Icône, Notre Dame d'Ilige, Liban
 
   NOTRE DAME D'ILIGE, PEINTURE SYRO-MARONITE - DIXIEME SIECLE
  
    HISTOIRE ET ICONOGRAPHIE
 
Icon, Our Lady of ILIGE
Icône, Notre Dame d'Ilige

 La composition originale de Notre Dame d’Ilige révèle une Hodigitria de type syrique, d’une ancienneté vénérable. L’étude de laboratoire au moyen des diverses radiations, les analyses des pigments ainsi que les investigations au binoculaire ont permis de reconstituer la morphologie iconographique de l’œuvre et sa technicité: il s’agit d’une fresque syriaque du dixième siècle.

 La tradition théologique Antiochienne qui joua un rôle primordial dans l’énoncé des dogmes de l’Incarnation et de la Maternité Divine, a suscité les premières représentations de l’Hodigitria ou Vierge Conductrice, « peinte par l’Evangéliste Saint Luc ».

 L’origine de Notre-Dame d’Ilige est à chercher dans le monde syro-édessien aux influences assyro-babyloniennes et perses, loin de l’héllénisation en cours dans les grandes cités méditerranéennes d’alors. Cette représentation de la Mère de Dieu au grand bras bénissant s’est aussi inspiré de l’antique mythe de la déesse Terre-Mère.

 

La Mère de Dieu Bénissante se trouve déjà dans l’Annonciation du Codex Rabbulensis et dans celle du Manuscrit syriaque de Paris 33.
Cette Hodigitria de type syrique a été diffusée en Italie par des colonies syriaques transfuges. A Rome il en existe deux représentations célèbres:

- Sancta Maria Antiqua (Ve – VIIe siècle).
Transition de la Mère de Dieu du Sinaï à l’Hodigitria bénissante.
- Salus Populi Romani, à Sainte Marie Majeure.

 La couche visible est datée du IX siècle. Cette icône fut propagée dans tout le monde chrétien, jusqu’en Chine et en Ethiopie, par les missionnaires Jésuites.

 Au Liban, nous en avons plusieurs représentations à partir du XVIe siècle : Saïdet et-Talleh à Deir El-Qamar; Saïdet el-Hosn à Akkar; Saïdet el-Bawabé à Jbeil, Saïdet el-Abrage à Ghazir. Une copie de petite dimension se trouve à l’Université St-Esprit Kaslik, ect… La composition de Notre-Dame d’Ilige a été remaniée au cours des âges pour tenter de la conformer à la Salus Populi Romani.

 La découverte de diverses couches picturales - dont l’originale - sur la toile de Notre-Dame d’Ilige est un évènement primordial pour l’histoire de l’iconographie syro-maronite. Les données fournies par les remaniements successifs du Tableau éclairent une période iconographique demeurée dans l’ombre faute de documents. Dorénavant, Notre-Dame d’Ilige peut relayer le Codex Rabulensis (sixième siècle) dans sa fonction de « témoin » culturel-historique des origines. A elle seule, la mère de Dieu d’Ilige résume une période iconographique allant du dixième siècle à nos jours.

 L’histoire d’Ilige demeure vague. Le plus ancien témoin écrit est daté de 1120.

 Flanquée des personnifications du Soleil (Hélios) et de la Lune (Sélène), Notre-Dame d’Ilige constitue une variante intéressante de l’Hodigitria syriaque, attestée dans la région syro-édessienne dès le début du Xe siècle.

 Comme pour les Hodigitrias antiques, la composition de Notre-Dame d’Ilige repose sur la structure en forme de X (de Xristos).

10e - 13e siècle:

- Des repeintes au niveau des visages et autres parties détériorées. La composition originale est respectée.

Au Moyen-Age:

Remaniement complet de la composition. Influence bysantine.

- Les pigments utilisés et la technique révèlent un milieu monastique encore habitué aux enluminures.

14e siècle:

- Nouveau remaniement. On constate une technique locale et une ignorance de la tradition propre.

15e – 16e siècle:

- Quelques repeintes disséminées, sans doute pour restaurer des endroits détériorés.

17e siècle:

- Nouveau remaniement pour conformer la composition avec La Madonna Salus Populi Romani.

- A la fin du siècle: Quelques repeintes pour restaurer des endroits détériorés, essai de conformité avec La Madonna della Strada.

18e siècle:

- Remaniement complet de la composition suivant un goût local occidentalisé. Influence géorgienne. A la fin du siècle et au début du 19e: Quelques repeintes.

 Il y a donc eu cinq remaniements importants et huit repeintes ou retouches ponctuelles au moins.

 Après les investigations et le travail méticuleux de démantellement des couches postérieures non intéressantes, la restauration picturale a reconstitué la composition originale avec la même technique et les pigments naturels repérés sur l’œuvre.

 Noter que la Toile est la propriété du Monastère Notre-Dame de Mayfouq, Ordre Libanais Maronite.

                                                                                                                                     Père Abdo BADWI  O.L.M

 
 

Saint Charbel Maklouf,
    
Père de l'Ordre Libanais Maronite

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Saint Libanais

 
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