvercle était
vitré.
"Le patriarche syriaque catholique avec des évêques sont venus en
visite, aussi les évêques: Njeim Aql et d’autres évêques maronites. Le
Patriarche Antoun Arida s’est rendu au couvent et célébra la messe à l’ermitage
des Saints Pierre et Paul, à l’occasion de leur fête.
"Les foules affluaient de toutes les tranches sociales; des grands, des
petits, des analphabètes, des Chrétiens cultivés et Non-chrétiens, du Liban, des
pays arabes, de l’Europe, de l’Amérique et des quatre coins du monde, une grande
partie de ces visiteurs étaient atteints de différentes maladies, des infirmes,
qui avaient besoin du secours et de l’aide divins. Aussi les deux
cardinaux,Tabbouni et Agajanian et une foule de leurs clergés, ainsi que le
Président Béchara Al-Khoury, des ministres, des députés, des hommes d’État,
de toutes les confessions chrétiennes et non chrétiennes.
Les groupes ne cessent d’affluer à son tombeau, en particulier, les dimanches et
les jours des fêtes, poussés par leur croyance à la sainteté du Père Charbel, et
l’efficacité de son intercession, sur le grand nombre de guérison qui a
effectué. Je ne pense pas que des propagandes menées par des humains aient
poussé les gens à venir visiter son tombeau".
Q: L’image de
Charbel
1-
Témoignage du frère Élias Nouhra de
Éddé
"Le lundi, 8 mai 1950, le jour de la fête de Saint Jean l’Évangéliste,
patron de notre Congrégation des Missionnaires libanais, je me suis dirigé à
l’ordre du préfet de l’École des Apôtres à Jounieh, le père (futur évêque)
Youssef Merhi, en visite au couvent de Saint Maron à Annaya, avec père Boutros
Chalhoub, père Sassine Zaidan les frères profès, les novices, les scolastiques
et les domestiques, nous étions au nombre de 40 embarqués dans un bus de
l’école, arrivés à midi, nous visitâmes l’église, ce tombeau du Saint Charbel et
le couvent, la foule y était innombrable, les malades et les infirmes nombreux,
les prierres à l’église ne s’interrompaient pas; les foules y participaient avec
foi et ferveur. De notre côté, nous avons célébré la cérémonie de Saint Maron,
puis celle du Saint Sacrement, après quoi, une partie de notre équipe est montée
à l’ermitage de Saints Pierre et Paul, là j’ai bien voulu prendre une photo à
quelques frères qui étaient en ma compagnie, le novice, Youssef Antoun de
Ebrine… à sa droite, ce frère étudiant Hanna Ghosn de Dar Baachtar, derrière lui
un arbre adjacent à l’ermitage, à sa droite un jeune homme qui était en visite à
l’ermitage, appelé Youssef Challita Tannous de Hawqa… à sa droite, le frère
Boulos Yazbek de Qartaba, assis devant lui, Père Élias Abi Ramia de Ehmej,
responsable de l’ermitage. La photo a été prise avec un appareil photo "Kodak
Broni"… le 9 Mai, nous avons développé la pellicule… et voilà que devant le
jeune homme, apparut l’image d’un moine vénérable, où l’on voyait sa tête, sa
barbe blanche, son capuchon sur sa tête, sa main droite avec les doigts,
noirâtres comme eux d’une momie. Il était d’un corps transparent, vêtu d’une
tunique monastique noire comme tous les moines libanais; derrière lui, les
pierres et les herbes par terre apparaissent à travers son corps comme si le
moine, placé devant ses objets, était en vitre, on peut voir le côté du jeune
homme à partir du bas de la barbe du moine jusqu’à son genou, le moine dans sa
taille paraît bien agenouillé, en gros plan alors que les deux jeunes hommes,
debout derrière lui en arrière plan… son capuchon, lui aussi, était
transparent".
2- Le témoignage de Youssef Challita
Tannous
"Je visitai l’ermitage de Charbel le 8 Mai 1950, des visiteurs de la
Congrégation de Kreim, vinrent me dire: "veux-tu qu’on prenne ensemble une
photo?" Je leur répondis: "aucun inconvénient". je me mis debout, bras croisés,
immédiatement, un moine apparaît devant moi, en me disant: "je veux me
photographier avec vous et me mets devant toi". Frère Élias Nouhra fit sa
prise de vue, subitement, le moine disparut, après le développement de la
pellicule, le moine que seul moi avait vu, réapparut dans l’image, ceux qui le
connaissaient disaient que c’était Saint Charbel. Fait, le 5 novembre 1973".
3- Témoignage de ceux qui l’ont
connu
"Le procureur de la foi, l’abbé Mansour Awad, montra la photo aux
suivants: Alichaa Nakad qui est le fils de Wardé, fille de Hanna qui est le
frère du lait et du sang de Père Charbel, qu Fr. Gerges Nehemtallah de Lehfed, au Père Élias de Mechmech, au
Père Youssef de Ehmej, au Fr. Boutros Khalifé de Maïfouq, au Fr. Boulos Younan
de Mechmech, au Père Antonios Nehmeh, à l’Abbé Youssef Saad Khoury de Mechmech,
tous ont connu Père Charbel de son vivant, et ont certifié, après avoir prêté
serment, que c’était le Père Charbel souffrant au moment de son agonie, sa main
ressemble à celle du corps du Père Charbel;
Mme Nouhad Al-Chamy dit: "C’est l’image du Père Charbel".
4-Le
Supérieur Général Ighnatios Al-Tannoury
"Nous avons agrandi la photo du Père Charbel et réuni environ trente
photos des anciens de l’Ordre; puis nous sommes entrés chez Al-Tannouri le
priant de reconnaître chacun des pères représentés dans les photos; tour à tour,
il nous donnait le nom du Père qui figurait dans la photo… arrivé à celle du
Père Charbel, il la contempla, tantôt la rapprochait, un moment après, les
larmes coulèrent abondamment de ses yeux, puis l’embrassa, la mouillant de ses
larmes, on était parfaitement avec, c’était la photo miraculeuse du Père Charbel
paru dans la prise de vue du photographe nous lui domandâmes: "Père, est-ce que
cette photo serait celle de l’un de nos parents qui vous a tellement ému?" Il y
répondit, en sanglotant comme un enfant: "Non, c’est celle du Père Charbel, où
l’avez-vous trouvée? On n’a jamais photographié Père Charbel de son vivant!".
R: Je verse mon
esprit
(Ac
2,17)
1-
La guérison d’un infirme et une paralytique
"Quant on ouvrit le tombeau, le 22 avril 1950, je vis dans le couloir un
jeune homme de Maïfouq, appelé Émile Boutros, claudiquait avec deux béquilles, à
cause d’une infirmité au genou; je lui demandai de solliciter l’intercession du
Père Charbel; pendant que nous étions à l’église pour examiner le corps, nous
entendîmes des applaudissements et du brouhaha, le jeune homme avait guéri de
son infirmité, aussi, ai-je appris qu’un homme de Bmariam, dont je ne me
rappelle plus le nom, qui travaillait comme opérateur téléphonique, est passé le
jour de l’examen du corps au couvent de Annaya; étant donné qu’il n’avait pas
réussi à entrer au tombeau, s’est satisfait de passer son chapeau sur le mur
comme bénédiction, puis retourna dans son village, sa nièce était paralytique,
et ses parents ayant appris qu’il a visité le tombeau du Père Charbel, on lui
demanda s’il avait rapporté une bénédiction; il leur donna le chapeau qu’il
passa sur le mur, dès qu’on essuya la paralytique du chapeau, elle guérit et
marcha".
2-
Leurs cœurs se sont fendus (Ac
2, 37)
"Les foules affluaient et venaient en particulier, après l’examen, pour
visiter le tombeau, de toutes les tranches sociales, de toutes les confessions,
des savants, des simples, des gouverneurs et des sujets, en vue de guérir de
leurs maladies et de leurs malades et de leurs infirmités chroniques; le plus
grand miracle ce fut parmi ceux qui depuis des dizaines d’années se sont
éloignés de la pratique des sacrements, spécialement le mystère de la
réconciliation, ces gens-là manifestaient, dès leur visite au tombeau, le
recueillement et le repentir, et demandaient de se confesser en pleurant.
Nombreux sont ceux qui tiennent ferme dans leur pénitence jusqu’à maintenant".
3-
La guérison d’un paralytique (Mc
2, 1-20)
et d’une saignante (Mc
5, 25-34)
"Un soldat de Zahlé, qui
avait une maladie cardiaque avec
les fractures dans la colonne vertébrale, était guéri; après sa confession et la
communion Saint Charbel l’a guéri… la belle-sœur du Père Lattouf Al-Andari était
atteinte d’un saignement pendant deux ans et était sur le point de mourir… elle
a guéri par l’intercession du Père Charbel".
4-
Une guérison du rhumatisme
"Nehmé Youssef Ibrahim, l’un des
fermiers-associés du couvent Saint Maron, fut atteint en 1941, du
rhumatisme alors qu’il avait 5 ans. Les médecins consultés décidèrent qu’il
faudrait longtemps pour guérir de cette maladie; sa mère eut recours à
l’intercession du Père Charbel et demanda une bénédiction de son tombeau; je lui
demandai une étoffe et de l’eau dont le récipient fut passé sur un habit du Père
Charbel; elle les prit et les passa l’étoffe mouillée de l’eau sur les
articulations de l’enfant, du coup, il commença à bouger; le lendemain, il était
devenu bien portant; j’ai vu l’enfant avant et après sa guérison".
5-
Aux pas du Seigneur
"Je suis allé personnellement au Mont
de Jbeil. Le spectacle était merveilleux: des dizaines de minibus, des centaines
de voitures transportaient les foules; ceci me fit penser à ces foules-là qui se
ruaient, il y a deux milles ans, derrière le Seigneur, Jésus… c’est une scène
qui donne une impression d’une foi profonde! Des miracles de conversion qui
s’effectuent dépassant ceux des guérisons".
6-
Jésus est vivant
Plus de 5000 miracles de guérisson,
dont quelques uns portent des marques physiques perpetuellement, comme les cas
de Mme Nouhad Al-Chamy et Mr Raymond Nader, ont été signalés jusqu’à maintenant
dans les registres du couvent de Annaya, à savoir que des dizaines de milliers
de miracles, signalés au Liban et à l’étranger et qui ne figurent pas dans les
registres. Le point important dans l’œuvre de l’esprit, c’est la conversion;
c’est que le sanctuaire du Père Charbel est considéré parmi ces internationaux
qui amène le pêcheur à la pénitence et à la réconciliation avec Dieu et par la
suite, au repos de la conscience… Jésus est toujours vivant; il guérit les
blessures de l’humanité souffrante, lui pardonne les péchés qui causent sa mort
inéluctable et lui donne la vie éternelle.
|